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Petits enfants, petits soucis … Grands enfants…

Je me souviens encore de sa première culotte…slip pardon, pour les garçons on dit slip ! Il y avait une voiture dessinée dessus et je n’avais rien trouvé de mieux que de lui dire que les voitures n’aiment pas l’eau et qu’il fallait donc que son slip reste sec.

Deux jours plus tard il y avait un bateau sur son slip, et quand Grand Monstrou a eu un petit accident, il m’a dit que ce n’était pas grave, puisque les bateaux ça aime l’eau…

Bref, je me souviens avec émotion du temps ou ma préocuppation était qu’il reste étanche toute la journée, ou qu’il colle ses gomettes comme on le lui avait demandé.

C’est ensuite que ça se complique, il y a les premières amitiés, les premières amours, et aussi bien sûr les premières disputes ou «ruptures» même si c’est un bien grand mot.

Et encore plus tard, il y a ce côté mâle, ce côté ou il ne faut pas être différent, rentrer dans le moule, voir être mieux que les autres… le petit caïd de la cour, ou le très bon copain du caïd.

C’est comme ça que commencent les gros ennuis.

Mon fils sera-t-il suiveur ou leader ? Et s’il devient leader, s’il passe du côté obscur de la force, à terroriser les autres, leur faire du chantage… comment est-ce qu’on gère nous, en tant que parents ?

Si c’est un suiveur, comment s’assurer qu’il ne dérapera pas sous l’influence du plus gros kéké de l’école ?

Alors bien sûr, on pose des règles, on éduque, on explique nos principes, on est strict ou cool, on plaisante ou on dispute, ou les deux…

Mais finalement, on ne fait que ce qu’on peut. On espère que nos valeurs et nos principes auront fait autre chose que de juste traverser la petit tête malléable de nos enfants, mais on n’en a aucune garantie.

On espère que nos enfants ne seront jamais dans les mauvais coups, on rêve qu’ils soient les grands justiciers, prenant la défense des faibles, témoignant contre les caïds s’ils constatent un abus.

Et puis un truc se passe et là on se rend compte que personne n’a parlé, que nos enfants qu’on a toujours invité à communiquer n’ont rien dit.

Rien dit de peur d’être la prochaine victime ?

Rien dit de peur d’être considéré comme la «balance» ?

Rien dit parce qu’ils n’étaient même pas choqués ?

 

Ils ont fermé les yeux, ils ont gardé le silence… Ils ont tous entre 9 et 10 ans et il n’y avait rien de bien grave… ce n’était qu’une histoire de goûter volé…

Mais que se passera-t-il quand ils auront 15 ans et qu’il y aura des trucs bien pires dans la cour du lycée ou sur les réseaux sociaux ?

Feront-ils ensuite partie de ces adultes qui ne bougent pas lorsqu’ils sont témoins d’une agression dans le métro ? Evidemment, en tant que Maman je préfèrerai qu’ils ne bougent pas s’ils risquent un coup de couteau ou pire…

Mais en tant que citoyenne, j’espère de tout mon cœur, qu’ils feront partie de ceux qui ne se laissent pas faire et qui ne laissent pas non plus passer les abus, les agressions …

Je crois que très rapidement, je vais devoir expliquer à mes enfants qu’être un témoin passif c’est une forme de complicité… Que de ne rien faire, c’est accepter…

 

Purée… je préférais quand je devais leur expliquer comment se moucher… c’était un peu dégoutant, j’en avais plein les doigts, mais c’était tellement plus simple !

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