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l’accident …

…Ou Mr Poux et l’art de la formule !

Vendredi soir pour la première fois depuis trois ans que nous sommes en Eure et Loir, nous avions prévu un spectacle pour nous. Pas une sortie à la patinoire, pas un film pour enfant, non, nous devions partir en amoureux voir ça :

Tout était organisé, j’avais récupéré les monstroux plus tôt à l’école, la baby-sitter devait arriver vers 16H00 et Mr poux devait rentrer en début d’après-midi.
14H38 le téléphone sonne…
«  allo ma chérie, je t’appelle pour te prévenir que j’ai eu un petit contretemps »
Tout de suite je pense qu’il a accepté une réunion supplémentaire et qu’il va arriver juste au moment de partir voire plus tard … je me prépare à lui passer un savon.
«  J’ai eu un accident de voiture »
Voix aigue «  Quoiiiiiiiiiiii, tu vas bien ? Tu n’as rien ? »
« non je n’ai rien,  j’ai juste fait quelques tonneaux sur l’A10 »
Voix stridente,  le palpitant à 200 :
«  heiiiiiiiiiin, des tonneaux ? tu saignes ? » ( oui je sais la question est saugrenue, excusez  mon manque d’à propos sur ce coup là, c’est surement la crise de tachycardie qui m’a soufflé cette réplique).
«  non tout va bien, je suis dans l’ambulance là, mais ça va »
Voix suraiguë qu’on a entendue jusqu’à Chartres : «  dans l’ambulaaaaaaaaaaaaance ??? » ( bon en même temps  après plusieurs tonneaux sur autoroute on repart rarement en stop pour honorer ses rendez-vous-même si on doit aller voir Florence Foresti !)
«  Oui il y avait une ambulance qui me suivait, donc le conducteur s’est arrêté, bon je ne sais pas du tout quand je vais rentrer ni comment, la voiture est foutue de toute façon,  on attends les pompiers, je te rappelle dès que je peux »
CLIC
Comme mon cher et tendre doit être le seul mâle dans un rayon de 300 km à ne pas posséder de téléphone portable, il s’est passé TROIS  HEURES avant que je n’ai d’autres nouvelles !
J’ai passé environ une heure assise sans bouger de ma chaise, à envisager le pire, à me dire que ce n’est pas parce qu’il faisait le fanfaron au téléphone pour faire passer la pilule qu’il allait bien, qu’il pouvait très bien faire un malaise juste en raccrochant… je n’ai RIEN fait d’autre que réfléchir : où est-ce que j’allais le récupérer ?  Comment allait-il ? Et s’il ne survivait pas ? Et s’il n’avait pas survécu du tout au lieu de m’appeler ? J’imaginais déjà le Maire du village venir sonner à la porte pour m’annoncer la terrible nouvelle, puis devoir l’annoncer aux Monstroux.  Petit Monstrou est déjà complètement obsédé par le «  ciel » et les gens qui y partent, et Grand Monstrou idolâtre tant son Papa que je n’osais même pas imaginer sa douleur, son chagrin, son avenir de garçon qui devrait grandir sans Papa…
Je me posais  aussi de basses questions matérialistes comme : «  comment allait-on faire avec une seule voiture, un Poux qui bosse à 70 km de la maison et a des horaires de dingue ? », «  comment allions nous trouver une voiture d’occasion qui entre dans notre budget soit environ 200 euros ? ».
J’avoue que ces questions purement matérielles bien que peu réjouissantes, m’évitaient de continuer à faire tourner mon cerveau en boucle sur l’état peut-être catastrophique de mon Poux. (enfin, plus catastrophique de d’habitude quoi !)
Vers  seize heures, la baby-sitter est arrivée, je l’avais eue au téléphone et elle m’avait été chaudement recommandée par une amie mais c’était la première fois que nous nous rencontrions.Elle a du me trouver un peu «  space » mais elle a vite compris que je sois un peu perturbée lorsque je lui ai expliqué la situation.
Je lui ai demandé de rester car si je devais aller récupérer mon Poux à l’hôpital, les monstroux ne seraient surement pas autorisés à entrer, ou pire,  si jamais ils le gardaient je pouvais, grâce à elle, aller lui rendre visite sans eux.
Du coup nous avons attendu ensemble que le téléphone veuille bien re-sonner, essayant de parler de tout et de rien, évitant bien entendu les sujets concernant les voitures, la circulation et les accidents particulièrement devant les Monstroux qui  prenaient leur gouter avec nous.
C’est seulement à 17H30 que nous avons eu plus de nouvelles, Mr Poux m’attendait au garage où l’on avait remorqué son épave, cet  ######## ( censuré) avait refusé d’être conduit à l’hôpital après l’examen sommaire des pompiers.
Quand je suis arrivée le garagiste m’a dit que j’avais de la chance qu’il soit encore là et en voyant la voiture j’ai compris pourquoi… C’est le côté conducteur qui est le plus touché, le toit enfoncé, un essuie-glace à même traversé le pare-brise menaçant sa tête heureusement protégée par l’airbag et par le fait qu’il conduise avec son siège très reculé.
Il faut quand même que je vous montre ce que Mr Poux appelle un «  contretemps »…

A part quelques gros hématomes et des microcoupures, il n’a rien ! Et nous sommes même allés dîner au restaurant puisque nous avions une baby-sitter à la maison. Bien entendu l’ambiance n’était pas à la fête mais un dîner sans cris, sans devoir houspiller les monstroux pour qu’ils mangent ( et pour moi sans être aux fourneaux) était nécessaire pour nous remettre de nos émotions.
Malgré cela, j’ai passé la nuit à écouter s’il respirait toujours, traumatisée par d’éventuelles lésions internes dont ne nous pouvions être sûrs qu’il n’en avait pas puisque Môssieur avait refusé de se faire ausculter.
A l’heure où je termine ce texte, je ne suis pas complètement rassurée même s’il a l’air en bonne santé malgré de bonnes grosses courbatures, je me demande ce que nous réserve encore 2010.
En 2010 j’ai appris à relativiser : lorsqu’on a un lupus il faut se satisfaire de perdre ses cheveux plutôt qu’un rein, mieux vaut se retrouver dans une merde noire parce qu’on n’a plus de voiture que de ne plus avoir de mari et Papa. Bon, ça c’est FAIT, me voilà hyper forte pour relativiser, limite si je ne vais pas me faire tatouer «  carpe diem » sur la poitrine  et m’arrêter admirer chaque pâquerette qui croisera ma route.
Est-ce qu’on pourrait arrêter là avec les leçons de philosophie ?
Ou alors est-ce qu’on pourrait passer tout de suite en 2011 ?

Petits acteurs de Maternelle

L’autre soir avait lieu le spectacle de fin d’année de l’école maternelle de Grand Monstrou. Depuis quelques semaines, on pouvait sentir monter la pression , tant pour les enseignantes qui s’y étaient beaucoup investies, que pour nos monstroux qui étaient impatients de nous «  inviter au spectacle ».
Toute l’année les 6 classes ont travaillé sur l’Afrique, en particulier ces derniers mois puisqu’elles nous ont produit un magnifique conte «  africain » écrit par les enfants encadrés d’une main de maître par les… maitresses (je n’ai pas résisté).
Qu’on ne vienne pas me dire qu’en maternelle on ne fait rien, tout y était : Le langage et l’expression écrite pour la rédaction du conte ( dictée à l’adulte of course !), l’expression corporelle pour nos petits acteurs qui étaient soient des animaux soient des villageois, l’éducation musicale, avec la création d’instruments de percussion et les chants, la science avec le travail sur les animaux ( Grand Monstrou  en connait bien plus que moi sur les différentes familles de singes) et enfin les arts plastiques avec la création des costumes et des décors.
Tout cela pour nous transporter pendant près de 40 mn avec Mélimba, petite fille Africaine piquée par la mouche de l’ennui, qui va rencontrer divers animaux et villageois pour la retrouver ( la mouche) et guérir.
Bien entendu, Grand Monstrou était LE PLUS BEAU (objectivité maternelle), mais dès le début du spectacle, avec l’arrivée des petites sections déguisés en éléphants puis en girafes, j’ai eu la chair de poule.
Tout était réfléchi, coordonné, chaque classe a participé activement et on voyait le plaisir de nos enfants sur scène. Pour pallier aux problèmes de trac, les dialogues avaient été pré-enregistrés mais  même les plus petits savaient ce qu’il fallait dire ou faire, et quand il fallait le faire.
Quand on repense au « spectacle » absolument miteux de l’an passé où chaque classe avait poussivement chantonné, quand on pense qu’en primaire, dans la même ville, les enseignantes  ne veulent rien faire parce que… pas le temps, pas de crédits, pas ci, pas là… On se dit que cette année on a vraiment de la chance d’avoir eu une équipe super dynamique en maternelle ! Parce qu’un tel spectacle a certainement demandé à ces dames beaucoup d’investissement et d’heures supplémentaires…
Qu’on ne me dise plus qu’en Maternelle on ne fait «  rien »
Qu’on ne me dise plus qu’enseignant c’est un poste «  cool », y’a les vacances, les grèves,  les machins- trucs… n’empêche que cette année, dans notre école on en a pris plein les mirettes et on en redemande !
Vivement Juin 2010 !