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Incontournable de la rentrée littéraire : la série des U4

U4 c’est un très vilain virus qui décime toute la population, adultes, enfants à l’exception des adolescents qui se retrouvent dans un monde bouleversé, sans règles, sans électricité et peut-être sans avenir.

Mais U4 c’est aussi une écriture à 4 mains, quatre auteurs, quatre tomes, chacun son héros, la même trame, la même histoire racontée différemment, dans un angle différent et avec une fin différente puisque chaque auteur suit son propre héros. Ce projet un peu fou, en tout cas très audacieux et créatif, est né lors d’un salon en 2013 alors qu’ils étaient tous réunis. Autant vous dire que lorsque j’ai entendu parler de ce concept j’ai totalement craqué et attendu avec impatience la sortie des 4 tomes le 27 Août dernier.

« Dans un monde post-apocalyptique où seuls les adolescents ont survécu, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ? » ( Source Nathan/Syros)

C’est pour chacun des quatre héros, le début du voyage mais c’est aussi le début de notre voyage parmi les 4 différentes plumes, éditées dans deux maisons d’éditions différentes Syros et Nathan, mais tous publiés en même temps avec déjà un beau succès parmi les lecteurs.

Yves Grevet nous narrera l’aventure de Koridwen, et je trépigne d’impatience car je suis une grand fan de Méto et de Nox qu’il a publié précédemment.

Carole Trébor nous présentera Jules que j’ai hâte de rencontrer avec plus de détails que dans le U4 que j’ai déjà lu.

Vincent Villemot lui, a adopté le personnage de Stéphane une jeune fille très particulière qui est sûre que si certains des adultes ont survécu, son père, éminent épidémiologiste en fait partie. Elle attend donc qu’il revienne la chercher avant de se lancer comme les autres vers le fameux rendez-vous à Paris qui le fera tous se rencontrer.

Et enfin,  Florence Hinckel nous présente Yannis qui : « vit à Marseille et donc les parents et la petite sœur sont morts. Maintenant il voit leurs fantômes un peu partout -peut-être qu’il devient fou ? Quand il sort de chez lui terrifié, son chien Happy à ses côtés, il découvre une ville prise d’assaut par les rats et les goélands, et par des jeunes prêts à tuer tous ceux qui ne font pas partie de leur bande. »

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 Editions Syros/Nathan

Dès 14 ans

 

Je l’ai juste dévoré ce livre, la situation est poignante, on souffre avec Yannis, on a envie de le consoler, de le protéger de tous ces dangers qu’il doit affronter sur son long trajet. Je me suis également beaucoup attendrie et inquiétée au sujet du chien Happy.

Yannis est donc le personnage principal, mais on fait la connaissance des trois autres protagonistes, particulièrement Stephane qui intervient assez rapidement dans l’opus « Yannis ».

C’est un livre qui séduira les adolescents évidemment mais aussi les adultes car derrière le scénario catastrophe, on est tous amenés à se demander ce que l’on aurait fait dans cette situation et comment reconstruire le monde …

Je crève d’impatience de lire les trois autres et je pense que dès que je les aurai en main, je ne serai plus là pour personne ! L’avantage c’est qu’on peut les lire dans n’importe quel ordre.

Je terminerai avec un mot de Florence Hinckel sur Yannis : «  L’indépendance de Yannis, son besoin de liberté et la découverte de ce que la nature peu offrir lui feront peu à peu entrevoir que le monde lui appartient, à lui et à tous les survivants de sa générations, et qu’un nouvel avenir est à inventer, proche de la terre nourricière et de valeurs simples et fondamentales« .

 

U4 est donc mon gros coup de cœur de la rentrée littéraire.

 

*Livre offert merci Nathan.

A lire : Louise #MRL14

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Comme chaque année depuis trois ans j’ai participé aux Matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister, tout comme lorsque je suis jury pour Audiolib, cela me permet de découvrir des oeuvres que je n’aurais pas forcément sélectionnées en librairie.

Cette année mon choix s’est porté sur Louise, le premier roman de Julie Gouazé aux éditions Léo Scheer et je m’en félicite car malgré le sujet un peu difficile on se laisse emporter par le dynamisme de l’écriture, par le style sans aucun pathos, par cette plume affutée, presque télégraphique et pourtant si claire, si expressive.

Le thème : Louise va bien. C’est un principe de base. Une loi fondamentale. Alice est enfermée, Jean est perdu, Marie et Roger ont pris quinze ans dans la figure. Ne vous inquiétez pas, il en faut plus pour entamer Louise ! Elle est forte. C’est un soleil et le soleil ne s’éteint pas. Même la fée Clochette se remet à briller quand on recommence à croire en elle. La soeur de Louise, Alice, se noie dans l’alcool. Roger et Marie, leurs parents, les noient dans un trop-plein d’amour. Louise, elle, va tout faire pour garder la tête hors de l’eau. Roman à l’écriture affûtée, Louise plante son scalpel au cœur des relations familiales.

Je vous l’avais dit le sujet n’est pas gai, la famille est bien dysfonctionnelle comme beaucoup de familles mais lorsque Louise  » plante son scalpel » dans les relations familiales il n’y a aucune rancœur, aucune méchanceté, juste des faits, relatés par quelqu’un au centre des événements, au centre de cette famille qui risque d’exploser face aux ravages de l’alcoolisme.

Louise est la petite sœur, celle qui relate les faits, celle qui souffre de la situation, impuissante et pourtant si forte…

Un premier roman très réussi que je vous recommande.

Un week-end en famille ( François Marchand)

Ce n’est pas de mon week-end qu’il s’agit mais de celui narré par François Marchand , un week-end d’horreur absolue puisque après avoir épousé une cruche, il va devoir supporter sa belle-famille tout un week-end.

Mais ce n’est pas le pire, sa belle-famille vit dans un coin reculé de la Samouse et suivront de belles discussions sur les avantages de la campagne par rapport à la vie citadine, sur son écœurement de Parisien dans cette province pleine de « bouseux » et des portraits aussi succulents que caricaturés des membres de la belle-famille.

Le narrateur est absolument odieux mais ses sarcasmes permanents sont délicieux, on n’arrive pas à le détester tant on rit des ses remarques acerbes et souvent justes ( son analyse caricaturée de la province et de la sortie obligatoire au centre commercial m’a énormément plu).

Clairement, malgré sa misogynie exacerbée, ses préjugés sur la province et son côté « dérangé » on s’attache facilement à ce personnage qui va vivre un week-end de folie.

L’auteur est parvenu à me surprendre à la fin malgré une petite longueur dans la course poursuite avec la belle-famille.

C’est un livre qui se dévore et que toute Peste qui se respecte devrait avoir lu.

Dans le cadre de la rentrée littéraire de Price Minister, je dois lui donner une note et après moults hésitations je donnerais 16/20 car vraiment j’ai savouré le ton, les sarcasmes, l’analyse de la société sur fond de fiction…

A lire absolument !

 

Un week-end en Famille , François Marchand, Editions Cherche Midi