Souvent Parfois, Mr Poux est débordé, il rentre tard, mange sur un coin de table et se remet immédiatement à bosser.
Dans ces cas là, moi aussi je suis un peu débordée car il n’intervient pas ou très peu auprès des Monstroux qui, en plus d’avoir besoin de leur père, me le font généralement payer. Il arrive bien après qu’ils soient couchés, ne leur accorde que peu d’attention le matin, tout préoccupé qu’il est par son travail… Il a perdu une partie de son humour quelque part sous la masse d’e-mails auxquels il doit a-bso-lu-ment répondre.
Ce ne sont pas des moments faciles.
Pendant l’une de ces périodes, après avoir couché les enfants, tout rangé, préparé les diverses machines de la nuit, je m’étais affalée délicatement allongée sur le canapé, épuisée.
J’avais pour but de regarder une série ( Dr House, Ncis ou un truc du genre) car comme il me faut parfois plusieurs soirs de suite pour arriver à voir les 50 mn d’une seule et même série ( je soupçonne mon canapé d’être entièrement cousu aux somnifères) je n’envisage même pas de regarder un film en entier.
Il s’installe à mes côtés, son fidèle ordinateur portable sur les genoux et là… Tic tic tic tic tic tic
Il fait des mails à toute allure, lâche parfois un son entre le grognement et le borborygme quand ça ne va pas assez vite et surtout : TIC TIC TIC TIC TIC il tape sur son clavier.
Agacée par ce bruit aussi horripilant que culpabilisant pour moi, qui ne faisais rien je lâche :
– Dis, tu ne pourrais pas taper plus doucement ? Y’en a qui ne bossent PAS !
Accablé par l’énormité de ce que je venais de sortir, il a préféré retrouver son humour et le prendre « bien ».
Il tient à préciser à travers ce billet que vous pouvez le plaindre car ce n’est pas tous les jours facile pour lui de vivre avec une Peste.
( les commentaires seront modérés, faudrait pas non plus qu’il s’imagine pouvoir créer un comité de soutien du Poux martyrisé sur MON blog!!)
La table était belle, les plats délicieux, les enfants ont été bien pourris gâtés et Mr Poux a enfin eu le VTT dont il rêvait depuis l’âge de neuf ans !
Un VTT un peu relooké pour l’occasion ( merci les copines pestes)
Sur ce je vous souhaite un Joyeux Noël et je trinque à votre santé à toutes et tous !
Samedi 9 Juin j’ouvre un œil et je sursaute il est 10h45 !! Un étrange silence règne dans la maison et tout de suite mon cœur s’affole : où sont les enfants ? Comment ai-je pu dormir aussi longtemps ?
A côté de mon réveil, en équilibre sur mon étui à lunettes une enveloppe rose attire mon attention. Ma curiosité grandissante et mon impatience se chargent de déchiqueter cette pauvre enveloppe d’ouvrir délicatement l’enveloppe pour y trouver une carte de Mr Poux :
Ma Chérie,
J’ai remarqué que tu étais fatiguée et que tu avais besoin de temps pour toi (10 points pour le sens de l’observation enfin développé ) j’ai emmené les enfants à Disneyland pour le week-end ce qui ne te manquera pas puisque tu n’apprécies pas trop ce parc ( Tu peux même dire que je le déteste).
Profites-en pour te détendre, ton petit déjeuner est prêt ainsi que ton déjeuner qui t’attend dans le frigo.
PS : Si tu fais la sieste ne dors pas trop longtemps, la masseuse à domicile arrive à 16h00.
PS2 : Je t’aime
Abasourdie je descends pour trouver un salon et une cuisine impeccablement rangés ( il a dû y passer la nuit : 20 points pour la motivation ), une salade de fruits frais m’attend sur la table ainsi qu’un thermos de café et dans un paquet cadeau, le dernier roman de Camilla Läckberg que je voulais justement acheter.
Je reste estomaquée par tant de douces attentions et je déjeune tranquillement dans le SILENCE, en commençant mon roman quand j’aperçois une pile d’enveloppes…
Non seulement mon cher mari a tout rangé mais en plus il a préparé les paiements des factures en cours !! Je me souviens avec émotion de la dernière fois où ça lui est arrivé, nous n’étions pas encore parents, nous vivions aux USA et j’étais rentrée en France un peu avant lui pour aller chez une amie. Il m’avait appelée à 23h30 (14h00 pour lui) pour savoir où je rangeais ces satanées enveloppes… ( dans le bac à légumes m’étais-je retenue de répondre).
Mais cessons là les moqueries, je suis tendresse pour cet homme qui a su voir que j’avais besoin de souffler, besoin de calme et de tranquillité, et qui a tout fait pour me la procurer.
Je traîne dans cette grande maison silencieuse, je m’offre même un bain moi qui ne m’approche des baignoires que pour les récurer ou pour nettoyer mes petits cochons de fils.
Mon déjeuner est effectivement prêt, Mon Poux m’a préparé une énorme salade composée et des petits sablés pour le dessert, j’y ferai honneur plus tard, mon petit déjeuner ayant été plus que tardif.
A 16h15 je frôle l’orgasme sous les mains expertes de la masseuse qui me détend tous les muscles dorsaux de ses doigts de fée et qui, avant de partir, me remet une entrée de ciné ainsi qu’un petit mot doux de Mr Poux.
Je vais aller au ciné et voir un VRAI film sans aucun personnage en pâte à modeler, où s’il est question d’animaux ils seront dans les assiettes d’un grand restaurant mais ce ne sera ni un dragon ni un âne parlant ( quoique si je choisis mal mon film je risque tout de même de tomber sur un âne en train de réciter son texte…).
Je vais pouvoir me goinfrer de pop-corn puisque je n’aurais aucun exemple à montrer… Je n’irai pas visiter les toilettes en plein milieu du film parce que juste avant le début les monstroux étaient « sûrs et certains » de ne pas avoir envie. Je ne dérangerai pas tout le monde en fouillant dans mon sac pour retrouver ce fichu paquet de kleenex que je suis sûre d’avoir ajouté avant de partir.
je me réjouis à l’avance de ce programme d’adulte célibataire quand soudain j’entends :
« Chérie lève-toi il faut qu’on vide la chambre de Grand Monstrou, on monte son lit aujourd’hui »
Et là je réalise avec horreur que j’ai juste rêvé ma grasse matinée, mon week-end de tranquillité et qu’à la place on va monter le lit combiné de Grand Monstrou en vitesse car le Poux part en déplacement demain matin et que donc demain non plus je n’aurai pas de grasse matinée…
Je suis un mélange absolument pas harmonieux de désespoir et de frustration… j’envisage de me planquer sous mon oreiller jusqu’à ce que revienne ce magnifique rêve.
Ah si seulement je pouvais partir 3 jours en Thalasso…et là j’implore E-Zabel et thalazur : Sauvez-moi du burn-out parce que là, déçue comme je suis, je suis à deux doigts d’enfermer le Poux et les deux monstroux dans le minuscule rangement du lit-combiné ( qui ouf n’est pas encore monté!).
Je ne résiste pas à la tentation de vous présenter le jeu formidablement pédagogique (sic) et adapté au moment du coucher (re-sic) inventé par Mr Poux pour Petit Monstrou !
Mais replaçons le contexte : lorsqu’il est là au moment du coucher, Mr Poux se charge de lire l’histoire dans l’une des chambres puis je pars avec celui des monstroux qui doit rejoindre sa chambre pour le câlin du soir et, après une dose raisonnable de bisous, papouilles et mots doux, on échange.
C’est donc un moment calme et tendre (même s’il y a parfois quelques chatouilles qui s’échappent ), précédant le grand dodo…
L’autre soir, alors que j’avais commencé ma tournée par Grand Monstrou, nous étions légèrement dérangés dans notre papotage du soir par les cris et les éclats de rire en provenance de la chambre voisine.
J’ignorais alors que Mr Poux venait de concevoir le jeu « topissime » (dixit Petit Monstrou) « Balance ton poulet ».
Comme tous les jeux célèbres, il est fort simple…
Il s’agit pour l’adulte relativement fatigué de déposer son délicat popotin sur le lit de l’enfant, qui lui, se tient debout dans l’encadrement de la porte, et de lui lancer avec plus ou moins de force ( attention tout de même à la tendinite), un poulet en plastique à l’aide d’une assiette, elle même en plastique.
Contrairement à tous les jeux célèbres, ce jeu là n’apprend absolument RIEN à l’enfant, si ce n’est à être surexcité juste avant de s’endormir…
QUE NENNI me souffle-t’on dans l’oreillette, ce jeu développe la motricité de l’enfant qui doit rattraper ou au moins empêcher le poulet de sortir de la chambre ( le premier qui nous conseille de jouer avec des poulets vivants, je le balance à Mme Bardot!).
Allons bon, si effectivement la motricité et la capacité à rattraper de Petit Monstrou se sont améliorées, je veux voir ça !
En effet, Petit Monstrou se débrouille plutôt bien pour renvoyer le poulet, on en ferait presque un tennis-man, enfin à condition que les adversaires acceptent de remplacer cette stupide balle jaune par un ravissant poulet en plastoc.
Quand même, une fois que je maitrise bien le lancer à l’assiette, je trouve la faille, si je balance mon poulet a équidistance entre son bras et sa tête côté droit, ça passe !
Aïe, ça fait deux fois que je lui plante le poulet dans la tête…j’imagine déjà la conversation demain à l’école…
Enseignante : « oh, Petit Monstrou, tu as l’oeil tout bleu, tu es tombé ? »
PM : « non, c’est Maman qui m’a assommé en lançant le poulet »…
Je tiens donc à remercier Mr Poux et sa formidable créativité, de contribuer à asseoir ma réputation de folle dangereuse auprès des enseignantes des Monstroux.
Je remercie également Lucky Sophie et Crisprolls de bien vouloir accepter ma participation au défi mot du jeudi avec l’expression, inattendue certes, mais appropriée « balance ton poulet ».
PS : en même temps ce jeu n’est pas beaucoup plus débile que le jeu » toutourista » donc j’ai déjà parlé ici et qui a obtenu ( je me demande encore comment) le grand prix du jouet 2001 !
Avant tout je tiens à vous féliciter pour votre nouveau poste ( NDLR : toujours commencer par caresser dans le sens du poil) et votre immense motivation ( doubler le chiffre d’affaire SANS augmenter les effectifs c’est illusoire- inhumain-culotté,-abusif-tout à votre honneur –rayez la mention inutile-).
Sachant qu’après des années de bons et loyaux services votre prédécesseur a été collé dans un « placard » je vous assure du soutien total et illimité de notre famille (enfin surtout celui du Poux) jusqu’à ce que vous y soyez « rangé » aussi.
Donc pour marquer votre territoire fêter votre arrivée, vous avez annoncé une grande restructuration des équipes, reformulation des objectifs ( multipliés par deux donc…) et injecté une bonne dose de pression à vos équipes déjà totalement pressurisées ( entre autres par la restructuration annuelle de décembre /janvier).
Chef d’équipe moi-même ( deux monstroux et un poux) je connais les bienfaits d’un peu de stress voire de chantage pour faire évoluer ou coopérer les membres de mon entreprise (range ta chambre où je sors le sac poubelle). Ceci dit, je voudrais attirer votre attention sur deux ou trois petites choses qui me chagrinent actuellement.
Il semble que les performances du Poux au sein de votre entreprise soient inversement proportionnelles avec ses performances dans la mienne.
– Lorsque vous avez gracieusement libéré le Poux-ratatiné vendredi dernier, ses fils ne l’avaient pas vu depuis trois jours, ils le croyaient reparti à l’étranger…
– D’ailleurs, j’ai été aussi surprise qu’eux de le voir arriver en plein jour, j’ai cru que vous l’aviez viré !
– Samedi, Petit Monstrou s’est senti obligé d’indiquer le chemin de l’école à son père de peur de ne jamais arriver à la kermesse.
– Pendant ladite kermesse le Poux n’a absolument pas reconnu l’enseignante qui s’occupe de son fils toute la semaine et du coup il a papoté avec toutes les « brunes qui tenaient un stand » (dans le doute…).
– Lorsqu’il doit écrire un mot à l’enseignante de Grand Monstrou, Mr Poux prépare une « présentation Power Point » avec des graphiques et des schémas puis me demande son e-mail.
– Le dimanche c’est à moi de me coltiner l’entrainement de foot dans le jardin parce que le Poux se prépare pour le lundi avec vous.
– Le soir il s’étonne que je lui dise «bonne nuit» au lieu de « bonsoir mon chéri » alors que j’ai péniblement veillé jusqu’à 22h30 espérant le croiser avant d’aller me coucher.
– Lorsqu’il a terminé de préparer sa journée du lendemain jusqu’à… déjà le lendemain, il me réveille en se couchant pour un torride câlin parce qu’il est tellement crevé qu’il ronfle dès la tête posée sur l’oreiller.
– Le matin (seul moment où il voit les enfants) il est déjà absorbé dans ses « présentations » et autres « workshop » à venir, il ne FAUT pas lui parler…
– D’ailleurs il entretient une relation presque sensuelle avec la cafetière pour tenir le coup, je suis donc, presque jalouse…
Je fais donc appel à la solidarité entre « managers » pour vous demander d’accélérer un peu le mouvement de votre restructuration afin que nous récupérions notre tiers de Papa/mari, ce dernier ayant déjà deux jobs ( pour le prix d’un) chez vous !
Pestouillement
Bealapoizon
Pour virginie B, j’ajoute une photo de mon Poux en plein travail, il est beau quand il est concentré n’est-ce pas ?
Lorsqu’on se marrie, notre mère ou nos amies, nous préviennent de certains devoirs conjugaux qu’on devra forcément effectuer, vous savez ces trucs en relation avec la mise en circulation des liquidités, je crois que Rachida Dati appelle ça l’inflation…
Mais personne ne m’avait annoncé que j’allais devoir subir, que dis-je, survivreà : la recherche d’un nouveau costume pour le Poux !
Je suis punie, j’ai du être très très vilaine dans une ancienne vie, non seulement j’ai été emmenée à mon corps défendant dans le grand nord où vit la belle-famille, j’ai été sélectionnée d’office pour arpenter les boutiques avec mon Poux à la quête de THE costume.
Pour rappel, j’ai HORREUR de faire les boutiques, j’ignore tout de la mode et je m’en moque complètement et là, « Môssieur » ne peut pas y aller tout seul !
J’ai bien tenté un « vas-y avec ta Maman mon chéri, ça lui fera tellement plaisir » (elle le connait et redoute elle aussi ce genre de séance de « magasinage » avec son fils).
NAN ! Il doit m’en vouloir pour un truc et il a TENU à ce que ça soit moi ! C’est donc la mort dans l’âme que je l’accompagne au « degriff center » où l’on va trouver (ou pas) un grand choix de costumes de marque à des tarifs abordables.
Constatation numéro 1 : il n’y a rien qui ressemble plus à un costume qu’un autre costume… Nous sommes tombés sur un nid : il y en a partout, au point de me donner le tourni !
Nous en sélectionnons quelques uns et commençons la looonngue série d’essayages. Je ne dirai rien sur le fait qu’il a fallu que j’aille chercher la taille supérieure car lorsque j’ai innocemment fait remarquer au Poux qu’il avait repris une petite bedaine, celui-ci m’a affirmé que c’était de la faute des fêtes passées avec mes parents ! ( concours de mauvaise foi : ON )
Brioche ou pas, il est vachement beau en costume mon Poux mais je me demande encore pourquoi il m’impose ça alors qu’à la maison nous avons la version « pas rasé/jogging pourri/chaussettes radioactives ».
Constatation n°2 : on ne peut même pas reluquer le popotin du Poux, la veste du costume cache tout.
Les deux vendeuses font leur pause café juste à côté de moi et me regardent avec pitié, elles savent quel martyr j’endure, elles ont l’habitude, et si ça se trouve, elles ont déjà du ranimer une ou deux épouses mortes d’ennui pendant les essayages de leurs maris.
Mais non je suis sauvée, nous sommes tombés d’accord sur LE costume ! Ouf, nous allons partir d’ici, je vais retrouver la saine lumière du jour et non les néons abrutissants du magasin, je vais reprendre le cours de ma vie, faire plein de choses mais… ARGHH
« Tiens, si on en profitait pour chercher un pantalon, ma veste marron est encore tout à faire correcte mais pas le pantalon »
Dépitée, je pique une chaise dans une cabine d’essayage et j’attends patiemment qu’on me montre la sélection des fameux pantalons. D’ailleurs je décide de jouer à « Pretty Husband », je lui fais de petits signes pour qu’il tourne sur lui-même, je hoche la tête où fais la grimace, je suis prête à signer mon chèque « Richard Gere » quand le Poux me porte le coup de grâce !
Il y a une promotion « un article acheté, le second à moitié prix », il veut donc choisir un second costume parce que « vraiment ça vaut le coup ». Quand elles ont vu ma tête, les vendeuses ont sorti leur matériel de premiers secours ET de réanimation, mais Mr Poux imperturbable a voulu que je l’aide à choisir une seconde fois.
Retour à la case départ ! Je n’ai pas proposé qu’on prenne deux fois le même, mais j’y ai pensé très fort…
Parce que si je dis que je n’aime pas un modèle qui lui plait ça ne va pas, si je ne dis rien ça ne lui convient pas non plus. Je note mentalement de chercher sur internet, le pourcentage de décisions de divorcer qui ont été prises dans ce genre de magasin.
J’étais en train de me consoler, en me disant que l’avantage de prendre deux costumes tout de suite c’est qu’on serait tranquilles pour au moins un an quand mon Poux a regretté qu’ils n’aient que des costumes d’hiver. Ca revient à dire qu’il lui en faudra un « mi-saison » pour le printemps (ce qui me laisse 4 mois pour trouver une excuse bidon pour NE PAS participer à la recherche du « mi-saison »).
Quand enfin nous avons trouvé les DEUX costumes, je me suis précipitée pour ranger ma chaise et évacuer les lieux mais mon Pretty husband me dit « il me faudrait aussi des chemises ».
« NAAAAAAAANNN et d’abord elles sont moches ici les chemises » (regard outrés des vendeuses), et puis la mode maintenant c’est nu sous sa veste ! (enfin pour ça va falloir perdre la brioche prise « à cause » de mes parents !).
Dimanche dernier l’homme nous quittait pour une semaine, il partait en voyage d’affaires aux Etats-Unis. Les monstroux étaient tristes dès le samedi matin à l’idée de son départ, et dans la voiture, Grand Monstrou expliquait à son frère qu’aujourd’hui il faudrait être très gentil avec Papa qui partait demain.
Vainement, j’ai essayé de glisser qu’il vaudrait mieux être « extra- gentil » avec moi puisque c’était moi qui restais, j’avais oublié que j’étais acquise, toujours là, et qu’il était normal que je subvienne aux besoins de mes deux ingrats de première classe adorables enfants !
Peine perdue donc, on ne va pas se fatiguer à être gentil avec quelqu’un qui est toujours sur place ! D’ailleurs Grand Monstrou m’a rétorqué « De toute façon, toi, Papa il ne va même pas te manquer ».
Bon d’accord il n’a pas complètement tort, de toute façon depuis la rentrée, Mr Poux est reparti dans un rythme de dingue, il rentre après que les monstroux soient couchés, dîne vite fait sur un coin de table et repart à ses mails/démos sur son ordi qu’il tripote également à longueur de week-end ( des fois je rêve que je suis un clavier pour susciter autant d’intérêt que l’ordi de mon mari, malheureusement je n’ai pas la wifi !).
En plus, Mamina et Papounet venaient nous rendre visite et j’avais prévu plein de choses pour cette semaine (aménagement de mon bureau, journée à Paris), donc en effet, Mr Poux n’aurait surement pas le temps de me manquer.
Mais ça ne se fait pas de dire à ses enfants, « ben nan, ton père ne va pas me manquer, c’est à peine si je vais me rendre compte qu’il n’est pas là ! » donc POUR LEUR BIEN j’ai menti ! (Je précise parce que je vous connais, vous pourriez critiquer et affirmer que VOUS ne mentez jamais à vos enfants !)
-« Mais bien sûr que si, Papa va me manquer ! »
-« Je vais être triste le soir toute seule dans mon lit » (à moi l’intégralité de la couette, les nuits sans ronflements, personne pour râler parce que je bouquine et que la lumière gène).
-« Et puis nos longues discussions philosophiques du soir vont me manquer » (« t’as une connexion toi ? » « demain j’aurai besoin de la grosse voiture, y’a de l’essence dedans ? », et le top du romantisme : « la chasse d’eau est encore détraquée il faut que tu y regardes »)
-« Et puis le matin aussi il me manquera » (« Chéri, c’est ton tour de brosser les dents des monstroux, je le fais tous les soirs ! » « Dis, faut pas que tu ailles au bureau là ? Il est tard ! » -Mr Poux bosse en « horaires décalés » pour éviter les bouchons mais du coup, le matin, quand je veux commencer à bosser, il est souvent « dans mes pattes »-)
Mais je dois avouer que malgré une semaine de folie, à réinstaller la maison avec Mamina et Papounet, faire des traductions pour Laurent, jongler avec les emplois du temps des monstroux et le mien, il m’a manqué mon Poux !
Après quelques nuits passées à inonder mes mouchoirs en papier, inconsolable de son départ à profiter de notre grand lit en long et en large sans personne pour m’empêcher de gigoter à mon aise, j’ai fini par le trouver trop grand ce lit ! Je devais me rendre à l’évidence, mon Poux me manquait !
Et puis vendredi, je suis partie avant le réveil des monstroux ce qui est très très rare et ils m’ont manqué. Leur douce voix au réveil ( j’ai faaaaaaaaaaiiimmmm, j’ai froiiiiiiiiid , cacaaaaaaaaaaaaaa), leurs câlins ( et hop un peu de confiture sur le joli pull de maman), le rituel du matin ( prenez une inspiration et répétez entre 3 et 25 fois qu’il est temps de mettre les chaussures, je sais, il est très mal vu d’essayer de leur faire avaler lesdites chaussures en cas de non réaction à la 26ème injonction mais j’avoue, c’est tentant !).
Bref, vous l’aurez compris et peut-être même faites-vous pareil, lorsque quelqu’un me manque, mon cœur d’artichaut ne voit plus que les bons côtés, les doux moments. L’être absent n’a plus que des qualités, des bons côtés, le manque vous pousse à l’idéaliser.
Comme j’ai retrouvé les monstroux moins de huit heures après les avoir quittés, j’ai reporté tout mon blues sur l’absence de Mr Poux qui s’est bien sûr dans la foulée transformé en demi-dieu.
Et puis, samedi soir, il est enfin rentré !
– Bonsoir mon chéri, ah qu’il est bon de te revoir ( hum cette bonne odeur de quelqu’un qui a mariné pendant 12 heures dans un avion)
– Et hop il traverse tous le salon avec ses chaussures mouillées ( je ravale le commentaire désobligeant qui squattait le bout de mes lèvres, il m’a manqué, il est là, je pardonne donc cette erreur -qui pourtant se produit bien souvent- )
– Les enfants l’ont bien évidemment accueillis tel le messie, avec de grands cris de joie (le mur du son s’est écroulé), ( est-ce que le Messie avait lui aussi des chaussures boueuses ?)
– L’excitation est à son comble, les monstroux sont accrochés à lui comme des sangues, lorsqu’il annonce qu’il va prendre une douche ( Hein ??? et tu me laisses avec des monstroux directement branchés sur les lignes à haute-tension ? Bon en même temps, un bonne douche s’impose…)
La soirée est plutôt bonne, l’homme est fatigué mais flatté de voir que nous sommes tous ravis de le retrouver et nous fêtons son retour avec Mamina et Papounet ainsi qu’un bon repas bien arrosé : FATAL ERROR !
L’homme déjà épuisé par son long voyage et par le décalage horaire n’en ronflera que plus fort à la seconde même où il posera la tête sur l’oreiller ( range ta lingerie fine ma belle) ! S’en suivra une nuit où exceptionnellement je ne le frapperai pas pour cause de ronflements abusifs, mais où je finirai complètement frigorifiée après un arrachage en règle de la couette (qui hier soir encore était MA couette).
L’homme est de retour, à moi les courtes nuits pour cause de galipettes, ronflements tonitruants, piquage de couette et invasion du territoire de la conjointe !
-« Dis mon chéri, c’est quand déjà ton prochain voyage ? Parce que j’aime bien quand tu me manques un peu ! »
Et chez vous c’est comment les retours de voyage ?
Je suis très inquiète. Mr Poux semble atteint d’une maladie incurable la « komenkçasouvre ».
C’est une maladie masculine qui arrive après deux ( ou moins) années de vie commune et qui handicape son porteur au point qu’il ne sache plus ouvrir : une poubelle, un lave-vaisselle ou encore un flacon de liquide vaisselle.
Trop très souvent le matin je retrouvais une bouteille de lait posée à coté de la poubelle de recyclage, les emballages plastiques même combat, jusqu’à la bouteille de shampoing par terre dans la salle de bain, juste à coté de la poubelle.
J’ai donc testé l’accessibilité de mes diverses poubelles avec les Monstroux : celles-ci ne posent aucun problème d’ouverture pour les petites mains, c’est ce qui m’a mis la puce à l’oreille pour la découverte de la « komenkçasouvre ».
N’affectant que Mr Poux, j’en ai conclu que c’était encore une maladie réservée aux messieurs d’un certain âge (bon d’accord : adultes ), je suis donc très inquiète pour le devenir de mes monstroux !
Autre symptôme de la maladie, l’incapacité de Mr Poux à ouvrir le lave-vaisselle, j’ai tout d’abord paniqué, pensant que mon cher appareil était cassé… vérification faite, la poignée fonctionne très bien, seul mon ingénieur semble affecté d’une incapacité à l’ouvrir.
Du coup, il étale la vaisselle sale tout partout dans la cuisine, ce qui est, vous en conviendrez, particulièrement désagréable, lorsque l’on rentre tard d’une réunion quelconque, et qu’on n’a qu’une idée en tête : dormir.
Un seul remède : la grève sauvage. Vous rentrez de réunion, exceptionnellement c’est votre Poux à vous, qui a géré ( j’ai pas dit préparé) le dîner des Monstroux, et comme ça l’avait totalement épuisé et qu’en plus il est atteint de la « Komenkçasouvre » il a tout posé en vrac dans la cuisine.
La grève sauvage consiste à tout déplacer DEVANT la cafetière puis à faire la sourde oreille le lendemain matin lorsque les monstroux vous réclament à grands cris. C’est la partie stratégique, ne surtout pas bouger, même si vous êtes tiraillée par un besoin pressant, même si la douce ( hum) voix de petit Monstrou vous émeut, laissez l’homme, irrité par le bruit ambiant, se lever et aller préparer le café.
Là, selon l’avancée de la maladie vous avez deux options : soit la « komenkçasouvre » est trop avancée et l’homme se contentera de repousser les objets génants pour atteindre la cafetière, soit le stade irréversible n’est pas encore atteint et l’homme réussira EXCEPTIONNELLEMENT à ouvrir le lave-vaisselle et à y déposer assiettes, verres et couverts.
Attention, il y a parfois des rémissions temporaires, elles ne signifient aucunement la guérison, c’est juste que l’homme sent que vous allez être particulièrement de mauvaise humeur et qu’il essaie d’éviter l’orage qui va lui tomber sur la tête
( gnak gnak gnak).
Ma question aujourd’hui est : Que fait le corps médical ??? A quand un superbe traitement ( qui vous détraquera forcément autrechose) contre cette maladie qui j’en suis sûre n’affecte pas que mon Poux ? Siiii ? Garglllllllll !
Vendredi soir pour la première fois depuis trois ans que nous sommes en Eure et Loir, nous avions prévu un spectacle pour nous. Pas une sortie à la patinoire, pas un film pour enfant, non, nous devions partir en amoureux voir ça :
Tout était organisé, j’avais récupéré les monstroux plus tôt à l’école, la baby-sitter devait arriver vers 16H00 et Mr poux devait rentrer en début d’après-midi.
14H38 le téléphone sonne…
« allo ma chérie, je t’appelle pour te prévenir que j’ai eu un petit contretemps »
Tout de suite je pense qu’il a accepté une réunion supplémentaire et qu’il va arriver juste au moment de partir voire plus tard … je me prépare à lui passer un savon.
« J’ai eu un accident de voiture »
Voix aigue « Quoiiiiiiiiiiii, tu vas bien ? Tu n’as rien ? »
« non je n’ai rien, j’ai juste fait quelques tonneaux sur l’A10 »
Voix stridente, le palpitant à 200 :
« heiiiiiiiiiin, des tonneaux ? tu saignes ? » ( oui je sais la question est saugrenue, excusez mon manque d’à propos sur ce coup là, c’est surement la crise de tachycardie qui m’a soufflé cette réplique).
« non tout va bien, je suis dans l’ambulance là, mais ça va »
Voix suraiguë qu’on a entendue jusqu’à Chartres : « dans l’ambulaaaaaaaaaaaaance ??? » ( bon en même temps après plusieurs tonneaux sur autoroute on repart rarement en stop pour honorer ses rendez-vous-même si on doit aller voir Florence Foresti !)
« Oui il y avait une ambulance qui me suivait, donc le conducteur s’est arrêté, bon je ne sais pas du tout quand je vais rentrer ni comment, la voiture est foutue de toute façon, on attends les pompiers, je te rappelle dès que je peux »
CLIC
Comme mon cher et tendre doit être le seul mâle dans un rayon de 300 km à ne pas posséder de téléphone portable, il s’est passé TROIS HEURES avant que je n’ai d’autres nouvelles !
J’ai passé environ une heure assise sans bouger de ma chaise, à envisager le pire, à me dire que ce n’est pas parce qu’il faisait le fanfaron au téléphone pour faire passer la pilule qu’il allait bien, qu’il pouvait très bien faire un malaise juste en raccrochant… je n’ai RIEN fait d’autre que réfléchir : où est-ce que j’allais le récupérer ? Comment allait-il ? Et s’il ne survivait pas ? Et s’il n’avait pas survécu du tout au lieu de m’appeler ? J’imaginais déjà le Maire du village venir sonner à la porte pour m’annoncer la terrible nouvelle, puis devoir l’annoncer aux Monstroux. Petit Monstrou est déjà complètement obsédé par le « ciel » et les gens qui y partent, et Grand Monstrou idolâtre tant son Papa que je n’osais même pas imaginer sa douleur, son chagrin, son avenir de garçon qui devrait grandir sans Papa…
Je me posais aussi de basses questions matérialistes comme : « comment allait-on faire avec une seule voiture, un Poux qui bosse à 70 km de la maison et a des horaires de dingue ? », « comment allions nous trouver une voiture d’occasion qui entre dans notre budget soit environ 200 euros ? ».
J’avoue que ces questions purement matérielles bien que peu réjouissantes, m’évitaient de continuer à faire tourner mon cerveau en boucle sur l’état peut-être catastrophique de mon Poux. (enfin, plus catastrophique de d’habitude quoi !)
Vers seize heures, la baby-sitter est arrivée, je l’avais eue au téléphone et elle m’avait été chaudement recommandée par une amie mais c’était la première fois que nous nous rencontrions.Elle a du me trouver un peu « space » mais elle a vite compris que je sois un peu perturbée lorsque je lui ai expliqué la situation.
Je lui ai demandé de rester car si je devais aller récupérer mon Poux à l’hôpital, les monstroux ne seraient surement pas autorisés à entrer, ou pire, si jamais ils le gardaient je pouvais, grâce à elle, aller lui rendre visite sans eux.
Du coup nous avons attendu ensemble que le téléphone veuille bien re-sonner, essayant de parler de tout et de rien, évitant bien entendu les sujets concernant les voitures, la circulation et les accidents particulièrement devant les Monstroux qui prenaient leur gouter avec nous.
C’est seulement à 17H30 que nous avons eu plus de nouvelles, Mr Poux m’attendait au garage où l’on avait remorqué son épave, cet ######## ( censuré) avait refusé d’être conduit à l’hôpital après l’examen sommaire des pompiers.
Quand je suis arrivée le garagiste m’a dit que j’avais de la chance qu’il soit encore là et en voyant la voiture j’ai compris pourquoi… C’est le côté conducteur qui est le plus touché, le toit enfoncé, un essuie-glace à même traversé le pare-brise menaçant sa tête heureusement protégée par l’airbag et par le fait qu’il conduise avec son siège très reculé.
Il faut quand même que je vous montre ce que Mr Poux appelle un « contretemps »…
A part quelques gros hématomes et des microcoupures, il n’a rien ! Et nous sommes même allés dîner au restaurant puisque nous avions une baby-sitter à la maison. Bien entendu l’ambiance n’était pas à la fête mais un dîner sans cris, sans devoir houspiller les monstroux pour qu’ils mangent ( et pour moi sans être aux fourneaux) était nécessaire pour nous remettre de nos émotions.
Malgré cela, j’ai passé la nuit à écouter s’il respirait toujours, traumatisée par d’éventuelles lésions internes dont ne nous pouvions être sûrs qu’il n’en avait pas puisque Môssieur avait refusé de se faire ausculter.
A l’heure où je termine ce texte, je ne suis pas complètement rassurée même s’il a l’air en bonne santé malgré de bonnes grosses courbatures, je me demande ce que nous réserve encore 2010.
En 2010 j’ai appris à relativiser : lorsqu’on a un lupus il faut se satisfaire de perdre ses cheveux plutôt qu’un rein, mieux vaut se retrouver dans une merde noire parce qu’on n’a plus de voiture que de ne plus avoir de mari et Papa. Bon, ça c’est FAIT, me voilà hyper forte pour relativiser, limite si je ne vais pas me faire tatouer « carpe diem » sur la poitrine et m’arrêter admirer chaque pâquerette qui croisera ma route.
Est-ce qu’on pourrait arrêter là avec les leçons de philosophie ?
Ou alors est-ce qu’on pourrait passer tout de suite en 2011 ?
Pensées d'une Peste au foyer souvent au bord de la crise de nerf