Archives par mot-clé : littérature enfantine

Lectures pour le week-end (ou la semaine)

Pour les adultes : La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry, de Rachel Joyce éditions : XO

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Harold Fry est à la retraite, sa vie est loin d’être passionnante, il est plus ou moins en froid avec sa femme, n’a plus de nouvelles de son fils, et puis il reçoit une lettre d’une ancienne collègue de travail qui est en phase terminale à l’autre bout du pays.

Il lui répond et part poster la lettre, mais sans savoir pourquoi, sans le décider, il ne la postera jamais et ira la porter lui même à pied, avec ses chaussures bateau, sans aucun équipement, à travers tout le pays. Il ne sait pas pourquoi il marche mais il se dit que tant qu’il marche, Queenie survivra, qu’elle l’attendra.

C’est une très belle histoire, un voyage initiatique, c’est le genre de livre tout doux et pourtant profond qui me redonne la pêche !

Je vous le recommande fortement.

Pour les ados et pré-ados : Le premier qui pleure à perdu, de Sherman Alexie, édition : Albin Michel

le premier qui pleure a perdu

« Vous savez ce qui arrive aux gogols sur la réserve ? On se fait tabasser. Au moins une fois par mois. Et ouais, je fais partie du Club du Coquard du Mois .. »

Le garçon qui parle ainsi est Junior, un Indien Spokane. Né tout cassé, tout tordu, il accumule les handicaps : myope, maigre et premier de la classe. En vrai, Junior est drôle et assez lucide pour savoir qu’il n’aura aucune avenir s’il reste avec les siens. Il décide alors d’aller à l’école des Blancs, voir ailleurs s’il y est. Admis au prestifieux lycée de Reardan, Junior quille la réserve. Comme il est né. En éternel optimiste.

C’est un livre qui est rangé dans la section pré-adolescents mais que je recommande vivement à tout le monde tant il est riche en émotions et plein d’humour.

On peut être un peu destabilisé par la présence de dessins au fil du roman, mais le texte est poignant, il aborde beaucoup de thèmes actuels comme l’exclusion, la différence, l’amour, l’amitié avec toujours beaucoup d’humour, que finalement les dessins renforcent.

Pour les 8-12 ans : Le petit ami du Louvre : 10 chefs d’œuvre expliqués aux enfants, de Guillaume Kazerouni et Giulia d’Anna Lupo par Gulf Stream éditeur.

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Si on résume, il s’agit de 10 chefs d’œuvre du Louvre expliqués aux enfants, mais en fait c’est bien plus que ça, c’est déjà un livre superbe, attractif et surtout extrêmement pédagogique.

Bien entendu les œuvres sont expliquées, mais il y a aussi l’histoire du pays de l’œuvre en question, ou d’un héros de l’époque, des explications sur les techniques d’art (polychromie, effets de lumière, symétrie …).

Bref, c’est un album à dévorer, à lire et à relire et bien sûr à ne pas oublier lorsqu’on se rend au Louvre avec ses enfants.

Le petit plus : il y a des jeux et des autocollants à la fin, ainsi que plusieurs espaces pour prendre des notes pendant les visites.

J’ai bien envie de vous dire que c’est un album à offrir même si vous n’allez pas au Louvre, ceci dit, depuis qu’on l’a reçu* les monstroux n’arrêtent pas de réclamer qu’on y retourne.

* Livre offert par GulfStream éditeur : Merci !

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Et enfin pour les plus petits, un de nos livre préférés : Je veux un bisous de Carl Norac et Claude Dubois aux éditions Pastel

je veux un bisou

Un livre tout doux sur les relations dans la fratrie, plein de tendresse et d’amour. Nous avons du le lire des centaines de fois lorsque Grand Monstrou était petit. Et lors de notre retour en France nous avons découvert avec grand plaisir qu’il y en avait plein d’autres que nous avons également lus avec régal

tu m'aimes ou tu m'aimes pas

Bonnes lectures !

Adieu Mario !

Depuis hier soir je suis triste, et mes monstroux sont un peu orphelins.

Mario Ramos nous a quitté hier, à l’age de 54 ans ( donc bien trop tôt), laissant derrière lui des chefs-d’œuvre de la littérature enfantine, mais aussi un grand vide…

Marios Ramos restera dans nos cœurs et dans nos bibliothèques avec notamment ces deux livres que nous avons lus et relus au point de les connaitre par cœur.

ramos

Des histoires pour enfants avec en fond une critique de la vanité humaine et beaucoup d’humour. J’ai lu quelque part qu’il était un peu notre La Fontaine contemporain, je ne peux que confirmer.

Nous espérions de nouvelles aventures de notre loup préféré, nous n’en aurons pas et c’est bien ce qui nous chagrine.

Ciao Mario et merci d’avoir illuminé le regard de mes monstroux tant de fois au moment de l’histoire du soir ..

Pourquoi je ne lirai plus jamais de Tchoupi à mes enfants !

Une amie qui a des enfants plus grands que les miens nous a fait la belle surprise de nous amener deux grands sacs plein d’albums, de livres de premières lectures et chaque soir nous piochons dedans, ravis de lire de nouvelles histoires.

Enfin surtout Mr Poux et moi car lorsque les monstroux aiment une histoire on la lit au moins 300 fois et on finit par tous la réciter en chœur.

Normalement la règle c’est que chaque monstrou choisit quelle histoire il veut entendre,  Mr Poux s’installe au milieu et lit donc les deux histoires, sauf les soirs de week-end ou on peut trainer un peu et sauf si les monstroux tapent suffisamment au bon endroit de la corde sensible de Mr Poux.  Par exemple  en le faisant culpabiliser parce qu’il arri ve juste et qu’ils ne peuvent pas se coucher tout de suite nan mais ! Parce que, normalement encore, c’est Mr poux qui se charge des histoires du soir, je leur en lis à volonté dans la journée,  mais  à partir d’une certaine heure le soir j’ai,  comme qui dirait, besoin de souffler un peu.

Comme Mr Poux travaille loin et beaucoup et même «  beaucoup loin », il m’arrive assez souvent de lire aussi les histoires du soir parce qu’il n’est pas encore rentré et parfois je décrète que c’est moi qui choisis les histoires, parce que je suis la plus grande et que c’est comme ça ! ( En vrai c’est parce que j’ai envie de lire une histoire bien spéciale adapté au comportement des monstroux, ou des histoires bien courtes parce que j’ai envie qu’ils se couchent vite !).

C’est comme ça que l’autre soir, comme le dîner avait pris un temps certain :

– « Monstrou 1 : reste à table »,

-«  Monstrou 2 : maaaange »,

-« Monstrou 1 : ne menace pas ton frère avec ta fourchette »

-« Monstrou 2 : le verre n’est pas un rince-doigt et maaaaange » .

J’ai autocratiquement sélectionné les deux histoires les plus courtes que je pouvais trouver dans la boite des nouveautés. C’est ainsi qu’en seconde lecture, nous avons eu «  Tchoupi veut un chaton ».

Mes enfants ne sont pas de grands fans de Tchoupi, mais ils aiment bien.

Moi par contre,  j’avais halluciné lorsque à la télé nous avions eu un épisode  où Tchoupi se perdait dans un supermarché parce qu’il n’avait pas écouté sa Maman et que la seule chose que son Papa avait trouvée à dire c’était un truc du genre «  ne recommence plus jamais ça » sans même s’énerver  avant de payer tous les jouets que le petit Tchoupi avait mis dans son caddie. Je précise quand même que  Tchoupi était parti faire ses propres courses car sa Maman lui avait dit qu’ils n’avaient pas le temps d’acheter des gouters et des joujoux comme il l’avait fait ajouter à la liste par son Papa.Il a tout de même eu la présence d’esprit de se rendre à l’accueil lorsqu’il ne trouvait plus ses parents mais qu’il leur a dit en les retrouvant «  vous vous étiez perdus ce n’est pas grave ».

Alors bien sûr qu’on ne montre pas à la télé la méga-engueulade qu’il aurait du se prendre ( Dites Mme Antier on a encore le droit de les engueuler nos enfants ?), bien sur que je peux comprendre que la Maman était tellement soulagée qu’elle a fait un gros câlin à son tchoupi.  Mais j’ai prévenu tout de suite les Monstroux que s’ils se perdaient il faudrait tout de suite aller voir une caissière mais que SI JAMAIS ils me faisaient un coup pareil : je HUUUUURLLLEEE comme une grosse mégère dans le supermarché (d’ailleurs je hurle toujours comme une mégère dans le supermarché que mes enfants prennent pour une salle de jeu, et où Petit Monstrou s’est déjà assommé plusieurs fois en faisant le guignol).

Bref, ce soir là je ne me suis pas méfiée, ou plutôt j’étais assez confiante lorsque j’ai ouvert l’album «  Tchoupi veut un chaton », je me suis dit que j’allais y trouver d’autres arguments pour NE PAS avoir une bestiole supplémentaire à la maison. Nous n’avons pas d’animaux, je trouve que trois mâles à la maison c’est suffisamment salissant !

Donc, confiante, je lis et QUELLE HORREUR ! Cet abruti de père de Tchoupi ne trouve rien que mieux que de lui offrir un chaton alors qu’ils ne lui ont même pas fait promettre de s’en occuper, de ranger sa chambre, mettre le couvert, débarrasser, cirer toutes les chaussures de la famille un fois par semaine etc .

J’ai bien vite refermé cette trahison imprimée le livre, adopté ma voix douce de celle qui n’a absolument rien à se reprocher et envoyé tout le monde au lit.

OUFFF aucun de mes enfants n’a rebondi sur le fait que Tchoupi lui… a eu un chaton !

Mais bien sûr… Et la marmotte…. Le chocolat… le papier alu…

Dernier câlin du soir avec Petit Monstrou :

«  Dis, Maman on pourrait avoir un petit Jaguar ? »

«  Non mon chéri, ce n’est pas possible, les jaguars sont des animaux sauvages on ne peut pas les élever dans une maison »

Arrivée de Grand Monstrou qui  ô surprise me donne un coup de main :

«  En plus, il te mangerai pour son petit déjeuner le jaguar »

Ravie, je confirme,  ajoutant qu’il me dévorerait certainement tout entière pour son déjeuner.

Petit Monstrou ne se démonte pas : «  Et un lion ? On pourrait avoir un bébé lion ? »

GM «  mais non, c’est pareil c’est trop gros »

PM soupire : «  bon ben alors, est-ce qu’on pourrait avoir un chaton ? ».

GM «  ah oui c’est une bonne idée ça, hein Maman, un chaton ne pourrait pas nous manger ! »

GRRRRRRRRR  Merci encore aux auteurs de Tchoupi, sérieusement vous n’avez jamais entendu parler de la solidarité parentale ? Du fait que dans les albums,  dès leur plus jeune âge, on commence le conditionnement l’éveil des petits SANS poser de problèmes aux parents ? ( bien se laver les dents, croire au prince charmant, ne PAS avoir d’animal domestique tant qu’on ne peut pas s’en occuper…)

Bien évidement l’album de Tchoupi a été congédié dès le lendemain pendant qu’ils étaient à l’école, je n’ose même pas le donner à la bibliothèque de peur de faire un sale coup à d’autres innocentes mamans.

Par contre je suis très fière de voir qu’à cinq ans et demi et quatre ans, mes enfants ont compris le concept du «  demander beaucoup pour obtenir un peu »… Ils iront loin dans la vie ces petits !