Archives par mot-clé : insomnies

Le compagnon de mes nuits

Quand il est arrivé à la maison, séduite par son élégance je l’ai immédiatement invité à dormir avec moi.

Mais clairement ça commençait mal entre nous, non seulement il comptait sur moi pour regarder sa lumière mais en plus il fallait que je fasse attention à ma respiration or, je ne SAIS PAS respirer.

Un des grands regrets de ma vie c’est de n’avoir jamais pu jouer de la flute traversière car dès la fin de la première ligne de la partition je m’étouffais, à moitié violette parce que je ne savais pas reprendre mon souffle par le nez.

Bref, après des années à ne pas pouvoir m’endormir j’ai testé comment s’endormir plus facilement avec Dodow et je suis ravie ! 

Le principe est de regarder les variations de lumière que le Dodow projette au plafond et de respirer profondément en rythme.

Deux soucis pour moi : je ne m’endors jamais sur le dos mais plutôt sur le côté ou encore étalé comme une bouse à plat ventre, et le second donc : je ne sais pas respirer.

Alors oui les premières fois j’ai eu du mal avec la respiration mais je dois reconnaître que le fait de respirer profondément et tranquillement en suivant la lumière permet d’éviter de :

– cogiter en refaisant la journée

– cogiter en pensant à tout ce que l’on doit faire le lendemain

– tourner et retourner avec des idées noires.

D’ailleurs dans ses conseils d’utilisation le Dodow précise bien : il est inutile d’essayer d’arrêter de penser, vous n’y arriverez pas. Ben ça je sais bien après des années d’insomnie je suis parfaitement au courant que mon abruti de  cerveau n’en fait qu’à sa tête (et donc pas à la mienne alors que gentiment je l’héberge dedans).

Il y a deux programmes : un premier de huit minutes et un second de vingt. Optimiste j’ai commencé par le huit mais j’avoue que les premières nuits j’ai du recommencer une seconde fois le programme.

Et puis .. MIRACLE … le dodow a opéré sa magie, le fait de me concentrer sur ma respiration je m’endors maintenant AVANT lui !

Je commence donc ma nuit sur le dos pour profiter au maximum du côté hypnotique de la lumière tout en inspirant et expirant profondément. Pendant que je m’applique à faire cela, je ne pense qu’à cela, ma respiration, mon ventre qui se gonfle et se dégonfle… et puis au bout d’un moment je me tourne et pouf … plus de Béa, plus de cerveau en train de mouliner.

Pour ceux qui comme moi ne s’endorment pas naturellement sur le dos, ne paniquez pas, suivez les conseils de votre dodow et faite l’exercice sur le dos le plus longtemps possible, vous reprendrez votre position favorite quand le sommeil viendra vraiment ( ne vous tournez pas dès les premiers signes de fatigue c’est un leurre).

Il m’a fallu environ une semaine pour bien m’habituer à mon Dodow et m’endormir plus vite et je suis ravie, après des années d’insomnies je n’ai plus cette hantise d’aller me coucher épuisée et de tourner des heures dans mon lit.

Pour tout vous dire, il y a deux jours je me suis même endormie sans mon dodow, juste en respirant calmement.

Du coup je vais pouvoir le prêter à Mr Poux qui lui n’a aucun problème en début de nuit mais ne peux plus se rendormir s’il se réveille à 3 ou 4 heure du matin.

Mon seul regret : ne pas avoir essayé avant !

Produit offert : Merci Dodow et surtout merci pour mes douces nuits !

Lettre à mon cerveau

 

Salut Ciboulot

Bon, je sais je sais je ne t’utilise pas à la mesure de tes pouvoirs, il parait qu’on n’utilise qu’une partie infime de tes capacités certains neurones étant “endormis” ( attention, le truc des 10 % seulement c’est une grosse arnaque on utilise plus mais oui, on pourrait encore plus).

Je pense qu’en ce moment tu n’es pas mon ami … et pourtant je t’héberge mon gars, sans moi tu n’existerais pas et si je clasme, meurs, décède, ben tu ne seras plus rien !

Alors explique moi .. ça sert à quoi de tourner en PERMANENCE ? Est-ce que tu as bien conscience qu’à 1h00 du matin je n’écris pas, j’essaie juste de dormir ? Est-ce que tu as conscience que toutes les belles idées voire les idées catastrophiques que tu me balances à 2h00 du matin je NE VAIS PAS M’EN SOUVENIR le lendemain ? (En fait si les catastrophiques restent)

Parfois tu me souffles des trucs tellement géniaux que je me concentre à fond pour m’en souvenir, parfois tu me souffles des textes que j’ai toujours rêvé d’écrire, mais quand je trouve enfin le sommeil, c’est à dire quand tu arrêtes de me harceler, j’oublie tout et le lendemain je t’en veux.

Parce que non seulement j’ai mal dormi mais toi tu t’es mis en veille, tu ne veux plus rien me dire sur le super texte dicté en pleine nuit… Nous sommes clairement en décalage horaire, est-ce que tu te rends bien compte que les vrais écrivains écrivent MEME le jour ?

Je t’en veux aussi parce que tu as enregistré depuis fort longtemps ce qu’était une alimentation saine et équilibré, à force de lectures, de recherches, tu sais et je sais ce qu’il FAUT manger pour être non seulement svelte mais surtout en bonne santé…

Alors pourquoi me pousser systématiquement vers le fromage à raclette et la charcuterie dans les magasins ?

Pourquoi est-ce que je SAIS qu’il faut manger surtout des légumes et des fruits ( locaux et de saison évidemment), toi tu m’envoies vers les trucs genre le jambon blanc à l’antibiotique, les plats tout prêts plein de pesticides et autres produits chimiques.

Pourquoi me persuader que j’ai besoin de Kinder/café/clope ?

Ah oui parlons-en de la clope, TU es persuadé que tu as besoin de nicotine et pourtant certains neurones, et puis la société aussi (et ma doctoresse d’amour) me soufflent que c’est un leurre, que cela va me détruire…

Bon mais alors, tu fonctionnes ou pas ? Tu vas bientôt cesser de me souffler que j’ai besoin de ma dose ? On le sait tous les deux, nous n’en avons pas besoin !!!

Toutes les nuits tu me souffles qu’on va faire du sport et perdre cette graisse sur mon ventre déjà bien abîmé par deux césariennes et une coupe verticale de 20 centimètres… mais le problème c’est que comme tu me parles toute la nuit, le matin je suis crevée, l’après-midi je suis crevée…

S’il te plaît mon Ciboulot chéri, tais-toi dans la nuit et interviens le matin… je rêve de pouvoir enfin écrire tout ce que tu me dictes la nuit…

Et cesse de tourner en boucle à propose des gens qui nous ont fait du mal, ne t’inquiète pas le karma les rattrapera, nous n’avons pas besoin de nous encombrer avec cela, même si je sais que tu es hypersensible et que tu as un peu de mal avec les cons, les obtus et les faux-culs… Reste bien droit dans ma tête et ils disparaîtront on ne gardera que les meilleurs, les vrais, les bons !

Enfin, il ne sert à rien de s’inquiéter autant à l’avance, oui les Monstroux se blesseront encore, oui il auront des plaies au cœur, ils feront peut-être de mauvais choix, mais me refiler de longues périodes d’angoisse nocturne à leur sujet ne sert à rien, on ne peut qu’espérer que tout ira bien mais on ne peut pas les emballer dans du papier bulle et les garder rien que pour nous ! (En plus vu la taille du judokado ça coûterait une blinde en papier bulle).

Alors s’il te plait mon p’tit cerveau, calme toi, tourne à fond dans la journée si tu veux mais PAS la nuit !

Ta Béa bien fatiguée !

Cher cerveau

Si je t’écris aujourd’hui c’est parce que clairement, ça ne va plus du tout entre nous.

J’ai accepté depuis longtemps ton inaptitude totale aux sciences des mathématiques, en particulier à la géométrie dans l’espace, j’ai géré du mieux que je pouvais cette incompétence que tu as gentiment compensé par ton amour des mots, bons, drôles, doux ou durs. Et surtout comme j’ai terminé l’école, ça va beaucoup mieux de ce côté là. J’ai calculé ma première aire dans la « vraie vie » à 40 ans, juste pour me prouver que tout ce qu’on m’avait infligé en primaire et ensuite, n’était pas totalement inutile ( en même temps il suffisait juste de m’apprendre l’aire vu que je n’ai pas utilisé le reste..hum)

Mais là, je t’avoue que je suis au bord de la demande de divorce en ce qui te concerne.

Qu’est-ce que ça veut dire de mouliner comme un malade tous les soirs au moment où je souhaite dormir ?

20h30 je couche les enfants et je me dis que ENFIN je vais pouvoir me coucher tôt, j’ai attendu ce moment toute la journée parce que je suis crevée, je termine ce que j’ai à faire et 21h30 je saute délicatement (comme une patate donc) dans mon lit.

Comme TU es incapable de me laisser dormir sans que je lise (bon ok, j’aime bien ça aussi), je bouquine un peu et puis, comme je suis vraiment crevée, je suis raisonnable (ne ris pas, ça m’arrive parfois), j’éteins assez rapidement et là, TU commences ta java.

« Est-ce que tu crois que c’était une bonne idée de mettre le lave-vaisselle en route pour la nuit alors que ce matin il a inondé la cuisine ? » « Je serais toi, je me leverais pour vérifier qu’il n’y a pas une piscine dans la cuisine » ( TU n’est pas moi mais je me lève quand même).

« Il ne faut pas oublier de payer la facture de «banane », d’appeler le ramoneur, de trouver les gants d’hiver de Petit monstrou etc… » ( toutes ces choses auxquelles TU devrais me faire penser dans la journée, mais non, tu me fais ça le soir, lorsque je suis couchée, du coup je me concentre pour ne rien oublier le lendemain et je ne m’endors pas)

Comme je te connais bien, je me tourne dans mon lit et je visualise ma place préférée au monde, un endroit où je savais me détendre… voilà j’y suis et tu te tais ENFIN (genre deux minutes quoi)

« Tiens si tu écrivais ça pour le blog ? »

Et là, arrive un texte fluide, bien écrit drôle dont malheureusement je n’aurais aucun souvenir le lendemain (tu le fais exprès ce n’est pas possible autrement). J’ai déjà essayé de me lever précipitamment pour noter, renversant au passage la pile de romans au pied de mon lit, mais évidemment, les mots ne viennent plus aussi facilement, le texte me paraît immédiatement insipide… je me recouche et TU recommences !

« Et pour ton roman, ça serait bien de faire ça et ça » (lequel ? Non parce que les romans je sais les commencer, c’est les terminer qui pose un peu problème et là, clairement TU pourrais filer un coup de main de temps en temps).

« Et pourquoi tu n’écris pas des histoires pour enfants ? » (parce que même ça je n’en suis pas capable connard ! – Oui à ce stade du non-endormissement je suis vulgaire avec mon cerveau-)

A force que mon cerveau mouline dans tous les sens « penser à faire ci » «  tu devrais faire ça » etc je commence à avoir mal à la tête … ça fait deux heures que je suis allongée dans le noir sans pouvoir dormir !

Je sais bien que parmi les idées que tu me souffles, les pensées que tu m’envoies il y a du bon : des projets, des trucs positifs, mais POURQUOI ne fonctionnes-tu pas aussi vite dans la journée ?

Je dois être un animal nocturne en fait …

Parce que les soirs où je m’endors tôt, trop tôt car, épuisée par tes élucubrations permanentes, tu me réveilles vers 3h30.

Là c’est un autre délire, tu me rappelles TOUT CE QUI VA MAL et si par bonheur tout va à peu près bien, tu me suggères TOUT CE QUI POURRAIT ALLER MAL et ça fait un paquet de choses.

Je tourne, je retourne, j’essaie de positiver, je revois les visages de mes monstroux mais paf tu me rappelles à quel point mes relations sont compliquées en ce moment avec Grand Monstrou, ou bien à quel point je suis inquiète pour mon Petit Monstrou qui ne rentre pas dans le moule…

Ensuite tu me rappelle que les gens que j’aime ne sont pas éternels, que Monsieur Poux à force de tirer sur la corde risque gros pour sa santé, que Papounet et Mamina ne sont plus tout jeunes, ou que ma bonne amie qui prenait si bien soin d’elle et de ses enfants, lutte toujours contre les effets secondaires de sa bataille contre la leucémie et que c’est totalement injuste.

Une fois que tu m’as bien plombé le moral, je me lève, épuisée et bien peu motivée, loin les jolis textes que tu me soufflais la nuit précédente, juste l’idée que A CAUSE de toi, je n’ai encore pas mon compte de sommeil, que je vais me traîner toute la journée, que je vais avoir du mal à être patiente avec les enfants et que la nuit prochaine TU vas me faire culpabiliser pour ce manque là.

Autant te le dire tout de suite, si tu continues ainsi je te divorce et je m’achète un autre cerveau plus sympathique.

Tiens par exemple, un qui ne me fera pas croire que la nicotine est mon amie. Un que je ne serais pas obligée d’endormir de temps en temps à coups d’apéros pour pouvoir me reposer, parce que bon, c’est sûr on dort « mieux » mais ensuite c’est mon foie qui demandera le divorce !

Ah oui et pendant qu’on y est, comment se fait-il que TU saches parfaitement ce qu’il faut manger pour avoir la ligne, et être en bonne santé et que TU me recommandes régulièrement de tomber dans la boite de chocolats, de bonbons, d’ajouter de la crème fraiche etc. ?

Je pense sincèrement que tu n’est pas bien dans ma tête, que tu devais être le cerveau d’une autre personne et que nous ne sommes pas faits pour nous entendre.

Je te vois bien ricaner dans ton coin en te disant que la dernière fois que j’ai voulu changer quelque chose c’était mes lombaires et que la médecine m’a lâchement laissée tomber en m’expliquant que c’était impossible.

Fais gaffe, je vais bien trouver une solution pour te mâter espèce de cerveau hyperactif la nuit et incompétent le jour ! Je vais aller me faire hypnotiser, je vais te reprogrammer, te faire enfin fonctionner, pas comme tu le devrais mais comme JE le souhaiterais !

Non mais oh !! c’est qui le chef ici ?

Béa l’insomniaque, épuisée…

conference-cerveau-villecresnesCher