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Le scandale des urgences de Chartres

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et peut-être d’ailleurs …

Ayant déjà un lourd passif avec l’hôpital de Chartres (hémorragie interne non traitée… des soins intensifs où l’on ne réveille pas le docteur par peur de se faire engueuler pour finir par une opération de 4h30 et QUATRE LITRES de sang transfusé) vous comprendrez qu’en général je ne fréquente pas leurs urgences.

Hier mon Judoka s’est blessé en tournoi à l’autre bout du département et, l’hôpital le plus pratique sur le chemin du retour était celui du coudray, l’hôpital public de Chartres donc.

TRES MAUVAIS CHOIX !

Alors attention je suis bien consciente que mon fils ne représentait pas une urgence, simplement il s’est bien retourné un index et un doigt de pied et comme il est en section sportive, qu’il a un gros gros tournoi régional bientôt, nous devions le faire « réparer ». Comprenez par là que le simple strapping par Maman n’aurait pas été suffisant et qu’il m’en aurait voulu à vie si par défaut de consultation, sa guérison avait été compromise.

J’étais donc quasi sûre qu’il n’y avait rien de cassé, mais un sportif qui utilise beaucoup tous ses membres, ben ça se soigne avec attention.

LE POINT POSITIF :

on nous annonce beaucoup beaucoup d’attente, MAIS pour la première fois de ma vie on nous propose un antalgique. D’habitude je l’administre moi-même, tant pis si derrière il faut opérer, quand un gamin souffre et qu’on va attendre 4 heures minimum ben mon cœur de maman me souffle qu’il faut soulager. La ça tombait plutôt bien nous n’étions pas repassés par la maison et je n’avais rien sur moi.

On entre… LES TROIS SALLES D’ATTENTE sont pleines à craquer, certains saignent, certains agonisent, d’autres sont en robe de chambre jetés ici par leur maison de retraite*, certains sont bandés…

Pas grave, on a des bouquins, le judoka son sacro-saint téléphone, on va prendre notre mal en patience…

CINQ HEURES … ça fait beaucoup de patience, même pour un pré-ado de douze ans, même avec beaucoup beaucoup de bonne volonté…

Nous avons attendu cinq heures, parce que à l’hôpital de Chartres en Eure et Loir ils n’affectent pour le service des urgences …QU’UN SEUL MEDECIN ET UN SEUL INFIRMIER.

Imaginez un peu l’ambiance des salles d’attente et ce que doivent subir les personnes à l’accueil ou le pauvre infirmier qui court de box en box.

Parce qu’en fait, lorsqu’on est enfin pris en charge, que l’on touche du doigt le graal, avec enfin une salle d’examen, l’attente n’est pas terminée. Figurez-vous qu’ils n’ont pas trouvé de médecin avec plus de deux yeux, deux oreilles et deux bras, donc le pauvre fait le tour des box aussi vite qu’il peut.

Evidemment il y a des gens qui pêtent les plombs… comme cette dame blessée au nez qui après avoir attendu un temps certain dans son box est partie en râlant très fort. L’infirmier était en train de suturer un enfant… En tant que Maman je comprends parfaitement que les bouts de chou soient prioritaires, mais je ne suis pas sûre d’avoir eu autant de compassion si j’avais été moi-même blessée.

Pareil, ce pauvre infirmier était super limité, il n’avait que deux bras … Alors j’ai juste envie de dire à l’administration de l’hôpital de Chartres : Soit vous fermez le service des urgences, soit vous affectez PLUS DE PERSONNEL pour le bien de tout le monde, de vos soignants et des blessés… Sinon vous dégotez des mutants avec plein de bras, de jambes, d’yeux tout ça tout ça pour pouvoir répondre à plusieurs demandes de soin en même temps.

Pas étonnant que des gens parfaitement civilisés en temps normal en arrivent à péter les plombs, devenir agressifs voire violents.

Attention je ne cautionne absolument pas la violence qui peut-être faite aux soignants, enseignants ou autres individus acceptant de faire du service à la personne avec un salaire ridicule tout en se faisant régulièrement dégommer par les gouvernants (qui bossent énormément, tout le monde le sait) et par le même public… (sgroumpf).

Je veux juste pointer du doigt le fait que l’administration de l’hôpital, celle qui donc, n’est pas là le samedi, en décidant de limiter ainsi le personnel d’accueil et de soin, a juste réuni toutes les conditions pour que ce genre de débordement se produise.

J’ai discuté un peu avec le jeune brancardier qui participait à l’accueil et il me racontait qu’il s’était fait frapper quelques semaines plus tôt. Que les gens étaient souvent exécrables, excédés par l’attente et qu’ils s’en prenaient à lui, aux jeunes femmes de l’accueil ou à l’infirmier mais rarement au médecin ( quoique ça arrive… la semaine passée l’un deux s’est fait frapper dans le nord de la France).

Alors bien sûr, on va me répondre :  » on n’a pas le budget, on n’a pas le personnel »… Pour le budget j’ai envie d’être simpliste et de vous dire de demander une rallonge à tous ceux qui cumulent les mandats ou dorment profondément à l’assemblée nationale… Pour le personnel et bien j’ai juste envie de vous dire que ça ne va pas s’arranger… Plus personne ne va vouloir faire ce job pourri qui consiste à la base à aider les gens et qui se termine par être leur punching ball. Sans parler de la terrible mode des poursuites judiciaires arrivée tout droit des USA.

* Puisque j’en suis à râler, un petit mot pour la charmante maison de retraite qui a « jeté » hier un papi atteint d’alzheimer dans cette salle d’attente pleine d’inconnus. Le pauvre était tout perdu, et bien entendu le rare personnel présent n’était absolument pas habilité à s’en occuper…J’ai une pensée émue pour lui, car nous sommes partis avant lui et que je ne saurais jamais ce qu’il est devenu…mais je déplore qu’un patient qui a déjà tout perdu (sa mémoire, sa vie) soit traité ainsi, abandonné en milieu étranger…

J’en avais déjà la conviction depuis bien longtemps mais je constate que ça empire…

  • En France quand tu vas à l’hôpital, il faut savoir se défendre, savoir expliquer ce qui t’arrives, savoir gueuler que tu es en train de crever et que OUI il faut réveiller le médecin bref… en fait il vaut mieux y aller en bonne santé… ou en tout cas avec un sacré caractère.
  • En France encore, si tu veux devenir infirmier il vaut mieux être un peu maso à la base, et psychologue, humoriste, dévoué, blindé etc…

Bref encore une fois j’ai mal à mon pays, j’ai mal à mon service public (et à ceux qui viendraient me dire  » c’est pire ailleurs », je répondrais comme à mes monstroux pour les mauvaises notes, ce sont les tiennes qui m’intéressent donc c’est mon hôpital qui m’inquiète)

… Tiens à tous les coups c’est de la faute des enseignants qui ne bossent que 6 mois par an… ( Merci Nico pour cette information capitale, gloups).

 

 

De la stupidité des fumeurs

Comme chaque année elle se rendait à son rendez-vous de contrôle des artères de ses jambes. Elle passait un écho-doppler pour vérifier l’évolution de l’artérite qu’elle avait contractée un peu par hérédité, un peu par la faute à « pas-de-chance » et beaucoup à cause de toutes ces clopes qu’elle avait fumé depuis ses 18 ans.

La salle d’examen était toujours aussi exiguë et glauque, le technicien aussi peu avenant et pourtant elle crevait de savoir ce qu’il voyait puisqu’elle était incapable d’interpréter quoi que ce soit des lignes noires à l’écran.

Elle essaya bien de le faire parler, alternant la sympathie et l’humour mais le technicien s’était contenté de lui répondre qu’elle aurait le compte-rendu intégral par son chirurgien. Le gros problème c’est que son rendez-vous avec le chirurgien en question n’aurait lieu que 3 semaines plus tard.

Quand même, lorsqu’il eu fini de promener sa sonde sur sa jambe gauche il lâcha un « c’est bon » plutôt encourageant et étala le gel froid et visqueux sur sa jambe droite, celle qui contenait déjà un petit ressort métallique destiné à empêcher l’artère de se fermer.

Il régla son ordinateur, ajusta sa sonde et commença les va-et-vient sur sa cuisse. C’était froid pas spécialement douloureux mais depuis son opération elle n’aimait pas qu’on touche à cette jambe, et elle sentait le stress monter au fur et à mesure de l’examen.

Soudain, il arrêta de promener sa sonde, pianota sur son ordinateur pour zoomer sur une image et il annonça d’une voix neutre : « excusez-moi je reviens tout de suite ».

Il sortit de la pièce la laissant à moitié nue sur la table d’examen, encore plus angoissée par ce départ précipitée, imaginant le pire, enfin elle croyait.

Le pire était à venir, il arriva sous la forme de trois personnes masquées, gantées et vêtues des protections jetables de bloc opératoire. L’un deux s’adressa à elle d’une voix ferme :

«  Il y a un gros problème avec votre artère Iliaque, on vous emmène tout de suite au bloc, je suis l’anesthésiste, je suppose que vous n’êtes pas à jeun ? «

A jeun elle l’était presque, nouée depuis deux jours elle n’avait quasiment rien avalé, si ce n’est son sempiternel café ce qu’elle précisa.

«  Tant pis, on doit vous opérer maintenant, nous prendrons nos précautions pour votre estomac, nous allons vous monter au bloc, souhaitez-vous prévenir quelqu’un ? »

Abasourdie elle sortit son portable pour laisser un message à son mari et malgré son trouble, son angoisse elle prit également le temps de faire un texto à l’amie qui devait récupérer ses enfants si elle n’était pas rentrée.

Puis tout alla très vite, elle fut déshabillée, lavée, préparée pour le bloc où on la conduisit encore éveillée mais où elle s’endormit très vite grâce aux drogues, malgré son cœur qui battait la chamade.

Lorsqu’elle se réveilla dans la soirée, elle était complètement dans le cirage, elle ne souffrait pas, elle ne sentait rien du tout. Son mari était assis près d’elle avec une mine affreuse et un docteur était en train de l’examiner.

Elle croisa le regard du chirurgien qui hocha la tête tristement et lui dit «  je suis désolée, on n’a rien pu faire, on a du couper ».

Sous l’effet des anesthésiants et des drogues antidouleur elle ne réalisa pas immédiatement ce qu’il voulait dire, c’est lorsqu’il souleva le drap qu’elle constata que le pire, elle ne l’avait même pas imaginé…

Ils avaient coupé sa jambe au dessus du genou …

Horrifiée elle sanglota et de suite se mit à se faire des reproches : mais pourquoi s’était-elle remise à fumer alors qu’elle se savait atteinte d’artérite ? Pourquoi avait-elle craqué, de nouveau cédé à l’appel de la nicotine ? Et puis elle fut submergée par les questions matérielles : comment allait-elle vivre avec une demi-jambe ? Comment allait-elle emmener ses enfants faire du roller ?

Son mari pleurait doucement à côté d’elle tout en lui caressant la main.
Le chirurgien parlait, expliquait, racontait mais les mots ne parvenaient pas jusqu’à son cerveau… C’était juste un brouhaha de phrases, de termes techniques, de conseils se voulant rassurant : bla bla bla était tout ce qu’elle entendait.

Le chirurgien parti, le drap enfin remonté sur son moignon elle regarda tristement son mari, comme pour s’excuser d’en être arrivée là. Ils ne se dirent rien, ils se regardaient en se tenant la main, ensemble dans cette épreuve.

Lorsque soudain son cerveau atrophié par la nicotine, lui envoya un message aussi vicieux que clair :

«  On se ferait bien une petite clope non ? Aller une dernière… »

Elle se mit à hurler en sanglotant devant tant de stupidité de son propre esprit, devant les mauvais conseils de celui qui aurait du la protéger de tout cela : son bon sens qui brillait par son absence.

Et dans sa tête résonnait une petite voix qui soufflait «  aller, une dernière pour la route »…

Mais quelle route ?

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Si tu vas en Cardio…

Si tu vas en cardioooooooo, N’oublie pas dans ton sac à dos… ( sur l’air de Rio)

 

Ta robe de chambre : sache-le, futur patient d’un service cardiologie, tout le personnel sera absolument traumatisé, voire obsédé par la nouvelle si tu n’as pas amené de robe de chambre ! On pourra même chuchoter devant ta chambre « c’est celle qui n’a pas de robe de chambre ». C’est peut-être lié au fait que les seules chemises de nuit qu’ils sont capables de fournir ne cachent absolument rien devant et sont grandes ouvertes derrière… Mais que fait la sécu bon sang ! Filez plus de tissus aux hopitaux !

Tes boules Quiès : Parce qu’en service de cardiologie, ils sont habitués à avoir des mamies et des papys alors ils parlent tous très fort en articulant bien, avec des mots simples des fois que tu ne comprennes pas tout. Elles ne te serviront par contre absolument à rien pour dormir, sache que dès que tu auras l’audace de sombrer dans un sommeil réparateur on viendra te prendre la tension, te palper, te poser une question… Si par contre tu ne dors pas, sois rassuré, personne ne viendra te déranger, si en plus tu souffres, fais bien attention à l’heure, qu’on se le dise 6H30 c’est pas l’heure, c’est presque le changement d’équipe, le médecin de garde ronfle comme un sonneur, tu n’as qu’à attendre !

Un livre de coloriage : oui, là je te vois dubitatif, sache pourtant, qu’à la troisième personne qui te demandera en bêtifiant si par hasard tu n’as pas « envie de pipi » tu lui secoueras sous le nez en hurlant « naaaaaaaaaan moi vouloir des coloriages titi et là, y’a QUEEEE grosminet ! » (Depuis le temps qu’on te parle comme à un gamin attardé, tu as le droit d’agir en tant que tel).

Toute ta patience ! Et oui, ne me dis pas que tu ne savais pas pourquoi dans les hôpitaux on ne parle pas de « malades » mais de « patients »… C’est parce que ceux qui ne le sont pas on très certainement été transférés à l’asile à force d’attendre : le scanner, les résultats du scanner, l’analyse des résultats, la consultation du spécialiste, le coup de fil dans les autres services pour avis… Je précise pour mes quelques lecteurs qui sont (les pauvres) restés au premier degré ( coucou le corbeau de mon village, celui qui dénonce en cachette) c’est caricatural bien sûr, mais parfois tu te demandes s’il ne vaut pas mieux arriver en pleine forme, le temps qu’ils t’auscultent tous, t’auras bien choppé un truc !

De la bouffe, plein de bouffe : les hôpitaux adorent les gens qui jeûnent, ils te convoquent à 8h00 du mat à jeun pour un exam qui aura peut-être lieu vers 14H00 mais ils te rassurent en te disant que tu mangeras juste après. Résultat, alors que tu es rentré de l’exam à 16H30, à 21H30, quand tu as bouffé la moitié de ton oreiller et envisagé de boire l’eau des plantes, on t’amène un plateau de régime qui te fait presque regretter de ne pas avoir mangé tout l’oreiller ! Mais attention, si tu amènes des provisions planque les, certains « soignants » peuvent se sentir obligé de te les confisquer « pour ton bien » (ben oui les pauvres ont exactement les mêmes plateaux que toi).

Fais bien gaffe si jamais tu dis que tu as mal, on t’interdit immédiatement toute nourriture, « AUKAZOU » il faudrait un examen complémentaire… réfléchis bien avant de te plaindre (ou dîne avant).

Par contre tu peux oublier…

Ta dignité :  ils sont tellement blasés qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils sont quinze dans ta chambre à parler de ton cas, devant toi et ta foufounette découverte, rasée le matin même par une aide-soignante, exposée là, mais peu importe puisque, comme on parle de toi à la troisième personne comme si tu n’étais pas là, en vrai ta foufounette ne doit pas être là non plus !

Ta montre : c’est beaucoup moins difficile d’attendre deux heures à moitié à poil ( ben oui t’as toujours pas de robe de chambre) dans un couloir si tu n’as PAS l’heure !

Tes rendez-vous : parce qu’il semblerait qu’on sait tous à quel moment on rentre à l’hôpital mais jamais à quel moment on en ressortira…

Enfin je dis ça parce que je suis une « Winneuse », figurez-vous qu’il y a une chance sur 5000* d’avoir une complication pouvant entrainer le décès en passant une toute petite artériographie de rien du tout (faut pas avoir peur madame qu’on m’avait dit) et devinez qui l’a eue ??? Hein ???

Un cas sur 5000 bordel !  Je ne sais pas si j’ai 4999 lectrices, mais si vous avez une « artério » à faire, allez-y détendues, j’ai déjà rempli les statistiques !

Béalapoizon :  re-née ( du verbe renaquir peut-être) il y a tout juste 8 jours !

*chiffre donné par l’une des doctoresses de l’hôpital qui m’a sauvé la vie donc je ne vérifie pas, je lui accorde le bénéfice du doute ! D’ailleurs les impressions décrites dans ce billet concernent pour la plupart le premier hôpital où j’ai séjourné, pas celui où l’on m’a sauvée, celui-là était très différent et mieux évidement 🙂

Les mésaventures de Grand Monstrou : 2

Episode numéro 2 : Ne soyez pas malades en Juillet et surtout pas à Rambouillet.

Le lendemain matin, Grand Monstrou était bien fatigué mais il souffrait moins, la traction de sa jambe le soulageait d’autant plus que, éveillé,  il ne bougeait plus.

Nous avons reçu la visite de la Pédiatre de garde, mielleuse à souhait mais gentille avec mon poussin, elle nous a expliqué que Grand Monstrou devait prendre des  anti-inflammatoires et anti-douleur en alternance (ce qu’on savait déjà puisqu’il avait commencé la veille) et qu’un orthopédiste viendrait le voir dans la journée.

« Dans la journée » c’est très vague, je suis donc retournée à la maison vite fait pour prendre une douche et récupérer quelques activités manuelles pour occuper mon petit malade, en priant pour que l’orthopédiste ne passe pas pendant mon absence ( 40 minutes de route aller-retour au minimum plus deux ou trois choses à faire à la maison).

J’ai du prier trop fort  ou mal ( en même temps une prière d’athée ça doit pas arriver souvent !), l’orthopédiste n’est pas venu de la journée. Quand j’ai compris qu’il ne viendrait plus il était trop tard pour râler puisque de toute façon il avait terminé son service et décampé.

Mr Poux était aussi contrarié que moi par cette défection mais comme notre Grand Monstrou souffrait moins nous n’avons pas spécialement manifesté notre mécontentement. Nous en étions encore au stade de se demander comment nous organiser entre un enfant à Rambouillet, l’autre dans notre petit village et Mr Poux à  son travail à 80 kilomètres de là. Et puis l’équipe de nuit allait prendre son service et je ne voulais surtout pas contrarier les infirmières au cas où la nuit se passerait comme la veille.

La nuit s’est effectivement passée comme la précédente, impossible de dormir sur le dos et réveil des douleurs et du monstrou à chaque tentative pour se tourner.

Le vendredi donc, après deux terribles nuits j’étais un véritable zombie, le manque de sommeil, l’inquiétude et le terrible couchage prêté aux « accompagnants » avaient eu raison de mes lombaires et de mes derniers neurones.

C’est seulement à 17H00 que l’orthopédiste a daigné venir ausculter mon fils accompagné de la «  mielleuse » et là les choses se sont considérablement compliquées.

Cet homme d’une cinquantaine d’année, barbu, poivre et sel avec surtout du sel, est arrivé dans la chambre tel le messie qui nous ferait une faveur en disant «  où est l’échographie ? Et pourquoi cet enfant est-il assis et non allongé ? ».

Tiens c’est drôle qu’il en parle, Mr Poux m’avait posé la même question la veille, mais personne dans le service n’avait envisagé de faire passer une échographie à Grand Monstrou.

Pour occuper mon Grand Monstrou nous avions fait des centaines de parties de Uno, de la peinture, des dessins etc. Le tout avec le lit redressé pour qu’il soit en position assise.

Or, d’après ce monsieur, Grand Monstrou devait être allongé en permanence, même pour manger !  Bien entendu il a annoncé ça d’une voix autoritaire devant mon fils qui s’est décomposé réalisant qu’il ne pourrait ni dessiner ni jouer au Uno s’il était allongé et qui a commencé à pleurer.

Outre  le fait que c’était une catastrophe de forcer un enfant de 5 ans et demi à rester allongé sans rien faire, et qu’en plus, manger allongé est la meilleure solution pour s’étouffer, j’avais la conviction que la chair de ma chair avait été mal soignée.

L’imbu de lui-même est très vite reparti mais comme la mielleuse était encore dans la chambre, je lui ai déversé toute mon insatisfaction sur la tête !

–          « POURQUOIIIIIIIIIIII est-ce que personne ne nous a dit plus tôt qu’il devait rester allongé ? Ça fait 48 heures qu’il est là et qu’il est assis, nous avons donc perdu deux jours pour sa guérison (et notre délivrance de cet hôpital) ».

Elle a bredouillé un truc pour dire qu’on n’avait pas perdu deux jours puisqu’il souffrait moins et qu’elle s’occupait d’un service pédiatrique et non orthopédique,  donc elle ne pouvait pas savoir. ( La maladie de la hanche touche les ENFANTS de 3 à 10 ans c’est donc une maladie PEDIATRIQUE).

Pas convaincue j’ai continué à l’invectiver : «  Et l’échographie ? Pourquoi il n’a pas passé une échographie ? En plus on est vendredi soir, s’il ne la passe pas aujourd’hui il ne se passera rien avant lundi ». Je parlais si fort que plusieurs infirmières, aides-soignantes et dames de services s’étaient rapprochées.

Là elle me rassure en m’affirmant qu’il pourra surement passer une échographie même pendant le  week-end.

–          « vous avez surement des relations dans cet hôpital, débrouillez-vous pour qu’il la passe AUJOURD’HUI » ( je savais que ça ne changerait rien à mon souci du moment c’est-à-dire garder mon poussin allongé, mais à ce stade je n’avais qu’une envie c’était de faire payer à la mielleuse son incompétence même pas dissimulée).

Non seulement ça fait du bien de râler mais en plus dans les dix minutes qui ont suivi, nous avons été conduits  à l’échographie qui n’a servi qu’à confirmer le diagnostique ( et à creuser le trou de la sécu), il y avait un gros épanchement au niveau de la hanche qui justifiait l’immobilisation totale de Grand Monstrou.

C’est la mielleuse en personne qui est venue nous rechercher et nous avons roulé ensemble le lit de Grand Monstrou, elle me donnait du « Madame » par-ci, « Madame » par-là bafouillant des explications toutes plus saugrenues les unes que les autres me réaffirmant que normalement Grand Monstrou aurait du être admis au service « orthopédie » mais que comme il était petit il avait été mis dans «  son » service alors que le rhume de hanche ça n’était pas du tout leur truc. (Comme je le disais plus haut j’ai eu la confirmation ensuite que le rhume de hanche ne touche QUE les enfants donc ça devrait être son truc !).

Ne voulant pas me fâcher complètement avec elle, je lui ai dit que je n’avais rien contre son service en particulier mais que j’étais très déçue de la façon dont personne ne s’était correctement occupé de mon fils pendant les premières 48H00.

En rentrant dans le service j’ai ajouté :

-«  là je me demande si je contacte mes avocats ou les journalistes pour leur expliquer comment on est pris en charge à Rambouillet ».

Elle est devenue toute blanche et je crois bien qu’elle a fait dans sa culotte !!

–          «  Mais non Madaaaame il ne faut pas faire ça voyons, vous n’avez pas perdu deux jours, regardez, il souffre beaucoup moins ».

–          «  N’empêche que je considère que c’est une FAUTE PROFESSIONNELLE qu’il n’ait pas été vu tout de suite pas un orthopédiste ».

Là, je ne voudrais pas me moquer, mais il me semble qu’elle a fait un second pipi dans sa culotte, en tout cas elle était aussi blanche que les draps du lit de mon Grand Monstrou (les broderies rouges au nom de l’hôpital en moins).

Elles sont ensuite venue à trois dans la chambre pour essayer de me calmer (pour m’empêcher de dire ce que je pensais): une agente ( qui en fait était aussi atterrée que moi par les conneries que la mielleuse sortait), une infirmière puéricultrice (qui a fait son possible pour rester neutre) et elle, notre mielleuse, qui ne savait plus quoi inventer pour me faire taire !

Toujours pour éviter de contrarier tout le service, je leur ai dit que je n’avais rien contre elles ou le service de pédiatrie mais que j’étais furieuse d’avoir perdu deux jours.

La soirée et la nuit ont bien évidement été terribles, on ne pouvait plus jouer au Uno, dîner couché est une torture, et bien sur s’endormir sur le dos était toujours impossible.

Pour couronner le tout, même lorsque Grand Monstrou dormait je ne trouvais pas le sommeil tellement j’étais énervée par les événements de la journée !

A deux heures du matin une élève infirmière est venue prendre la température de Grand Monstrou et elle a commencé à lui tirer dessus pour lui prendre le pouls… Dire que je l’ai jetée est un euphémisme, elle a quitté la chambre précipitamment et ne m’a plus jamais reparlé… D’une, personne n’avait jamais pris son pouls depuis le début, de deux vu les difficultés qu’il avait à trouver le sommeil si jamais elle l’avait réveillé, je me transformais illico en «  sérial killeuse » de personnel soignant.

L’avantage d’avoir fait tout ce «  ramdam » c’est que j’ai du être étiquetée « chieuse » et qu’ensuite nous avons été extra-chouchoutés par tout le monde.

L’inconvénient c’est que moi qui n’avais déjà absolument pas confiance en la médecine et ses sbires, c’est encore pire maintenant…

Les mésaventures de Grand Monstrou

Episode 1 : Le rhume de hanche

Prologue :

Par une belle nuit d’été, Grand Monstrou s’est mis à boiter…

Et puis le lendemain, impossible de marcher, sans une douleur démesurée.

Nous avons immédiatement  décidé de consulter !

La doctoresse ne pouvant rien diagnostiquer,

Vers les urgences,  nous a renvoyés.

Nous conseillant fortement d’aller à Rambouillet… ( ah mais quelle drôle d’idée)

Je vous passerai les détails sur l’attente, encore plus longue du fait que nous sommes en Juillet et que nous étions arrivés peu de temps avant l’heure du déjeuner. Après quelques heures d’attente donc, le verdict tomba, Grand Monstrou avait contracté un rhume de hanche .

J’ai cru à une (mauvaise) blague de  l’urgentiste mais quand il m’a annoncé qu’il allait hospitaliser mon « tout-petit »  entre 8 et 10 jours, avec une traction de la jambe droite, j’ai compris qu’il ne plaisantait pas ( en même temps il n’avait pas vraiment une tête à rire).

L’annonce brutale de cette nouvelle m’a complètement paniquée légèrement stressée, j’ai demandé un valium «  mais c’est G.R.A.V.E  cette maladie ? » ( j’ai épelé le mot Grave pour ne pas stresser mon Grand Monstrou autant que sa vieille mère).

C’est ainsi que Grand Monstrou a été hospitalisé avec une jambe bandée, accrochée à deux kilos, dans le service de Pédiatrie. Au début il trouvait ça plutôt drôle, le bandage, la ficelle, le poids, ça allait lui faire plein de trucs à raconter aux copains, et puis installé comme ça il souffrait beaucoup moins.

Les ennuis ont commencé le soir lorsqu’il a voulu dormir, lui qui dort toujours à plat ventre ne parvenait pas à trouver le sommeil, coincé sur le dos avec son poids au bout de la jambe. Epuisé, il finissait par s’endormir puis se tournait dans son sommeil et se réveillait immédiatement en hurlant car ça lui faisait mal.  Il lui fallait ensuite un grand moment pour que la douleur passe, le «cafard » aussi car finalement, il ne trouvait plus ça rigolo du tout d’être là, il avait envie de son « lit-à-lui » ce que je peux tout à fait comprendre puisque je fantasmais sur le mien !

A 23H30 nous avons rallumé la télé, mangé des gâteaux, fait la fête tous les deux,  histoire de passer le temps et de changer les idées lugubres de chacun. Là, une aide soignante n’a rien trouvé de mieux que de me dire «  ah ben forcément qu’il ne dort pas, vous n’avez qu’à baisser son lit, éteindre la lumière, le mettre en condition de sommeil et il dormira ».

Pauvre cloche (et je reste polie) ! Le problème n’est pas de trouver le sommeil, c’est de le GARDER malgré la douleur de la hanche qui irradie jusqu’au genou dès que le naturel reprends le dessus et qu’il se tourne pendant ledit sommeil.

Le reste de la nuit a donc été ponctué de courts endormissements suivis de hurlements et de pleurs. Pleurs de frustration de ne pouvoir dormir, d’avoir mal, d’être mal installé etc. J‘en pleurais de ne pas savoir le soulager, l’aider, le réconforter. La seule chose que je pouvais faire c’était le rassurer, lui faire des câlins et des bisous mais ce n’était malheureusement pas suffisant et ses pleurs me fendaient le cœur.

A deux heures du matin j’ai supplié les infirmières de lui redonner quelque chose contre  la douleur  bien qu’il ait déjà eu une dose à minuit. Elles ont fini par avoir pitié de mes yeux hagards  et inquiets et des larmes de mon petit, elles ont trouvé un antalgique différent à lui donner et ça l’a assommé (ou bien elles lui ont refilé un somnifère qui sait ?), il a réussi à s’endormir.

Le lendemain matin je l’ai retrouvé à plat ventre, malgré sa jambe attachée, ce qui n’était certainement pas optimal pour sa guérison mais qui lui avait permis de dormir un peu.

Et je vous dis à demain pour l’épisode numéro 2 :  » Ne soyez pas malades en Juillet et surtout pas à Rambouillet » avec comme invitée spéciale : la doctoresse pédiatre qui ne connait pas le rhume de hanche !

Je n’aime pas Rambouillet !

–          Parce que les prix y sont 10% plus chers qu’à Chartres qui est exactement à la même distance de chez moi.

–          C’est peut-être parce que c’est la ville d’île de France ou l’on paie le plus d’ISF (potin gratuit et non vérifié), mais pour moi c’est une ville de «  bourges ». Il n’y a qu’à voir la différence entre les routes lorsqu’on passe du 28 au 78 c’est flagrant ( photo à venir).

–          Et surtout parce que Grand Monstrou y est hospitalisé depuis mercredi.

Alors je ne sais pas si c’est l’inquiétude, la fatigue,  les allers-retours entre Grand-Monstrou à Rambouillet et Petit Monstrou dans notre village, le sale matelas mou qu’ils m’ont prêté loué, ou s’ils mettent une substance anesthésiante pour les neurones dans leur immonde café, je ne peux plus bloguer/écrire/traduire ou réfléchir !

Deux heures que je regarde Grand Monstrou dormir du sommeil du juste (enfin !)  et que je suis incapable d’aligner deux mots.

Je me demande même s’ils ne m’ont pas droguée pendant que je dormais tellement j’ai le neurone avachi, le cerveau en berne et la matière grise très certainement décolorée à force de ne pas servir ! (qui à dit : «  ouais mais les femmes au foyer n’ont pas besoin de matière grise » ?).

Donc je reviendrai plus tard vous raconter nos aventures Tunisiennes, Rambolitaines et autres… et j’envisage de créer une nouvelle catégorie  » scoumoune » !

Pour celles et ceux qui s’inquièteraient pour mon Grand Monstrou, il est hospitalisé pour un «  rhume de hanche » (Si ! Ca existe, ils ne l’ont pas inventé rien que pour nous) et après avoir beaucoup souffert la première nuit, il va un peu mieux…

En attendant que je trouve un truc qui fonctionne dans ma boite crânienne,  n’hésitez pas à faire vivre ce blog grâce à vos innombrables commentaires !

A bientôt …

L'engin de torture