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Un seul être vous manque… alors deux !

Nous voici donc partis en amoureux, pas vraiment par plaisir comme nous le faisons parfois lorsque nous faisons des matinées spéciales « seul avec Papa » puis « seul avec maman » pour que chaque Monstrou puisse profiter un peu de ses parents sans son frère.

Grand Monstrou était super content car «  pour une fois il n’était pas puni en même temps que son frère, ni  à cause de son frère ».

Arrivés au Mc Bof, il a joué moins de cinq minutes avant de me rejoindre pour passer lui-même sa commande. En ce moment il aime tout faire lui-même et surtout je le constaterai plus tard, jouer dans l’aire de jeu  sans Petit Monstrou ne lui convenait pas.

Nous avons  donc absorbé notre malbouffe en nous réjouissant de n’être que tous les deux, sans que j’ai besoin de râler sur Petit Monstrou pour qu’il :

–          Mange un peu

–          Arrête de grimper, sauter, tomber, sur le banc, la chaise, la fenêtre…

–          Ne joue pas avec la nourriture

–          Etc…

Mais bon, c’était tout de même un peu glauque, nous n’avions pas grand-chose à nous raconter et le calme qui régnait à notre table ne semblait pas naturel, tant il était inhabituel.

Devant une frite tordue, j’ai eu une pensée émue pour mon pauvre Poux, coincé à la maison avec la furie de 5 ans en plein apprentissage de la vie, de ses hiérarchies et de ses contraintes.

Le « dîner » avalé Grand Monstrou est reparti jouer et j’ai longuement hésité à appeler la maison pour prendre des nouvelles. Mais non ! Je saurai bien assez tôt si mes deux «  forts caractères » s’étaient réconciliés ou au contraire écharpés à coup de sabres lasers, de lancer d’objets divers et bizarres et de fessées carabinées.

J’étais un peu inquiète mais je ne culpabilisais pas du tout, cette punition était absolument parfaite pour faire comprendre à Petit Monstrou qu’il avait dépassé les bornes et  que l’heure de sa dictature de petit tyran en puissance n’était pas encore arrivée.

N’empêche que le Mc Bof toute seule, un samedi soir c’est un peu sinistre, au lieu d’échanger enfin quelques phrases avec mon Poux voyageur, je m’ennuyais comme un rat mort.

Pourtant autour de moi se jouait un cinéma écossais assez sympathique que je vous conterai plus tard car j’ai eu tout mon temps pour observer les tables alentours et les interactions des  clients du samedi soir au Mc Bof.

Enfin pas tant de temps que ça parce que Grand Monstrou est revenu assez vite auprès de moi : il s’ennuyait ! Il y avait plein d’enfants de tous âges dans l’aire de jeu mais le petit frère qui l’agace tant, dont il souhaite régulièrement qu’on ne l’ait pas eu, lui manquait !

Voilà que mon grand « dur », tellement habitué à arriver en force avec son partenaire  de jeu, son complice aussi bien que son souffre douleur, me faisait une crise de timidité.

Nous nous sommes retrouvés, un samedi soir, à jouer avec le maître Shifu de Kung-Fu Panda  sous l’œil ironique des ados d’à côté. J’avais envie de leur dire : «  profitez de votre liberté parce qu’un jour, vous rencontrerez quelqu’un, et ensemble, vous ferez des gamins, au début absolument charmants mais qui finiront par vous rendre suffisamment  chèvre pour que vous atterrissiez au mac bof seul avec l’un d’entre eux, un samedi soir, pour faire tourner des maîtres Shifu  en plastique sur une table » !

Bref, nous n’avons pas trainé et en rentrant  à la maison j’ai retrouvé un Petit Monstrou charmant qui m’a fait une vingtaine de bisous d’affilée en me demandant pardon.

J’étais RAVIE , cette punition avait fonctionné aussi bien pour discipliner Petit Monstrou que pour prouver à Grand Monstrou que quoi qu’il en dise, son frère lui manque s’il n’est pas là..

Non vraiment j’étais contente jusqu’au lendemain lorsque Petit Monstrou a planté son regard bleu, glacial et limite diabolique dans le mien pour me dire «  Mais quand il n’y aura pas Papa, tu ne  pourras pas recommencer cette punition »…

Au secouuuuuuuuuurs !!!  Ce gosse aura ma peau c’est sûr !!

Devoir conjugal

Lorsqu’on se marrie, notre mère ou nos amies, nous préviennent de certains devoirs conjugaux qu’on devra forcément effectuer, vous savez ces trucs en relation avec la mise en circulation des liquidités, je crois que Rachida Dati appelle ça l’inflation…

Mais personne ne m’avait annoncé que j’allais devoir subir, que dis-je, survivre à : la recherche d’un nouveau costume pour le Poux !

Je suis punie, j’ai du être très très vilaine dans une ancienne vie, non seulement j’ai été emmenée à mon corps défendant dans le grand nord où vit la belle-famille, j’ai été sélectionnée d’office pour arpenter les boutiques avec mon Poux à la quête de THE costume.

Pour rappel,  j’ai HORREUR de faire les boutiques, j’ignore tout de la mode et je m’en moque complètement et là, « Môssieur » ne peut pas y aller tout seul !

J’ai bien tenté un «  vas-y avec ta Maman mon chéri, ça lui fera tellement plaisir » (elle le connait et redoute elle aussi ce genre de séance de « magasinage » avec son fils).

NAN ! Il doit m’en vouloir pour un truc et il a TENU à ce que ça soit moi ! C’est donc la mort dans l’âme que je l’accompagne au « degriff center » où l’on va trouver (ou pas) un grand choix de costumes de marque à des tarifs abordables.

Constatation numéro 1 : il n’y a rien qui ressemble plus à un costume qu’un autre costume… Nous sommes tombés sur un nid : il y en a partout, au point de me donner le tourni !

Nous en sélectionnons quelques uns et commençons la looonngue série d’essayages. Je ne dirai rien sur le fait qu’il a fallu que j’aille chercher la taille supérieure car lorsque j’ai innocemment fait remarquer au Poux qu’il avait repris une petite bedaine, celui-ci m’a affirmé que c’était de la faute des fêtes passées avec mes parents ! ( concours de mauvaise foi : ON )

Brioche ou pas, il est vachement beau en costume mon Poux mais je me demande encore pourquoi il m’impose ça alors qu’à la maison nous avons la version «  pas rasé/jogging pourri/chaussettes radioactives ».

Constatation n°2 : on ne peut même pas reluquer le popotin du Poux, la veste du costume cache tout.

Les deux vendeuses font leur pause café juste à côté de moi et me regardent avec pitié, elles savent quel martyr j’endure, elles ont l’habitude, et si ça se trouve, elles ont déjà du ranimer une ou deux épouses mortes d’ennui pendant  les essayages de leurs maris.

Mais non je suis sauvée, nous sommes tombés d’accord sur LE costume ! Ouf, nous allons partir d’ici, je vais retrouver la saine lumière du jour et non les néons abrutissants du magasin, je vais reprendre le cours de ma vie, faire plein de choses mais… ARGHH

« Tiens, si on en profitait pour chercher un pantalon, ma veste marron est encore tout à faire correcte mais pas le pantalon »

Dépitée, je pique une chaise dans une cabine d’essayage et j’attends patiemment qu’on me montre la sélection des fameux pantalons. D’ailleurs je décide de jouer à « Pretty Husband », je lui fais de petits signes pour qu’il tourne sur lui-même, je hoche la tête où fais la grimace, je suis prête à signer mon chèque «  Richard Gere » quand le Poux me porte le coup de grâce !

Il y a une promotion «  un article acheté, le second à moitié prix », il veut donc choisir un second costume parce que « vraiment ça vaut le coup ». Quand elles ont vu ma tête, les vendeuses ont sorti leur matériel de premiers secours ET de réanimation, mais Mr Poux imperturbable a voulu que je l’aide à choisir une seconde fois.

Retour à la case départ ! Je n’ai pas proposé qu’on prenne deux fois le même, mais j’y ai pensé très fort…

Parce que si je dis que je n’aime pas un modèle qui lui plait ça ne va pas, si je ne dis rien ça ne lui convient pas non plus. Je note mentalement de chercher sur internet, le pourcentage de décisions de divorcer qui ont été prises dans ce genre de magasin.

J’étais en train de me consoler, en me disant que l’avantage de prendre deux costumes tout de suite c’est qu’on serait tranquilles pour au moins un an quand mon Poux a regretté qu’ils n’aient que des costumes d’hiver. Ca revient à dire qu’il lui en faudra un « mi-saison » pour le printemps (ce qui me laisse 4 mois pour trouver une excuse bidon pour NE PAS participer à la recherche du « mi-saison »).

Quand enfin nous avons trouvé les DEUX costumes, je me suis précipitée pour ranger ma chaise et évacuer les lieux mais mon Pretty husband me dit «  il me faudrait aussi des chemises ».

« NAAAAAAAANNN et d’abord elles sont moches ici les chemises » (regard outrés des vendeuses), et puis la mode maintenant c’est nu sous sa veste ! (enfin pour ça va falloir perdre la brioche prise « à cause » de mes parents !).