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Mon amie Procrastination !

Depuis le mois d’Octobre, je suis inscrite à un stage d’écriture par mail. La personne m’envoie des instructions, un sujet, des contraintes à respecter et j’ai dix jours pour rendre mon « œuvre ».

C’est très intéressant, très stimulant, mais ça demande de trouver du temps, et ce n’est pas toujours facile d’en dégager entre les enfants, les devoirs, les activités sportives et musicales, le blog, la vie associative… Bref la vie quoi !

Et puis, souvent, au pied du mur, généralement lorsqu’il faut que je renvoie mon texte le lendemain ou le soir même, je bloque une journée et je me dis que je ne fais que ça… que je ne bougerai pas de mon ordi tant que je n’aurai pas « pondu » mon texte.

Je dépose les enfants à l’école, je débranche internet et me voilà devant ma page blanche. Je relis les instructions, je commence et tout d’un coup, mon amie Procrastination débarque !

Ce n’est tout de même pas possible qu’il y ait tant de poussière sur cette commode… Mais enfin Béatrice, tu n’as pas honte ?

Je quitte mon texte, me lève, et récure ladite commode.

Je reprends mon texte, j’écris quelques lignes et d’un coup, la petit voix de Procrastination me susurre :

«  Dis donc, tu ne devais pas trier tous les médicaments ? Tu attends quoi ? Qu’ils soient tous périmés ? Qu’un des Monstroux soit vraiment malade et que tu ne retrouves plus rien? »

Bon, sur le coup elle a raison, ça fait des mois que c’est le bazar, que rien n’est rangé dans les boites prévues à cet effet et qu’on ne retrouve plus rien. J’étale tout sur la table, je refais les boîtes : « rhumes » « maux de ventre » « crêmes en tout genre » etc.

Et une bonne heure plus tard je reprends mon écriture, je n’ai absolument pas avancé, mais pendant mon rangement, j’ai réfléchi, et surtout je suis ravie d’avoir enfin trié tous les médocs.

Je trouve même que j’avance mieux depuis cette « pause rangement ». J’écris, j’efface, je reprends, je corrige et puis … merde alors qu’est-ce qui va bien pouvoir se passer ensuite dans mon texte ? Je suis bloquée !

Mais heureusement Procrastination n’est pas loin :

« Si tu n’étends pas ta machine rapidement, tout le linge va être froissé et tu vas le regretter, en plus si tu fais une petite pause, tu reprendras de plus belle ensuite ».

Je sauvegarde mon texte et je vais étendre le linge. Procrastination me félicite !

Parfois aussi on se dispute… Lorsque dans l’après-midi, alors que je suis inspirée et que j’avance plutôt bien elle me souffle :

«  dis donc, tu n’avais pas dit que tu ferais des madeleines pour les monstroux » ?

Là je m’énerve un peu

«  Tais-toi Procra ! (oui je lui ai donné un ptit nom) Ils ont eu un gâteau maison hier, aujourd’hui je ne cuisine rien, j’écris »

« Tu veux dire que tu vas leur donner des gâteaux industriels, pleins de cochonneries ? »

«  Mais tu m’emm… Procra, arrête un peu de me faire culpabiliser, oui ils vont avoir des gâteaux industriels parce que aujourd’hui j’ai dit que j’écrivais et tu ne cesses de m’interrompre, donc là maintenant tu te TAIS !

Mais même quand je la dispute, mon amie procrastination ne s’arrête pas, c’est une grande bavarde, elle me fait remarquer la poussière sur le piano, le bazar de l’entrée, les factures à payer…

Elle m’a même forcée à ranger mon armoire, chose que je repoussais depuis des mois, trop occupée à gérer les habits trop petits des monstroux.

Pulls2

Et bien sûr, à 16h30 lorsqu’il est l’heure d’aller chercher les monstroux et que je ne pourrais plus écrire deux mots avant qu’ils ne soient couchés, mon texte n’est pas terminé, mais par contre ma maison est beaucoup plus propre, beaucoup mieux rangée !

La semaine prochaine je vais recevoir un nouvel exercice d’écriture et j’ai très peur que Procrastination ne me force à faire les vitres ( chose que je déteste par dessus-tout)…

 Est-ce que quelqu’un voudrait bien héberger mon amie Procra pour la semaine ?

Dis moi comment tu blogues ?

C’est  Blogexpérience qui pose cette question  aux « grands » blogueurs mais qui a gentiment accepté la participation des petits blogs comme le mien.

Avant de dire comment, je voudrais dire (ou redire) pourquoi je blogue.

En fait j’ai toujours écrit, des phrases, des textes, des lettres,  des remarques d’inconnus dans le bus, les trucs qui m’énervaient, sur des petits bouts de papiers ou des grandes feuilles qui sont malheureusement (ou pas ) redevenus poussière.

Et puis il y a quelques années est arrivée la mode des blogs dont au début je n’étais que lectrice, jusqu’au jour ou j’ai sauté le pas et crée le mien, sans aucun objectif, sans aucune compétence en la matière,  juste comme ça.

Mais comme ça fait maintenant un an, ma façon de bloguer à changé, évolué.  Bien souvent en discutant avec des amies je me dis «  ah tiens, je devrai en parler sur le blog ». Je crois que depuis le blog  je suis encore plus qu’avant, à la recherche d’histoires  incongrues, de personnalités intéressantes, ou de choses à dénoncer.  Comme cette personne qui a du voir 18 spécialistes différents avant de pouvoir se faire soigner le dos, ou ce couple savoureux qui s’est marié et à refait sa vie  après que ses conjoints respectifs soient partis ensemble (histoires  à venir !).

Ce qui m’inspire le plus ce sont bien sur mes Monstroux, mes lectures  ou juste la vie quotidienne et son lot de joies et de malheurs.

Là où ça se complique c’est que blogexpérience veut savoir d’où je blogue… j’aurais tendance à dire de partout car si je suis essentiellement sur le coin de la table de la salle à manger, à côté de la pile de papiers qui l’envahit telle  une marée noire incontrôlable (malgré mes nombreuses tentatives de l’endiguer), je blogue aussi un peu partout.

Lorsque je fume je suis dans le garage, je blogue beaucoup dans les salles d’attentes des médecins qui regorgent de sources d’inspiration, parfois je m’installe dehors à l’ombre du bouleau où j’essaie de prendre des notes malgré les cris des monstroux, il m’arrive aussi de noter gribouiller des idées sur ma liste de courses dans la voiture ou carrément dans le magasin.

Je blogue en général avec  « word » parce que je ne publie pas toujours les textes tordus qui me passent par la tête et je commence à avoir une bonne réserve de textes que vous ne lirez jamais parce que je les ai jugés inadaptés voire nuls . En même temps il m’arrive de poster un texte en me disant «  pfff c’est nul » et d’y retrouver plus de commentaires que le précédent dont j’étais plus satisfaite… L’auto-censure n’est donc pas facile à réguler  et vous me réservez souvent de belles surprises.

Est-ce que je blogue en prenant mon temps ou avec frénésie ?  Voilà une question intéressante, d’autant plus que la réponse est : «  les deux mon Capitaine » ! Parfois je prends mon temps, je peaufine, je corrige, je change, je joue avec les mots particulièrement lorsque j’écris des fictions comme «  train de nuit ».

D’autre fois en cinq minutes le texte est là, généralement un délire, une bêtise ou un coup de gueule, mais c’est ce que j’aime particulièrement : l’exutoire que me procure cette forme d’expression sans contrainte.

C’est aussi une forme d’évasion une façon de «  parler » d’autre chose que de Spiderman, des bains ou des bobos avec les monstroux. Trop souvent seule avec mes enfants dans la semaine, je finissais par saturer comme beaucoup de Maman au foyer, mes enfants ont beau être adorables (ou terribles)  parler de la vitesse du guépard a ses limites. Et même si je ne leur ai jamais parlé «  bébé », pouvoir écrire en tant qu’adulte  pour des adultes est une échappatoire qui me permets de sortir un peu de mes diverses fonctions «  maman-calin », « maman-discipline » « maman-qui-explique » «  maman qui popotte », «  maman qui récure »… J’enfile ma casquette de Peste, et je râle un coup !

Et surtout, depuis Septembre je travaille sur un projet long et difficile qui me demande beaucoup de concentration, d’efforts et  qui provoque beaucoup de « remue-neurones », alors mon ptit blog est ma pause : écrire un petit texte rapidement et me délecter ensuite de vos commentaires, de vos remarques.

Souvent on m’a dit «  tu devrais poster un billet par jour, pour fidéliser ou attirer plus de lecteurs », mais c’est exactement la frontière à ne pas franchir pour que bloguer reste un plaisir et non pas une contrainte.

Ecrire est un plaisir, bloguer est un loisir, savoir que vous me lisez, recueillir vos commentaires est la cerise sur le gâteau,  ma petite sucrerie du soir ou du matin… Merci à toutes et tous  (et revenez vite !)