– Petit Monstrou dépêche toi d’aller t’habiller sinon tu vas être en retard à l’école.
– Pas la peine je n’y vais pas aujourd’hui.
-Ah bon ? et pourquoi donc ?
– Je fais grève.
– Mais tu as des revendications ?
– ???
– Si tu fais grève c’est pour réclamer quelque chose, donc quelles sont tes revendications ?
– Je veux plus de récrés et moins de travail. En fait il faudrait faire l’inverse, tout le temps qu’on passe en classe on serait en récré et les récrés on serait en classe, ce serait beaucoup mieux.
Il y a un quinzaine de jours, nous avons découvert une école de langues toute en couleur dont la méthodologie rejoint parfaitement ce que j’ai vécu lorsque j’enseignais le Français à des enfants américains en immersion totale.
Le principe est tellement simple qu’on se dit » bon sang, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ». Tout bébé vient au monde avec la capacité de parler, de développer un langage, mais avant cela, il commence par comprendre cette langue ou LES langues que parlent ses parents, son entourage.
Kids &US a donc choisi de « baigner » les enfants dès le plus jeune âge, dans l’anglais ( ou l’espagnol).
Pour les bébés, il y a des ateliers parents-enfants puis à partir de 3 ans les enfants assistent seuls à la séance. Chaque tranche d’age possède son propre programme spécifique dont le protagoniste est un personnage qui a le même age que les enfants. En suivant ses aventures les enfants sont baignés dans un vocabulaire qui leur est adapté, la grammaire est intégrée naturellement dans les dialogues et les histoires sans cours rébarbatif. En complément des « cours », chaque niveau à son propre CD à écouter à la maison, Kids&Us recommande de l’écouter dix minutes par jour ce qui est assez simple à mettre en place, par exemple pendant le petit déjeuner ou en routine avant d’écouter l’histoire du soir.
Lorsqu’on apprend à parler notre langue maternelle, on maitrise plutôt bien les verbes les pronoms, les articles sans même savoir ce qu’ils sont. Le principe est exactement le même pour une langue étrangère. De plus, tout apprentissage d’une langue commence par la compréhension avant la prise de parole, je l’ai vécu, certains de mes petits élèves arrivés en cours d’année en classe de « français » comprenaient très vite toutes les routines et instructions de la classe bien avant de prendre la parole en français. C’est toute la force de l’immersion de Kids&Us.
Kids & Us n’est présent en France que depuis 2012 ( deux écoles à Lyon et une à Paris) mais l’école fête ses 10 ans de fonctionnement en Europe : Espagne, Italie, Belgique et Andorre avec 156 centres et 40 000 élèves.
On peut s’inscrire à une classe le soir après l’école ou le mercredi et l’on peut également suivre un stage pendant les vacances mais par un souci de qualité et d’homogénéité des classes, on ne peut pas rejoindre l’école à 12 ans si on n’a pas commencé l’école au moins à 7 ans.
L’école de Paris est situé dans le 11ème arrondissement près de Bastille et c’est bien trop loin pour nous alors que je voudrais y inscrire mes deux monstroux franco-américains qui ne parlent pas anglais.
Du coup je suis bien frustrée car je suis totalement séduite par cette méthode et j’espère très fort que des entrepreneurs me liront pour en monter une à Chartres rapidement. Entre la réforme des rythmes scolaires et notre retard dans l’apprentissage des langues étrangères, Kids&Us c’est l’avenir !
Pour vous renseigner sur les prochains stages, ou sur les places disponibles dans les classes rendez-vous sur le site : Kids&Us ou sur la page facebook.
Je ne sais pas si ce sont les séjours en colo, l’entrée en CM1 ou juste le fait qu’il ait (déjà) 9 ans, mais Grand Monstrou a passé un cap cette année.
Il est plus autonome, plus mature et pourtant en même temps tellement bébé pour certaines choses, ses envies ont évolué aussi, et je crois bien qu’il faut que je me résolve à ne plus penser à lui comme mon « petit garçon » mais comme mon grand.
Ça fait au moins deux ans qu’il veut rentrer de l’école tout seul mais que je n’en vois pas l’intérêt puisque je vais chercher son frère. Il a bien sûr proposé de le ramener, mais vu comme ils se battent parfois à la maison j’aurais trop peur qu’il ne me l’assomme en route.
Depuis la rentrée, presque tous les jours il demande à aller à l’école tout seul, il est vraiment frustré car beaucoup de ses copains le font tous les jours.
J’ai d’abord argumenté que la plupart des copains habitent en centre ville et ont donc un trajet beaucoup plus court, mais j’ai pu constater par moi-même que certains enfants de mon lotissement font le trajet tous seuls. Du coup je me suis rabattue sur le fait que puisque j’emmène Petit Monstrou (qui est définitivement trop à l’ouest pour faire le trajet seul) c’était un peu ridicule qu’il parte tout seul devant.
Vendredi, j’avais un rendez-vous à Chartres pour Petit Monstrou et je savais que je ne pourrais pas être à l’heure à l’école, j’ai donc annoncé à Grand Monstrou qu’il pourrait rentrer tout seul, mais bien entendu j’ai exigé qu’il m’appelle en arrivant ce qu’il s’est empressé de faire.
Il était super content, super fier, c’était un peu Noël avant l’heure ! Mais dans la foulée, il a de nouveau demandé à aller à l’école tout seul avec l’argument qui tue : » Tous les matins je suis prêt avant Petit Monstrou, je dois l’attendre, je pourrais partir à l’école avant lui ».
J’ai cédé, parce que je sais qu’il a grandi et je sais bien qu’il faut que je grandisse aussi (sic).
Ce matin donc, Grand Monstrou ira seul à l’école et j’emmènerai ensuite Petit Monstrou dans la même école.
Puis je me collerai au grillage pour voir si Grand Monstrou est bien dans la cour, puisqu’il ne pourra pas me téléphoner pour me dire qu’il est bien arrivé.
Ou alors, sous prétexte de mes activités de représentant de parents d’élèves, j’appellerai la directrice et au fil de la conversation je lui demanderai si mon fils est bien dans sa classe.
Bien évidement si je fais ça tous les jours, la directrice de l’école va me haïr et je vais passer pour une satire à espionner la cour d’école dans l’espoir de croiser mon fils.
Je crois que j’ai trouvé une solution, je vais écrire un mot à la maitresse en expliquant que Grand Monstrou se rend désormais seul à l’école et que, dans la mesure où j’appelle systématiquement avant 9 heures s’il est malade, je souhaite être prévenue s’il n’est pas en classe alors que je n’ai pas appelé.
Je crois qu’elle comprendra, après tout c’est une Maman aussi.
Et tant pis si je passe pour une mère poule, je crois bien que c’est ce que je suis !
Tout avait bien commencé, lorsque Grand Monstrou était en CP , aucun problème à signaler, il était déjà entré dans la lecture et avait l’envie d’apprendre, les quelques mots à lire chaque soir ne posaient aucun problème.
Puis il y a eu des mots à copier, quelques exercices écrits et là tout s’est compliqué mais rien d’ingérable non plus.
C’est pendant son Ce1 que les choses se sont gâtées et je crois que du coup on s’est traumatisés ensemble ! Chaque soir il y avait une ou deux opérations, un peu de lecture et quelques mots à apprendre pour la dictée ( je me souviens avec émotion de nos dictées à nous, du samedi matin, qui regorgeaient de conjugaisons difficiles, et qui n’étaient PAS préparées, sic).
Jusqu’ici rien d’anormal ni de trop contraignant me direz-vous d’autant plus que j’ai la chance d’avoir un grand monstrou qui n’a pas de difficulté scolaire majeure si ce n’est celle……. de se mettre au travail !
Chaque soir le même cinéma, le goûter, un peu de détente et hop « Grand Monstrou viens faire tes devoirs »…
Chaque soir la même réplique « ohhh j’en ai marre des devoirs ( 3 malheureux trucs à faire je vous dis) et d’abord Petit Monstrou il a trop de la chance, il n’a jamais rien à faire »
Chaque soir la même réponse : « Petit Monstrou est en grande section, toi non plus tu n’avais pas de devoirs en GS. »
Mais à force de répéter chaque soir la même chose ( mais il est bouché mon fils ou bien?) le ton montait chaque soir un peu plus !
Surtout qu’après la sempiternelle jérémiade du « je-suis-trop-malheureux-y-a-que-moi-qui-ai-des-devoirs » ( et appelez moi Caliméro), arrivait la cérémonie de la mise au travail ! Sérieusement je pourrais en faire un sketch pour Florence Foresti mais on croirait que j’exagère!!
Version Grand Monstrou :
Etape numéro 1 : je sors mon cahier de texte en soupirant,
Je m’asseois, je soupire
Je constate qu’il me faut mon cahier de brouillon ( comme TOUS les soirs )
Je me lève…( en soupirant)
option numéro 1 : j’ai trouvé mon cahier de brouillon => passer à l’étape 2
option numéro 2 : je n’ai PAS mon cahier de brouillon je l’ai oublié ( comme un soir sur deux) je quémande une feuille à ma mère ( qui se demande si je ne suis pas neuneu de ne jamais me souvenir où elles sont rangées). Une fois la feuille volante retrouvée ( sous la salade dans le réfrigérateur of course) => passer à l’étape deux.
Etape numéro 2 : Je soupire ( des fois que ma mère soit suffisamment bornée pour ne pas se rendre compte que comme TOUS les soirs, ça me gonfle les devoirs mais les mères sont très souvent des êtres bornés il faut bien se l’avouer).
Et là je me rends compte que pour écrire mes opérations il me manque un outil indispensable un stylo.
Etape numéro 3 : je me lève et fouille dans le tiroir à stylo ( si je suis vraiment en forme, je prends un des stylos à encre de ma mère qui va baver partout et la faire monter à 17 de tension directement lorsqu’elle me criera que ça fait 100 fois qu’elle me dit de ne pas l’utiliser)
Bref, là j’ai sorti un stylo à bille normal mais j’ai lâché un énorme soupir pour l’occasion.
Etape numéro 4 : ( ça fait donc 8 mn que j’ai commencé mes devoirs) je me rassois et je réalise que j’ai totalement oublié de quelle opération il s’agissait… je compulse mon cahier de texte en soupirant ( oui dans une autre vie j’étais poisson rouge n’en parlez surtout pas à ma mère qui commence déjà à fulminer).
Etape numéro 5 : je note consciencieusement l’opération ( comme un gros cochon) sur mon cahier ! Et là je veux faire plaisir à ma mère ( qui devrait vraiment faire quelque chose, la pauvre elle a l’air hyper-tendue) et je me relève pour prendre une règle. Je soupire, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour lui faire plaisir, un bon coup de crayon tout de travers aurait bien fait l’affaire…
Etape numéro 6 : j’ai trouvé la règle mais j’ai perdu la page de mon cahier de brouillon que je feuillette en soupirant ( c’est dingue comme le matériel est contre moi quand même).
Etape numéro 7 : ça fait donc 15minutes que j’ai commencé mes devoirs je bâcle mes deux opérations en deux minutes.
Etape numéro 8 et 9 je me prépare pour ma lecture ( soupirs, recherche du livre, re-soupir)
Etape numéro 10 : je fais ma lecture sans aucune difficulté en maudissant mon enseignante qui m’a encore refilé pour 30 MINUTES de devoirs
souffrance pendant les devoirs ! mais qui souffre le plus ?
Version Maman :
Etape numéro 1 : je positive, c’est cool il a noté tous ses devoirs par contre s’il a encore oublié son cahier de brouillon je lui fais bouffer son cartable
Etape numéro 2 et 3 : Bien sûr, il n’a pas sorti de stylo, tu vas voir qu’il va me faire le coup du crayon qui bave !! Le pauvre il soupire, c’est vrai que deux soustractions c’est juste mortel quoi !
Etape numéro 4 : Il faut que je consulte, ce gosse n’a aucune mémoire à court terme et ça fait 8 mn de perdues !
Etape numéro 5 : Je vais lui faire coudre une règle au bout des doigts !! TOUS les soirs c’est un prétexte pour se relever.. ça fait maintenant 10 mn qu’il a « commencé » ses devoirs et il n’a RIEN fait à part soupirer ! ( tensiomètre à 15…)
Etape numéro 6 : Putain en plus il a deux mains gauche… je GUEULE comme un putois parce que je suis une mauvaise mère c’est TOUS les soirs comme ça ( bordel de merde) . Là c’est moi qui soupire !
Etape numéro 7 : Punaise il lui a fallu deux minutes pour faire ses opérations, alors qu’on y est depuis 17 minutes … (tensiomètre à 17 comme les minutes en fait)
Etape numéro 8 , 9 et 10 : je n’écoute plus rien du tout, je ne l’aide pas à chercher son pauvre livre de lecture qui est hanté et se cache tous les soirs au fond du cartable, je suis sur le net sur un site d’échange : un enfant contre deux poissons rouges !
Non parce que vraiment mon Grand Monstrou il vaut bien deux poissons rouges !
Là il est en Ce2 il y a des tonnes de devoirs, et j’envisage sincèrement la pension de bonnes sœurs avec retour de l’enfant une fois par mois, ou la camisole de force pour moi… tous les soirs !
La cerise sur le gâteau c’est que Petit Monstrou est entré en Cp, lui et la perruque qu’il a dans la main ! Comprenez qu’il faut genre 15 minutes de négociations/ordres/menaces avant qu’il ne copie les 4 pauvres malheureux mots de sa dictée du lendemain…
Ou comment foutre la honte à son fils pour les trois mois à venir ( au moins…).
Je ne parle même pas de ma coupe de cheveux aérodynamique de ce matin, je n’ai jamais rien pu/su faire de mes cheveux, les enseignantes de la maternelle s’y sont faites, et la maitresse de Cp a eu la grande bonté de ne pas ciller en regardant ma frange dressée sur ma tête. (Elle a tout de même marqué un temps d’arrêt… certainement pour se demander si c’était la dernière mode).
Je n’ai pas craqué, je n’ai pas fondu en larmes en hurlant « mon lapppppppppiiiiiiiiin » quand mon « petit-grand » s’est installé sur une GRANDE chaise avec un VRAI bureau, non je suis restée très zen, très « propre sur moi » !
La boulette date en fait du mois de juin. J’étais très fière d’être une Maman or-ga-ni-sée qui a fait ses courses de rentrée dès la fin du mois de juin, avant de partir en vacances et avant de perdre la fameuse liste des fournitures exigées par l’éducation nationale ( gratuite ? Humm) les enseignantes de CP.
Et le problème c’est ça :
Ou plus exactement ça :
Hier soir, alors que tout était prêt, les monstroux récurés, les habits de rentrée sortis, les affaires étiquetées, j’ai eu comme un doute… Je n’avais jamais demandé à Grand-Monstrou d’ouvrir lui-même l’énorme cartable qu’il avait choisi en juin pour sa première année à la grande école.
Et ben si, vous avez bien deviné : IL N’ARRIVE PAS A L’OUVRIR !
(Est-ce parce que les boucles sont dures, est-ce parce qu’il n’a jamais eu de telles fermetures… en tout cas le premier qui se moque de mon fiston dans les commentaires sera lynché au beau milieu de la blogosphère et croyez-moi y’a du monde sur la blogo en ce jour de rentrée !)
Donc là, j’imagine déjà la cata à l’école…
Enseignante : « Bon alors les enfants, j’avais demandé à ce que vous ameniez un peu de matériel pour la classe, on va le ranger dans les bureaux »
Brouhaha dans la classe, tout le monde étant ravi de montrer sa jolie trousse, ses supers feutres, le cahier de texte « Ben 10 »…
Grand Monstrou ne bouge pas, raide comme la justice sur sa chaise, il attends…
Enseignante : « ceux qui ont déjà amené la blouse de peinture, vous pouvez me l’amener, on va les ranger au fond de la classe ».
Tout le monde se lève sauf UN élève…
Enseignante « maintenant qu’on a bien tout rangé, sortez tous : vos ardoises et vos feutres »
Grand Monstrou n’a toujours pas bougé…
Enseignante : « que se passe-t-il Grand Monstrou, tu n’as pas amené d’ardoise ? »
L’enfant se décompose, au bord des larmes…
L’enseignante ( voix rassurante) : mais ce n’est pas grave, pour le premier jour je vais t’en prêter une ( sous entendu : purée ta mère a eu deux mois entiers pour se procurer une ardoise c’était pas bien compliqué si ?).
Et là, drame, mon Grand Monstrou fond en larmes en disant : « je ne saiiis paaaas ouvriiiir mon caaaaaartaaaaaaaable »…
C’est sûr, ça le poursuivra jusqu’en CM2, il n’aura plus jamais aucun copain, aucune amoureuse, il sera seul, banni au fond de la cour, étiqueté pour les 4 ans à venir comme « celui qui ne sait pas ouvrir son cartable ».
J’en ai des sueurs froides !
Du coup nous avons passé une partie de la soirée à essayer de lui apprendre à ouvrir lui-même son cartable et malgré cet entraînement intensif, il n’y arrive toujours pas… je l’ai donc laissé à l’école avec son cartable déjà « déverrouillé » histoire d’éviter le drame ci-dessus, mais dès ce soir je vais m’acharner sur ce P…. de cartable de M…. histoire de rendre un peu moins dures ces deux fermetures rebelles qui menacent la vie sociale de mon fils !
Déjà qu’il aura un peu honte lorsqu’il sera au collège et que j’irai lui crier que je l’aiiiiiime, la face collée au grillage, faudrait pas que ça commence dès le CP !
Cette année nous avons retenu notre leçon et pris un sac à fermetures « éclair » pour éviter les problèmes, il reste juste à espérer que les fameux » zips » tiennent toute l’année…
Pour Virginie voici un aperçu du riche mois de Mai de Grand Monstrou.
En Mai il a su qu’il passait en Ce1, voyant la baisse de motivation arriver à grands pas avec ce bout de papier, je n’avais rien dit du tout à ce sujet, juste signé le doc, exultant de manière silencieuse ( yeahh mon bébé va en Ce1).C’était sans compter sur le fait que maintenant il sait lire et que ses copains aussi ( ils en parlaient tous à la sortie, pas moyen de cacher la nouvelle).
En Mai toujours, il a obtenu sa dixième image synonyme de l’arrivée à la maison des fameuses toupies beyblade ( « carotte » mise en place à la moitié du CP lorsque Grand Monstrou voulait arrêter l’école, oui je sais, c’est limité comme méthode mais on fait ce qu’on peux !).
Et enfin en Mai, il est allé lire un album dans la classe de son petit frère et sincèrement je ne sais pas lequel des deux était le plus fier ! En effet dans le cadre d’un partenariat entre l’élémentaire et la maternelle chaque année les « grands » Cp vont lire dans leur ancienne école. C’est une opération très bénéfique pour tous, les jeunes lecteurs de CP sont très fiers de montrer que ça y est, ils savent lire, les Grandes sections sont motivés par ce résultat et peut-être un peu moins impressionnés par le CP.
Un mois très chargé et très positif donc pour mon Grand Monstrou qui du coup m’a demandé ce matin :
« Mais pourquoi tu continues à m’envoyer à l’école ? »
J’ai testé plusieurs versions…
La version militante : Parce que l’école est publique, gratuite mais également obligatoire mon chéri et qu’on n’est pas sûr que ça va durer alors profite !
La version solidaire : Parce qu’il y a partout dans le monde des enfants qui n’ont pas ta chance, certains ne sauront jamais lire, certains travaillent dans des ateliers de confection pour quelques euros par jour et d’autres sont bien trop préoccupés par leur ventre vide pour penser à l’école.
En vain… : « Mais ça y est je sais lire, et je n’ai pas besoin de travailler puisque Papa travaille beaucoup ». ( Et moi je tricote c’est ça ?)
La version pédagogue : parce que sinon tu ne sauras rien lire d’autre que des « J’aime lire » et que même si tu trouves ça super maintenant, à force tu te rendras compte que c’est quand même un peu limité.
Grand Monstrou n’étant toujours pas convaincu , je range mes belles illusions de Maman moderne, pédagogue, compréhensive, patiente et gna gna gna et je reprends la bonne vieille autocratie avec une belle dose de chantage :
Mon chéri tu vas continuer à aller à l’école parce que sinon tes horribles toupies Beyblade seront confisquées et revendues sur Ebay !
Fin de la discussion… il a pris son cartable, résigné !
Ou comment foutre la honte à son fils pour les trois mois à venir ( au moins…).
Je ne parle même pas de ma coupe de cheveux aérodynamique de ce matin, je n’ai jamais rien pu/su faire de mes cheveux, les enseignantes de la maternelle s’y sont faites, et la maitresse de Cp a eu la grande bonté de ne pas ciller en regardant ma frange dressée sur ma tête. (Elle a tout de même marqué un temps d’arrêt… certainement pour se demander si c’était la dernière mode).
Je n’ai pas craqué, je n’ai pas fondu en larmes en hurlant « mon lapppppppppiiiiiiiiin » quand mon « petit-grand » s’est installé sur une GRANDE chaise avec un VRAI bureau, non je suis restée très zen, très « propre sur moi » !
La boulette date en fait du mois de juin. J’étais très fière d’être une Maman or-ga-ni-sée qui a fait ses courses de rentrée dès la fin du mois de juin, avant de partir en vacances et avant de perdre la fameuse liste des fournitures exigées par l’éducation nationale ( gratuite ? Humm) les enseignantes de CP.
Et le problème c’est ça :
Ou plus exactement ça :
Hier soir, alors que tout était prêt, les monstroux récurés, les habits de rentrée sortis, les affaires étiquetées, j’ai eu comme un doute… Je n’avais jamais demandé à Grand-Monstrou d’ouvrir lui-même l’énorme cartable qu’il avait choisi en juin pour sa première année à la grande école.
Et ben si, vous avez bien deviné : IL N’ARRIVE PAS A L’OUVRIR !
(Est-ce parce que les boucles sont dures, est-ce parce qu’il n’a jamais eu de telles fermetures… en tout cas le premier qui se moque de mon fiston dans les commentaires sera lynché au beau milieu de la blogosphère et croyez-moi y’a du monde sur la blogo en ce jour de rentrée !)
Donc là, j’imagine déjà la cata à l’école…
Enseignante : « Bon alors les enfants, j’avais demandé à ce que vous ameniez un peu de matériel pour la classe, on va le ranger dans les bureaux »
Brouhaha dans la classe, tout le monde étant ravi de montrer sa jolie trousse, ses supers feutres, le cahier de texte « Ben 10 »…
Grand Monstrou ne bouge pas, raide comme la justice sur sa chaise, il attends…
Enseignante : « ceux qui ont déjà amené la blouse de peinture, vous pouvez me l’amener, on va les ranger au fond de la classe ».
Tout le monde se lève sauf UN élève…
Enseignante « maintenant qu’on a bien tout rangé, sortez tous : vos ardoises et vos feutres »
Grand Monstrou n’a toujours pas bougé…
Enseignante : « que se passe-t-il Grand Monstrou, tu n’as pas amené d’ardoise ? »
L’enfant se décompose, au bord des larmes…
L’enseignante ( voix rassurante) : mais ce n’est pas grave, pour le premier jour je vais t’en prêter une ( sous entendu : purée ta mère a eu deux mois entiers pour se procurer une ardoise c’était pas bien compliqué si ?).
Et là, drame, mon Grand Monstrou fond en larmes en disant : « je ne saiiis paaaas ouvriiiir mon caaaaaartaaaaaaaable »…
C’est sûr, ça le poursuivra jusqu’en CM2, il n’aura plus jamais aucun copain, aucune amoureuse, il sera seul, banni au fond de la cour, étiqueté pour les 4 ans à venir comme « celui qui ne sait pas ouvrir son cartable ».
J’en ai des sueurs froides !
Du coup nous avons passé une partie de la soirée à essayer de lui apprendre à ouvrir lui-même son cartable et malgré cet entraînement intensif, il n’y arrive toujours pas… je l’ai donc laissé à l’école avec son cartable déjà « déverrouillé » histoire d’éviter le drame ci-dessus, mais dès ce soir je vais m’acharner sur ce P…. de cartable de M…. histoire de rendre un peu moins dures ces deux fermetures rebelles qui menacent la vie sociale de mon fils !
Déjà qu’il aura un peu honte lorsqu’il sera au collège et que j’irai lui crier que je l’aiiiiiime, la face collée au grillage, faudrait pas que ça commence dès le CP !
Texte publié le 3 Septembre dernier lors de la première rentrée de Petit Monstrou… Cette année je suis un peu plus zen… quoique… Petit Monstrou aura-t-il une enseignante qui saura prendre en compte sa personnalité quelquefois un peu compliquée ? Comment Grand Monstrou affrontera-t-il la rentrée à la Grande École ?
En attendant… voici un petit souvenir, dédié à toutes les mamans qui franchiront pour la première fois le portail de l’école maternelle et surtout à leurs » grands-petits » 🙂
La couleur du stress
Si le stress était coloré, visible à l’œil nu, on aurait pu en voir des nuages entiers dans les diverses classes de la maternelle ce matin.
Qu’il soit enfantin ou parental, le stress était partout, même chez les « grands » qui alternaient entre l’inquiétude de la
nouvelle classe et l’impatience de retrouver les copains.
De quelle couleur serait le stress s’il en avait une ? Rouge c’est pour la colère, vert la rage, bleu la peur, blanches sont les nuits passées à s’angoisser pour ses enfants (et elles sont nombreuses). Jaune c’est le rire un peu coincé d’une Maman qui va laisser son dernier « petit » et qui lui dit que tout va bien se passer alors qu’il a clairement des idées noires !
C’était mon cas ce matin, après six mois passés à attendre THE fameuse rentrée de Petit Monstrou, j’ai eu bien du mal à le laisser commencer sa nouvelle vie, oublier les jupes jeans de Maman et entrer de plein pied dans la mini société qu’est l’école.
Rien qu’en entrant dans la classe, la tension était palpable, les parents un peu figés, ne sachant comment laisser leur enfant en larmes dans ce lieu hostile inconnu. Petit Monstrou lui, depuis deux ans qu’on emmène et qu’on récupère son frère connait bien l’école, les enseignantes et même certains enfants. Ça ne l’a pas empêché de s’agripper à moi à m’en faire mal au cou lorsqu’il s’est rendu compte que beaucoup d’enfants pleuraient.
Heureusement Mr Poux était là ( Nell, arrête de dire qu’il est formidable c’est quand même la moindre des choses pour la première rentrée de son fils !). Grace à ses bras musclés ( rooo la fayote ) il a réussi à décrocher la mini sangsue petit monstrou de mon cou, et a plaisanté avec lui pendant que je fuyais ( lâchement) verser ma petite larme dans le couloir.
Bon, mais de quel couleur est donc le stress ? Ca ne peut pas être orange qui est une couleur de joie, d’été et de dynamisme, peut-être un violet sombre, comme parfois se teinte le ciel avant un gros orage. Car après tout quand on ressent un gros stress, c’est souvent annonciateur d’un « orage » dans notre vie.
En tout cas c’est le rose qui primait sur les joues de mon petit bonhomme lorsque je l’ai récupéré à midi,
et quel bonheur de l’entendre dire dans la voiture « mais je vais y retourner QUAND à l’école » ? Un soupçon d’impatience dans la voix.
A l’heure ou certaines sont inquiètes pour leurs grands qui passent le bac, ou d’autres accompagnent leurs pré-ados visiter le collège, j’ai emmené mon bébévisiter la grande école !
Pour lui, aucun souci, il est prêt, il trépigne d’impatience depuis deux mois, tellement il veut aller au Cp, il commence à lire de plus en plus de petits mots, fais des additions et même des soustractions (ça c’est clairement les gènes de son père !). En plus dans le grand bouleversement des classes, il ne perdra pas trop de copains, contrairement à sa copine Lucy dont toutes les petites amies retournent dans leurs petites écoles de village, après trois ans dans notre « grande » maternelle.
Moi par contre j’ai un tout petit peu plus de mal ! Bien sur que je savais que ça allait arriver, bien sur que je ne souhaitais pas qu’on m’annonce qu’il devrait être « maintenu » (mot à la mode pour redoublement), mais que mon bébé entre au CP, qu’il ait besoin d’un cartable, de fournitures scolaires ça me secoue un petit peu !
Parce que oui, dès le CP on reçoit une longue liste de fournitures à … fournir ! Et PAF on redonne un petit coup dans le concept ( car ce n’est plus QU’UN concept) dans l’égalité à l’école !
Parce que, que croyez-vous qu’il va se passer à la rentrée ?
Il y aura les petites filles, habillées tout en rose, le tee-shirt « hello kitty », le cartable flambant neuf « Barbie », le matériel tout neuf, de préférence de marque…
Et puis il y aura la fille de la voisine, dont le papa ne travaille plus, qui aura récupéré le vieux cartable de son frère, des crayons déjà machouillés et qui sera certainement en rose aussi mais avec des habits de « récup ».
Alors hier, en allant chercher les fournitures de nos « grands » avec mon amie Céline, nous rêvions tout haut dans la voiture..
Céline proposait qu’on mette en vente des Kits tous prêts de fournitures pour que tout le monde ait la même chose : le même crayon HB, la même règle, la même trousse etc…
Et là mon téléphone a sonné, c’était le PDG de Carrefour qui m’a dit « non mais ça ne va pas la tête ? Vous voulez couler tous les grands distributeurs ? On tient trois mois nous avec les fournitures scolaires ! ».
Bon, d’accord, pour les fournitures, ça ne va pas être possible, les grands distributeurs sont trop influents, ça ne passera jamais !
Et si on les mettait tous en uniforme ?
Une belle façon de mettre tout le monde au même niveau, même si ça n’efface pas les différences, au moins en classes elles ne se voient pas.
A un niveau plus égoïste, ça m’éviterait certaines tensions lorsque Grand Monstrou veut s’habiller en marcel et en short en plein mois de novembre ! Plus de guerre le matin, on met l’uniforme et puis basta !
Céline, douce rêveuse, disait aussi qu’au niveau du collège et du lycée ça règlerait certainement les problèmes de racket. Si ton voisin a les mêmes baskets que toi et non pas des Adidas à 150 euros, tu n’as pas spécialement envie de lui piquer !
Alors bien sur, ça ne changerait pas tout, il y aurait tout de même des enfants avec des uniformes flambants neufs, et d’autres avec des uniformes un peu usés, rachetés d’occasion à une maman de la classe au dessus. Mais il n’y aurait plus ces différences flagrantes qu’on constate en rentrant dans une cour d’école où l’on repère assez facilement les enfants de la famille groseille et ceux de la famille Le Quesnoy.
Alors à quand l’uniforme à l’école ?
Et vous ? Vous en pensez quoi ? Pour ou contre l’uniforme à l’école ?
Pensées d'une Peste au foyer souvent au bord de la crise de nerf