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le retour de l’homme

Dimanche dernier l’homme nous quittait pour une semaine, il partait en  voyage d’affaires aux Etats-Unis.  Les monstroux étaient tristes dès le samedi matin à l’idée de son départ, et  dans  la voiture, Grand Monstrou expliquait à son frère qu’aujourd’hui il faudrait  être très gentil avec Papa qui partait demain.

Vainement,  j’ai essayé de glisser qu’il vaudrait mieux être «  extra- gentil » avec moi puisque c’était moi qui restais, j’avais oublié que j’étais acquise, toujours là, et qu’il était normal que je subvienne aux besoins de mes deux ingrats de première classe adorables enfants !

Peine perdue donc, on ne va pas se fatiguer à être gentil avec quelqu’un qui est toujours sur place ! D’ailleurs Grand Monstrou m’a rétorqué «  De toute façon, toi, Papa il ne va même pas te manquer ».

crédit photo : http://www.actu-toi.com/2009/03/20/les-ronflements/

Bon d’accord il n’a pas complètement tort, de toute façon depuis la rentrée, Mr Poux est reparti dans un rythme de dingue, il rentre après que les monstroux soient couchés, dîne vite fait sur un coin de table et repart à ses mails/démos sur son ordi qu’il tripote également à longueur de week-end ( des fois je rêve que je suis un clavier pour susciter autant d’intérêt que l’ordi de mon mari, malheureusement je n’ai pas la wifi !).

En plus, Mamina et Papounet venaient nous rendre visite et  j’avais prévu plein de choses pour cette semaine (aménagement de mon bureau, journée à Paris), donc en effet, Mr Poux n’aurait surement pas le temps de me manquer.

Mais ça ne se fait pas de dire à ses enfants, «  ben nan, ton père ne va pas me manquer, c’est à peine si je vais me rendre compte qu’il n’est pas là ! » donc  POUR LEUR BIEN j’ai menti ! (Je précise parce que je vous connais, vous pourriez critiquer et affirmer que VOUS  ne mentez jamais à vos enfants !)

-«  Mais bien sûr que si, Papa va me manquer ! »

-«  Je vais être triste le soir toute seule dans mon lit » (à moi l’intégralité de la couette, les nuits sans ronflements, personne pour râler parce que je bouquine et que la lumière gène).

-«  Et puis  nos longues discussions philosophiques du soir vont me manquer »  («  t’as une connexion toi ? » « demain j’aurai besoin de la grosse voiture, y’a de l’essence dedans ? », et le top du romantisme :  «  la chasse d’eau est encore détraquée il faut que tu y regardes »)

-«  Et puis le matin aussi il me manquera » («  Chéri, c’est ton tour de brosser les dents des monstroux, je le fais tous les soirs ! » «  Dis, faut pas que tu ailles au bureau là ? Il est tard ! » -Mr Poux bosse en « horaires décalés » pour éviter les bouchons mais du coup, le matin, quand je veux commencer à bosser,  il est souvent « dans mes pattes »-)

Mais je dois avouer que malgré une semaine de folie, à réinstaller la maison avec Mamina et Papounet, faire des traductions pour Laurent, jongler avec les emplois du temps des monstroux et le mien, il m’a manqué mon Poux !

Après quelques nuits  passées à inonder mes mouchoirs en papier, inconsolable de son départ à profiter de notre grand lit en long et en large sans personne pour m’empêcher de gigoter à mon aise, j’ai fini par le trouver trop grand ce lit ! Je devais me rendre à l’évidence, mon Poux me manquait !

Et puis vendredi, je suis partie avant le réveil des monstroux ce qui est très très rare et ils m’ont manqué. Leur douce voix au réveil  ( j’ai faaaaaaaaaaiiimmmm, j’ai froiiiiiiiiid , cacaaaaaaaaaaaaaa), leurs câlins ( et hop  un peu de confiture sur le joli pull de maman), le rituel du matin ( prenez une inspiration et répétez entre 3 et 25 fois qu’il est temps de mettre les chaussures, je sais,  il est très mal  vu d’essayer de leur faire avaler lesdites chaussures en cas de non réaction à la 26ème injonction mais j’avoue, c’est tentant !).

Bref, vous l’aurez compris et peut-être même faites-vous pareil, lorsque quelqu’un me manque, mon cœur d’artichaut ne voit plus que les bons côtés, les doux moments. L’être absent n’a plus que des qualités, des bons côtés, le manque vous pousse à l’idéaliser.

Comme j’ai retrouvé les monstroux moins de  huit heures après les avoir quittés, j’ai reporté tout mon blues sur l’absence de Mr Poux qui s’est bien sûr dans la foulée transformé en demi-dieu.

Et puis, samedi soir,  il est enfin  rentré !

–          Bonsoir mon chéri, ah qu’il est bon de te revoir ( hum cette bonne odeur de quelqu’un qui a mariné pendant 12 heures dans un avion)

–          Et hop il traverse tous le salon avec ses chaussures mouillées ( je ravale le commentaire désobligeant qui squattait le bout de mes lèvres, il m’a manqué, il est là, je pardonne donc cette erreur -qui pourtant se produit bien souvent- )

–          Les enfants l’ont bien évidemment accueillis  tel le messie, avec de grands cris de joie (le mur du son s’est écroulé), ( est-ce que le Messie avait lui aussi des chaussures boueuses ?)

–          L’excitation est à son comble, les monstroux sont accrochés à lui comme des sangues,  lorsqu’il annonce qu’il va prendre une douche ( Hein ??? et tu me laisses avec des monstroux directement branchés sur les lignes à haute-tension ? Bon en même temps, un bonne douche s’impose…)

La soirée est plutôt bonne, l’homme est fatigué mais flatté de voir que nous sommes tous ravis de le retrouver et nous fêtons son retour avec Mamina et Papounet ainsi qu’un bon repas bien arrosé : FATAL ERROR !

L’homme déjà épuisé par son long voyage et par le décalage horaire n’en ronflera que plus fort à la seconde même où il posera la tête sur l’oreiller ( range ta lingerie fine ma belle) !  S’en suivra une nuit où exceptionnellement je ne le frapperai pas pour cause de ronflements abusifs, mais où je finirai complètement frigorifiée après un arrachage en règle de la couette (qui hier soir encore était MA couette).

L’homme est de retour, à moi  les courtes nuits pour cause de galipettes, ronflements tonitruants, piquage de couette et invasion du territoire de la conjointe !

-« Dis mon chéri, c’est quand déjà ton prochain voyage ? Parce que j’aime bien quand tu me manques un peu ! »

Et chez vous c’est comment les retours de voyage ?