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Le blocage

dossier

Nous avons bataillé pour l’avoir ce dossier et voilà plus de deux semaines qu’il est là se déplaçant du coin de la table au piano, et que je ne le remplis pas.

Tout à commencé avec un stage de Judo de Grand Monstrou à l’autre bout du département en février. Là ils lui ont parlé de ce fameux collège qui avait une section sportive de judo.

OUF à ce moment là, ça ne disait absolument rien à Grand Monstrou qui ne voulait pas “changer de vie”.

Mais pendant les vacances de Printemps, il a refait un stage et là on lui a dit qu’il devrait vraiment envisager de s’inscrire dans cette section judo.

Si je ne vois pas d’inconvénient à ce que Grand Monstrou fasse plus de judo (tant qu’il étudie correctement) cette fameuse section judo a un défaut majeur : elle se situe à 80 km de la maison et donc forcément s’il est inscrit là-bas ça veut dire : internat.

Vous le sentez le stress de la Mère hélicoptère qui va perdre son grand bébé? Au début j’avais carrément une boule dans la gorge rien que d’évoquer cette possibilité.

Mais Grand Monstrou était super motivé, il a passé le reste des vacances à faire du sport pour se muscler et se renforcer, il avait pris sa décision, il voulait y aller.

Gloups… c’était le moment d’accepter le choix de mon fils même s’il ne me convenait pas.

Et puis cette année de 6ème a été particulièrement rude pour nous tous, au point que nous en sommes arrivés à nous engueuler plus souvent qu’à passer du bon temps avec Grand Monstrou.

Nous éloigner nous fera sûrement du bien.

J’ai donc demandé les formulaires pour postuler dans la section judo, envoyé les bulletins de Grand Monstrou et je l’ai emmené au test sportif (là déjà, petit acte manqué je me suis trompée dans l’heure et donc j’ai amené mon fils le ventre vide car nous devions manger sur place avant d’y aller et comme je m’étais mélangé les pédales, nous n’avons pas eu le temps).

Ensuite a débuté une longue attente, entre l’espoir qu’il soit pris et les crises d’angoisse à la même idée.

J’ai eu largement le temps de lister tous les avantages et les inconvénients d’un départ en internat.

+ Grand Monstrou est super motivé, il adore le judo et sera plus stimulé pour bosser s’il fait quelque chose qu’il aime

– L’établissement est à l’autre bout du département, en cas de problème j’y suis en 1h15 sauf s’il y a de la neige, des inondations, des tornades ou une manifestation de kangourous en colère.

+ L’internat impose une étude surveillée de 1h30 chaque soir : quelqu’un d’autre va gérer les devoirs qui se terminent systématiquement en hurlements ici.

– Ca va bouleverser tout l’équilibre familial, déjà qu’on n’a pas souvent l’honneur d’avoir Mr Poux à la maison, on va se retrouver à deux avec Petit Monstrou qui va souffrir de l’absence de son frère (et me parler tout le temps sans interruption).

+ Les semaines passent vite et nous serons contents de nous retrouver

– les week-ends passent encore plus vite, ne vais-je pas perdre le lien avec mon fils?

+ Grand Monstrou est déjà parti en colo, en stage, il est très sociable il se fera de nouveaux amis.

– Il m’a avoué que les gens qui se moquaient de ses cheveux longs il ne le tapait pas, non non c’est interdit, il les attrape pas le tee-shirt et les colle au mur… (alors là, j’ai beugué, je n’ai pas réussi à lui faire comprendre que ce n’était clairement pas la bonne solution il trouve que ça marche plutôt bien).

+ il a tellement fait le C* en 6ème que plus aucun prof de son collège ne le supporte.

– Donc il FAUT que ça marche dans son nouvel établissement sinon le retour sera bien compliqué.

+ Je vais avoir plus de temps libre (enfin si Petit Monstrou ne me parle pas tout le temps)

– je vais passer un certain nombre d’heures à tourner en rond en me demandant si tout va bien…

La lettre d’acceptation est arrivée, nous étions tous très contents pour lui, après des jours de «  grognonnerie » Grand Monstrou avait le sourire jusqu’aux oreilles.

Et puis le fameux dossier final est arrivé… Mon bébé n’aura pas encore 12 ans qu’il sera déjà en internat, nous allons déposer le dossier demain il va peut-être falloir que je me décide à le remplir…

Bon aller, je vais faire des exercices de respiration pour me calmer un peu et parvenir à ouvrir mon stylo …

Le ballet des vacanciers.

Lorsqu’on a la chance de rester deux semaines en village de vacances, il y a une journée à ne pas rater, c’est le chassé-croisé des vacanciers.
Il y a ceux qu’on a cotoyé toute la semaine, qu’on salue dans leur voiture lors de leur départ et qui ont déjà le regard des gens  qui ont une looonnngue route devant eux.
Ceux qui s’engueulent parce que  «  ça rentrait à l’aller et ça ne rentre plus au retour ».
Il y a les adieux éplorés des ados qui ont passé une semaine ensemble et se quittent très certainement pour toujours.
Et puis arrivent les nouveaux, et la Mr Poux est aussi peste que moi ( si c’est possible) et nous adorons observer, pronostiquer et même un peu «  dauber » ( expression apprise à Chambéry qui signifie : critiquer, faire sa mauvaise langue).
Cette année, je dois dire que le soir des arrivées, on ne s’est pas ennuyés !
Il y a d’abord eu la famille toute rose, la maman, le grand garçon et le plus «  flashy » : le papa en maillot publicitaire
rose fluo !
Il y a les épuisés, visages fermés, impatients de prendre possession de leur chambre pour se remettre du voyage.
Et puis au restaurant il y a les anxieux, ceux qui se servent immédiatement l’entrée, le plat de résistance et le dessert, des fois qu’il n’y en ait pas pour tout le monde. Bien sur, il n’y a pas assez de place sur leur table pour tout cela, mais les voilà rassurés, au moins ce soir ils mangeront à leur faim !
Et alors le top du top c’est ma rencontre hallucinatoire avec une vacancière légèrement aigrie…
Elle m’accoste pour partager mon banc de «  fumeurs » et nous échangeons les banalités d’usage sur le fait que «  rooo c’est pas bien du tout de fumer ». Là (grosse erreur) je lui dis que la dernière fois que j’avais arrêté de fumer
j’avais failli divorcer.  Réponse : « ha ben je vais pouvoir arrêter puisque je divorce » ( oupss j’ai encore gaffé). Je suis prête à m’excuser pour mon impair lorsqu’elle m’explique : «  je suis venue avec mon mari mais tout est prévu pour mon déménagement le lendemain de notre retour, il n’est pas au courant ça lui fera les pieds ».
Je suis bien contente d’être assise parce que je n’étais pas du tout préparée à ce genre de discours.
Elle continue «  en plus, il a été hyper collant sur l’autoroute, des bisous, des calins beurkkk ». Je plaisante en lui disant qu’il va profiter des vacances pour abuser des siestes crapuleuses…
«  pas possible me dit-elle, j’ai mes «  trucs »  j’ai amené un stock de mercurochrome pour mettre sur mes tampons, ça va durer huit jours, c’est bête hein » !
Depuis ce soir là, chaque fois qu’elle me croise elle me fait la bise et me raconte des horreurs sur son pauvre mari qui ne se doute de rien.
Bien entendu j’ai tout raconté à Mr Poux qui m’a prévenue, comme ici tout le monde mange avec tout le monde : il est hors de question qu’il joue la comédie devant le « pauvre » homme.
Lui a été très choqué par l’hypocrisie du séjour de vacances juste avant de se « barrer », moi j’ai juste trouvé ça très cocasse…  Solidarité masculine pour lui ou déformation professionnelle pour moi avec le plaisir de rencontrer des « personnages » pour mon blog ?

Va savoir …