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Gérer les colères de nos enfants.

Je ne sais pas si vous avez déjà vécu-subi des colères de Monstrou mais c’est assez déstabilisant.

Par exemple, lorsque Petit Monstrou était en petite section, son enseignante me disait  » il est gentil, souriant, et qu’est-ce qu’il parle bien » ce qui était plutôt flatteur au demeurant. SAUF QUE, on n’avait pas fait trois mètres à l’extérieur de l’école que soudain, sans raison apparente il « explosait » dans une colère aussi impressionnante que sonore, là sur le trottoir.

J’en arrivais à redouter 16h30 ne sachant jamais si j’allais avoir un gros câlin ou une terrible colère. Je ne parvenais pas à trouver le déclencheur et j’étais impuissante face à cette colère qui visiblement devait sortir de mon Petit Monstrou, rouge, hurlant, pleurant, trépignant… Il était incapable de se maitriser et je l’étais tout autant, c’était DUR !

Si je le fâchais ça empirait, si j’essayais de le consoler ça n’arrangeait rien … Autant vous dire que je n’ai pas un bon souvenir de cette période pendant laquelle je me demandais ce que j’avais bien pu rater dans l’éducation de ce gosse pour qu’il se tortille ainsi en hurlant comme un fou furieux en plein milieu du trottoir !

Culpabilité, doutes, mais aussi impuissance … étaient mes compagnons de tous les jours.

Et puis ça s’est arrêté, tout seul, et puis j’ai compris le pourquoi de ces colères et bien que maintenant j’ai encore des soucis avec mon extra-terrestre de Petit Monstrou, je ne regrette pas du tout cette période de grosses colères.

Ces colères sont un stress énorme pour les enfants mais aussi pour les mamans, comme me le confirmait hier mon amie A. qui après des mois à douter, se poser des questions et tout essayer pour canaliser les colères de son petit a enfin trouvé une solution qui à l’air de bien fonctionner.

Son garçon a deux ans et demi et depuis plus de trois mois il fait des colères terribles, se roule par terre, se met dans tous ses états sans qu’on puisse le calmer.

Depuis quelques jours, dès qu’elle voit arriver les prémices de la colère, mon amie A, attrape vite son petit garçon en lui disant :

 » Attention tu te fais attaquer par une colère, vite vite il faut la jeter dehors ».

Elle prend son fils sous le bras, ouvre grand la porte d’entrée et ensemble ils jettent la vilaine colère.

J’ai trouvé ça très ingénieux, d’autant plus que ça marche… ( enfin pour le moment mais je lui souhaite que ça dure).

Si vous aussi vous êtes confrontées à ce genre de crise, pourquoi ne pas essayer de jeter la colère dehors ?

Et sinon  avez-vous d’autres techniques qui fonctionnent ?

colère

Vous reprendrez bien un peu de culpabilité ?

Quand on devient mère on découvre les joies de l’amour maternel, les « délices » des couches pleines, la douceur de son bébé qui est « leplusbôdumonde » en attendant d’être « lepluZintelligent », on apprend le sommeil léger, fractionné voire pas de sommeil du tout, mais surtout au moment de l’expulsion de ces trois kilos et quelques, d’amour et de bonheur, on remplace la masse perdue par une bonne dose de culpabilité !

 

Il y a la culpabilité généreusement refilée par la société :

 

  • Quoi t’as pas accouché naturellement, mais tu te rends compte du nombre de produits chimiques que tu as imposé à ton bébé ?
  • Tu n’allaites pas ? T’as pas honte ?
  • Tu allaites ? Et ça va tu ne te sens pas trop vache laitière ?
  • Tu n’utilises pas de couches lavables ? Mais tu te rends compte de la planète que tu vas laisser à tes descendants ( en même temps vu les bouses verdâtres générés par tes descendants tu te trouves déjà très courageuse de changer la couche, tu ne vas pas en plus les laver!).
  • han mais tu lui donnes une tétine, t’as pensé à son palais ?

 

Il y a l’auto-culpabilité :

 

  • et voilà, je ne lui ai pas coupé les ongles, il s’est griffé, mais quelle horreur ( vite un échafaud) !
  • Pourquoi est-ce que je lui ai donné cette fichue tétine ?
  • Pourvu que je ne lui ai pas refilé dans les gènes celui de l’incompétence mathématique qui m’a poursuivi toute ma scolarité !
  • Je les ai encore couchés trop tard, pauvres petits, ils vont être fatigués ( et fatigants) demain et ce sera ma faute…

 

A noter que cette culpabilité là étant auto-produite elle est sans fin et peut très vite ressembler à un film d’horreur au fond de votre lit :

 

ma faute, ma faute, ma grande faute, ma très grande faute !

 

Et enfin il y a la culpabilité recherchée par vos enfants, la chair de votre chair qui a ce don de mettre le doigt là où ça fait mal :

 

  • Tu te souviens Mamina lorsque vous aviez oublié de venir me chercher à la colo ?( Et paf, en une petite phrase quasiment anodine mais en fait pas du tout, on relance la machine à culpabilité).

 

Et bien en ce moment c’est le grand «jeu » (?) de Grand Monstrou !

 

 

Non en effet nous ne l’avions pas cru, à notre décharge le rhume de hanche s’installe en quelques heures jusqu’à ce que l’enfant ne puisse plus du tout marcher, c’est très rapide et surtout très surprenant si on ne connaît pas cette maladie. Et puis comme je le rappelle à Grand Monstrou ( pour me défendre) il est tellement comédien, tellement dans l’expression dramatique du moindre petit bobo qu’il est difficile de savoir quand c’est vraiment grave ou douloureux !

N’empêche qu’à chaque fois qu’il m’en parle, il remet deux sous dans le bastringue de la culpabilité et j’ai l’impression qu’il aime ça !

Toutes nos erreurs, petites ou grosses nous sont rappelées sans arrêt, le soir, le matin, le midi, avec délectation ou un petit regard triste…

Si j’étais un lecteur DVD mon propre fils m’aurait déjà ramené au SAV pour m’échanger…

 

C’est dur d’entendre ces rappels de mes/nos erreurs, il le sait et il en joue ! J’argumente, je me justifie mais quand même, il aime appuyer sur le bouton ON de la culpabilité ( comme si j’avais besoin de ça!)

 

Mais du coup je me demande, est-ce que j’élève un futur sadique qui jouera à faire culpabiliser son entourage ? Est-ce que c’est un traitement qui m’est réservé ( je trouve que Mr Poux a moins de récriminations, en même temps il est beaucoup moins présent) ?

Est-ce que les vôtres font ça aussi ? Un peu ? De temps en temps ? ( dites oui, pitié)

 

et enfin est-ce que c’est ma FAUTE ???? ( encore!)

 

 

Bien commencer la semaine… ou pas !

Rentrer d’un week-end bien fatigant mais si riche en émotions qu’on se lève le lundi avec la super pêche, des projets plein la tête, des idées de billets, et aussi les tournées de lessives qui accompagnent les retours de week-end…

« Jeter » les monstroux dans leurs écoles respectives et se dépêcher de rentrer pour concrétiser tous ces projets.

Croiser quelqu’un qu’on connaît très peu, la saluer poliment en souriant et en lui demandant «  comment ça va »…

L’entendre répondre : «  très mal, mon mari veut divorcer et moi je ne veux pas »

Rester muette de stupéfaction et essayer de lui remonter le moral pendant qu’elle raconte avec moult détails sa vie conjugale, ses soucis actuels, ses pensées, ses conclusions, le tout sous une pluie battante, dans la rue.

Montrer de la compassion mais pas trop, de peur d’être soudain envahie par cette personne en détresse.

Rentrer chez soi et culpabiliser… Si j’avais été une amie je l’aurais invitée à boire un café, je l’aurais écoutée plus longtemps…

Mais je ne suis PAS son amie, je ne l’ai jamais été, on se croise de temps en temps sur le chemin de l’école, et je sais que ce genre de personne peut s’avérer un peu envahissante…

N’empêche qu’elle avait l’air vraiment mal…

Regretter ma décision de ne pas l’inviter…

L’assumer finalement en me disant que je ne suis pas assistante sociale…

Culpabiliser…est-ce qu’avoir pris la fuite après 30 minutes à l’écouter sous la pluie peut-être considéré comme de la non-assistance à personne en danger ? Et si elle faisait une bêtise ? Non, elle a un fils, elle va se battre pour son fils.

Mais d’abord, qu’est-ce qu’on dit à une personne qui nous explique que son mari (certainement en proie au démon de midi) a décidé de divorcer, de la quitter, qu’il a certainement quelqu’un d’autre et qu’elle est totalement dans la mouise puisqu’elle s’est juste consacrée à s’occuper de leur enfant et de leur foyer pendant qu’il faisait carrière ?

D’ailleurs je suis à peu près dans la même situation, entre les horaires et les déplacements de Mr Poux, l’absence de structures d’accueil pour les enfants ( et le coût délirant de celles existantes), nous avons plusieurs fois constaté qu’il était plus simple pour tout le monde que je ne travaille pas pour le moment…

Il gère sa carrière, je gère tout le reste.

Allo docteur, il y a des vaccins contre le démon de midi ?

Et vous, vous auriez fait quoi dans cette situation d’une personne que vous connaissez à peine, qui vous déballe toute sa vie d’un coup ?

Parce que sous prétexte de me « protéger », je me suis lâchement enfuie, prétextant un truc à faire, mais depuis je culpabilise de ne pas avoir fait plus pour cette personne qui me semble mentalement perturbée ( on le serait à moins).

La semaine avait donc bien commencé… depuis je me fais des nœuds au cerveau !

Sérieusement, vous auriez fait quoi ?