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La revanche

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L’an dernier, dix jours avant le départ en vacances, Petit Monstrou s’est cassé le fémur. Or, quand on se casse le fémur, on est plâtré du haut de la cuisse jusqu’en haut des orteils, je vous en parlais ici.
Souvenez-vous nous étions en pleine canicule et ce qui faisait souffrir mon petit blessé ce n’était pas du tout sa fracture (Monsieur marchait dans le couloir avant de passer sa radio) mais les démangeaisons dues à la chaleur sous son long et vilain plâtre.
Malheureusement nous avions réservé des vacances au Maroc, pour être sûrs d’avoir du soleil et donc de la chaleur. Impossible de l’emmener, déjà je ne vois pas comment je l’aurais rentré dans le siège d’un avion avec sa jambe tendue devant lui, et surtout cela aurait été insupportable pour lui.
Dès qu’ils ont appris la nouvelle, Mamina et Papounet ont proposé de garder Petit Monstrou chez eux mais je ne pouvais pas m’y résoudre, je ne me voyais pas partir sans lui.
J’aurais voulu que nous annulions et que nous restions près de lui mais c’était aussi priver Grand Monstrou et surtout Monsieur Poux, qui en avait le plus besoin, de leurs vacances.

Nous lui avons donc posé la question, sans pression, en lui expliquant que c’était sa décision, que nous ne savions pas choisir. (j’en suis encore malheureuse rien qu’en l’écrivant).
Il a réfléchi un moment  puis il a dit « ce n’est pas parce que je me suis cassé la jambe que vous devez être tous punis, allez-y je resterai avec Mamina et Papounet (et le #boxerfou )».
Je vous avoue que le départ n’a pas été simple, j’ai du retenir mes larmes jusqu’à ce qu’il ne voit plus la voiture, et mon cœur pesait plusieurs tonnes dans ma poitrine. Nous l’appelions tous les jours, et tous les jours j’avais la boule dans la gorge mais il a été choyé, chouchouté et gâté par ses grands parents et par Michèle (encore merci).
Il a dévoré toute la série des Harry Potter, enchaîné avec celle des Aragorn et est devenu un pro des légos et du yams, bref que des activités assises.

Tous les soirs il faisait son petit tour en fauteuil roulant et il testait la solidité du cœur de Mamina en faisant de grands virages juste avant la descente du garage (8%) qui n’est absolument pas adaptée à un fauteuil roulant.
En août nous avons repris une semaine de vacances qui n’était absolument pas prévue au budget car même s’il nous avait laissés partir, ce fut difficile pour lui.
Et comme nous sommes joueurs, cette année nous avons de nouveau réservé au Maroc,dans le même hôtel, pour la même période.

J’ai dorénavant un postérieur en béton car j’ai serré les fesses tout le mois de juin, tremblant à chaque coup de téléphone, fin juin, si j’avais pu, je l’aurais attaché dans son lit quoique connaissant le phénomène, même dans son lit il est capable de se blesser.
Et ouiiiiiiiiiii nous sommes partis, à quatre et là, il a pris sa revanche !
Je crois que je n’ai jamais eu autant de bisous et de câlins dans une piscine et des « je t’aime Maman » .

Monsieur Poux qui est très souvent absent dans l’année a pu renouer avec son cadet, il a eu tous les noms d’animaux et se faisait régulièrement attaquer, chasser, lui aussi dans la piscine.
En plus, comme Petit Monstrou a attrapé mon virus de la lecture, nous pouvions tout de même nous adonner à notre sacro-sainte sieste et nous dormions pendant qu’il lisait (je n’ai pas dit sieste cochonne, on n’est pas fous quand même).
Il s’est fait un copain qui comme lui n’allait jamais au club enfant et ils circulaient tous les deux dans le grand complexe de l’hôtel, pour aller se chercher des crêpes, voir les oies, ou juste profiter de leur liberté.
A l’exception d’un pincement d’oie et d’une petite insolation qui nous a valu une courte nuit, il n’y a eu aucun drame à signaler et nous avons vu Petit Monstrou profiter à fond de ses vacances comme une revanche sur l’été dernier.
Grand Monstrou était avec nous, enfin je veux dire, nous l’avions emmené car nous avons du un peu râler au bout d’une semaine que nous ne le voyions jamais. Lui aussi a passé de supers vacances, avec ses « potes », il a daigné venir jouer avec nous à l’apéro de temps en temps mais préférait clairement rester avec ses pairs.
Bref, la vie peut faire de sacré coups vaches, mais elle peut aussi se rattraper ensuite, alors courage à tous ceux qui vivent des moments difficile, la roue tourne !

Perdre 6 mois de blog…

Le 19 Octobre dernier, Mavenhosting mon hébergeur a subit une attaque destructrice.

Le 19 Octobre dernier mon blog a disparu de la toile.

Le 21 Octobre il n’était même plus référencé par google.

Ceux et celles d’entre vous qui me suivent sur facebook savent à quel point je me suis inquiétée. Mon bébé blog avait disparu, 4 ans et demi de textes et d’interactions avec vous.

Mavenhosting ne nous donnait aucune information à part que l’attaque était importante, grave et qu’ils « réparaient ».

Finalement avec l’ami qui gère le côté technique de mon blog, on a voulu remettre la dernière sauvegarde du blog en route, celle de Septembre, mais comme un malheur n’arrive jamais seul, celle-ci était incomplète et inutilisable.

Voilà pourquoi, après l’abandon de Mavenhosting dans la recherche de nos données, nous avons remis le blog en route, au 13 Avril 2013.

Je ne suis même plus en colère, j’ai tellement stressé que je suis juste contente de retrouver mon espace de communication.

Mais quand même, ça va être très long de recopier 6 mois de textes ( même s’il va en manquer un paquet), ça va faire aussi bizarre tous ces textes sans commentaires ( je n’ai pas pu les récupérer).  Le widget des billets les plus lus, ne veut plus rien dire puisqu’il lui manque 6 mois. Le 19 Octobre le compteur de visites affichait  266963Visiteurs Total il est retombé à 215 000 et quelques.

Mais bon, il y a bien pire dans la vie et je suis toujours là, encore plus peste que jamais !

Et vous ? vous serez là aussi ?

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* Merci à Jeff d’avoir réinstallé tout mon blog chez un nouvel hébergeur

** Merci à Charlotte et Julie pour leur soutien et leur compréhension.

Le jour où je ne suis pas morte !

 

–          Tout s’est bien passé me susurre-t-on dans l’oreille avec un joli accent italien.

Ah… je suis donc revenue vivante du bloc et en plus je n’ai plus mal, d’ailleurs c’est bien simple je ne sens rien du tout.

–          Nous avons évacué la plus grosse partie de l’hématome de votre ventre et réparé l’artère qui avait été très abîmée par l’hématome.

La première bonne nouvelle depuis 3 jours, tiens si je vomissais un ptit coup pour fêter ça ! Arghh je ne peux pas bouger, j’ai des tuyaux partout mais la voix a pitié, elle me tend un « haricot » en carton et en tournant la tête je parviens à cracher dedans… presque rien puisqu’en trois jours je n’ai absorbé qu’un yaourt et une compote, mais suffisamment pour réveiller les monstres qui se sont installés dans mon ventre, à chaque spasme vomitif ils s’agitent, se réveillent et se révoltent : ça fait un mal de chien.

Il faut que j’arrête de vomir mais ces cons sont en train de me rouler à contresens, ils n’ont toujours pas compris que j’avais le mal des transports et que la moindre des choses aurait été de me laisser la tête dans le sens de la « route ».

J’arrive dans la chambre, ouf on va arrêter de me bouger, Mr Poux est là, il me fait un sourire qui se veut rassurant, mais je remarque bien ses traits tirés, sa pâleur excessive, lui aussi a eu très peur alors je souris pour le rassurer, je ne le saurais qu’ensuite mais ça fait plus que 4h00 que je suis partie  au bloc. Mais, ça y est je suis revenue, je me suis bien concentrée quand on m’a endormie, bien appliquée, je me répétais sans cesse «  si jamais tu vois une lumière, ne vas pas vers elle, ne va pas vers la lumière, ne va pas vers la lumière »… Ce sont mes dernières pensées, je n’en pouvais plus de me sentir crever et d’imaginer mes monstroux grandir sans moi, est-ce que mon Poux s’en sortirai, est-ce que les enfants surmonteraient le traumatisme de perdre leur mère ? A un moment la douleur était devenue si forte, si insupportable que j’en avais conclu qu’il était peut-être mieux que je crève là tout de suite, sans me faire de mouron pour ceux qui restent, juste arrêter cette douleur mais c’était impossible de lâcher prise et de ne pas m’inquiéter.

J’avais épuisé les doses normales d’antalgique, je ne supportais pas la morphine, ils m’avaient donc laissée là, à attendre que le bloc se libère, vérifiant tout de même régulièrement, les sourcils froncés, l’air inquiet, que je tenais toujours le coup.

Et je tenais, me remplissant de mon propre sang, mon ventre gonflé à bloc, tendu au maximum, je m’accrochais ! Et en y réfléchissant maintenant c’est peut-être la douleur qui m’a soutenue , qui m’a empêchée  de me laisser aller, de partir doucement vers d’autres horizons, portée par les flots de mon propre sang…

Mais ça y est je suis revenue, je m’en suis sortie, je ne le sais pas encore mais vont commencer les jours les plus longs de ma vie, ce mercredi 3 Aout à 20H00 je renais mais à l’état de légume… Ce ne sera pas un état permanent bien sûr, mais à partir de cette heure là va commencer l’apprentissage de la dépendance, lorsqu’on ne peut rien faire par soi-même et que l’on est à la merci de la bonne volonté et de la bienveillance des autres.

Je suis tellement branchée de partout que je ne peux bouger que la tête et les bras et encore pas complètement sous peine d’arracher les perfusions. Les douleurs sont de retour mais ils ont trouvé la solution, je suis gavée d’anti-vomitifs pour que mon estomac accepte la morphine.

Et la morphine est devenue ma copine, depuis trois jours que je suis sur le dos il est en compote et me fait terriblement souffrir, mais impossible de me tourner sans me vriller le ventre et la cuisse desquels sortent un drain et deux redons. Les seuls moments ou je dors sont les quelques heures qui suivent l’administration de la morphine, ça me scotche et je ne sens plus rien, ni le dos, ni le ventre, ni la soif qui me taraude constamment.

Mais dans les coups durs il y a aussi de bonnes surprises, Mr poux a été très présent et attentionné, me donnant la becquée  lorsque je ne pouvais pas me redresser, m’humidifiant le visage lorsque j’avais des sueurs froides. Mes parents ont géré les monstroux d’une main de maître malgré la fatigue due au stress…
Et puis surtout il y a eu un formidable élan de solidarité de copines pourtant «  virtuelles » qui malgré l’absence de forfait ou de portable se sont relayées pour que chaque soir après le départ de Mr Poux et avant le début des longues et douloureuses nuits, je reçoive un ptit coup de fil.

Il y a eu aussi tous les sms reçus de « relations » qui auraient pu ne pas le faire et profiter de leurs vacances sans grever leur «  budget téléphone », ceux des amies que j’avais un peu perdu de vue.

A l’heure où j’écris je suis toujours un « légume » mais je suis portée par tou(te)s ces ami(e)s qui m’ont soutenue, et je sais maintenant que les vrai(e)s ami(e)s ne sont pas forcément ceux (celles) que l’on croit…

Le bonheur c’est simple comme un coup de fil…