Archives par mot-clé : copains

La gestion des copains

 

enfants-sauter_~1792772

On élève toutes nos enfants à notre manière, et c’est tant mieux, c’est ce qui contribue à la diversité de la société.

D’ailleurs je ne prétends absolument pas avoir la bonne méthode, j’ai très souvent besoin de ré-équilibrer les choses, de me remettre en question… Au lieu d’être la mère cool et sympa que j’aurais voulu être, je suis une mère tigre, poule, « juive », envahissante, curieuse, exigeante…

On ne se refait pas… on peut chercher à s’améliorer, à apprendre de ses erreurs en espérant qu’il ne soit pas trop tard ( et hop 10 ans de thérapie pour le petit trop couvé, 12 pour le grand avec qui on a été trop exigeant…).

Ceci étant , et alors que je suis parfaitement consciente que ma méthode d’éducation est loin d’être la meilleure ( en fait je fais ce que je peux!), j’ai toujours un peu de mal avec les copains des monstroux.

 

Par exemple, depuis la maternelle Petit Monstrou est systématiquement attiré par les « terribles » de sa classe. Entendez par là, des enfants absolument charmants jusqu’à ce qu’ils se roulent par terre en classe en jetant tout ce qui leur tombe sous la main sur la maitresse et les copains.

Pour sa fête d’anniversaire en moyenne section, le premier sur la liste était donc «Paul » ( tous les prénoms ont été changés) spécialiste des crises de colères et deux tailles au moins de plus que les autres enfants, histoire de vraiment les assomer en cas de pépin.

Là j’ai dit, même pas peur, grâce à mes activités à la bibliothèque et à certaines interventions en classe, je connaissais bien Paul et je savais que j’allais savoir le gérer. Il a d’ailleurs été absolument charmant pendant tout l’après-midi et est reparti ravi. ( un bon point pour moi!)

 

L’année suivante, Petit Monstrou s’était entiché de « Jason », un fugueur ! J’avais bien sûr déjà entendu parler de lui puisque dès son arrivée en petite section, alors qu’il était tout petit et frêle, il s’amusait à distribuer des baffes aux élèves de grande section qui n’osaient pas répliquer devant la taille de crevette de Jason. Lors des sorties de classe, il monopolisait un adulte à lui tout seul car il avait la fâcheuse habitude de … partir ! «Non » est un mot qu’il ne connaissait pas, respect et obéissance des théories complêtement abstraites pour cet enfant, quand Petit Monstrou l’a inscrit sur sa liste d’anniversaire j’ai posé mon véto.

Bien sûr Petit Monstrou ne s’est pas contenté de mon « non », il a fallu expliquer ce que j’ai essayé de faire. Nous fêtions l’anniversaire dans une structure avec des chateaux gonflables, des parcours d’agilité, une grande salle pleine d’enfants et d’adultes et j’ai donc expliqué que comme Jason avait une facheuse tendance à s’échapper je ne pouvais pas le gérer dans un tel lieu.

Deux semaines plus tard, alors qu’à la bibliothèque nous recevions la classe de Petit Monstrou et Jason, celui-ci est venu me voir après les histoires pour me dire :

«  tu sais, si tu m’invites à l’anniversaire de P.M je ne vais pas m’enfuir »

Gloups, et merci Petit Monstrou qui avait répété exactement ce que j’avais dit ! ( heureusement que je n’avais pas développé un peu plus le fond de ma pensée avec un truc du genre «  nan mais je l’aime pas ton copain, il m’énerve, déjà ça me gonfle que tu traînes avec lui… »).

De son côté,Grand Monstrou n’est pas en reste, je crois qu’il n’a jamais eu un seul copain calme ( d’ailleurs est-ce que ça existe de nos jours les enfants calmes?) mais pour la plupart ils sont plutôt sympathiques, rigolos et gentils.

Quand on fête son anniversaire, il me faut prendre plusieurs vitamines et cafés pour suivre la petite bande mais il n’y a pas de problème particulier. A part peut-être celui qui a toujours faim, quelle que soit l’heure à laquelle il arrive à la maison et pourtant je sais de source sûre qu’il mange aussi chez lui ! Mais le jour où il a voulu inviter « samuel », là encore j’ai dit non, trop vite, trop fort et mon Grand Monstrou a bien senti que ça ne serait pas négociable.

« Samuel » est très gentil avec moi, sauf qu’un jour sur deux il frappe mon fils et le lendemain ils sont les meilleurs amis du monde (Grand Monstrou n’est pas en reste, ils se castagnent régulièrement). C’est un enfant qui, lorsque tu montes à l’école te raconte des blagues sur Sarkozi ( à 7 ans je trouve ça limite), te parle de sa moto electrique, il a tout chez lui, plus de billes, plus de ci ou de ça.. Ok il compense, ses parents sont divorcés, il passe une semaine sur deux chez l’un ou l’autre et je soupçonne le Papa de le pourrir un peu, pour compenser lui aussi.

Mais, s’il est poli et gentil avec les adultes, il a une attitude puante avec les copains, il a des remarques limite racistes qui ne sont absolument pas les bienvenues chez nous, et surtout deux semaines plus tôt il avait pourri l’ambiance de la fête d’anniversaire d’une amie de G.M.

Bien entendu il aurait fallu que j’explique, mais forte de mon expérience l’année d’avant avec Petit Monstrou, j’ai botté en touche et juste dit «  écoutes, tu as déjà plein de copains à inviter, je ne veux pas gérer Samuel , tu n’as qu’à dire que je t’ai limité à 5 copains ».

Je trouvais que je m’en étais plutôt bien sortie sur ce coup là, jusqu’à ce que quelques mois plus tard Grand Monstrou me dise :

 

– «  tu te souviens que tu n’avais pas voulu inviter Samuel à mon anniversaire

–     Oui et ?

–     Et bien comme je ne voulais pas lui faire de peine, je lui ai dit qu’il y avait trop de poussière chez nous et que ça serait mauvais pour son asthme. »

 

Mes enfants sont formidables… je crois que j’ai complètement foiré l’option tact et diplomatie par contre !

 

 

Fuir ou se défendre ?

 

Grand monstrou est rentré ce soir de l’école avec deux grosses marques dans le cou, parce que : « il y a  4 filles de CP qui sont amoureuses de moi , qui jouent à m’attraper et qui me tirent par  la capuche ».

Réaction interne numéro 1 avec  gonflement subit de l’égo maternel : Ah je savais qu’il était beau mon fils, 4 poulettes quand même !

Réaction interne numéro 2 directement liée à l’instinct primitif de protection de la tribu : Bon mais va falloir les calmer les groupies, il est beau certes, mais faudrait pas me l’abîmer mon bébé fils.

Réaction mature et posée de la mère équilibrée (que je serais peut-être un jour) :

« Mais enfin Grand Monstrou, si elles te font mal tu leur dis d’arrêter »

«  mais ouiiiiiiiii, mais elles n’arrêtent pas »

«  et bien tu prends ta grosse voix tu te fâches et tu les fais arrêter, attends elles sont en CP tu ne vas quand même pas te laisser enquiquiner par des filles de CP » ( qui en plus sont de ravissantes demoiselles que je connais  et dont deux d’entre elles sont de tous petits  gabarits, c’est le monde à l’envers, ce sont les petiotes qui blessent le grand… de vraies harpies quoi )

«  Mais si je les pousse elles disent que je leur fais mal » ( ben tiens, elles ont déjà tout compris les Miss )

«  Tu ne les pousses pas, tu leur dis fermement que ce jeu ne t’amuse pas, parce qu’elles te font mal » (et là, même moi je n’y crois pas, c’est la voix de la raison, le beau discours bien idéal et théorique de l’adulte,  je sais qu’il a  déjà essayé cette solution en vain mais je persiste et je signe…)

«  Dans tous les cas tu ne les pousses pas tu sais très bien qu’on ne frappe pas les filles »

« Mais les garçons si ? »

Et là, si vous devez avoir une image mentale de notre conversation vous pouvez m’imaginer en train de ramer comme une malade, assise dans une barque qui prend sérieusement l’eau…Et croyez-moi ça n’amuse que vous, parce que à cet instant précis je rêve de faire n’importe quoi d’autre que d’avoir cette conversation qui se retournera forcément contre moi un jour…

«  Pour les garçons c’est pareil, lorsqu’il y a une dispute, tu t’expliques, tu commences toujours pas régler le problème avec tes mots, mais bon, si vraiment tu te  fais cogner dessus, tu ne restes pas sans rien faire non plus, tu cours vers l’adulte le plus proche et si vraiment il n’y a personne, tu te défends ».

Là, elle est là, en gros et gras ma boulette, ou comment dire blanc et noir dans la même phrase,  parce que certes je ne veux pas qu’il se batte mais je ne veux pas non plus qu’il soit le souffre-douleur d’autres enfants parce que je lui ai interdit de se défendre…

Parce qu’une cours d’école c’est grand, (en plus c’est généralement plein d’enfants qui courent en criant) et que les enseignants ne peuvent pas tout voir, parce qu’un mauvais coup est vite arrivé ( cf le drame en Charente la semaine dernière) et qu’aucune maman n’a envie d’imaginer son enfant en train de se faire taper dans un coin sans broncher…

Oui mais si c’était lui qui donnait un mauvais coup en se défendant ? Sa vie serait fichue par MA faute parce qu’un soir d’égarement  je lui ai dit de se défendre…

Où est le juste milieu ?

Dans un monde où l’apparence à beaucoup plus d’importance qu’elle n’en devrait, on ne peut pas être le petit mec qui se laisse faire…

Mais dans ce même monde que je rêve non-violent on ne peut pas régler ses comptes avec des coups…

Bon mais alors je lui dis quoi à mon filston ? Et vous les mamans de ptits mecs, qu’est-ce que vous dites ?

Quand aux mamans des 4 amazones de moins d’un mètre qui harcèlent mon 1m20, il serait bien urbain de votre part de leur expliquer quelques règles basiques de séduction… merci d’avance !

j’aime pas tes potes : tu n’iras plus chez eux !

Dans la première partie de cette série sur les copains de mes monstroux, je vous ai parlé des difficultés relationnelles  du début de petite section pour mon Grand Monstrou.  Aussi lorsque vers le mois de Mai il a été invité  à son premier anniversaire, j’étais tellement soulagée/contente qu’il ait au moins UN copain que je ne me suis pas méfiée et j’ai bien vite accepté.

C’est Mr Poux qui a déposé un Grand Monstrou enchanté à  sa première fête d’anniversaire et c’est moi qui suis allée le chercher…  Je rappelle qu’en plus d’être accro au chocolat, j’ai aussi le terrible vice d’être fumeuse, mais nous ne fumons pas dans la maison et jusqu’à récemment je ne fumais pas non plus dans la rue en présence des Monstroux (1 / pour leur épargner ma fumée toxique 2/ un vieux reste de la honte qu’on t’inflige aux USA si tu sors t’en griller une).

Bref, donc je suis fumeuse, mais en pénétrant dans le brouillard du salon où avait lieu la petite fête, j’ai bien failli m’étouffer !  GARGL, mais comment peut-on recevoir des enfants de 3 -4 ans dans un tel fumoir ?

Bien entendu je n’ai rien dit d’autant plus que La Maman du petit R. m’a sauté dessus pour me remercier d’avoir répondu ET réellement amené mon fils car finalement ils n’étaient que 3, la petite C. (tiens donc !) , R. et Grand Monstrou. Elle était mécontente que la plupart des invités n’aient même pas daigné répondre (je constaterai plus tard qu’apparemment c’est une tradition Beauceronne, tu reçois une « invit », tu ne réponds rien et le jour J tu te pointes en retard, la gueule enfarinée… ou tu ne viens pas, parce qu’ici ne pas répondre correspond à  «  non merci nous avons d’autres projets »).

Elle m’a ensuite présenté les 4 ados du fond du salon, look très spécial  et vocabulaire … d’ado ( SIC), il y avait le grand frère et la grande sœur de R. et leurs «  chéri(e)s respectifs. Parce qu’en fait, m’expliqua-t-elle, R. n’était pas prévu du tout, elle pensait en avoir définitivement terminé avec les couches, la maternelle etc. quand il s’est annoncé.

Ce n’est pas que je m’ennuyais, d’autant que cette gentille dame, prise d’une passion amicale pour moi avait entrepris de me raconter toute sa vie, mais je n’avais qu’une idée en tête : sortir Grand Monstrou de ce salon enfumé où fusaient les blagues grasses des ados alors que les petits jouaient juste à côté.

Et là, au milieu de la déferlante de confidences de la Maman (aux USA j’aurais dit « sorry,  too much informations ! ») est arrivée la cerise sur le gâteau, (mais à l’eau de vie alors, la cerise…) Le père de R. particulièrement joyeux, très certainement tout content d’avoir bien « arrosé » l’anniversaire de son fils !

Au risque de paraître prétentieuse, je dirai que ce monsieur représente pour moi le « pauvre gars par excellence » !  Le genre de personne que je plains en temps normal, parce qu’être dans cet état à 17h00 est la preuve d’un terrible mal-être sinon d’un  alcoolisme évident. Mais là, je l’ai détesté immédiatement parce que je lui avais confié MON enfant et que la moindre des choses aurait été de rester sobre !  J’ai littéralement fulminé lorsque j’ai appris qu’il avait emmené SEUL les enfants, jouer dehors.

Comment son épouse avait-elle pu le laisser s’occuper de son fils (et donc du mien) dans cet état ?

Je n’ai bien sûr pas posé la question de cette façon, mais je me suis tout de même renseignée et HORREUR :  comme  ils ne parviennent pas à joindre les deux bouts entre leurs deux grands, la maison et le petit R, la maman a trouvé quelques heures de ménage le samedi après midi…
Elle n’était rentrée qu’au moment du gâteau !

J’en étais malade en ramenant Grand Monstrou à la maison et j’ai soumis Mr Poux à un interrogatoire en règle en arrivant :

Crédit photo : fotosearch.com

–          Le papa était-il déjà aviné lorsque tu as laissé Grand-Monstrou là-bas ?

–          Est-ce que tu as vu qu’ils fumaient tous dans la maison ?

D’après Mr Poux, le papa de R. était  « normal » en début d’après-midi  et  il n’a pas vu les ados-fumeurs, mais il était furieux d’apprendre que Monsieur R. n’avait pas bu que du coca alors qu’il avait la responsabilité de notre fils.

Grand Monstrou lui, était absolument ravi de son après-midi, et même pressé d’y retourner ce qui est bien entendu HORS DE QUESTION !

En même temps, il n’est pas traumatisé, il ne lui est rien arrivé, j’ai juste eu des sueurs froides en imaginant ce qu’il aurait pu se passer !

Mais nos péripéties avec R. et sa famille ne sont pas terminées…

L’année d’après nous avons de nouveau été invités… Que feriez-vous dans ce cas là ?