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Je suis devenue une vieille c…

Avant j’étais une maman super, une super maman même, mais ça c’était avant …

Avant le collège, avant les 11 ans… Maintenant je suis juste une vieille conne qui ne connaît rien à rien.
On faisait plein de jeux de société, on rigolait bien, on papotait sur la route des tournois de judo, on faisait des sorties à trois les monstroux et moi, bien sûr il y avait des engueulades, des querelles, mais la plupart du temps, on prenait du bon temps.
Aujourd’hui j’élève un “Petit-Grand”, mi-ado mi-enfant, un être jamais content, un ptit mec qui ne pense qu’à aller voir ses copains mais qui trouve le moyen de me reprocher de ne plus faire de jeux de société, ou qui fait la gueule si j’ai joué avec son frère pendant qu’il traînait dans le village.
Aujourd’hui j’ai toujours tort, il me demande de l’aide pour un exercice de maths, je consulte la leçon, je lui explique et … je me fais engueuler parce que « si c’est pas ça ce sera de ma faute ».
Je rigole doucement à cette « menace » car TOUT EST TOUJOURS de ma faute. Même quand je n’ai rien à voir dans l’histoire, ça peut-être de ma faute.

Si on l’écoute je ne connais rien à la vie, du haut de ses 11 ans il prétend m’expliquer les choses et ça me gonfle au plus haut point.
Même les trajets à deux sur les routes de campagne pour aller aux tournois sont des sources de conflit ( généralement c’est à cause de la radio, mais ça peut vite dériver sur bien d’autres choses).
Le pré-ado est super sympa avec son père qu’il craint beaucoup plus que moi, du coup c’est moi qui prends tout.
En même temps je suis toujours là, à disposition… D’ailleurs j’ai beau avoir toujours tort et ne rien savoir, c’est quand même vachement pratique que j’ai le permis, une carte bleue, que je fasse à manger etc.
Avant j’attendais mes Monstroux avec impatience à l’heure de la sortie de l’école, maintenant je me dis : pffff que va-t-il encore se passer ?
Et ça ne rate pas, quelques minutes après le retour du pré-ado, les conflits reprennent.
Je sais que je suis l’adulte, que je dois prendre sur moi, faire le dos rond le temps que cette mauvaise période se termine mais je suis lasse, lasse d’avoir toujours tort, lasse d’avoir un ptit mâle qui conteste tout, qui négocie tout, bref, lasse de son attitude.
Je me rends bien compte que je suis agressive avec lui, que je lui parle mal, enfin sur un ton sec et inadapté, mais je n’arrive pas à me détendre, c’est un peu comme si mes batteries de patience, de bienveillance étaient déchargées.
Il faudrait faire une pause, qu’on soit séparés un temps, mais ça n’est juste pas possible, alors j’essaie de me motiver dans la journée, de respirer bien fort et de me préparer à relativiser. Je sais que je ne peux pas me battre pour tout et qu’il faut que je choisisse mes batailles, laisser filer ce qui n’est pas grave car tout n’est pas grave dans son attitude.
C’est beau sur le papier n’est-ce pas ? Et bien je n’y arrive pas, dès qu’il arrive, la moutarde me monte au nez, dès qu’il commence à critiquer, râler, j’ai juste envie de l’envoyer dans sa chambre.
Hier soir j’ai failli l’envoyer au lit à 18h12, franchement ça m’aurait fait un bien fou !
D’un côté je rêve de le coller en internat, de l’autre, je sais que ce serait moi la plus malheureuse, je pense qu’il serait tout à fait capable de s’y adapter, il se ferait des amis, s’intégrerait facilement, et moi, toute contrariée que je suis maintenant je passerais ma semaine à attendre son retour !
Et vous savez ce qui me déprime le plus ? Petit Monstrou vient de fêter ses dix ans, si jamais il devient comme son frère l’an prochain je demande l’internement thérapeutique, ou l’asile politique sur une île déserte.
Bref, les mamans de pré-ados, vous avez des astuces pour supporter votre progéniture ? Ezabel ? Maman@home ?

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Fuir ou se défendre ?

 

Grand monstrou est rentré ce soir de l’école avec deux grosses marques dans le cou, parce que : « il y a  4 filles de CP qui sont amoureuses de moi , qui jouent à m’attraper et qui me tirent par  la capuche ».

Réaction interne numéro 1 avec  gonflement subit de l’égo maternel : Ah je savais qu’il était beau mon fils, 4 poulettes quand même !

Réaction interne numéro 2 directement liée à l’instinct primitif de protection de la tribu : Bon mais va falloir les calmer les groupies, il est beau certes, mais faudrait pas me l’abîmer mon bébé fils.

Réaction mature et posée de la mère équilibrée (que je serais peut-être un jour) :

« Mais enfin Grand Monstrou, si elles te font mal tu leur dis d’arrêter »

«  mais ouiiiiiiiii, mais elles n’arrêtent pas »

«  et bien tu prends ta grosse voix tu te fâches et tu les fais arrêter, attends elles sont en CP tu ne vas quand même pas te laisser enquiquiner par des filles de CP » ( qui en plus sont de ravissantes demoiselles que je connais  et dont deux d’entre elles sont de tous petits  gabarits, c’est le monde à l’envers, ce sont les petiotes qui blessent le grand… de vraies harpies quoi )

«  Mais si je les pousse elles disent que je leur fais mal » ( ben tiens, elles ont déjà tout compris les Miss )

«  Tu ne les pousses pas, tu leur dis fermement que ce jeu ne t’amuse pas, parce qu’elles te font mal » (et là, même moi je n’y crois pas, c’est la voix de la raison, le beau discours bien idéal et théorique de l’adulte,  je sais qu’il a  déjà essayé cette solution en vain mais je persiste et je signe…)

«  Dans tous les cas tu ne les pousses pas tu sais très bien qu’on ne frappe pas les filles »

« Mais les garçons si ? »

Et là, si vous devez avoir une image mentale de notre conversation vous pouvez m’imaginer en train de ramer comme une malade, assise dans une barque qui prend sérieusement l’eau…Et croyez-moi ça n’amuse que vous, parce que à cet instant précis je rêve de faire n’importe quoi d’autre que d’avoir cette conversation qui se retournera forcément contre moi un jour…

«  Pour les garçons c’est pareil, lorsqu’il y a une dispute, tu t’expliques, tu commences toujours pas régler le problème avec tes mots, mais bon, si vraiment tu te  fais cogner dessus, tu ne restes pas sans rien faire non plus, tu cours vers l’adulte le plus proche et si vraiment il n’y a personne, tu te défends ».

Là, elle est là, en gros et gras ma boulette, ou comment dire blanc et noir dans la même phrase,  parce que certes je ne veux pas qu’il se batte mais je ne veux pas non plus qu’il soit le souffre-douleur d’autres enfants parce que je lui ai interdit de se défendre…

Parce qu’une cours d’école c’est grand, (en plus c’est généralement plein d’enfants qui courent en criant) et que les enseignants ne peuvent pas tout voir, parce qu’un mauvais coup est vite arrivé ( cf le drame en Charente la semaine dernière) et qu’aucune maman n’a envie d’imaginer son enfant en train de se faire taper dans un coin sans broncher…

Oui mais si c’était lui qui donnait un mauvais coup en se défendant ? Sa vie serait fichue par MA faute parce qu’un soir d’égarement  je lui ai dit de se défendre…

Où est le juste milieu ?

Dans un monde où l’apparence à beaucoup plus d’importance qu’elle n’en devrait, on ne peut pas être le petit mec qui se laisse faire…

Mais dans ce même monde que je rêve non-violent on ne peut pas régler ses comptes avec des coups…

Bon mais alors je lui dis quoi à mon filston ? Et vous les mamans de ptits mecs, qu’est-ce que vous dites ?

Quand aux mamans des 4 amazones de moins d’un mètre qui harcèlent mon 1m20, il serait bien urbain de votre part de leur expliquer quelques règles basiques de séduction… merci d’avance !