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Coach en « moral »

Si toi aussi parfois tu as un petit coup de mou, le moral en berne, envie de rien … Sache que Petit Monstrou est là pour toi ! Ou pas !

L’autre jour nous avons eu une grosse dispute avec Mr Poux et nous ne nous parlions plus. Évidement Petit Monstrou était inquiet alors le soir au coucher il m’a questionnée ..

– Tu crois que vous allez divorcer ?

– Mais non c’est une dispute ça va s’arranger

– Remarque si vous divorcez j’aurais deux fois plus d’argent de poche

– Ah mais non !

– Ah ouais c’est vrai, toi t’auras pas les moyens de me donner de l’argent de poche…

– …

– Ben t’auras qu’à te trouver un autre petit boulot comme ça tu pourras.

Heureusement que la dispute n’était réellement pas grave sinon il m’aurait bien plombé ma nuit le petit Monstrou.

Et la compassion alors ?

Je lis de temps en temps des blogs de médecins, la plupart du temps généralistes et je ris avec eux des «cas» qu’ils rencontrent, même si c’est loin d’être drôle tous les jours.

Ce métier que je voulais pratiquer est avant tout un métier humain et l’on dit souvent que 50 % de la guérison passe par l’écoute du patient.

Oui mais voilà, ça c’était avant que la rentabilité ne soit plus importante que la qualité, avant que les directions d’hopitaux n’annoncent à leurs spécialistes qu’ils auraient désormais 12 mn par patient …

Si l’on rencontre encore des passionnés, de vrais docteurs bienveillants et empathiques, certains cas sont juste une honte pour la profession…

Par exemple, lors d’une consultation pour une sinusite, une patiente explique à son médecin qu’elle a mal à un sein depuis quelques temps et que ça l’inquiète. Réponse du médecin.

« ah ben vous reviendrez me voir, je peux pas tout faire en même temps ».

Je précise que le médecin en question est une femme qui aurait du comprendre à quel point on peut s’inquièter quand on a une douleur persistante dans le sein ( même si un cancer du sein ne fait pas mal soi-disant).

Autre exemple : Une maman appelle sa généraliste parce que son fils ne coagule pas bien. Elle explique ça fait deux fois de suite qu’il se blesse et qu’elle a du mal à arrêter les saignements.

– Je me disais qu’il faudrait peut-être faire une prise de sang pour vérifier tout ça ?

– Ah oui mais là je suis débordée je ne peux pas vous faire une ordonnance comme ça sans réfléchir, prenez rendez-vous et plutôt la semaine prochaine

Heuu.. Poulette si tu es débordée, tu aurais du me la faire cette ordonnance parce que si je viens en consultation pour ce problème particulier ( ce dont je doute hein), ça se terminera forcément par une prise de sang et du coup une autre consultation pour que tu m’expliques les résultats à moi pauvre inculte des taux d’hémoglobine et de vitesse de sédimentation.

Si ton but est de creuser le trou de la sécu te faire du fric, je te fais un chèque direct pour la consultation à laquelle moi non plus je n’ai pas le temps de venir, tu me fais l’ordonnance et on se voit dans une semaine pour l’explication.

Ou pas en fait parce que franchement, vu l’empathie dont tu fais preuve je vais peut-être changer de crêmerie !

Et enfin le dernier exemple, le pire…

Une amie lutte contre un cancer du sein très avancé parce que son gynéco à pensé que ses sensations de grosseur dans un sein était juste du à sa grossesse… ( pas besoin de vérifier ma bonne dame, c’est hormonal).

Elle craque et confie à son oncologue «  j’ai tellement peur de ne pas être là pour mes enfants ».

Réponse de l’oncologue : «  ne vous en faites pas il y aura toujours quelqu’un pour eux ».

Heuuu… il faudrait peut-être ajouter des cours de psychologie, de compassion et d’empathie en fac de médecine non ?

Du coup quand je vais chez ma généraliste préférée et que je vois une affiche «  attention les généralistes sont en voie de disparition » je me dis que oui, les vrais médecins de famille, ceux qui savaient écouter, soigner par la parole avant de sortir l’artillerie chimique, sont bel et bien en train de disparaître… et croyez-moi je le regrette !

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