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Le dîner de Cons

Peu de temps après notre installation à Los Angeles, j’ai  trouvé du travail au campus de maternelle et primaire du Lycée international ce qui, en plus de me fournir un visa pour ne plus être une «  illégale » sur le territoire américain, m’a permis de rencontrer  beaucoup de Français qu’ils soient enseignants ou «  clients » de l’école.  (Vu  les tarifs pour une année de Petite section au Lycée international, on ne parle pas de parents d’élèves mais de clients et croyez-moi on les chouchoute !)

Tous les « expats » vous le diront, lorsqu’on vit à l’étranger, on se retrouve bien souvent entre «  pays ».  Il y a une sorte de solidarité qui se crée face à l’adversité aux différences culturelles auxquelles on est forcément confronté lorsqu’on s’installe dans un nouveau pays.
Si, bien souvent,  ces rencontres entre Français ou même entre «  étrangers » sont agréables, je pense notamment à mon amie Iranienne et à son mari avec qui nous avons passé des moments  mémorables, il arrive qu’on se retrouve coincé dans un dîner qui semble ne jamais vouloir se terminer.
C’est ce qui nous est arrivé avec Paulette  et Georges son mari (j’ai bien évidement changé les prénoms par peur des représailles  pour conserver l’anonymat de ces personnes). La cinquantaine bien tassée,  Paulette n’avait pas d’enfant mais elle connaissait tout le personnel enseignant car elle avait gardé deux petites  filles de l’école. Elle passait régulièrement nous saluer au moment du déjeuner, très sympathique, extravertie, on la sentait généralement arriver, précédée par son parfum très épicé, envoutant voire même irritant bien que certainement très cher.
Lorsqu’elle s’est rendu compte que nous venions d’emménager à deux rues de chez elle, elle s’est réjouie d’avoir de nouveaux voisins français et à tout de suite voulu nous inviter à dîner pour nous souhaiter la bienvenue.
Soyons réalistes, je savais que nous n’allions pas devenir les meilleures amies du monde, mais j’aime beaucoup rencontrer de nouvelles personnes donc j’ai bien volontiers  accepté le fameux dîner.
J’y ai trainé Mr Poux qui lui ne ressent jamais le besoin de faire de nouvelles rencontres, (c’est parce que je le comble évidement), mais envisagerait très facilement de s’installer sur une île déserte ( avec moi of course).
Dès l’entrée, lorsqu’on nous  a fait la visite intégrale et fort détaillée de l’habitation avec explications des travaux réalisés ( par date hein !), nous avons senti que la soirée allait être longue. En personnes civilisées nous nous sommes bien gardés d’expliquer qu’on se moquait un peu de savoir qu’ils avaient du changer la cuvette des toilettes du bas (celle des toilettes du  haut ça va merci !) parce que l’entreprise les avait arnaqués.
Le dîner fut excellent, raffiné et  copieux, juste un peu dur à ingurgiter en subissant les propos fachistes de ce cher Georges, entrepreneur «  arrivé » qui a passé sa soirée à «  casser du  Français, du jeune, de l’immigré… »
J’imagine qu’il s’est retenu de nous sortir ses préjugés sur les enseignants, sa femme avait du lui dire que je bossais dans une école et ça tombait plutôt bien car en fin de repas je crois que je lui serais  rentrée dedans !
Sensiblement, Mr Poux et moi avions accéléré notre mastication pour :
– Eviter d’être tentés  de lui répondre
– Rapprocher l’heure de faire nos adieux
– Partir en courant de cette  satanée soirée.
ENFIN le dîner fut terminé et là, Georges décidément très en forme,  décide qu’après ce bon repas, il va s’offrir un cigare et puis :
– «  vous prendrez bien un petit digestif ? ».
Réponse hâtive, en chœur :
– «  non non merci, on ne voudrait pas trop tarder ».
-«  ah, vous au moins vous êtes des jeunes sérieux, pas comme ceux de France et gna gna gna .. » ( ouais enfin mon gars, y’a moins de deux mois on était justement des jeunes de France ! )
Il se sert donc un cognac, allume son cigare et nous passons dans le salon pour continuer notre charmante soirée.  A ce stade de la soirée, Mr Poux regardait sa montre environ tous les trente secondes et je me mordais les lèvres en permanence pour rester polie avec ce Facho en puissance.
Et là, coup de grâce :
-«  ahhh mais je ne vous ai pas montré mes salles de bains » (le monsieur est entrepreneur en Salle de bain).
Au bord du désespoir, craignant déjà le pire je tente :
-«  Si si, nous les avons vues lorsque vous nous avez fait visiter ».
Sans aucune pitié, Paulette corrige, un sourire ( sadique ? non même pas !) aux lèvres :
-«  mais non pas les notres, celles qu’il a réalisées ».
Je vous assure que j’ai vu de la terreur dans les yeux de Mr Poux, juste avant de réprimer un fou-rire nerveux lorsque Georges  a attrapé sous la table basse son «  book ». ( ils doivent faire le coup à tous leurs invités).
Le «  book » en question était aussi gros qu’un annuaire de pages jaunes d’une grande ville, il ne contenait bien sur QUE des photos de salle de bains et en grands rêveurs, nous nous sommes dit que nous allions devoir passer une dizaine de minutes à le feuilleter en s’extasiant hypocritement sur tel ou tel carrelage.
UNE HEURE TRENTE de commentaires détaillés, nous avons examiné CHAQUE page, appris quels soucis il avait eu avec ses fournisseurs de marbres, les exigences de la clientèle américaine, la pose ultra délicate de tel ou tel matériau  etc.
Au début je me suis dit, ce n’est pas possible c’est un sketch ! Ils ne vont tout de même pas nous imposer TOUT le bouquin, ils vont forcément se rendre compte que Mr Poux s’endort toutes les deux salles de bains et que l’ennui est en train de me décomposer sur place.
TARATATA, ce n’était pas un sketch et Georges avait effectivement décidé de nous montrer toutes ses salles de bains. Je n’ai pas pour habitude d’avoir un vocabulaire limité, mais là, sincèrement à la quinzième baignoire à jets, je ne savais plus que dire pour montrer mon admiration intense de ce travail magnifique et j’ai fini par me taire pour subir en silence l’autosatisfaction du monsieur.
Décidément  très naïve, j’ai vaguement espéré que le salut viendrait  de Paulette qui devait subir l’analyse détaillée du « book » régulièrement et qui aurait du trouver ça au moins un peu rébarbatif. Que nenni ! Elle ajoutait des détails, aidait Georges à se souvenir de tel ou tel cliente, des tarifs de tel carrelage (oui,  nous avons eu aussi les tarifs !).
A la moitié du livre, Mr Poux totalement désabusé à annoncé que finalement il prendrait bien un cognac lui aussi, et nous avons subi la seconde moitié en nous accrochant à nos verres, espérant que les vapeurs de Cognac nous permettraient de survivre à ce douloureux moment sans séquelles majeures.
C’est totalement lessivés ( ou douchés !) par notre soirée que nous sommes rentrés chez nous. Nous n’avions pas fait deux mètres que nous décidions d’un commun accord de ne JAMAIS rendre l’invitation et de faire désormais un détour pour rentrer chez nous par l’autre côté de la rue histoire de ne surtout pas croiser l’entrepreneur-fou.
Georges et Paulette ont évidement été très choqués que nous ne les invitions pas à notre tour, Paulette s’est bien chargée de le dire dans les écoles où je travaillais mais on ne peut rien contre l’instinct de survie : nous n’aurions jamais supporté une nouvelle soirée «  salle de bains ». Et comme Georges s’était excusé de n’avoir pas en photo ses dernières «  créations », nous avions très peur qu’il n’arrive chez nous avec son «  book » mis à jour.
Nous sommes donc passés pour des rustres, mal élevés, et je ne doute pas que nous avons alimenté le discours peu élogieux de Georges sur les jeunes français, mais sincèrement on s’en moque, on assume : plus jamais ça !
Et vous ? Vous avez déjà vécu un dîner de cons ?

Une journée au zoo

Profitant de notre séjour en Charente Maritime, j’avais convaincu  Mr Poux de nous accompagner pour une journée au zoo de la Palmyre, un zoo de très bonne réputation qui  s’est auto-proclamé sur son site internet :   «  site d’éducation et de sensibilisation aux problèmes de l’environnement ».

Dès l’entrée avec les girafes nous avons été particulièrement étonnés de voir que  ce zoo à vocation «  pédagogique »  met en vente du popcorn juste devant l’espace  des girafes.
Résultat, malgré quelques panneaux interdisant de nourrir les animaux, la plupart des gens, dès leur entrée, nourrissent allègrement ces pauvres girafes  de pop-corn sucré !
Grand Monstrou s’est étonné qu’on lui ait menti jusqu’ici et jamais appris que les girafes aimaient le pop-corn…Et moi qui pensait être déjà sensibilisée aux problèmes de l’environnement, je n’avais jamais réalisé que LA solution pour éviter la disparition des espèces était de les nourrir de pop-corn et de chips !
Je ne suis QUE femme au foyer, mais il me semble qu’il aurait été plus «  pédagogique » et mieux adapté de mettre en vente de la nourriture spéciale girafes ( feuilles d’acacia, jeunes pousses d’arbres). Non seulement cela éviterait aux enfants de repartir en pensant que les girafes sont « pop-cornicoles », mais en plus économiquement parlant ce serait un plus pour le zoo qui pourrait faire un bénéfice considérable en vendant devant chaque espace la nourriture adaptée à ses protégés.
Ah, quand même un truc écologique, c’est que le zoo n’imprime pas de plan individuel de son site, il n’y a qu’à regarder les panneaux et suivre les flèches «  sens de la visite ». C’est un peu pénible lorsqu’on est venu avec son propre cerveau et qu’on voudrait commencer par les animaux de notre choix de peur que nos enfants ne tiennent pas le coup toute la journée, mais visiblement, les touristes ne sont pas censés prendre de telles initiatives.
Nous nous sommes donc conduits en visiteurs disciplinés et nous avons suivi les flèches et observé les animaux dans le sens prévu !
Notre passage aux toilettes fut épique, il est visiblement moins cher d’acheter une machine à Pop-corn qu’une bonne vieille cuvette Jacob Delafon, les toilettes n’étaient composées QUE de toilettes turques, ultras pratiques quand on a un Petit Monstrou un peu dérangé qui souhaite faire sa «  grosse commission ». D’ailleurs le gamin a fait un blocage lorsqu’il a vu les installations et nous avons traversé tout le zoo en courant pour trouver les seules cuvettes disponibles (dans les toilettes pour handicapés) afin qu’il puisse œuvrer sans risquer de tomber dans ses défécations, en s’ouvrant la tête sur dix centimètres parce qu’il aurait glissé dans les toilettes turques.
Ne venez pas me dire que ce genre de toilettes est plus hygiénique, c’est juste moins difficile à entretenir, on en revient à la notion de service à la personne qui est  relativement sous-développée en France.
Que la direction se rassure, nous n’avons absolument pas regardé les animaux dans le désordre dans notre course vers les seules toilettes pour handicapés qui n’exigeaient pas qu’on fasse quinze minutes de queue pour obtenir la clé, nous sommes sagement revenus sur nos pas pour reprendre le «  sens de la visite ».
Les monstroux étaient enchantés, ce zoo est vraiment magnifique, les espèces  y sont multiples et ils étaient ravis de voir enfin des guépards, des lions des éléphants et tous ces animaux qu’ils ne connaissaient jusqu’à présent que virtuellement.
Je ne voudrais surtout pas avoir l’air de mauvaise foi, mais je dois avouer qu’au 5647ème singe, nous étions un peu las, et qu’ils soient jolis, différents, petits ou gros nous importait peu, Mr poux et moi en avions ras la casquette des primates, surtout moi qui ai souvent l’impression que j’en ai trois à la maison !
Nous avons tout de même beaucoup apprécié la dextérité des Mamans gorilles qui se promenaient avec leurs bébés accrochés sur le ventre et n’avaient cependant aucun problème pour sauter, se déplacer avec un bras avec un équilibre parfait malgré leur imposante masse.
Les autruches étaient d’autant plus impressionnantes qu’elles allaient jusqu’à voler les sachets de chips des pauvres gens qui leur en avait sottement grassement donné une ou deux, elles partageaient l’enclos de zèbres qui se nourrissaient également de chips et de pop-corn, aliment ô combien recommandé pour leur équilibre et leur développement.
Là quand même j’ai pu étaler un peu ma science et expliquer au monstroux que le cerveau de l’autruche n’était pas plus gros que son œil (qui a dit comme tous les membres du front national ?).
Nous sommes arrivés juste à temps pour voir les rhinocéros prendre leur bain de boue tout en recevant des chips sur la tête(très certainement lancées par le même débile des autruches qui en avait racheté), chips qu’ils ignoraient royalement  preuve que le cerveau du rhinocéros est plus gros que celui de l’autruche ( et donc des membre du front national, CQFD).
Enfin les enfants ont été très impressionnés par les énormes dents des hippopotames qui réclamaient du pain aux touristes désormais démunis de pop-corn ou de chips. Je ne peux affirmer que c’était du pain qu’ils réclamaient car je ne parle pas l’hippopotame couramment, mais la famille juste à côté de nous devait comprendre ce  dialecte car elle a fourni au moins une demi-baguette à chacun des deux hippopotames qui quémandaient. Le troisième qui était trop loin s’est vu refuser toute nourriture, prise de pitié j’ai failli lui lancer une compote à boire mais je n’étais pas sure qu’il sache aspirer dans le sachet et qu’il ne pollue pas ensuite en recrachant ledit sachet !
Non, vraiment c’était une bien belle visite, depuis les monstroux demandent tous les jours quand on va retourner au zoo.
J’ai tout de même un peu peur de les emmener dans un zoo qui n’aurait pas cette grande vocation pédagogique qu’à celui de la Palmyre…

Welcome to Paris !

Il y a un truc «  drôle » à l’arrivée à Paris  c’est le manque de propreté de l’aéroport…ça nous a choqué à chacun de nos retours de LA, car là-bas, même le plus petit aéroport, même en atterrissant en plein milieu de la nuit tout est propre, entretenu, SAIN.

Ca  s’est un peu amélioré depuis que l’on n’y fume plus, mais tout de même…ça donne une drôle d’image aux gens qui passent par là pour débarquer dans notre pays.

Une américaine à Paris
A Paris, selon où vous atterrissez, dans la longue procession pour aller montrer patte blanche aux douaniers endormis (dire « peu éveillés » pourrait prêter à confusion ) vous passerez un par un par une sorte de SAS de sécurité , un ensemble de portes en verre au sortir desquelles il règne systématiquement une odeur d’excrément, mélangée  à l’odeur des produits bon marché de nettoyage ( ce qui est quand même la preuve que parfois c’est nettoyé).
C’est là, qu’en tant que touriste venus visiter ce beau pays, vous commencerez à douter du bien fondé de votre choix ( et ce n’est que le début !).
Si vous avez passé une nuit dans l’avion, intoxiquée par les plateaux repas servis à bord et passablement ballonné par les boissons et/ou le manque d’oxygène, peu de temps après l’atterrissage un besoin de se «  soulager » se fera  vite ressentir.
A Charles de Gaulle, peu importe que l’affichage soit médiocre, l’ex-passager que vous êtes, pourra  se diriger à l’odeur vers  les toilettes miteuses et bien trop exigües pour y entrer ne serait-ce qu’une valise (on oublie donc le chariot surchargé et bien large).
En gros si vous êtes tout seul il vous faudra abandonner vos bagages à l’entrée au risque qu’ils soient «  immédiatement détruits » par les «  services de sécurité » si jamais vous êtes du genre constipé !
Sinon vous pourrez  arpentez  les couloirs équipés de votre sourire le plus charmeur à la recherche d’une famille à l’air pas trop malhonnête pour leur confier votre chariot pendant que vous œuvrez parce que depuis Septembre 2001, plus aucun café, aucun commerçant et encore moins les fameux « services de sécurités » n’accepteront de surveiller vos biens en votre absence.
( les services de la sécurité sont là pour assurer la sécurité de l’aéroport CONTRE vos bagages et non la sécurité de vos bagages contre les pickpockets et autres truands qui sont bien tranquilles puisque lesdits services ne s’occupent que de protéger les locaux !).
Bref, débrouillez-vous mais faites vite, ça presse. Là, malheureusement vous vous rendez  compte qu’à n’importe quelle heure, l’aéroport est très fréquenté par divers individus à l’hygiène douteuse mais PAS par des équipes de nettoyage. Ces toilettes sont généralement immondes, quand au papier  hygiénique ou savon ils font partie, comme les préposés à l’entretien : des abonnés absents !
En ressortant des toilettes, vous décidez de ne pas vous laisser gagner par l’envie de critiquer la France qui vous accueille si mal, dès vos premiers pas sur le territoire. Ça vous fera un truc sympa à raconter lors du déjeuner de Thanksgiving en Novembre prochain, et puis vous rêvez depuis tant d’année de visiter ce pays que tout le reste ne peut QUE bien se passer.
Comme vous ne trouvez pas exactement où se trouve la file de taxi pour rejoindre Paris et que vous ne parvenez pas à comprendre les autochtones locaux (au fait,  ils n’ont pas tous des bérêts !?), vous décider de vous offrir un café car la file d’attente au pôle d’information vous parait bien longue.
Là vous vous faites houspiller puis carrément engueuler par le joli garçon de café devant sa roulotte, parce qu’il ne comprend  pas que vous voulez de la «  low-fat cream » dans votre café. D’ailleurs il est préférable que vous n’ayez pas compris que ce jeune homme fort mal embouché était en train de maudire ces «  foutus américains qui veulent toujours des trucs bizarres dans leur café ». Vous repartirez penaude faire la queue aux «  informations », munie d’un expresso NOIR , dont la seule gorgée ingurgitée vous provoquera des palpitations pour les deux jours à venir. (NDLR :  le café américain n’est absolument pas fort).
Après près d’une demi-heure d’attente, votre tour arrive enfin et une charmante hôtesse vous explique dans un anglais plus qu’approximatif où vous rendre pour héler un taxi. Là vous commencez à appréhender un peu le moment ou vous devrez expliquer votre destination au chauffeur car si même les agents d’accueil de l’aéroport ne maitrisent pas votre langue, vous craignez le pire une fois sortie de l’aéroport.
Peu importe, vous êtes en vacances et vous allez vous offrir un bon coca, en attendant votre «  best-friend » qui arrive par le vol suivant et grâce à qui votre périple sera largement facilité par la solidarité entre «  estrangères » et l’amitié qui vous lie. Vous avez eu beau préciser que vous vouliez un coca avec de la glace (vous aviez appris le mot avant de venir), le serveur vous dépose un verre de coca ou flotte un malheureux et unique glaçon.  Le Flegme n’étant pas qu’Anglais, vous gardez votre calme et lui demandez avec votre plus beau sourire qu’il vous ajoute de la glace. Il repart en haussant les sourcils histoire de vous faire bien comprendre que là, vous abusez vraiment, et revient avec le même verre ou flottent cette fois TROIS glaçons*.
Vous aviez déjà tiré un trait sur le café pour votre séjour français, dépitée, vous vous demandez si vous ne devrez pas aussi vous passer de coca pour ces deux semaines de vacances qui s’annoncent bien longues et compliquées.
Ouf, voilà votre amie, en plus elle a eu la bonne idée d’imprimer le nom et l’adresse de l’hôtel ou vous vous rendez, cela s’avère fort utile car, bien sur, le chauffeur de taxi ne parle pas un mot d’anglais.
L’hôtel a beau avoir trois étoiles, les chambres sont ridiculement petites et vous avez bien des difficultés à y circuler parmi vos nombreuses valises, mais qu’importe, vous n’êtes pas venue pour rester dans votre chambre, vous allez arpenter Paris de long en large.
Pour commencer, vous décidez de déjeuner dans un «  bistro » typique, repéré dans votre rue, juste avant d’arriver à l’hôtel. Vous commencez pas une «  salade landaise », un plat complètement «  frenchie », vous allez enfin goûter le foie gras, par contre vous n’avez pas trouvé dans votre dictionnaire de poche ce que signifiait le mot «  gésiers ». Il faudra que vous pensiez à regarder sur internet ce soir à l’hôtel, ou peut-être pas… rien que l’aspect et l’odeur de ces espèces de boules de viande vous a empêché d’y gouter !  Par contre, vous admettez avec votre amie que le foie gras est un excellent «  patéééé », un peu fort, certes, mais very good !
On vous avait prévenue, les français sont des rustres, vous en avez d’ailleurs eu un aperçu à l’aéroport, ce que vous ne saviez pas c’est que ces gastronomes réputés ne savaient absolument pas se tenir à table !  Dans toute la salle, chaque couple ou individu prenant son déjeuner tient ses DEUX bras sur la table ! Quelle horreur, vous-même, pourtant  issue d’une famille modeste, vous savez depuis toute petite qu’on laisse toujours un bras SOUS la table, de préférence posé sur la jambe.
Ce que vous ne savez pas, c’est que toute la salle vous regarde en coin de l’œil avec votre bras sous la table, en pensant que vous vous tenez bien mal… ah le choc des cultures .. et ce n’est que le début !
Mais au fait : Welcome to Paris Lady !
· Les américains emplissent leur verre de glace pilée ou de glaçons AVANT de servir le coca, donc lorsqu’ils voient arriver un coca avec un ou deux glaçons ils pensent qu’on se moque d’eux.