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Lettre à mon cerveau

 

Salut Ciboulot

Bon, je sais je sais je ne t’utilise pas à la mesure de tes pouvoirs, il parait qu’on n’utilise qu’une partie infime de tes capacités certains neurones étant “endormis” ( attention, le truc des 10 % seulement c’est une grosse arnaque on utilise plus mais oui, on pourrait encore plus).

Je pense qu’en ce moment tu n’es pas mon ami … et pourtant je t’héberge mon gars, sans moi tu n’existerais pas et si je clasme, meurs, décède, ben tu ne seras plus rien !

Alors explique moi .. ça sert à quoi de tourner en PERMANENCE ? Est-ce que tu as bien conscience qu’à 1h00 du matin je n’écris pas, j’essaie juste de dormir ? Est-ce que tu as conscience que toutes les belles idées voire les idées catastrophiques que tu me balances à 2h00 du matin je NE VAIS PAS M’EN SOUVENIR le lendemain ? (En fait si les catastrophiques restent)

Parfois tu me souffles des trucs tellement géniaux que je me concentre à fond pour m’en souvenir, parfois tu me souffles des textes que j’ai toujours rêvé d’écrire, mais quand je trouve enfin le sommeil, c’est à dire quand tu arrêtes de me harceler, j’oublie tout et le lendemain je t’en veux.

Parce que non seulement j’ai mal dormi mais toi tu t’es mis en veille, tu ne veux plus rien me dire sur le super texte dicté en pleine nuit… Nous sommes clairement en décalage horaire, est-ce que tu te rends bien compte que les vrais écrivains écrivent MEME le jour ?

Je t’en veux aussi parce que tu as enregistré depuis fort longtemps ce qu’était une alimentation saine et équilibré, à force de lectures, de recherches, tu sais et je sais ce qu’il FAUT manger pour être non seulement svelte mais surtout en bonne santé…

Alors pourquoi me pousser systématiquement vers le fromage à raclette et la charcuterie dans les magasins ?

Pourquoi est-ce que je SAIS qu’il faut manger surtout des légumes et des fruits ( locaux et de saison évidemment), toi tu m’envoies vers les trucs genre le jambon blanc à l’antibiotique, les plats tout prêts plein de pesticides et autres produits chimiques.

Pourquoi me persuader que j’ai besoin de Kinder/café/clope ?

Ah oui parlons-en de la clope, TU es persuadé que tu as besoin de nicotine et pourtant certains neurones, et puis la société aussi (et ma doctoresse d’amour) me soufflent que c’est un leurre, que cela va me détruire…

Bon mais alors, tu fonctionnes ou pas ? Tu vas bientôt cesser de me souffler que j’ai besoin de ma dose ? On le sait tous les deux, nous n’en avons pas besoin !!!

Toutes les nuits tu me souffles qu’on va faire du sport et perdre cette graisse sur mon ventre déjà bien abîmé par deux césariennes et une coupe verticale de 20 centimètres… mais le problème c’est que comme tu me parles toute la nuit, le matin je suis crevée, l’après-midi je suis crevée…

S’il te plaît mon Ciboulot chéri, tais-toi dans la nuit et interviens le matin… je rêve de pouvoir enfin écrire tout ce que tu me dictes la nuit…

Et cesse de tourner en boucle à propose des gens qui nous ont fait du mal, ne t’inquiète pas le karma les rattrapera, nous n’avons pas besoin de nous encombrer avec cela, même si je sais que tu es hypersensible et que tu as un peu de mal avec les cons, les obtus et les faux-culs… Reste bien droit dans ma tête et ils disparaîtront on ne gardera que les meilleurs, les vrais, les bons !

Enfin, il ne sert à rien de s’inquiéter autant à l’avance, oui les Monstroux se blesseront encore, oui il auront des plaies au cœur, ils feront peut-être de mauvais choix, mais me refiler de longues périodes d’angoisse nocturne à leur sujet ne sert à rien, on ne peut qu’espérer que tout ira bien mais on ne peut pas les emballer dans du papier bulle et les garder rien que pour nous ! (En plus vu la taille du judokado ça coûterait une blinde en papier bulle).

Alors s’il te plait mon p’tit cerveau, calme toi, tourne à fond dans la journée si tu veux mais PAS la nuit !

Ta Béa bien fatiguée !

j’ai testé l’hypnose

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j’avais déjà essayé l’hypnose il y a quelques années, et si la dame était passionnante, je ne pense pas qu’elle soit parvenue à hypnotiser mon esprit tordu, en tout cas, je n’ai pas réussi à cesser de fumer.

Cette année, j’y suis allée pour essayer de « reprogrammer » mon cerveau, mon hypnotiseur préfère dire « me réconcilier » avec mon cerveau. Il faut dire que c’était un peu le souk là- dedans, une bataille permanente entre mon conscient et mon inconscient, entre ce que je voudrais faire, être, devenir,et ce que je fais vraiment, je suis vraiment etc.

Bref, je suis arrivée à la première séance épuisée moralement. Avant l’hypnose on discute un peu de pourquoi on est là, ce qu’on attend. J’ai donc vidé mon sac, et la boite de mouchoirs en papiers du monsieur !

Ensuite on s’allonge sur un super sofa pendant que le monsieur se tortille sur une chaise bien dure (vous pouvez le plaindre) et on doit imaginer un endroit où l’on se sent bien.

Croyez-le ou non, j’ai un endroit favori que j’imagine la nuit pendant mes insomnies et qui me détend, mais là, pendant la séance je suis partie très très loin dans des endroits magnifiques, avec la mer, le soleil et le calme !

Alors, non, je n’ai pas couru dans le lotissement nue avec ma culotte sur la tête (sinon je pense qu’une des nombreuses langues de vipère qui peuplent mon village me l’aurait rappelé). Je n’ai pas non plus aboyé ou chanté Dorothée, je me suis juste détendue, je suis allée chercher au fond de moi l’énergie qui me faisait tant défaut ces derniers temps.

Jamais je n’ai eu l’impression d’être inconsciente ou absente, et pourtant, lorsque la séance s’est terminée, j’ai été très choquée de constater qu’il pleuvait des cordes alors que ça faisait plus d’une heure que j’étais au soleil et que j’en avais même chaud au visage. J’avais totalement oublié mon environnement, le temps qu’il faisait à mon arrivée.

Je suis ressortie de là, toujours aussi fatiguée (mais bon, des années d’insomnie ne s’effacent pas ainsi) mais beaucoup plus sereine, déterminée, sûre de moi.

D’ailleurs à la maison ils ont tout de suite vu la différence, le pré-ado le premier, qui s’est pris une soufflante dès la moindre tentative d’insolence, le précoce ensuite, qui a senti le vent tourner et s’est décidé à filer droit au moins pour ce jour là et même Mr Poux a montré une réactivité certaine et appréciable à mes demandes. (merde j’aurais du demander plus de trucs)

Bref, ça m’a reboostée, mon conscient à réussit à s’entendre avec mon inconscient (ou l’inverse) et nous allons donc tous dans le même sens ce qui est bien plus pratique pour avancer.

Du coup j’y suis retournée et là nous avons fait une séance un peu différente, un peu plus dérangeante pour mon côté cartésien car il fallait replonger dans l’enfance, dans des trucs lointains et étranges et en plus, il fallait que je bosse, que je réponde à des questions, que je participe au lieu de me détendre tranquillement sur le sofa.

N’empêche que, j’ai hâte d’y retourner car il y a eu comme un déclic, ou plutôt un « cessez-le-feu » dans les méandres de mon esprit torturé et depuis je me sens beaucoup mieux. J’aime bien le mot déclic car c’est comme s’il me manquait juste une étincelle pour me retrouver, redémarrer.

A noter tout de même que :

– L’hypnose ne vous donnera pas de gros seins (même si vous y pensez très fort pendant la séance)

– L’hypnose ne fera rien pour vous si vous n’êtes pas décidé (je pense notamment au tabac)

– L’hypnose ne fera rien pour vous non plus si vous êtes complètement con, et même pire, vous risquez du coup, de vous rendre compte à quel point vous l’êtes.

– L’hypnose ne vous transformera pas en wonder-woman mais vous aidera fortement à atteindre les objectifs que vous vous serez fixés.

Et surtout l’hypnose ne vous fera rien faire contre votre volonté !

Bref, l’hypnose n’est pas qu’un spectacle pour la télé-réalité, mais un moyen de plus, de se sentir mieux, de se recentrer et de gérer au mieux toutes ces émotions qui parfois nous plombent.

Bref, je suis conquise et j’envisage sérieusement d’y amener le pré-ado avec son hypersensibilité, ses complexes et ses doutes.

Cher cerveau

Si je t’écris aujourd’hui c’est parce que clairement, ça ne va plus du tout entre nous.

J’ai accepté depuis longtemps ton inaptitude totale aux sciences des mathématiques, en particulier à la géométrie dans l’espace, j’ai géré du mieux que je pouvais cette incompétence que tu as gentiment compensé par ton amour des mots, bons, drôles, doux ou durs. Et surtout comme j’ai terminé l’école, ça va beaucoup mieux de ce côté là. J’ai calculé ma première aire dans la « vraie vie » à 40 ans, juste pour me prouver que tout ce qu’on m’avait infligé en primaire et ensuite, n’était pas totalement inutile ( en même temps il suffisait juste de m’apprendre l’aire vu que je n’ai pas utilisé le reste..hum)

Mais là, je t’avoue que je suis au bord de la demande de divorce en ce qui te concerne.

Qu’est-ce que ça veut dire de mouliner comme un malade tous les soirs au moment où je souhaite dormir ?

20h30 je couche les enfants et je me dis que ENFIN je vais pouvoir me coucher tôt, j’ai attendu ce moment toute la journée parce que je suis crevée, je termine ce que j’ai à faire et 21h30 je saute délicatement (comme une patate donc) dans mon lit.

Comme TU es incapable de me laisser dormir sans que je lise (bon ok, j’aime bien ça aussi), je bouquine un peu et puis, comme je suis vraiment crevée, je suis raisonnable (ne ris pas, ça m’arrive parfois), j’éteins assez rapidement et là, TU commences ta java.

« Est-ce que tu crois que c’était une bonne idée de mettre le lave-vaisselle en route pour la nuit alors que ce matin il a inondé la cuisine ? » « Je serais toi, je me leverais pour vérifier qu’il n’y a pas une piscine dans la cuisine » ( TU n’est pas moi mais je me lève quand même).

« Il ne faut pas oublier de payer la facture de «banane », d’appeler le ramoneur, de trouver les gants d’hiver de Petit monstrou etc… » ( toutes ces choses auxquelles TU devrais me faire penser dans la journée, mais non, tu me fais ça le soir, lorsque je suis couchée, du coup je me concentre pour ne rien oublier le lendemain et je ne m’endors pas)

Comme je te connais bien, je me tourne dans mon lit et je visualise ma place préférée au monde, un endroit où je savais me détendre… voilà j’y suis et tu te tais ENFIN (genre deux minutes quoi)

« Tiens si tu écrivais ça pour le blog ? »

Et là, arrive un texte fluide, bien écrit drôle dont malheureusement je n’aurais aucun souvenir le lendemain (tu le fais exprès ce n’est pas possible autrement). J’ai déjà essayé de me lever précipitamment pour noter, renversant au passage la pile de romans au pied de mon lit, mais évidemment, les mots ne viennent plus aussi facilement, le texte me paraît immédiatement insipide… je me recouche et TU recommences !

« Et pour ton roman, ça serait bien de faire ça et ça » (lequel ? Non parce que les romans je sais les commencer, c’est les terminer qui pose un peu problème et là, clairement TU pourrais filer un coup de main de temps en temps).

« Et pourquoi tu n’écris pas des histoires pour enfants ? » (parce que même ça je n’en suis pas capable connard ! – Oui à ce stade du non-endormissement je suis vulgaire avec mon cerveau-)

A force que mon cerveau mouline dans tous les sens « penser à faire ci » «  tu devrais faire ça » etc je commence à avoir mal à la tête … ça fait deux heures que je suis allongée dans le noir sans pouvoir dormir !

Je sais bien que parmi les idées que tu me souffles, les pensées que tu m’envoies il y a du bon : des projets, des trucs positifs, mais POURQUOI ne fonctionnes-tu pas aussi vite dans la journée ?

Je dois être un animal nocturne en fait …

Parce que les soirs où je m’endors tôt, trop tôt car, épuisée par tes élucubrations permanentes, tu me réveilles vers 3h30.

Là c’est un autre délire, tu me rappelles TOUT CE QUI VA MAL et si par bonheur tout va à peu près bien, tu me suggères TOUT CE QUI POURRAIT ALLER MAL et ça fait un paquet de choses.

Je tourne, je retourne, j’essaie de positiver, je revois les visages de mes monstroux mais paf tu me rappelles à quel point mes relations sont compliquées en ce moment avec Grand Monstrou, ou bien à quel point je suis inquiète pour mon Petit Monstrou qui ne rentre pas dans le moule…

Ensuite tu me rappelle que les gens que j’aime ne sont pas éternels, que Monsieur Poux à force de tirer sur la corde risque gros pour sa santé, que Papounet et Mamina ne sont plus tout jeunes, ou que ma bonne amie qui prenait si bien soin d’elle et de ses enfants, lutte toujours contre les effets secondaires de sa bataille contre la leucémie et que c’est totalement injuste.

Une fois que tu m’as bien plombé le moral, je me lève, épuisée et bien peu motivée, loin les jolis textes que tu me soufflais la nuit précédente, juste l’idée que A CAUSE de toi, je n’ai encore pas mon compte de sommeil, que je vais me traîner toute la journée, que je vais avoir du mal à être patiente avec les enfants et que la nuit prochaine TU vas me faire culpabiliser pour ce manque là.

Autant te le dire tout de suite, si tu continues ainsi je te divorce et je m’achète un autre cerveau plus sympathique.

Tiens par exemple, un qui ne me fera pas croire que la nicotine est mon amie. Un que je ne serais pas obligée d’endormir de temps en temps à coups d’apéros pour pouvoir me reposer, parce que bon, c’est sûr on dort « mieux » mais ensuite c’est mon foie qui demandera le divorce !

Ah oui et pendant qu’on y est, comment se fait-il que TU saches parfaitement ce qu’il faut manger pour avoir la ligne, et être en bonne santé et que TU me recommandes régulièrement de tomber dans la boite de chocolats, de bonbons, d’ajouter de la crème fraiche etc. ?

Je pense sincèrement que tu n’est pas bien dans ma tête, que tu devais être le cerveau d’une autre personne et que nous ne sommes pas faits pour nous entendre.

Je te vois bien ricaner dans ton coin en te disant que la dernière fois que j’ai voulu changer quelque chose c’était mes lombaires et que la médecine m’a lâchement laissée tomber en m’expliquant que c’était impossible.

Fais gaffe, je vais bien trouver une solution pour te mâter espèce de cerveau hyperactif la nuit et incompétent le jour ! Je vais aller me faire hypnotiser, je vais te reprogrammer, te faire enfin fonctionner, pas comme tu le devrais mais comme JE le souhaiterais !

Non mais oh !! c’est qui le chef ici ?

Béa l’insomniaque, épuisée…

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