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Quand Maman est malade

Hier, après une terrible nuit, je me suis péniblement levée pour préparer le petit déjeuner mais les nausées et surtout les vertiges m’ont contrainte à abandonner.
J’ai donc demandé à Grand Monstrou de s’occuper des tartines de son frère. Inquiet devant ma tête et investi d’une mission il m’a réconfortée : « ne t’inquiète pas Maman je gère ».

Et il a beurré deux tartines pour son frère … puis les a passées ainsi dans le grille-pain …(adieu grille-pain)

Petit Monstrou aussi était inquiet, il m’a répété à plusieurs reprises qu’il m’aimait et il s’est habillé tout seul dans les temps (ce qui me donnerait presque envie de me recoucher tous les matin).

J’ai dormi absolument toute la journée, alternant fièvre, frissons et nausées à chaque fois que je buvais deux petites gorgées d’eau alors que je crevais de soif.

En rentrant, Petit Monstrou est monté directement me voir, plein de sollicitude. Le problème c’est que j’avais pris une douche pour les accueillir un peu plus fraiche que le matin mais celle-ci m’avait épuisée et j’avais juste besoin de dormir encore.

Je lui ai demandé de prendre son goûter et de faire ses devoirs…

« Oui Maman, repose toi ».

Et quand Maman n’est pas là, on fait tout ce qui est interdit …

– Manger des oréos cookies sur le canapé… ( le canapé est donc maintenant décoré de plein de petits pois noirs)

– Manger absolument toute la soirée (score total : 8 nectarines, s’il n’est pas malade ce matin on aura de la chance)

– être grand et remplir la bouteille avec la carafe B. et…inonder la table basse et le carrelage.

– Le cartable lui n’a pas été touché…

L’avantage d’être malade c’est que, quand j’ai constaté les dégâts, je n’ai même pas eu la force de râler.

Grand Monstrou lui a vraiment assuré, il s’est chargé de promener le boxerfou qui s’était ennuyé toute la journée, il en a profité pour passer par les maisons de tous ses copains du lotissement…

Péniblement j’ai préparé un dîner très rapide et bien entendu après trois bouchées les nausées sont revenues et j’ai du retourner au lit.

Là, Grand Monstrou a tout débarrassé, il a même rangé le riz dans une boite et étonnamment ils n’ont pas fait trop de bruit pour se préparer…

Normal ils s’étaient posés devant la télé, espérant voir l’intégralité du film pendant que je dormais.

Heureusement Mr Poux est rentré peu de temps après et tout le monde est monté se coucher.

Ce matin je tire plusieurs conclusions :

– Les Monstroux sont à peu près capables de se gérer en cas de problème

– Quand le chat n’est pas là … les souris dansent..

– Entre les Oréos, les inondations et les « je-ne-sais-quoi » qui jonchent le sol j’ai l’impression de ne pas avoir nettoyé depuis dix jours.

– Il faut que je retravaille avec eux la notion d’hygiène et de ménage…

Bon sur ce, la vitamine C est mon amie ce matin, et je vais de ce pas, tenter de récupérer un canapé sans pois, un sol sans cochonneries, et mon retard de blog !

Bonne journée !

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Et si j’étais une mère hélicoptère ?

Tout à commencé avec la déprime automnale de Grand Monstrou, avec sa tendance à ne voir que le côté vide du verre, à s’énerver, être frustré pour finir par être malheureux.

Au début j’ai essayé de comprendre, j’ai tenté de le faire positiver de lui montrer tout ce qui allait plutôt bien pour lui.

Il ne manque de rien, il a une maman très disponible, présente chaque soir, chaque mercredi et chaque week-end. On fait plusieurs sorties variées par mois et nous sommes accros aux jeux de société.

De mon côté de la lunette : il n’a vraiment aucune raison de se plaindre.

Sauf que les gémissements ont continué, les pleurs, les disputes pour un rien et j’ai fini par consulter notre super psychologue pour enfant qui l’avait déjà reçu l’an passé.

Le verdict est tombé : Grand Monstrou était vraiment triste, limite malheureux.

Deux principales raisons : « Maman ne fait pas assez de choses avec nous » « Et surtout pas assez de choses avec moi tout seul ».

Autant vous dire que de mon côté la pilule a été un peu dure à avaler. Certes, j’ai eu beaucoup de choses à faire au mois de Septembre, certes je profite (enfin) d’avoir deux garçons à peu près du même âge pour les laisser jouer ensemble et vaquer à mes occupations mais BORDEL je fais plein de choses avec eux.

Souvenez-vous j’écris souvent : le mieux est l’ennemi du bien…

Et bien voilà, c’est ça.

A vouloir donner le meilleur, encadrer, jouer, divertir mes petits j’ai crée leur frustration parce que c’est bien humain que d’en vouloir toujours plus.

 

Et si moi je sais qu’il y a de meilleures mamans ailleurs mais aussi de bien pires, eux ne s’en rendent pas compte.

J’ai expliqué que leur copain X arrivait à la garderie à 7h00 le matin pour n’en repartir qu’à 18h30 le soir, que le mercredi et les vacances il était aussi au centre de loisirs et non pas à Paris à faire un atelier d’activités manuelles, ou au cinéma…

Ils acquièscent, mais pour eux c’est abstrait, et en plus, « X il a plein de cartes pokémon » (!!!).

N’empêche que, mis à part le fait que Grand Monstrou préfèrerait qu’on attache son frère dans le jardin pendant qu’on passe du temps ensemble, à deux, il y a vraiment un problème.

Mon fils n’est pas heureux et je crois que c’est de ma faute . C’est de ma faute parce que je suis devenue sans le vouloir une mère-hélicoptère : une mère assistante personnelle qui l’emmène à ses diverses activités ( judo, musique), une mère qui accoure avec une solution à chaque problème. Une mère trop présente quoi !

 

C’est cet article qui m’a mis la puce à l’oreille : http://www.slate.fr/life/81573/pourquoi-la-generation-y-est-incapable-de-grandir

Et puis j’ai lu celui-là qui ne m’a pas rassurée du tout : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130117.OBS5795/ces-parents-helicopteres-qui-font-des-enfants-mauviettes.html

Durant mes sept ans aux USA j’ai connu les enfants rois et j’avais dit « il n’y aura pas de ça chez moi ».

Non, ici les monstroux ne sont pas rois, mais je trouve normal de passer du temps avec eux, de faire des choses avec eux, je culpabilise même très souvent de ne pas en faire assez.

Je ne les ai pas vraiment sacralisés mais je reconnais que je suis du genre à voler à leur secours dès qu’ils ont un problème, je sors les griffes si on s’attaque à mes petits, je veux qu’ils aient le meilleur, tout le temps, mais du coup j’ai créé des attentes que je ne peux plus combler, des frustrations que je ne comprends pas mais qui sont bien là.

Je fais comment maintenant pour redresser la barre ?

Est-ce que par mon désir du mieux j’ai définitivement pourri leur vision du bonheur ? Des plaisirs simples ?

Est-ce que Grand Monstrou va continuer à se sentir malheureux malgré tout ce qui va bien ?

Je suis une mère hélicoptère mais j’ai perdu mon train d’atterrissage et je voudrais bien qu’on m’aide parce que je vous jure : j’ai pas fait exprès !

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Il grandit (trop vite?)

Je ne sais pas si ce sont les séjours en colo, l’entrée en CM1 ou juste le fait qu’il ait (déjà) 9 ans, mais Grand Monstrou a passé un cap cette année.

Il est plus autonome, plus mature et pourtant en même temps tellement bébé pour certaines choses, ses envies ont évolué aussi, et je crois bien qu’il faut que je me résolve à ne plus penser à lui comme mon « petit garçon » mais comme mon grand.

Ça fait au moins deux ans qu’il veut rentrer de l’école tout seul mais que je n’en vois pas l’intérêt puisque je vais chercher son frère. Il a bien sûr proposé de le ramener, mais vu comme ils se battent parfois à la maison j’aurais trop peur qu’il ne me l’assomme en route.

Depuis la rentrée, presque tous les jours il demande à aller à l’école tout seul, il est vraiment frustré car beaucoup de ses copains le font tous les jours.

J’ai d’abord argumenté que la plupart des copains habitent en centre ville et ont donc un trajet beaucoup plus court, mais j’ai pu constater par moi-même que certains enfants de mon lotissement font le trajet tous seuls. Du coup je me suis rabattue sur le fait que puisque j’emmène Petit Monstrou (qui est définitivement trop à l’ouest pour faire le trajet seul) c’était un peu ridicule qu’il parte tout seul devant.

Vendredi, j’avais un rendez-vous à Chartres pour Petit Monstrou et je savais que je ne pourrais pas être à l’heure à l’école, j’ai donc annoncé à Grand Monstrou qu’il pourrait rentrer tout seul, mais bien entendu j’ai exigé qu’il m’appelle en arrivant ce qu’il s’est empressé de faire.

Il était super content, super fier, c’était un peu Noël avant l’heure ! Mais dans la foulée, il a de nouveau demandé à aller à l’école tout seul avec l’argument qui tue :  » Tous les matins je suis prêt avant Petit Monstrou, je dois l’attendre, je pourrais partir à l’école avant lui ».

J’ai cédé, parce que je sais qu’il a grandi et je sais bien qu’il faut que je grandisse aussi (sic).

Ce matin donc, Grand Monstrou ira seul à l’école et j’emmènerai ensuite Petit Monstrou dans la même école.

Puis je me collerai au grillage pour voir si Grand Monstrou est bien dans la cour, puisqu’il ne pourra pas me téléphoner pour me dire qu’il est bien arrivé.

Ou alors, sous prétexte de mes activités de représentant de parents d’élèves, j’appellerai la directrice et au fil de la conversation je lui demanderai si mon fils est bien dans sa classe.

Bien évidement si je fais ça tous les jours, la directrice de l’école va me haïr et je vais passer pour une satire à espionner la cour d’école dans l’espoir de croiser mon fils.

Je crois que j’ai trouvé une solution, je vais écrire un mot à la maitresse en expliquant que Grand Monstrou se rend désormais seul à l’école et que, dans la mesure où j’appelle systématiquement avant 9 heures s’il est malade, je souhaite être prévenue s’il n’est pas en classe alors que je n’ai pas appelé.

Je crois qu’elle comprendra, après tout c’est une Maman aussi.

Et tant pis si je passe pour une mère poule, je crois bien que c’est ce que je suis !
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