Premier jour à l’hôpital

Après ma tentative d’évasion ratée de la nuit précédente, j’ai du admettre que j’étais «  hospitalisée » et attendre que l’on
veuille bien me soigner.

Courte nuit donc, peuplée des pets sonores et putrides de la Mamie d’à côté, avec un réveil à 6H00 pour les prises de température, tension  (tête) etc.

Distribution du petit déjeuner :  «on vous donne juste un petit café parce qu’on ne sait pas quels examens vous allez avoir aujourd’hui ».  Vous appelez ça du café ?  Je m’habille et je file visiter l’hôpital à la recherche d’un VRAI café !

« mais où allez-vous encore Mme S. la chef de service va passer vous voir ce matin, ne vous éloignez pas trop ». Très sincèrement il est à peine sept heures du matin, je doute que la chef de service, toute chef qu’elle est, soit déjà en train de déambuler dans les couloirs de son service …

D’ailleurs j’aurai le temps d’avaler l’intégralité du café soluble du distributeur, de fumer un demi-paquet de cigarettes et d’appeler trois fois chez moi pour donner mes instructions à Mr Poux avant de voir le bout de son nez !

Mes monstroux sont levés, Grand Monstrou a été emmené à l’école par Mr Poux (chouette il a retrouvé le chemin !) qui n’a pas pu aller travailler ( roo comme il doit déprimer !) car il s’occupe de Petit Monstrou. Ils ont été un peu surpris de ne pas me trouver à leur réveil, Mr Poux a très bien géré (comme quoi quand il est obligé…) et leur a dit la vérité, tout simplement : «  maman est allée chez le docteur qui a préféré qu’elle reste à l’hôpital pour qu’ils cherchent pourquoi elle a mal au ventre ».

Puisque Mr Poux est transformé en femme au foyer ( ohh la belle image mentale de Mr Poux avec un joli petit tablier fleuri), j’en profite pour lui indiquer quelques tâches à faire « absolument-ce-matin ».

10H15 je n’y croyais plus mais,voilà la Chef de service : belle femme, la quarantaine, elle a réussi, elle le sait et elle le montre. Elle est très sûre d’elle, d’abord elle est «  CHEF » ne l’oublions pas, et à entendre son ton sec et autoritaire, je suis certaine que personne ne l’oublie !

Ca commence mal, je déteste les gens trop sûrs d’eux, en plus ça fait trois heures que j’attends qu’on me soigne et surtout qu’on me RENVOIE chez moi !  Elle fait les présentations d’usage, regarde mon dossier et me demande «  je vois que vous êtes atteinte de la maladie Cœliaque, vous êtes suivie par qui ? »

«  Heuuuu par personne pourquoi ? »

C’est là que j’ai  su qu’elle devait être la mère supérieure d’un couvent hyper strict, dans une ancienne vie, car elle me fusille du regard et prend la voix de Mme Olson dans ses plus mauvais jours, pour me demander « mais enfin, comment se fait-il que vous ne soyez pas suivie ??? ». 

Rhaaaa je savais qu’on n’allait pas s’entendre, mais je vais lui claquer le bec moi à Mme «  pète-sec » ( avouez que pour une chef de gastro-entérologie le surnom est adapté !).

«  c’est une maladie incurable, il n’y a pas de médicaments, juste un régime à vie ( SIC) pourquoi voulez-vous que je me fasse suivre ? Vous avez découvert un traitement ? ( et toc !)».

NE JAMAIS PROVOQUER un docteur juste avant une auscultation ! Tout en m’expliquant pourquoi j’aurais  du creuser le trou de la sécu, en faisant chaque année, des analyses pour vérifier que je suivais bien mon régime, elle me malaxe le ventre pour trouver où j’ai mal. Elle trouve rapidement et prend un sadique plaisir à pétrir encore plus fort dès qu’elle
repère un point sensible.

Alors, ça ne va pas-du- tout ce ventre là, c’est peut-être chirurgical, ou peut-être pas, en tout cas, on DOIT me garder pour faire de plus amples examens, Mme « pète-sec » reviendra me voir  dans l’après-midi  d’ici là : repos et patience sont de
mise.

Je suis anéantie, je n’ai pas DU TOUT envie de rester là, j’appelle chez moi pour prévenir que ça n’est pas gagné pour rentrer dans la journée. Mr poux tente vainement de me remonter le moral, il y parvient finalement sans le faire exprès : il n’a rien pu faire de ce que je lui avais demandé « tu comprends, avec Petit Monstroux dans les pattes, je n’ai pas le temps ».


« Mais bien sûr mon chéri, tout le monde sait (et surtout toi maintenant ) qu’il n’est pas aisé d’être femme au foyer ( niak niak niak) ».

En attendant les examens promis, je déambule dans les couloirs, je suis même allée demander au service «  télé, téléphone » s’ils n’avaient pas un abonnement wifi pour les chambres que je puisse au moins surfer sur le net pendant que la Mamie d’à coté regarde ses séries « savonnettes ».  

En début d’après-midi, on vient me chercher avec une chaise roulante pour aller passer une échographie. Je précède dignement l’infirmier et son véhicule pour me rendre sur le lieu de l’examen. La chaise roulante me servira de fauteuil pour patienter pendant une heure trente devant le service « échographie ».
Je me suis coincé les doigts dans la roue en voulant faire ma maline et m’entrainer à faire du deux roues dans le couloir… Je souffre en silence, s’ils décidaient de me faire une radio du majeur et de l’annulaire j’en aurais pour la nuit dans ce couloir !

Une réflexion sur « Premier jour à l’hôpital »

  1. Anciens commentaires :
    Mamina : Pendant ce temps Papounet et Mamina ont parcouru 480 KM sans dire un mot et à toute vitesse, il est vrai que j'avais d'autres choses en tête que de regarder le compteur.
    Mamina

    Réponse à Mamina : Et oui ! Papounet et Mamina sont venus au secours de Mr Poux ! Je me demande si c'était une bonne chose finalement 🙂

    M.Kine : Et alors ????????????

    Réponse à M.Kine : Alors quoi ? Seriez-vous impatiente Madame Kine ? 🙂

    Flo : outre ta fantastique rencontre avec Mme Pète-Sec, je remarque que tu énumères (avec plaisir ?) toutes les tâches qui incombent à la FAF, avec la difficulté d'un Petit Monstrou dans les pattes…..
    heu, pas d'image de Mr Poux vêtu de son tablier fleuri ???? quel dommage !!!

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