Les skieurs du samedi !

Je ne vous l’ai jamais dit mais, dans ma lointaine jeunesse, j’ai travaillé en village de vacances, hôtesse d’accueil l’été, serveuse durant un hiver, j’ai rencontré des tas de gens divers ou bizarres, sympathiques ou pas, je pourrais en faire un roman !

 

Serveuse en village de vacances, c’était juste chiant, les collègues avaient un niveau de connerie fabuleusement développé et accablant… les deux serveurs avaient déjà bu leur salaire au bar de l’établissement quand il était versé, l’humour des cuisiniers était presque aussi gras que leur cuisine et la direction n’avait pas l’air de savoir que l’esclavage avait été aboli …

 

Mais il y avait un moment que j’adorais c’est quand je crachais dans la soupe des clients pénibles, c’est l’arrivée des Parisiens ! ( Et là si tu es parisien et que tu n’as pas un poil d’humour je te recommande de sortir, ça va balancer).

 

Il faut savoir qu’arrivé dans les contrées reculées de la Savoie, le Parisien est un être supérieur que l’autochtone local devrait vénérer et donc servir au mieux. ( Rassurons tout le monde, les supporters de foot y compris, les Marseillais ne sont pas mal non plus dans le genre… je crois que je devrais généraliser aux vacanciers de ce genre de village de vacances…).

 

Le parisien moyen arrive les traits tirés, avec environ 225 de ses congénères à la queue leuleu, le samedi matin entre 7 et 8. Il grogne lorsqu’on lui annonce que son logement n’est pas prêt ( il y a encore dedans le parisien de la semaine précédente), il exige demande qu’on lui garde ses bagages, se change tant bien que mal dans les toilettes de la réception ( quand ce n’est pas directement au milieu de la réception) et part sur les pistes dès leur ouverture.

 

Comprenez-le, ça fait 6 mois qu’il absorbe des patates à tous les repas pour payer sa semaine de sport d’hiver et bien qu’il ait conduit toute la nuit ( avec tous ses petits camarades dans une circulation plutôt dense), il faut RENTABILISER et puisque la chambre n’est pas prête, plutôt que de se payer un petit déjeuner ( hors forfait) il choisit d’aller skier.

 

Donc là, à 8h55 il va faire la queue pour prendre son métro le remonte pente et se dépenser au grand air de la montagne.

 

C’était très très mal je vous l’accorde, mais nous, en salle, chaque samedi d’arrivée Parisienne nous faisions des paris sur combien d’hélicoptères allaient devoir venir pour récupérer les parisiens trop fatigués par la route ou pas assez sportifs dans l’année pour se jeter ainsi sur une piste noire…

 

Nous ne souhaitions de mal à personne bien sûr, mais franchement, même les deux abrutis qui servaient avec moi savaient qu’on ne descend pas une piste noire le ventre vide, après une nuit blanche et 700 km de route dans les pattes.

 

Alors aujourd’hui quand Grand Monstrou me dit qu’il aimerait aller au ski je dis NON !

Non nous ne deviendrons pas des skieurs du samedi ( en plus j’ai peur en hélicoptère).

 

Et ça n’a absolument rien à voir avec le fait qu’en 4 mois en station je n’ai fait qu’une fois du ski…

J’ai mis 30 mn pour descendre la piste baby alors que des mômes de 4 ans à peine me doublaient constamment. Ensuite j’ai perdu les skis qu’on m’avait prêtés parce que franchement, il n’y a rien qui ressemble plus à un ski qu’un autre ski… Et puis j’ai eu des courbatures pendant deux cinq jours !!!

 

Et d'abord, la neige, elle est trop molle pour moi !
Et d’abord, la neige, elle est trop molle pour moi !

14 réflexions sur « Les skieurs du samedi ! »

  1. Bien vu , et c’est pareil l’été quand ils arrivent à la plage, pas de chapeaux, pas de crème protectrice à MIDI sur la plage!!!!!

  2. Mouah ah ah !!!! Le parisien en France mais il y a aussi le parisien à l’étranger !!! Faut le voir celui là ! En même temps t obligé, tu peux pas le louper …

  3. Coucou, j’ai trop aimé ton article et je me suis bien bidonnée. Je suis une parisienne mais je n’ai pas du tout ce genre de caractère.Je pense que c’est propre aux personnes qui vivent en ville en général et qui n’aiment pas y vivre… Perso je ne cours pas après le ski!Par contre, les éléments que tu évoques sont si vrais et cela fait bien rigoler!J’ai bien aimé le parallèle entre le metro et le remonte pente , tu as raison pour s’y foutre dès 8h55 , faire la queue et etre serré partout , c’est aimer reproduire ce qu’on vit tous les jours à Paris.
    Très peu pour moi. Je veux quand même que les enfants connaissent le ski mais point de club de vacances ou de grosses stations pour moi!

  4. Et bien moi je suis Parisienne (d’adoption), j’adore le ski et je vais en village vacances (pour ne rien avoir à faire pendant une semaine, si ce n’est morfaler et siroter de cocktails de folie). Mais les vacances, c’est les vacances. Donc pas de stress. Je suis sur les pistes à 10h30 au plus tôt et je prends du bon temps. D’ailleurs on part dans moins d’un mois, en plein pendant l’école. Il n’y aura personne sur les pistes, ça coûte BEAUCOUP moins cher et pour les excuses aux instits…on verra plus tard. 🙂

  5. C’est drôle je me reconnais … sauf que nous on prenait le train de nuit pour arriver. Mais grande fan de ski, l’idée d’être à côté des pistes sans pour autant skier est inconcevable. À ma décharge, le premier jour était consacré à la découverte du domaine (ou de son ampleur plutôt), plus qu’à la découverte des noires.

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