Le scandale des urgences de Chartres

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et peut-être d’ailleurs …

Ayant déjà un lourd passif avec l’hôpital de Chartres (hémorragie interne non traitée… des soins intensifs où l’on ne réveille pas le docteur par peur de se faire engueuler pour finir par une opération de 4h30 et QUATRE LITRES de sang transfusé) vous comprendrez qu’en général je ne fréquente pas leurs urgences.

Hier mon Judoka s’est blessé en tournoi à l’autre bout du département et, l’hôpital le plus pratique sur le chemin du retour était celui du coudray, l’hôpital public de Chartres donc.

TRES MAUVAIS CHOIX !

Alors attention je suis bien consciente que mon fils ne représentait pas une urgence, simplement il s’est bien retourné un index et un doigt de pied et comme il est en section sportive, qu’il a un gros gros tournoi régional bientôt, nous devions le faire « réparer ». Comprenez par là que le simple strapping par Maman n’aurait pas été suffisant et qu’il m’en aurait voulu à vie si par défaut de consultation, sa guérison avait été compromise.

J’étais donc quasi sûre qu’il n’y avait rien de cassé, mais un sportif qui utilise beaucoup tous ses membres, ben ça se soigne avec attention.

LE POINT POSITIF :

on nous annonce beaucoup beaucoup d’attente, MAIS pour la première fois de ma vie on nous propose un antalgique. D’habitude je l’administre moi-même, tant pis si derrière il faut opérer, quand un gamin souffre et qu’on va attendre 4 heures minimum ben mon cœur de maman me souffle qu’il faut soulager. La ça tombait plutôt bien nous n’étions pas repassés par la maison et je n’avais rien sur moi.

On entre… LES TROIS SALLES D’ATTENTE sont pleines à craquer, certains saignent, certains agonisent, d’autres sont en robe de chambre jetés ici par leur maison de retraite*, certains sont bandés…

Pas grave, on a des bouquins, le judoka son sacro-saint téléphone, on va prendre notre mal en patience…

CINQ HEURES … ça fait beaucoup de patience, même pour un pré-ado de douze ans, même avec beaucoup beaucoup de bonne volonté…

Nous avons attendu cinq heures, parce que à l’hôpital de Chartres en Eure et Loir ils n’affectent pour le service des urgences …QU’UN SEUL MEDECIN ET UN SEUL INFIRMIER.

Imaginez un peu l’ambiance des salles d’attente et ce que doivent subir les personnes à l’accueil ou le pauvre infirmier qui court de box en box.

Parce qu’en fait, lorsqu’on est enfin pris en charge, que l’on touche du doigt le graal, avec enfin une salle d’examen, l’attente n’est pas terminée. Figurez-vous qu’ils n’ont pas trouvé de médecin avec plus de deux yeux, deux oreilles et deux bras, donc le pauvre fait le tour des box aussi vite qu’il peut.

Evidemment il y a des gens qui pêtent les plombs… comme cette dame blessée au nez qui après avoir attendu un temps certain dans son box est partie en râlant très fort. L’infirmier était en train de suturer un enfant… En tant que Maman je comprends parfaitement que les bouts de chou soient prioritaires, mais je ne suis pas sûre d’avoir eu autant de compassion si j’avais été moi-même blessée.

Pareil, ce pauvre infirmier était super limité, il n’avait que deux bras … Alors j’ai juste envie de dire à l’administration de l’hôpital de Chartres : Soit vous fermez le service des urgences, soit vous affectez PLUS DE PERSONNEL pour le bien de tout le monde, de vos soignants et des blessés… Sinon vous dégotez des mutants avec plein de bras, de jambes, d’yeux tout ça tout ça pour pouvoir répondre à plusieurs demandes de soin en même temps.

Pas étonnant que des gens parfaitement civilisés en temps normal en arrivent à péter les plombs, devenir agressifs voire violents.

Attention je ne cautionne absolument pas la violence qui peut-être faite aux soignants, enseignants ou autres individus acceptant de faire du service à la personne avec un salaire ridicule tout en se faisant régulièrement dégommer par les gouvernants (qui bossent énormément, tout le monde le sait) et par le même public… (sgroumpf).

Je veux juste pointer du doigt le fait que l’administration de l’hôpital, celle qui donc, n’est pas là le samedi, en décidant de limiter ainsi le personnel d’accueil et de soin, a juste réuni toutes les conditions pour que ce genre de débordement se produise.

J’ai discuté un peu avec le jeune brancardier qui participait à l’accueil et il me racontait qu’il s’était fait frapper quelques semaines plus tôt. Que les gens étaient souvent exécrables, excédés par l’attente et qu’ils s’en prenaient à lui, aux jeunes femmes de l’accueil ou à l’infirmier mais rarement au médecin ( quoique ça arrive… la semaine passée l’un deux s’est fait frapper dans le nord de la France).

Alors bien sûr, on va me répondre :  » on n’a pas le budget, on n’a pas le personnel »… Pour le budget j’ai envie d’être simpliste et de vous dire de demander une rallonge à tous ceux qui cumulent les mandats ou dorment profondément à l’assemblée nationale… Pour le personnel et bien j’ai juste envie de vous dire que ça ne va pas s’arranger… Plus personne ne va vouloir faire ce job pourri qui consiste à la base à aider les gens et qui se termine par être leur punching ball. Sans parler de la terrible mode des poursuites judiciaires arrivée tout droit des USA.

* Puisque j’en suis à râler, un petit mot pour la charmante maison de retraite qui a « jeté » hier un papi atteint d’alzheimer dans cette salle d’attente pleine d’inconnus. Le pauvre était tout perdu, et bien entendu le rare personnel présent n’était absolument pas habilité à s’en occuper…J’ai une pensée émue pour lui, car nous sommes partis avant lui et que je ne saurais jamais ce qu’il est devenu…mais je déplore qu’un patient qui a déjà tout perdu (sa mémoire, sa vie) soit traité ainsi, abandonné en milieu étranger…

J’en avais déjà la conviction depuis bien longtemps mais je constate que ça empire…

  • En France quand tu vas à l’hôpital, il faut savoir se défendre, savoir expliquer ce qui t’arrives, savoir gueuler que tu es en train de crever et que OUI il faut réveiller le médecin bref… en fait il vaut mieux y aller en bonne santé… ou en tout cas avec un sacré caractère.
  • En France encore, si tu veux devenir infirmier il vaut mieux être un peu maso à la base, et psychologue, humoriste, dévoué, blindé etc…

Bref encore une fois j’ai mal à mon pays, j’ai mal à mon service public (et à ceux qui viendraient me dire  » c’est pire ailleurs », je répondrais comme à mes monstroux pour les mauvaises notes, ce sont les tiennes qui m’intéressent donc c’est mon hôpital qui m’inquiète)

… Tiens à tous les coups c’est de la faute des enseignants qui ne bossent que 6 mois par an… ( Merci Nico pour cette information capitale, gloups).

 

 

16 réflexions sur « Le scandale des urgences de Chartres »

  1. Salut!
    Ton billet est le reflet de la réalité… Malheureusement…
    On leur demande de faire toujours plus avec moins…
    Je le sais d’autant plus que ma petite sœur est au milieu de ses études d’infirmière
    Et la réforme de l’Ap-Hp sur le temps de travail va encore plus mettre la pression sur les personnels déjà exténués
    Voilà voilà
    Bon rétablissement à ton fiston
    Bises

    1. (petit rajout)
      mais j’admire ces professionnels de la santé qui sont là pour moi & les autres lorsqu’il y a besoin, des efforts qu’ils font pour satisfaire au mieux tout le monde avec leurs moyens.

    2. oui mais quand tu vois les conditions de travail t’as pas vraiment envie de devenir urgentiste …
      De la même manière que les jeunes futurs docteur n’ont pas envie de terminer à 22h00 alors qu’une grande partie de la France est au 35heures (encore une hérésie ça aussi)

  2. Tu aurais dû faire l’effort d’aller jusqu’à Rambouillet tu as ta carte fidélité là-bas. Ceci dit, les urgences sont hélas débordées en permanence et cela ne va pas s’arranger avec la désertification des médecins en province. Que font nos gouvernants? de la politique pure et dure, en campagne électorale en permanence, a la recherchent d’ un coup médiatique pour briller et faire carrière. Comme toi j’ai mal à ma France et à mon service public:-(

  3. Bon et il va comment ton monstrou ?
    Sinon je déplore complètement cette malheureuse visite aux urgences… je plussoie ta vision, même si la seule fois où j’y ai emmené ma Poupette, on est passé devant tout le monde (en même temps, quand ta gamine a 2 ans et que ses symptômes sont forte fièvre et nuque raide, tu n’attends pas longtemps !!)…

  4. Excellent constat d’une partie de notre service soi-disant « public » et encore tu n’as pas fait mention de l’après-hôpital : TROUVER UNE PHARMACIE DE GARDE cela devient aussi le parcours du combattant compte-tenu que plus rien n’est affiché sur les officines ‘pharmacie de garde M ou Mme Pas-de-bol-j’suis-de-garde » à « Nulle part » et le numéro de téléphone. Non tu trouves sur le côté de la porte un numéro 0800 … … ou alors il faut passer par internet pour connaitre le numéro. Ensuite muni de ces renseignements et après avoir appelé et expliquer (à condition de décrypter les hiéroglyphes du médecin) ce dont tu as besoin, il faut se rendre à ladite pharmacie et montrer « patte blanche » pour se faire servir car bien entendu les services d’urgence ne connaissent pas la pharmacie qui est de garde et pourquoi faire d’ailleurs !!! et ne disposent d’aucune pharmacie centrale afin de t’avancer les médicaments nécessaires jusqu’à l’ouverture de la pharmacie dont tu dépends

  5. Une echarde me teaverse la main donc urgence et la plus de 9 heures d attentes a l hôpital de Chartres, et on me dit qu il faut que je revienne demain encore aux urgences pour me faire opérer de la main, qu il ne savent pas si ils auront de la place.
    Hallucinant, ça donne des envie de meurtres au bout de 5 heures mais la j en pouvais plus. Certains praticiens discutent et prennent leur temps avec leur collègues, peu importe le nombre de personnes dans la salle d attente.
    Bref le service des urgences de Chartres est vrt déplorable, si vous pouvez l éviter surtout n hesitez pas !

  6. Vous appelez le 18 qui relais votre appel au samu ne répétant pas vos termes et minimisant vos symptomes en utilisant la méthode de diagnostique par téléphone donc vous vous retrouvez à devoir vous répéter mot pour mot ce que vous avez dit car vous ne reconnaissez pas votre urgence dans leur réponse faussée, erronnée et personne ne prend la responsabilité la faut est rejetée comme une patate chaude dont il faut se débarasser au plus vite vous etes à présent face à la loi du mur du silence si vous posez une question qui remet leur authorité médicale et professionnelle en doute tout simplement parceque vous etes ni pris au sérieux ni écouté finalement. A quoi sert un personnel du service urgentiste s’il n’est pas à l’écoute et vous traite en ennemi alors que vous ne les interrompez pas dans leur vie privée et que c’est leur compétence dans le métier qui les place sur votre chemin lors de votre appel. Comment s’attendre à etre traité avec dignité dans un cas de panique pour le patient face à du je m’en foutisme du professionnel (payé, pas forcé d’aller travailler, on ne lui met pas un flingue sur la tempe pour qu’il se rende au travail à ce que l’on sache) bref vous n’avez que demandé de l’aide au service approprié hors est il vraiment approprié dans ses choix de réponse? That is the question!
    Vous arrivez aux urgences en ambulance après une première grosse « erreure médicale » de jugement au départ (d’où la question: peut on diagnostiquer par téléphone?) alors que vous souffrez et que vous avez dans certains cas peur pour votre vie et que vous devez vous répéter, réitérer vos propos et éclaicir une situation qui n’aurait pas eu lieue si on vous avait vraiment écouté et pris au sérieux à la base. Quand vous arrivez aux urgences vous vous croyez peut etre entre de bonne mains(a tort?) car une médecin porte une blouse sans nom, il y a du sparadra qui couvre le nom sur sa blouse blanche. Vous demandez son nom il vous rétorque: pourquoi voulez vous savoir comment je m’appelle? (deuxième question pour le patient: a t’il le droit de savoir à qui il a affaire? car après tout qui sait d’après les conditions précédentes le sparadra n’a pas été mis pour se couvrir en cas de pépin) on vous balance si vous voulez porter plainte portez plainte « contre l’hopital » donc vous etes aux urgences et on vous propose la solution de porter plainte contre l’hopital tout en refusant de vous dire à qui vous avez affaire. Vous demandez à une infirmière qui elle a bien son nom sur sa veste comment s’appelle le monsieur et quel est sa position et elle vous rétorque: « on a le droit de ne pas donner notre nom », vous lui demandez alors à quoi sert l’étiquette sur sa blouse qui indique son nom et son titre professionnel et elle vous ignore en premier lieu puis semble chercher à causer des histoires. Elle doit bien se douter que quand on a rien à se reprocher on a pas peur de donner notre nom. Bref c’est une mentalité qui cause le problème de fond. Le patient en état d’urgence est face à des individus qui n’écoutent pas le patient dans son urgence, qui le diagnostique par téléphone de manière erronnée et qui passe le patient aux service urgentiste de l’hopital comme la patate chaude dont il faut se débarrasser par « n’importe quel » les moyen? Qui est le problème le patient ou les répondants? Si le patient dit: je crois que je fais une hémorragie pourquoi s’entend-il dire qu’il a un petit saignement par le service du samu? et pourquoi quand le patient demande qui est entrain de le traiter on le maltraite, le blame, l’accuse comme s’il n’était qu’un malade mental? Ont ils le droit de maltraiter les personnes qu’ils prétendraient etre des malades mentaux juste parceque ça facilite la manière de ne pas prendre ses résponsablités? Bref le patient reçoit des sutures sa vie était bien en danger car on ne met pas des sutures juste pour faire plaisir n’est ce pas?! Le patient a garder tous les tissus et pansement tachés de sang qui montre des caillaux de sang et une abondance de sang rouge liquide dont les traces au sol de son apartement sont même visibles aussi. Le patient avait été admis pour une intervention et était sorti de manière légale et autorisée et se retrouve en état d’urgence le soir même de la sortie. Donc pour éclairer la situation on s’aperçoit que plus on écoute plus on comprend que le patient était bel et bien en état d’urgence mais on ne l’a pas écouté, ni pris au sérieux, on l’a mal traité, accusé, et pendant ce temps mis sa vie en danger. Alors quels sont les droits à la dignité humaine dans le service relai des pompiers au samu puis du samu aux soins urgentistes de l’hopital du coudray de Chartres?

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