Je suis femme au foyer et je vous emm…

Oui je suis une femme au foyer, même si j’avais toujours dit que je ne le serais pas, que je ferais une «  vraie » carrière me voilà « coincée » à la maison.

 

J’écris « coincée » car être femme au foyer de nos jours n’est pas forcément un choix même si personnellement je le vis très bien.

 

Nous vivons dans un milieu rural, et le travail est loin, rare et loin… je n’étonne personne. Mr Poux travaille à 70 km de la maison et environ une fois par mois il part à l’étranger ce qui sous-entend qu’il part le samedi ou le dimanche.

Ce qui était donc un choix il y a 8 ans lorsque j’ai vu pointer le ravissant petit bout du nez de Grand Monstrou est devenu une «obligation », entendez par là que si je voulais reprendre le boulot ce serait à perte !

 

Perte d’argent entre les garderies, trajets, impôts, centres de loisirs et une « nounou » privée pour le samedi si je devais travailler le samedi matin aussi.

Perte de l’équilibre familial : que Papa ne soit pas souvent là, les garçons ont l’habitude mais si Maman n’est plus jamais là non plus… A quoi ça sert d’avoir une famille ?

Perte de qualité de vie aussi pour mes monstroux mais aussi pour moi car OUI maintenant qu’ils sont scolarisés tous les deux j’ai du temps libre ! Et NON je ne passe pas mes journées un torchon à la main en train de récurer, je fais plein de choses et mes journées sont toujours trop courtes entre tout ce que j’ai envie de faire et tout ce que je dois faire ( sans oublier tout ce que je n’ai pas envie de faire mais que je fais quand même…).

 

A tous ceux ( et surtout celles) qui cassent du sucre sur le dos des femmes au foyer j’ai envie de leur rappeler que ce n’est pas forcément un choix ni une fin en soi mais que la société actuelle ne favorise absolument pas la reprise du travail des Mamans ( ou des papas si c’est la Maman qui a le gros salaire).

 

Je plains sincèrement les familles qui bossent à temps plein sans joindre les deux bouts parce qu’ils sont plombés par les coûts de la garderie… Et si jamais la réforme de l’éducation voit le jour, avec des enfants sortis de l’école à 15h45 ça ne va pas s’améliorer.

Je reconnais ma chance d’avoir eu le choix de dire : non je ne prends pas ce job, parce qu’il ne me rapporterait que trop peu par rapport au temps/coût/impôts.

Mais pour toutes les autres, celles qui sont fières de faire carrière et qui nous regardent de haut j’ai juste envie de leur dire : je vous emm….

 

Hier matin en ramenant mes monstroux à l’école après deux semaines de vacances, alors que certaines de mes amies avaient déjà repris le chemin du boulot j’ai chanté : «  I’m free ». Puis j’ai plaisanté en disant que j’allais vite rentrer pour enfiler mes bigoudis et enfourcher mon aspirateur…

Caricature ou préjugé de beaucoup de gens… ?

 

Alors oui j’ai rangé, oui j’ai nettoyé mais j’ai aussi pris le temps de lire les blogs des copines, de répondre à plusieurs mails sans être interrompue 10 fois de suite. J’ai avancé sur mon projet, appelé une amie, réglé des trucs pour l’association dont je fais partie et je me suis accordé une pause café non syndiquée sans rien demander à personne !

 

Ma journée de liberté de 9h10 à 16h25 a encore été trop courte mais bien remplie et pour rien au monde je ne retournerais bosser pour un patron despote qui en veut toujours plus en payant toujours mal.

 

Je suis femme au foyer, j’aime ça, je suis épanouie et je vous emmerde vous et vos préjugés !

 

MAIS !

 

Etre femme au foyer c’est aussi

 

L’insécurité : Je gère tout dans la maison pendant que Mr Poux fait carrière mais si jamais il me quittait je me retrouverais vite à la rue ou dans un HLM sordide, peinant à joindre les deux bouts.

Ma pire trouille : si par malheur il lui arrivait quelque chose, je n’ai plus travaillé depuis tellement longtemps que mon CV ne ressemble plus à rien et j’aurais bien du mal à rebondir et à assurer à mes enfants la vie qu’ils ont actuellement.

Et si je voulais partir … Même combat.

 

L’ingratitude : Des enfants qui ne se rendent pas compte de leur chance, du mari qui sait qu’on est disponible et qui se repose intégralement sur nous.

 

Les doutes : Mes enfants seront-ils moins débrouillards que les autres parce que je suis toujours là pour les aider ?

 

La culpabilité : Parce que oui , certains mercredi j’irais volontiers me planquer dans un bureau, papoter avec des collègues qui ne me lanceront jamais une balle nerf sur le popotin… Et du coup je culpabilise de ne pas être toujours motivée pour être une « super » Maman.

 

L’abus : des personnes de notre entourage qui pensent que puisqu’on est « au foyer » on est disponible tout le temps.. et pourtant dès que je peux aider dans les écoles des monstroux je le fais, je suis bénévole à la bibliothèque, investie dans une association de parents d’élèves… Bref, le temps libre n’est pas si abondant.

 

Le manque de reconnaissance sociale… le regard des autres ! Alors là vous l’aurez compris ce n’est pas mon cas, mais il faut tout de même admettre que lorsqu’on annonce dans une banque ou dans une assemblée : je suis femme au foyer, la moitié des regards seront condescendants… D’où ma vulgarité précédente ( rare mais nécessaire) :

 

Je suis femme au foyer, ce n’était pas ma vocation mais je l’assume parfaitement, j’en tire le meilleur possible pour mes enfants et pour moi et je vous emmerde !

 

femmeaufoyerok

45 réflexions sur « Je suis femme au foyer et je vous emm… »

  1. J’aime ton article, pour ma part, et je valide à 100% ce que tu dis, même si je ne suis pas femme au foyer moi-même.
    Pour tout te dire, c’est une « place » qui me plairait plus tard, si j’ai des enfants, même si je vois bien les problèmes que ça pose, et que tu énumères très bien dans ton billet.

  2. J’aime ton billet dans lequel je me retrouve pas mal même si je ne suis chez moi que depuis 2 ans, que pour le moment et que je ramène de l’argent qui nous permet de vivre au même niveau qu’avant

  3. J’avais écrit un article qui allait dans el même sens il y a de ça 2 ans, ma situation était la même, si je bossais je gagnais moins, parec que tous les tafs que je trouvais étaient à 1500 brut et que en étant au chômage ou même ensuite avec le congé parental je m’en sortais mieux. Et puis de toute façon je n’avais pas le choix nous n’avions pas de place en crèche. Chéri-chéri était freelance et gagnait bien sa vie. La fin du congé parental est arrivé et chéri-chéri est devenu salarié, là plus le choix il fallait retrouver le chemin du boulot pour gagner des sous et j’ai trouvé.
    Là non plus pas le choix, un seul salaire ne suffit pas et puis mes enfants sont maintenant à l’école tous les deux alors que ferais je @home? Sinon pleurer sur notre triste sort et me demander comment on va payer les factures à la fin du mois.

    Si vous avez les moyens de vivre sur un seul salaire et que ce rythme te convient tu as bien raison c’est quand même extra pour des gosses d’avoir un parent sur qui compter quand on est malade, les mercredis et puis juste la chaleur d’un parent je dirais… et pas le centre de loisirs quand papi et mamie ne peuvent pas, la nounou le soir jusqu’à ce que maman rentre du travail…

    Bref vis ta life et éclate toi quoi !!! LOL

    1. Nous saurions tout à fait quoi faire d’un second salaire si toutefois il n’étais pas englouti par les coûts : garderie, trajets, impôts…
      Donc on ne fait pas trop les marioles mais on vit plutôt bien voire mieux que beaucoup j’en suis consciente. Et l’avantage d’être à la maison c’est que j’ai du temps pour les ventes privées, les brocantes et tous les bons plans pour améliorer le quotidien 😀

  4. bravo, un de tes meilleurs articles… et même si tu ne l’as pas vraiment choisi, tu as le plus beau « métier » du monde !!!!!

  5. Le pire, c’est que je me retrouve assez alors que je suis freelance. Que je culpabilise donc parce que je ne profite parfois pas assez des enfants alors que je suis là. Que je culpabilise aussi lorsque les affaires vont moins bien. Bref. On n’a pas trop le choix dans nos campagnes !

  6. oh oui que je me retrouve dans ton article, surtout sur le fait que le boulot est rare et loin et rare et que j’ai aussi un homme qui bosse à 50bornes part à 7h du matin revient à 20h. J en parlais justement à l instit de mon fils qui me disait il est bien ce petit ca va bien se passer pour le cp……….lui répondait c est tout de meme plus facile qd maman est à la maison (rythme plus léger, pas d ‘angoisse de la cantine de la garderie, maman arrivera t elle à l heure…pour mon fils qui est un angoissé, un grain de sable et hop la version de l instit n’est plus si angélique) et ce n’est actuellement pas un choix….je ne sais ce que je déviendrai moi femme au foyer, travailleuse de lombre ??
    par contre je ne trouve pas que tu ais le plus beau métier du monde …sinon tu aurais le salaire qui va avec 😉

  7. Je suis ENTIEREMENT d’accord avc toi et ds qq mois je serai obligée de reprendre une activité…Et j’espère avoir le choix à ce moment là d’avoir le luxe d’en trouver une qui me laisse assez de tps pr mes loulous!
    Ms n’oublie pas surtout, mère au foyer, c’est un job à temps complet!!!

  8. Comme c’est bien résumé et comme je te comprends !
    Je ne suis pas dans ton cas car je travaille à 80% et j’ai la chance d’être pas loin de Toulouse.
    Je n’aurais pas eu la patience ni suffisamment de volonté pour être femme au foyer avec mes 2 garçons et mon mari qui a des horaires impossibles.
    Oui j’ai des frais de garde, des inquiétudes et nous ne sommes pas toujours disponibles c’est vrai.
    Mais j’ai fait un choix, celui de travailler, et on me regarde de travers aussi car je n’ai pas pris de congé parental quand ils étaient petits.
    (comme quoi hein ^^)
    Ma mère était mère au foyer et elle avait les mêmes inquiétudes que toi, et le regard des autres c’est toujours fait pesant, même à l’époque (il y a 25 ans).
    Moi je dis : tu as raison d’assumer tes choix et de rétablir certaines vérités !
    Bises

  9. Ben pourquoi tu nous emmerdes? Tu vois, on est toutes d’accord avec toi! Je suis en congé parental, et bien contente de l’être, et si je pouvais financièrement, jamais je ne retournerais bosser! Pour moi, femme au foyer, ca serait top!

  10. je me retrouve totalement dans ton article de a à z! effectivement l’homme qui taf a 30min carrément dans un autre départment et jamais la de 10 a 23h et carrément interdit de vacances l’été et en fin d’années car c’est le moment du rush dans ce vaste monde du transport! Alors avec pas de mamie a moins de 1h30 de route et vivant dans en milieu rural. Avoir un parent a la maison est necessaire car sinon mes enfants verraient la garderies et le centre aéré plus que nous! Etre femme au foyer est parfois une necessité meme pour celles qui ont leurs deux enfants à l’école. Histoire de faire tourner la maison, economiser sur la cantine et le centre aéré parce que mon dieu ce que c’est cher! Et mis bout à bout je me suis rendue compte aussi que cantine+garderie+centre aéré+nounou c’était non seulement presque un petit salaire et que je pouvais le faire moi même. Sans parler de gerer les imprévu comme pas d’ecole ou maladie! C’est vrai que nous sommes souvent dénigrées, à vivire « aux crochets » de nos hommes, à ne rien faire de la journée. Avant quand les femmes ont commencer à travailler c’était mal vu et maintenant celles qui osent ne pas travailler sont mmontrées du doigt. Par les temps qui courent ce n’est pas forcément un luxe de ne pas travailer!

  11. Très bien écrit ! Tu tires le meilleur parti d’une situation que tu n’as pas forcément choisi et déjà pour ça j’applaudis. En plus, faut le faire ce métier de mère au foyer, c’est loin d’être simple tous les jours (surtout le mercredi). Moi j’ai découvert la semaine dernière que je pourrais l’envisager (cf. mon billet du jour) et j’en ai été toute contente.

  12. Bien vu ! et je dirai aussi qu’il y a des mots qui ne veulent plus rien dire du tout quand on est « mère au foyer » (ou congé parental) c’est:
    Prendre congé, ne plus rien penser, dormir profondément… et surtout : Débaucher !!
    Mais soyons positive; nous avons un toit, NOUS gérons TOUT et surtout nous sommes dispo pour notre Family !!!
    Bon courage à toutes !

  13. Bea, je suis aussi d’accord a 100% avec toi. Depuis 10 ans que je suis mon mari a l’autre bout du monde avec des visas ne permettant pas de travailler, il n’y a que les francais (amis ou prches) pour demander « tu ne travailles pas? tu fais quoi de tes journees? tu dois t’ennuyer, non? » Il y a 10 ans, c’etait deja comme ca et d’apres ton poste, je m’apercois que les mentalites non pas changees… Aux USA comme en Coree, de nombreuses maman ne travaillent pas afin de s’occuper de leurs enfants un peu par obligation car les ecoles finissent vers 14h30 mais aussi parce qu’elles le peuvent et/ou le souhaitent. Ces mamans sont mieux considerees et non harceles par toutes ses questions. Pour ma part, n’ayant pas travaille depuis 10 ans, le retour en France et retrouver un travail si besoin seront tres difficiles. Les domaines des technologies et informatique ont evolue si vite que je suis depassee. Un trou de 10 ans dans un CV va etre sympa a expliquer aussi. Bref, Nos enfants ont une chance enorme d’avoir leur maman aupres d’eux meme s’ils ne s’en rendent pas compte. Je pense que cela vaut le coup meme si l’on se retrouve dans une position d’insecurite ( retraite, divorce, perte d’emploi du conjoint…), de culpabilite (cree par le regard des autres) etc.
    Bises.

  14. Bah moi tu vois, j’avais toujours dit que je voulais être femme au foyer mais je me rends bien compte que j’en suis incapable!… enfin un peu plus capable depuis qu’ils vont tous à l’école!^^

  15. Bien dit! Personnellement, j’ai toujours vu ma mère « au foyer » et je me suis toujours dit « Moi, jamais! », et au final, me voila a prendre un congé parental pour ma deuxième fille…
    Il suffit de trouver son equilibre.
    Je mixte entre être femme de ménage mais aussi trouver de temps pour mes passions dès que je le peux (même si je me prends des réflexions de mon conjoint, et oui, pas toujours facile d’être comprise!)…

  16. Merci ma Béa pour ce ptit résumé…Et puis non tu fais pas rien loin de là…En plus de toutes tes activités au village tu nous fais rire…Et sourire…Et ca c’est du boulot en ce moment…Bisous

  17. Bravo pour cet article, c est vrai que gérer une maison à temps plein c est pfffff, et tu ne fais pas rien, il suffit de te lire. Malheureusement le gens jugent par facilité mais aussi suivant les exemples autour d eux …. Et perso sur un petit lotissement vers chez moi, les 2 seules femmes à la maison ne se cassent pas la nenettes …. Après chacun fait ce qu il veut !… Mais ca pénalise ceux qui ont toujours été « actif » même s il n ont pas d emploi

  18. Moi je t’envie et quand je pourrais être peut être mère au foyer, mon enfant sera parti snif…
    quand aux qui sont condescendantes et bien sur la tombe, ce ne sera pas spécifié le métier soi disant extra qu’elles auront fait, tant qu’on est heureux comme on est…
    après il y a mère au foyer et mère au foyer 😉 facebook est édifiant sur le manque de curiosité intellectuelle et culturelle de beaucoup…

  19. être une maman qui se donne à fond dans l’éducation de ses enfants, gérer un foyer avec un mari absorbé par sa carrière, aider les autres en donnant de son temps, faire les taches domestiques, etc dix métiers en un
    mais il est non rémunéré, sans cotisation retraite, non reconnu, même méprisé comme tu le fais remarquer
    il faut qu’on monte une ass pour faire reconnaître notre statut !!! même si le mien pour le moment est un peu « batard »
    un nouvel avancement pour la femme, la reconnaissance de ses activités quotidiennes et de son rôle indispensable dans l’éducation des enfants, des futurs citoyens de ce pays !!!

  20. merci pour ce billet.
    en tant que mère au foyer, je m’y retrouve bien.
    je suis au foyer par choix… enfin presque car Mr mon mari étant militaire, nous en sommes à 6 déménagements en 8 années de vie commune.
    alors un boulot, des vraies copines, des loisirs… c’est pas tout à fait au programme, mais ça commence!
    je file parcourir le reste du blog qui me plait bien.

  21. Oui, je fais carrière ………..et j’assume !

    J’ai toujours travaillé et c’est un « choix ».
    Nous vivons dans un milieu rural à 60 km de Paris, ce qui veux dire que le travail est loin, mais tout est relatif car ici, nous ne parlons pas en km mais en heure de route ! Du travail il y en a, si tu es prête à consacrer entre 2 et 3 heures de route pour atteindre ton bureau et au minimum 1 heure pour rentrer chez toi. Mr est Directeur Régional et autant dire que les déplacements, il connait bien aussi !
    Mon choix il y a 12 ans, quand ma deuxième princesse est arrivée et que la première avait 16 mois, a été de donner tout mon salaire de Responsable de rayon à une gentille nounou qui amusait mes poupées pendant que je continuais à trimer 40 heures par semaines et que Mr alors dans la restauration travaillait en horaires décalés.
    Je confirme : j’ai travaillé à « perte » pendant au moins un an et demi !Nounou (y compris le samedi parfois !), impôt, essence…….

    Perte de l’équilibre familiale ? Qu’est ce que cela veut dire ? Un papa et une maman, certes parfois en horaire décalés, mais finalement qui ont toujours été là pour partager pleins de moments importants !!

    Perte de qualité de vie ? Oui bien sûr au début quelque part, je ne peux pas nier que cela a été compliqué à certains moment mais une fois que mes 3 pioux ont été scolarisés, que le rythme de croisière a été trouvé, c’est « presque » que du bonheur ! Ok bien sûr ma maison n’est pas toujours parfaitement rangée, je ne suis pas toujours à jour dans le linge à repasser, j’oublie parfois de payer des factures mais au final, on y arrive ! Par contre, si je pouvais éviter les 2 heures de route le matin quand je vais au bureau, les bouchons, les logements hors de prix, la fatigue après mes 50 heures de boulot hebdomadaires…

    Oui, j’ai un bon salaire et non, ce n’est pas parce que l’on travaille que l’on casse du sucre sur le dos des mamans à la maison : Au contraire, je suis tout à fait admirative de votre patience et votre dévouement. J’ai passé quelques mois à la maison et je n’ai jamais supporté. A la limite de la déprime quand je voyais la journée s’écouler an ayant l’impression de n’avoir rien eu le temps de faire, d’être encore moins bien organisée que lorsque je travaille, d’être plus vite agacée par les piaillements de mes 3 petits bouts, de culpabiliser parce que justement je n’y arrivais pas, de trouver le temps long sans discussion sensée….

    Et puis aussi, je ne vois pas comment nous aurions pu faire avec un seul salaire ! Beaucoup de famille n’ont pas le choix non plus d’avoir un parent à la maison ! Même pour pas grand-chose au final, rapport au coût temps/impôt….. !
    A celles qui ont choisit de rester à la maison par envie, par conviction, ou par choix financier, je tire mon chapeau.

    Oui, je fais carrière et j’en suis fière ! ……
    Mon patron est sympa, je travaille dans une boite internationale, j’ai des clients intéressants, sympa, parfois con aussi mais c’est le jeu ! Je prends mon café quand j’ai envie, je gère mon temps comme je le souhaite, je peux même travailler de la maison si je veux! (Plus facile quand on en a 1 enfant malade !!!) et mon salaire n’est pas si mal. J’ai une belle voiture de fonction ce qui aide aussi financièrement ! Je rencontre des gens fabuleux, de toutes nationalités. Je n’ai pas l’impression d’être en prison dans mon travail ! Je me sens libre parce que je l’ai choisit. Je voyage souvent en Europe et mes enfants ne semblent pas souffrir du fait que parfois maman n’est pas à la maison. Ils savent que c’est le boulot !
    Oui, je suis plus épanouie quand je travaille et je m’occupe 10 fois mieux de mes enfants que si je devais être 100% du temps avec eux ! Je privilégie la qualité à la quantité.

    MAIS faire carrière c’est aussi :

    La sécurité : Je gère pas mal de chose à la maison, je suis complètement autonome et s’il venait à l’idée de Mr de se trouver une plus jeune ou plus disponible, ou s’il en avait assez de mes pérégrinations, j’aurai la possibilité de garantir à mes enfants un niveau de vie confortable. Et si je veux partir……je suis libre de le faire……..

    L’ingratitude : pas de regret. Je crois que la nature est ainsi faite ! Mesdames qui avez la chance d’avoir choisit d’être à la maison et qui trouvez que vos enfants ne savent pas la chance qu’ils ont, j’ai la même !! Ils ont les dernières baskets à la mode, une belle maison avec un grand jardin ou ils peuvent s’ébrouer en criant sans déranger les voisins, nous les emmenons en voyage tous les ans, tous nos week end leurs sont consacrés : activité sportive et/ou musicale, copain, ciné……et ce n’est pas encore assez bien !

    Les doutes : mes enfants seront-ils déséquilibrés parce qu’ils ont des parents qui travaillent beaucoup ? Est-ce qu’ils ne sont pas trop autonomes pour leur âge ? N’ont –ils pas trop de responsabilité pour leur petites épaules ?

    La culpabilité : non. J’assume. Je sais que je ne serai jamais parfaite et quand on a compris cela, on a déjà fait un grand pas en avant ! Mes enfants sont certainement plus heureux avec une maman qui bosse beaucoup mais épanouie qu’avec une maman à la maison dépressive (je parle pour moi !).

    Le regard des autres : parce qu’il ne faut pas croire, ce n’est pas si simple de se trouver face à des personnes qui vous regarde de travers parce que vous ne prenez pas de congés parental avec vos 3 monstres en bas âge, que vous rentrez tard souvent le soir, que les devoirs c’est la nounou qui s’en occupe, que vous découchez au moins une fois par semaine en laissant les enfants à leur papa !
    Pas non plus aisé pour Mr qui voit parfois son côté masculin bafoué (à la fin du mois avec la fiche de paye, quand il est obligé de me suivre parce que je suis mutée pour un nouveau poste………)

    Au final, qu’elle est la situation idéale ? Celle que l’on choisit et que l’on assume !

    1. J’adore votre réponse et j’imagine parfaitement les regards courroucés de certaines femmes frustrées…
      Bravo d’assumer vos choix, votre carrière et bienvenue dans les doutes que vous partagez avec moi 🙂

  22. Ça fait plaisir et surtout ça me rassure de lire de telles pensées (au moins vous avez réussi à les écrire): OUFFF! Youpi je ne suis pas toute seule à penser tout ça! :))) aussi donc Merci!

  23. Je sais que ton article date mais je voulais te remercier de l’avoir écrit. Cela me remonte le moral. Femme au foyer depuis 3 ans, je commence vraiment à trouver ça dur (surtout les remarques des gens)!! Et impossible de reprendre un travail avec ce trou dans mon CV.
    Merci encore.

Répondre à Mimilady Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *