Ces petits riens qui redonnent le sourire 2/2

Jeudi dernier c’était le jour de LA corvée, après plusieurs faux départs ( pas tous les papiers), voire plusieurs actes manqués ( roo zut, là c’est trop tard pour y aller ça va fermer), je ne pouvais plus repousser : il fallait que j’aille perdre mon temps à la préfecture.

Enchantée à l’idée de ce moment oh combien enrichissant je pars donc équipée :  d’un bon bouquin, de mon téléphone et de diverses notes pour préparer quelques billets pour ce blog.

J’avais donc largement de quoi m’occuper pendant l’heure et quart de « poireautage » imposé et je ne me suis pas ennuyée : j’ai eu Minijupe au téléphone, j’ai préparé le billet «  un monde parfait », noté tout ce que je devais absolument faire en ressortant de là et en retrouvant la vraie vie, j’ai grignoté une barre chocolatée pour reprendre des forces, j’avais tout sauf le café !

Et là pendant les 10 dernières minutes d’attente, pendant lesquelles je ne pouvais absolument rien faire de peur de rater l’appel de mon numéro j’ai commencé à fantasmer sur un bon café.

Il faut dire aussi qu’à la préfecture de Chartres, lorsqu’on est appelé au guichet, on pose délicatement ses fesses sur un tabouret en molesquine bleu, et on s’accoude sur un comptoir en bois pour parler à l’agent administratif. La dernière fois que j’avais vu un décor pareil c’était un BAR et on m’avait servi un joli petit expresso.

Il ne m’en fallait pas plus pour commencer à saliver et penser  à cette dose de caféine qui me permettrait certainement d’être performante tout le reste de la journée.

Et du coup lorsque mon tour arriva, je déposais tranquillement ma liasse de documents sur le comptoir en annonçant «  bonjour, je voudrais un café s’il vous plait ».

Ça l’a scotché la jeune femme qui venait juste de reprendre la place d’une personne visiblement irritée  par tous ces individus qui n’avaient pas les bons papiers et lui râlaient dessus !

C’était ma chance, Vanessa ( oui, j’ai demandé son prénom) était toute fraîche, pas encore lassée par une clientèle de malotrus, et ma demande l’a fait marrer !

Je crois qu’elle a bafouillé un truc du genre « mais on n’en a pas »  ce à quoi j’ai répondu en plaisantant «  ah mais si vous ne servez pas de café faut arrêter d’installer les gens sur des tabourets et de les  accouder  à un bar pour vous parler ».

Elle a regardé son poste de travail d’un nouvel œil en me disant qu’elle n’avait jamais remarqué que oui, ça ressemblait bien à un bar de notre côté.

Lorsqu’on s’occupe finalement de mon dossier, il manque un document ! Là j’ai bien failli perdre mon humour car je ne me voyais pas revenir perdre une matinée pour un petit papier de rien du tout mais ouf, compréhensive, Vanessa me dit «  vous n’avez qu’à le remplir sur le côté et revenir entre deux personnes, je vais faire chauffer l’eau ».

Soulagée de savoir que j’allais enfin obtenir la carte grise dont j’aurais du m’occuper fin décembre ( hum j’aime être en règle, c’est juste que je n’ai pas le temps de l’être…) je n’ai pas réalisé tout de suite qu’elle allait réellement me faire un café !

C’est en revenant attendre mon tour derrière l’homme d’affaires horripilé et  suffisant qui remplissait un formulaire, que j’ai compris qu’elle l’avait vraiment fait, lorsqu’elle m’a chuchoté par-dessus lui : «vous prenez du sucre ? »

Un partout, balle au centre, ce coup-ci c’est elle qui m’a scotchée !

J’ai donc terminé les formalités de ma nouvelle carte grise en sirotant un café, lyophilisé certes, mais le plaisir de me faire payer un café à la préfecture l’a rendu absolument délicieux et je suis repartie avec le sourire.

Souriante d’avoir rencontré quelqu’un de sympa dans ce pays où tout le monde boude parce qu’il fait trop froid, trop chaud, y’a de la neige, y’en a pas assez pour skier,  ces fainéant d’instits sont encore en grève, y’a des crottes sur le trottoir etc.

Souriante parce que touchée par ce geste d’une inconnue qui n’était absolument pas obligée de le faire…

Et enfin souriante parce que, qui d’entre vous pourra me dire : « moi aussi je me suis fait payer le café à la préfecture » ?

Une situation un peu cocasse comme je les aime, un petit rien qui relance la bonne humeur…

Je vous souhaite un excellent week-end et plein de petits « riens » pour sourire, rire et aimer !


14 réflexions sur « Ces petits riens qui redonnent le sourire 2/2 »

  1. ah la chance !
    je te rassure, en Charente Maritime, pas de soucis de neige ou de mauvais temps, on est proche de l’océan, mais jamais de café…. et pourtant, ce n’est pas faute d’y aller, à la sous prèf !

  2. Haha, en effet, je pense que tu trouvera peu de gens qui ont vécu la même chose ! C’est toujours génial de croiser ce genre de personne, ça mets du baume au coeur, on se dit que ce monde n’est pas si pourri qu’il n’y parait (moi j’ai le souvenir d’une petite dame qui m’a pris dans sa voiture entre mon arrêt de bus et chez moi alors que je portait un énorme sac de voyage ! elle avait vu que je galérais sur les graviers du trottoir avec mes roulettes toutes foutues, et elle s’est arrêtée !!! (bon, je vis pas en pleine ville, mais quand même, elle aurait pu passer tout droit !)(en passant, je suis une foldingue de monter dans la voiture d’une petite vieille pas forcément toute nette >_< tanpis, elle était trop gentille, je lui aurais fait des bisous !))

  3. c’est trop beau pour être vrai!

    Il y a encore des êtres humains avec un sens de l’humour dans ces grandes administrations?

    Wouaouh, cela me redonne le sourire à mon tour pour toute la semaine!

    1. Bien sûr qu’il y a encore des gens qui ont de l’humour dans l’administration, vu comment ils sont traités par leurs supérieurs, mal payés et dénigré par le public, ils ont même interêt à en avoir une bonne dose 😀

  4. Hé hé, premier commentaire, j’ai découvert le blog il y a un ou deux jours via Hellocoton, et j’lis tout parce que j’aime bien ^^
    Alors vu que je suis Beauceronne aussi, je me suis déjà rendu à la préfecture de Chartres pour carte grise, et j’ai pas eu de café !
    Mais maintenant si j’y retourne j’aurais cet espoir d’avoir un café, pis l’attente sera moins dur en me disant que j’vais aller commander un café au comptoir ( moi non plus j’avais pas fait le rapprochement mais c’est vrai que les lieux sont fait pareil)

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