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J’aime bien ta copine, sa mère est à baffer !

Voici donc la suite du billet «  j’aime pas tes potes, encore moins leurs parents »…

Petit 2 : bonjour ! puis-je en coller une à ta mère ?

Continuons avec les fréquentations de Grand Monstrou et sa copine C. dont je ne donnerai pas, bien évidement,  le vrai prénom ici.

Grand Monstrou la connait bien, puisqu’ils sont dans la même classe depuis la petite section, il m’en parle  souvent pour me décrire ses « bêtises » et encore cette année, en Cp,  il me racontait l’autre jour, qu’elle s »était endormie en classe.

Je la connais un peu car il m’est arrivé de participer à des sorties scolaires ou à des ateliers ( cuisine, nature), avec la classe de Grand Monstrou. C’est effectivement une petite fille bien remuante, mais ce que j’avais surtout remarqué à l’époque c’est qu’elle était en recherche permanente de contact/interaction avec l’adulte (quitte à faire la fofolle pour se faire remarquer).

Une petite fille bien attachante donc, qui venait me faire la bise tous les matins l’an dernier lorsque je traversais la cour pour accompagner Petit Monstrou dans sa classe alors que les moyens et grands jouaient dans la cour.

Parce qu’elle m’a dit une fois qu’elle partait chez son Papa pour le week-end je sais que ses parents sont séparés, comme nous vivons dans un petit village, je vois à peu près qui ils sont, mais je ne les connais pas personnellement.

Jusqu’à ce que, la semaine dernière, je me retrouve juste derrière sa Maman à la caisse du supermarché. Il y avait une longue file d’attente et lorsqu’elle nous a vus, C. s’est montrée ravie de revoir mes deux monstroux, ravissement qui bien sur, à engendré des rires, des bousculades, des espiègleries… de trucs d’ENFANTS coincés derrière un caddie quoi !

Rien de vraiment gênant, et je vous assure que,  entre mon Petit Monstrou qui s’est assommé au rayon frais à force de faire le fou et Grand Montrou qui un jour a escaladé une tête de gondole (« parce que c’était drôle ») pendant que je vidais mon chariot, je SAIS quels sont les comportements gênants !

Mais la Maman de C. semblait excédée et ne cessait de l’invectiver plutôt sèchement. Loin de moi l’idée de la juger sur ce point, régulièrement, mes loulous sont supers pénibles pendant TOUTE la durée des courses et je pense que la moitié des hôtesses de caisse m’ont déjà vue les houspiller sèchement moi aussi, à deux doigts de les planter dans le bac des promotions de la semaine pour les revendre !

Donc parce que C. rigolait avec Grand Monstrou, elle lui a annoncé qu’elle n’aurait pas de bonbon en rentrant…( que celle qui n’a pas tenté de soudoyer ses  enfants en leur promettant une récompense à la fin des courses lui jette la première pierre). Ça c’est un peu gâté lorsque la petite a répondu que quand elle aurait 18 ans elle aurait tous les bonbons qu’elle voudrait.

Là, la mère s’est esclaffée « ah oui, oh là là que je serai tranquille quand tu auras 18 ans ! » (perso, j’ai fait promettre à mes enfants de ne PAS quitter le nid avant 25 ans…ça fait bien rire mon Poux qui dit que j’en aurai marre avant). Puis elle a ajouté une très vilaine remarque sur le fait que dès la semaine suivante elle aurait la paix puisque C. serait chez son père ( je ne peux pas retranscrire le ton, un mélange de mépris et de satisfaction), et là elle pouffe en direction de son compagnon : « la semaine prochaine, je refile le boulet à mon ex, ça lui fera les pieds ».

Fin de l’altercation, je n’étais pas très à l’aise quand la Maman m’accoste pour me prendre à témoin et me dire que c’est « chiant » (hum !) les enfants dans les grandes surfaces. Je lui dis que là ils sont plutôt calmes et que ce n’est drôle pour personne de faire les courses ou d’attendre à la caisse ( qui décidément n’avance pas).

Les enfants sont effectivement plutôt calmes, C. et Grand Monstrou parlent « billes » et Petit Monstrou, qui a du sentir mon malaise, est collé à moi. C. éclate de rire et fait une grosse grimace à Grand Monstrou qui réplique immédiatement (tu penses, des années d’entrainement dans la voiture !).

Là, le « charmant » monsieur qui accompagne la Maman de C. l’interpelle «  ahhh mais arrête donc de faire ça, t’es encore plus moche comme ça ma pauvre fille» (dans le ton se mêlaient : dédain, dégout et bien évidemment la méchanceté, la volonté de blesser… à moins que ce ne soit seulement de la bêtise !).

Et la mère d’ajouter « ouhh, oui que tu es vilaine ma fille ! »

J’ai eu tellement mal au cœur pour C. que dès que le gros mufle s’est retourné (pourvu que ça ne soit pas le nouveau copain de la maman) , je me suis penchée vers elle et je lui ai  dit «  et bien moi je te trouve très jolie ». Parce que, effectivement, il ne lui a pas dit qu’elle était chiante, il ne l’a pas frappée, mais pour moi c’est encore pire ! Ils l’ont rabaissée, il s’est moqué, il a cassé sa confiance en elle (si toutefois elle en avait encore) et sa mère l’a enfoncée au lieu de la défendre.

J’étais tellement sous le choc que je ne me souviens plus pourquoi, alors que son tour en caisse était enfin venu, la mère de C. l’a cette fois « privée de jouer dehors » (je cite) pour le soir même.

Par contre j’ai immédiatement retrouvé mes esprits quand elle s’est retournée vers moi pour me dire « ah tiens, comme ils sont copains, il faudra que votre fils vienne jouer à la maison » j’ai pensé «  moi vivante, ça n’arrivera jamais ! » (jetant un regard noir au gros rustre) et j’ai répondu «  là, ça va être compliqué, parce que mon petit va se faire opérer, on ne peut pas faire de projets ».

En rentrant j’étais malheureuse pour cette petite fille et j’ai été encore plus Maman poule avec mes monstroux, comme pour compenser…

Alors, c’est vrai, cette Maman là, n’a pas dit (devant moi) à sa fille qu’elle était chiante, mais remontés comme ils étaient contre la petite, son compagnon et elle, je me dis que C. n’a pas du passer une bonne soirée… D’ailleurs, est-ce qu’elle en passe souvent des bonnes soirées C. ?

Crédit photo : winio_janik sur flickr

J’aime pas tes potes, encore moins leurs parents !

Grand Monstrou a plein de copains : c’est chouette (contrairement à son vieux père, il est sociable !). C’est important d’avoir des amis, une vie sociale et bien entendu ça me rassure de savoir qu’il est apprécié et pas tout seul, abandonné au fond de la cour, comme un pauvre malheureux.

C’est d’autant plus rassurant que Grand Monstrou a eu des débuts difficiles  en petite section.

Lorsque nous sommes rentrés des USA pour nous installer en France, il avait deux ans et à tout perdu d’un seul coup, sa maison, ses « copains » et «  copines » de la gym et de chez la nounou (si toutefois on peut parler de « copains »  à cet âge-là), et surtout ses repères.

Nous avons également perdu au change au niveau du climat, en Californie nous sortions jouer dans le jardin tous les jours à quelques exceptions près, nous sommes arrivés en France fin Décembre, par moins 11 degrés et les deux monstroux ont immédiatement goûtés aux joies des bronchiolites, angines, rhinopharyngites etc. donc nous ne sortions affronter le terrible hiver français que contraints et forcés. Ce n’est qu’avec l’apparition des beaux jours que Grand Monstrou a pu «  resocialiser » un peu et se faire des ptits copains avec qui jouer au square où nous allions l’après-midi.

Malheureusement ( et heureusement), notre maison était enfin libre et nous avons quitté le petit appartement de région parisienne ET le square pour nous installer dans notre chez nous.

Entre le déménagement, les visites chez les Grands parents et l’arrivée dans un nouveau village en plein Juillet, Grand Monstrou n’a pas vu beaucoup d’enfants durant l’été et nous ne nous sommes pas rendus compte tout de suite qu’après avoir souffert du changement de pays, il souffrait d’avoir perdu ses tous nouveaux copains.

Les premiers mois en Petite Section il frappait tout le monde, j’en étais malade avant d’aller le chercher, qu’allait m’annoncer la maitresse cette fois-ci ? C’était sa manière à lui de nous dire « chaque fois que je m’attache à quelqu’un on s’en va, maintenant je n’aime plus personne ».

Cette période m’a parue bien longue mais elle n’a pas duré tant que ça et Grand Monstrou s’est fait plein de copains…

Et c’est là que mes problèmes commencent : je n’aime pas ses copains, encore moins leurs parents.

Petit  1 : le copain « chiant »

Ce n’est pas moi qui le dit c’est la propre mère du fameux copain qui lui répète sans cesse quand elle ne lui pince pas les joues pour le faire obéir. Comme le garçon en question est un très bon copain de Grand Monstrou, nous l’avons eu à la maison, nous sommes allés chez lui, ou bien nous allions au parc ensemble et, systématiquement, il y avait des remarques du genre «  merde alors qu’est-ce que t’es chiant aujourd’hui »…

Entendons nous bien, mes monstroux aussi sont «  chiants » mais je ne leur dit pas, je leur dit qu’ils sont pénibles, usants, fatigants mais pas « chiants » parce que, puisque je ne veux pas qu’ils disent des «  gros mots », je commence par ne pas en utiliser moi-même… J’ai remplacé le fameux «  Putain » du Sud-Ouest par «  Punaise » ou « Purée » qui finalement manifeste aussi bien mon mécontentement tout en restant dans un vocabulaire correct.

Je sais fort bien qu’une des premières choses que les enfants partagent à l’école (après les microbes) ce sont les gros mots, savoureux parce que « interdits », «  gros », «  vilains » et attrayants aussi parce que «  rares » et inusités à la maison.

UNE FOIS, alors qu’ils avaient transformé (encore une fois) la salle de bain en piscine municipale, j’ai explosé et je leur ai crié qu’ils étaient « vraiment chiants » à me faire le même coup tous les soirs etc… Et là, j’ai vu leurs yeux ronds fixés sur moi, mes enfants étrangement silencieux, estomaqués, jusqu’à ce que je réalise ce que j’avais dit ! J’en ai entendu parler pendant des semaines, toute la famille l’a su (tu parles ! Le raconter permettait de réutiliser  mot interdit sans être puni puisque c’est la vilaine Maman qui l’avait dit). Mais ça les a marqués parce que c’était totalement inhabituel !

Est-ce que j’ai tort d’être choquée par le nombre inquiétant de mamans qui usent et abusent du mot « chiant » ( pour ne citer que celui là) à la sortie de l’école ? Est-ce que « chiant » serait  passé dans la catégorie des adjectifs appropriés pendant que j’étais aux Etats-Unis ?

Est-ce que c’est de l’élitisme que de ne pas souhaiter que mes fils aillent jouer dans des familles ou la vulgarité est quotidienne ?

En même temps, ça leur montre que toutes les familles ne fonctionnent pas de la même façon, que tout le monde n’a pas les même règles… et si j’écris ça montre que « tout le monde n’a pas les mêmes valeurs » est-ce que je suis en train de virer «  bourgeoise » ?

Je me doute bien que dans quelques années, quand ils auront mué et qu’ils auront trois poils sous  menton, ils me diront de leur voix éraillée «  pffff t’es chiante M’man, je l’ai rangée le mois dernier a chaaaaammbre »…

Mais pour le moment,  à 4 ans et demi et 6 ans je préfère épargner encore un peu leurs oreilles et laisser aux « gros mots » leur statut «  exceptionnel », le genre de mot qu’on lâche quand on a vraiment un pépin, ou qu’on dit tout bas à Maman le soir quand on «  vide sa collection de gros mots entendus dans la cour ».

Et vous ? Ca vous choque ces mamans qui traitent leurs enfants de « chiants » ou bien vous en faites partie ?

(Les petits 2 et 3 suivront….)

La diplomatie enfantine

En fac de sciences de l’éducation on étudiait plusieurs courants de pensées et il y avait  notamment la grande «  dispute » internationale entre l’acquis et l’inné… Qu’est-ce que l’éducation nous apporte vraiment et est-ce qu’il n’y a pas des choses déjà pré-acquises ?

Loin de moi l’idée de vous faire un cours de sociologie, ce n’est pas le genre de la maison (et surtout la fac c’était il a très longtemps, ma mémoire ne fonctionne plus assez bien), je veux juste en venir au fait que la diplomatie, c’est clairement pas un truc inné… ou alors, au contraire,  ça se transmet dans les gènes et grand monstrou a hérité de mon terrible côté « pas-diplomate-pour-deux-sous ».

Nous sommes en train de dîner avec Mamina et Papounet, Petit Montrou, comme d’habitude, pense que le dîner est un lieu de spectacle et lorsqu’il ne nous baratine pas d’histoires abracadabrantes ( pour ne pas manger) il nous gratifie de grimaces en tous genres. Je précise que Petit Monstrou n’est pas «  difficile », il aime à peu près tout, mais depuis tout petit, il préfère captiver son public (coincé à table) que de manger.

Bref, ce soir là c’est « option grimaces » et même Grand Monstrou trouve que c’est trop, il interpelle son frère :

«  Arrête Petit Monstrou tu vas avoir plein de rides comme Mamina »

Mamina (légèrement dépitée) : «  Mais tu m’as dit ce matin que j’étais jolie ! »

Grand Monstrou ( qu’on appelle aussi « réponse à tout ») : Oui, mais je parlais des habits !

Et PAF Mamina vaincue par K.O !

Il faudra tout de même que j’envisage d’apprendre à mes garçons comment on parle aux femmes… ou pas…

Petit Monstrou lui, est dans sa période «  les filles sont nulles »…En petite section, il tombait amoureux tous les deux jours (de « vieilles» de grande section), cet été, au centre de loisirs je l’ai retrouvé en train d’ausculter une petite fille (allongée par terre, tee-shirt remonté) dans la petite maison de la cour…

Cette année il est contrarié parce que sa nouvelle maîtresse le FORCE à donner la main aux filles et que  « c’est dégoutant les filles »! Changement radical donc, au point que même à la télé, les trucs de fille le gonflent… L’autre jour on l’a entendu râler devant une publicité «  ah non, pas les barbies, ça PUE les barbies »…

Non, vraiment y’a rien à redire, mes montroux sont de vrais martiens, pas encore prêts pour l’art délicat de la séduction de vénusiennes.

Vengeance programmée…

Lettre à Petit Monstrou :

Mon chéri,

Tu sais à quel point je t’aime, je t’adore, tu es la chair de ma chair et tout et tout mais malgré tout je dois te le dire tu es allé trop loin !

Je te pardonne les longs mois d’allaitement durant lesquels tu me réveillais plusieurs fois par nuit, les heures que tu passais accroché telle une ventouse à mon sein, me prenant pour une sucette géante, je te pardonne même le fait que dans l’histoire tu m’aies littéralement aspiré un bonnet entier  de soutien-gorge.

Je te pardonne bien évidemment les longues nuit de veille lorsque tu es malade, les réveils sonores et tonitruants lorsque tu fais des cauchemars…

Je te pardonne les nombreux vomis que tu as gentiment expulsés directement sur moi (et pourquoi pas sur ton père pour changer un peu ? hein ?)

Je te pardonne même  pour la fois où tu as enflammé ton Papoum dans l’halogène et brûlé une partie du plafond du salon.

Mais je n’en peux plus que tu me réveilles systématiquement une heure plus tôt que dans la semaine TOUS les week-ends !

Il m’a fallu un treuil pour te lever lundi matin afin de te préparer pour l’école alors que le samedi, le dimanche et les jours fériés,  tu débarques  systématiquement dans mon lit avant 7H00 !

Saches que lorsque tu auras 15 ou 16 ans tu apprécieras à ton tour les grasses matinées, et dans l’insouciance de ton adolescence tu essaieras même de dormir jusqu’à midi. Alors je ne te prends pas en traitre, je le l’annonce devant témoins, lorsque ça arrivera : je viendrai à l’aube me glisser dans ton lit parce que j’ai fait un cauchemar, parce que je n’ai plus sommeil ou parce que tu me manques !

Et je ferai exactement comme toi.

Je commencerai par t’étouffer avec mon doudou en le déposant sans aucune délicatesse sur ta tête, pour te montrer que, lui aussi, a fait un cauchemar. Ensuite je te caresserai le visage en te chatouillant. ( oui je sais je t’ai toujours dit que les Mamans n’aiment que les caresses et les bisous mais saches qu’avant 7H00 en semaine et 8H30 le week-end je n’aime RIEN : je dors).

Ensuite comme je n’aurai définitivement pas l’intention de m’endormir je jouerai avec tes cheveux, comme toi je vérifierai si tu respires encore si j’obstrue tes narines avec mes deux doigts. Et si tu râles je te ferai remarquer que tu pourrais descendre me préparer un ptit café.

Si tu essaies de me convaincre de me rendormir, comme toi, je me tortillerai dans tous les sens, sous prétexte de te faire un câlin, enfonçant mes jolis genoux dans ton plexus. Je te demanderai tout fort si « c’est le jour » puis je ferai semblant de céder de m’endormir, pour mieux te chatouiller cinq minutes plus tard.

Bref mon cher enfant, aujourd’hui  je vais t’apprendre une leçon importante : la vengeance est un plat qui se mange froid ! Et si tu ne changes pas d’attitude les matins de week-end, tu ne feras jamais aucune grasse matinée chez moi !

Je sais je sais, tu vas me dire qu’il y a à peine 6 mois tu étais debout entre 5H30 et 6H00 du matin TOUS les matins et que se lever à 7h00 c’est déjà tard pour beaucoup de personnes. Mais même à cette époque pas si lointaine, tu nous faisais des blagues.

Souviens-toi du jour où il fallait qu’on se lève tous très tôt.  Grâce à toi, nous n’utilisions plus jamais de réveil puisque, réglé comme une horloge, tu débarquais dans notre chambre où nous convoquais dans la tienne de ta douce voix : Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnnnnnn.

Et bien juste les jours où il fallait que nous nous levions tôt, tu dormais plus tard que d’habitude et tu ne faisais pas le job de réveil auquel tu nous avais habitués et c’était ensuite la course pour respecter nos horaires.

Alors oui, j’aime l’esprit de contradiction, les forts caractères mais il semblerait que tu les aies hérités de moi donc je te préviens  gentiment : continues à nous pourrir nos fins de nuit de week-end  et nous nous vengerons pendant ton adolescence !

Ta Maman qui t’aime fort ( juste un peu moins le matin !)


Mon standardiste à moi !

Comme je ne suis pas que mère au foyer, je suis constamment dé-bor-dée !

Et comme en plus je suis presque une célébrité, le téléphone ne cesse de sonner : Bleu ciel  EDF qui me propose pour la 172ème fois un bilan énergétique, un monsieur au français très approximatif, pour qui il est vital de savoir comment je me maquille parce qu’il a les produits qu’il me faut, une bonne femme qui téléphone tous les quinze jours pour  me prévenir que le colis de Mme Machin-chose est bien arrivé au point relais… ( D’ailleurs Mme Machin-chose si vous me lisez, il serait grand temps de corriger votre numéro de téléphone sur votre compte la redoute parce que je vais finir par aller récupérer tous vos colis !).

Du coup me voici ravie que Grand Monstrou ait acquis les deux centimètres qui lui manquaient pour atteindre le téléphone car il répond à ma place.

Il fait ça très bien ! il commence toujours par «  allo bonjour » et ensuite, s’il est en forme, il baratine suffisamment pour refouler une partie des gens qui veulent vendre un truc mais qui n’ont pas le temps de l’écouter raconter tout ce qui lui passe par la tête.

Forte de l’expérience de Super-Copine dont la charmante fillette avait annoncé à son interlocuteur «  je ne peux pas te passer Maman, elle fait son caca »… J’ai expliqué à Grand Monstrou : «  tu ne dis pas ce que je fais, tu dis que tu vas voir si je suis disponible ».

Mon standardiste bénévole a bien compris le coup du «  disponible  ou pas »… le hic c’est que si l’interlocuteur est quelqu’un qu’il connait, il annonce systématiquement que je ne suis PAS disponible histoire de pouvoir taper la causette avec la personne au bout du fil. J’ai beau être juste à côté de lui en train de lui faire de grands signes, il annonce imperturbable : « non Maman ne peut pas prendre le téléphone parce qu’elle n’est pas disponible »!

Si encore il faisait ça aussi avec les commerciaux et autres racketteurs téléphoniques, je ne dirais rien, malheureusement, ceux là il me les passe, alors qu’il prend mes copines en otage pour leur raconter les croustillants détails de sa journée ( comment  il s’est « gravement » blessé au doigt : une écorchure d’au moins 2 mn qu’il a absolument fallu recouvrir d’un pansement, pourquoi il a perdu deux billes à la récré etc.).

L’avantage c’est que lorsque Georges Clooney appellera pour me proposer un café, je suis certaine qu’il me le passera…

L’inconvénient c’est que je n’ai plus jamais accès à mon propre téléphone, donc avis à toutes mes copines, si vous voulez vraiment me parler et que vous tombez sur Grand Monstrou, transformez votre voix et faites vous passer pour une inconnue !

Et si vous avez aimé, cliquez donc sur le bouton Hellocoton 🙂

La boulette de la rentrée !

Ou comment foutre la honte à son fils pour les trois mois à venir ( au moins…).

Je ne parle même pas de ma coupe de cheveux aérodynamique de ce matin, je n’ai jamais rien pu/su faire de mes cheveux, les enseignantes de la maternelle s’y sont faites, et la maitresse de Cp a eu la grande bonté de ne pas ciller en regardant ma frange dressée sur ma tête. (Elle a tout de même marqué un temps d’arrêt… certainement pour se demander si c’était la dernière mode).

Je n’ai pas craqué, je n’ai pas fondu en larmes en hurlant «  mon lapppppppppiiiiiiiiin » quand mon «  petit-grand » s’est installé sur une GRANDE chaise avec un VRAI bureau, non je suis restée très zen, très « propre sur moi » !

La boulette date en fait du mois de juin. J’étais très fière d’être une Maman or-ga-ni-sée qui a fait ses courses de rentrée dès la fin du mois de juin, avant de partir en vacances et avant de perdre la fameuse liste des fournitures exigées par l’éducation nationale ( gratuite ? Humm) les enseignantes de CP.

Et le problème c’est ça :

Ou plus exactement ça :

Hier soir, alors que tout était prêt, les monstroux récurés, les habits  de rentrée sortis, les affaires étiquetées, j’ai eu comme un doute… Je n’avais jamais demandé à Grand-Monstrou d’ouvrir lui-même l’énorme cartable qu’il avait choisi en juin pour sa première année à la grande école.

Et ben si, vous avez bien deviné : IL N’ARRIVE PAS A L’OUVRIR !

(Est-ce parce que les boucles sont dures, est-ce parce qu’il n’a jamais eu de telles fermetures… en tout cas le premier qui se moque de mon fiston dans les commentaires sera lynché au beau milieu de la blogosphère et croyez-moi y’a du monde sur la blogo en ce jour de rentrée !)

Donc là, j’imagine déjà la cata à l’école…

Enseignante : « Bon alors les enfants, j’avais demandé à ce que vous ameniez un peu de matériel pour la classe, on va le ranger dans les bureaux »

Brouhaha dans la classe, tout le monde étant ravi de montrer sa jolie trousse, ses supers feutres, le cahier de texte « Ben 10 »…

Grand Monstrou ne bouge pas, raide comme la justice sur sa chaise, il attends…

Enseignante : «  ceux qui ont déjà amené la blouse de peinture, vous pouvez me l’amener, on va les ranger au fond de la classe ».

Tout le monde se lève sauf UN élève…

Enseignante «  maintenant qu’on a bien tout rangé, sortez tous : vos ardoises et vos feutres »

Grand Monstrou n’a toujours pas bougé…

Enseignante : «  que se passe-t-il Grand Monstrou, tu n’as pas amené d’ardoise ? »

L’enfant se décompose, au bord des larmes…

L’enseignante ( voix rassurante) : mais ce n’est pas grave, pour le premier jour je vais t’en prêter une ( sous entendu : purée ta mère a eu deux mois entiers pour se procurer une ardoise c’était pas bien compliqué si ?).

Et là, drame, mon Grand Monstrou fond en larmes en disant : «  je ne saiiis paaaas ouvriiiir mon caaaaaartaaaaaaaable »

C’est sûr, ça le poursuivra jusqu’en CM2, il n’aura plus jamais aucun copain, aucune amoureuse, il sera seul, banni au fond de la cour, étiqueté pour les 4 ans à venir comme «  celui qui ne sait pas ouvrir son cartable ».

J’en ai des sueurs froides !

Du coup nous avons passé une partie de la soirée à essayer de lui apprendre à ouvrir lui-même son cartable et malgré cet entraînement intensif, il n’y arrive toujours pas… je l’ai donc laissé à l’école avec son cartable déjà «  déverrouillé » histoire d’éviter le drame ci-dessus, mais dès ce soir je vais m’acharner sur ce P…. de cartable de M…. histoire de rendre un peu moins dures ces deux fermetures rebelles qui menacent la vie sociale de mon fils !

Déjà qu’il aura un peu honte lorsqu’il sera au collège et que j’irai lui crier que je l’aiiiiiime, la face collée au grillage, faudrait pas que ça commence dès le CP !

Ce billet participe au « défi mot » d’Angelita

retour de Tunisie : visite aux urgences.

Dernier soir en Tunisie, nous sommes un peu tristes de repartir dès le lendemain mais aussi soulagés que tout se soit bien passé et bien plus reposés et détendus que l’été dernier.

Mr Poux boucle les valises tandis que je couche les enfants quand je vois une marque rouge sur le front de Petit Monstrou. C’est rond, un peu gonflé mais pas trop, impossible de savoir s’il s’agit d’une bosse ou d’une (grosse) piqûre de (gros) moustique qui aurait provoqué une (grosse) réaction.

Je questionne Petit Monstrou  qui ne se souvient plus s’il est tombé ou s’il s’est cogné, dans le doute je mets deux sortes de crèmes sur la rougeur : une pour les piqûres et une pour les coups et bosses.

Naïve je me dis que s’il avait fait une grosse chute au mini-club les animatrices me l’auraient dit…Takacroire !

Complètement indifférents à la victoire de l’Espagne ce soir là, on se couche car la journée suivante promet d’être longue et pénible : bus, attente, avion, attente des bagages, navette, et minimum une heure de voiture pour rentrer chez nous selon l’état du trafic.

Le lendemain juste au moment de prendre le bus, je me rends compte que la bosse à un peu gonflé, trop tard pour remettre de l’Hémoclar, le tube est dans la valise. Je fais remarquer à Mr Poux que normalement une bosse ça diminue au fil des heures mais bon, avec Petit Monstrou on peut s’attendre à tout !

Quelques heures plus tard, alors que Petit Monstrou se penche contre le hublot pour voir la terre d’en haut, je constate, grâce à la luminosité plus forte à cet endroit là, que la bosse est devenue énorme. Je ne peux rien faire d’autre que de la bile et croyez moi j’en fais… ça tourne à toute vitesse dans ma tête : «  qu’est-ce qu’il nous a encore inventé ? ». Au passage je maudis ces imbéciles d’animatrices qui n’ont pas été foutues de nous dire que notre Monstrou était tombé sur la tête. C’est grand Monstrou qui me l’a confirmé, il est tombé sur la tête, sur une grosse pierre…Ben oui, tomber seulement sur le sol aurait été d’un banal… Je n’ai pas vu le lieu de la chute, mais je suis certaine qu’il n’y avait qu’UNE SEULE pierre. C’est bien entendu à cet endroit là qu’il a « choisi » de tomber !

De retour à la maison je le tartine d’hémoclar et cette fois je dois faire presque la moitié du front et une partie des cheveux. Je ne suis pas rassurée du tout en me couchant et je l’ai « chatouillé » plusieurs fois dans la nuit pour vérifier que tout allait bien.

Le lendemain il se lève en même temps que moi ( traduction : c’est lui qui m’a sortie du lit ) et se montre d’excellente humeur. Nous prenons notre café-chocolat tous les deux dans la pénombre de la maison et ce n’est qu’une demi-heure plus tard lorsqu’il me suivra dans le jardin pour étendre la première d’une longue série de panières de linge que je constaterai l’étendue des dégâts.

Au soleil on dirait elephant-man ! La bosse est maintenant toute rouge, d’un diamètre de 5 cm elle descend jusqu’au dessus de son œil. Mr Poux muni, comme chacun sait, d’un formidable sens de l’observation me dit «  ça ce n’est pas normal ».  noooon ? Sans déconner ? Pas normal ? t’es sûr ?

Je suis déjà au bord de l’apoplexie, mon tout petit est abîmé, ces connasses d’animatrices me l’ont cassé et si ça se trouve il va avoir plein de séquelles toutes plus catastrophiques les unes que les autres. On part consulter immédiatement.

Aussi positive que de coutume, j’envisage donc le pire durant les vingt minutes de trajet pour les urgences.  Nous arrivons aux urgences pédiatriques et là, après m’avoir dit que mon minuscule poussin, mon «  tout-petit » ne dépendait plus de ce service là (trop grand qu’elles ont dit), l’une des infirmière me dit «  en effet c’est une grosse bosse, on lui fera surement passer un ptit scanner pour vérifier s’il n’y a pas une poche de sang la dessous ».

Dire que je n’en menais pas large est un euphémisme car rien qu’au mot scanner,  j’ai manqué défaillir dans le hall, en même temps, vu mon grand âge si j’étais tombée dans les pommes aux urgences pédiatriques on m’aurait surement laissée sur place : trop vieille on vous dit !

Petit Monstrou lui par contre est en pleine forme, il sait qu’il vient montrer sa bosse qui n’est pas «  comme d’habitude » (et pourtant il en a collectionné un paquet déjà), mais il panique un peu en arrivant aux vraies urgences.

Il faut dire qu’on arrive juste après une pauvre mère en larmes qui explique tout ce que son fils allongé dans un brancard a ingurgité comme médicaments. Le jeune homme a en effet l’air bien «  parti » et Petit Monstrou me dit «  il n’a pas l’air en forme le monsieur ». Ca l’impressionne tellement qu’il ne veut plus du tout montrer sa bosse  et me tire le bras pour repartir. J’avoue que même si je compatis beaucoup pour la pauvre dame, j’espère  qu’ils seront  rapidement pris en charge pour éviter de trop bouleverser mon petit blessé.

Notre tour arrive, il faut d’abord donner tous les papiers mais comme on est déjà clients ( 2 points de suture à 22 mois dont un qu’il a arraché dans la nuit parce qu’il le « gênait » ) mon Monstrou est déjà  fiché et ça va très vite. Ce qui ne va pas vite par contre, c’est l’attente dans une salle pour voir un docteur, ou du moins être VU par un docteur (parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ! ).

A défaut d’être zen, je suis organisée (enfin sur ce coup là), j’ai embarqué en partant une provision de livres, le doudou pour réconforter, de l’eau, et même des petits gâteaux  que je n’oserai pas lui donner de peur qu’on doive l’opérer d’urgence (toujours mon côté positif).

Après avoir lu tous les livres dont certains deux fois, cherché plein de mots commençant pas L, par T etc. On fait les couillons dans la salle et on est en pleine partie de «  pirates en exploration » lorsque la doctoresse arrive DEUX HEURES TRENTE plus tard.

Je pense qu’elle n’a pas touché mon fils une seule fois, elle était trop loin pour cela, elle m’a dit qu’elle l’avait entendu jouer, rire, parler et que puisqu’il n’avait pas vomi ni perdu connaissance TOUT ALLAIT BIEN et elle m’a dit de mettre de l’hémoclar et de la glace sur cette vilaine bosse qui allait finir par se résorber.

Bien entendu j’ai oublié de demander comment elle expliquait que cette bosse grossisse au lieu de diminuer et je suis rentrée à demi rassurée. Et si elle s’était trompée ?

Nous l’avons surveillé toute la journée comme de l’huile sur le feu histoire qu’il ne nous fasse pas une nouvelle cascade et le soir nous avons constaté dépités que l’hématome-bosse descendait effectivement jusqu’à son oeil. Je l’ai de nouveau embêté dans la nuit pour vérifier si tous les reflexes étaient là et le lendemain : HOURRA la bosse avait un peu diminué.

Enfin jusqu’à 11H00, lorsqu’il a «  trébuché » ( c’est lui qui le dit) dans l’escalier et qu’il en a descendu l’intégralité sur la tête, le dos, les jambes sous nos yeux effarés.

Trop loin pour le rattraper je me suis contenté d’assister à la chute en hurlant, c’était trop pour moi après ces dernières 48 heures d’inquiétude ! Mes jambes ne me portaient plus, j’étais incapable d’aller le ramasser,  et je l’ai un peu plus terrorisé car je ne pouvais plus m’arrêter de crier.  C’est donc Mr Poux qui l’a récupéré et qui m’a forcée à m’asseoir car Petit Monstrou voulait être avec moi.

Lorsque au prix d’un immense effort j’ai réussi à me calmer je lui ai demandé où il avait mal (persuadée qu’il était cassé de partout) : « j’ai pas de bobo, je voulais juste que tu me rattrapes ».

En fait il avait une seconde bosse sur la partie encore intacte du front et un peu mal à une cheville mais rien de plus et l’ancienne bosse a continué de rétrécir, lentement mais surement.

Depuis :

-j’ai demandé une pension alimentaire à Pierre Richard car je suis certaine que mon fils est le digne descendant du «  Grand blond à la chaussure noire » ou de «  la chèvre ».

-j’ai laissé un gentil petit message sur le site de l’hôtel de Tunisie pour les prévenir que leurs abruties d’animatrices étaient dangereuses, inconsciente, incompétentes…

– Et bien sur j’ai de nouveau acheté des actions chez Hémoclar dont je suis une des plus grosses clientes.

Dernier soir en Tunisie, nous sommes un peu tristes de repartir dès le lendemain mais aussi soulagés que tout se soit bien passé et bien plus reposés et détendus que l’été dernier.

Mr Poux boucle les valises tandis que je couche les enfants quand je vois une marque rouge sur le front de Petit Monstrou. C’est rond, un peu gonflé mais pas trop, impossible de savoir s’il s’agit d’une bosse ou d’une (grosse) piqûre de (gros) moustique qui aurait provoqué une (grosse) réaction.

Je questionne Petit Monstrou qui ne se souvient plus s’il est tombé ou s’il s’est cogné, dans le doute je mets deux sortes de crèmes sur la rougeur : une pour les piqûres et une pour les coups et bosses.

Naïve je me dis que s’il avait fait une grosse chute au mini-club les animatrices me l’auraient dit…Takacroire !

Complètement indifférents à la victoire de l’Espagne ce soir là, on se couche car la journée suivante promet d’être longue et pénible : bus, attente, avion, attente des bagages, navette, et minimum une heure de voiture pour rentrer chez nous selon l’état du trafic.

Le lendemain juste au moment de prendre le bus, je me rends compte que la bosse à un peu gonflé, trop tard pour remettre de l’Hémoclar, le tube est dans la valise. Je fais remarquer à Mr Poux que normalement une bosse ça diminue au fil des heures mais bon, avec Petit Monstrou on peut s’attendre à tout !

Quelques heures plus tard, alors que Petit Monstrou se penche contre le hublot pour voir la terre d’en haut, je constate, grâce à la luminosité plus forte à cet endroit là, que la bosse est devenue énorme. Je ne peux rien faire d’autre que de la bile et croyez moi j’en fais… ça tourne à toute vitesse dans ma tête : «  qu’est-ce qu’il nous a encore inventé ? ». Au passage je maudis ces imbéciles d’animatrices qui n’ont pas été foutues de nous dire que notre Monstrou était tombé sur la tête. C’est grand Monstrou qui me l’a confirmé, il est tombé sur la tête, sur une grosse pierre…Ben oui, tomber seulement sur le sol aurait été d’un banal… Je n’ai pas vu le lieu de la chute, mais je suis certaine qu’il n’y avait qu’UNE SEULE pierre. C’est bien entendu à cet endroit là qu’il a « choisi » de tomber !

De retour à la maison je le tartine d’hémoclar et cette fois je dois faire presque la moitié du front et une partie des cheveux. Je ne suis pas rassurée du tout en me couchant et je l’ai « chatouillé » plusieurs fois dans la nuit pour vérifier que tout allait bien.

Le lendemain il se lève en même temps que moi ( traduction : c’est lui qui m’a sortie du lit ) et se montre d’excellente humeur. Nous prenons notre café-chocolat tous les deux dans la pénombre de la maison et ce n’est qu’une demi-heure plus tard lorsqu’il me suivra dans le jardin pour étendre la première d’une longue série de panières de linge que je constaterai l’étendue des dégâts.

Au soleil on dirait elephant-man ! La bosse est maintenant toute rouge, d’un diamètre de 5 cm elle descend jusqu’au dessus de son œil. Mr Poux muni, comme chacun sait, d’un formidable sens de l’observation me dit «  ça ce n’est pas normal ». noooon ? Sans déconner ? Pas normal ? t’es sûr ?

Je suis déjà au bord de l’apoplexie, mon tout petit est abîmé, ces connasses d’animatrices me l’ont cassé et si ça se trouve il va avoir plein de séquelles toutes plus catastrophiques les unes que les autres. On part consulter immédiatement.

Aussi positive que de coutume, j’envisage donc le pire durant les vingt minutes de trajet pour les urgences. Nous arrivons aux urgences pédiatriques et là, après m’avoir dit que mon minuscule poussin, mon «  tout-petit » ne dépendait plus de ce service là (trop grand qu’elles ont dit), l’une des infirmière me dit «  en effet c’est une grosse bosse, on lui fera surement passer un ptit scanner pour vérifier s’il n’y a pas une poche de sang la dessous ».

Dire que je n’en menais pas large est un euphémisme car rien qu’au mot scanner, j’ai manqué défaillir dans le hall, en même temps, vu mon grand âge si j’étais tombée dans les pommes aux urgences pédiatriques on m’aurait surement laissée sur place : trop vieille on vous dit !

Petit Monstrou lui par contre est en pleine forme, il sait qu’il vient montrer sa bosse qui n’est pas «  comme d’habitude » (et pourtant il en a collectionné un paquet déjà), mais il panique un peu en arrivant aux vraies urgences.

Il faut dire qu’on arrive juste après une pauvre mère en larmes qui explique tout ce que son fils allongé dans un brancard a ingurgité comme médicaments. Le jeune homme a en effet l’air bien «  parti » et Petit Monstrou me dit «  il n’a pas l’air en forme le monsieur ». Ca l’impressionne tellement qu’il ne veut plus du tout montrer sa bosse et me tire le bras pour repartir. J’avoue que même si je compatis beaucoup pour la pauvre dame, j’espère qu’ils seront rapidement pris en charge pour éviter de trop bouleverser mon petit blessé.

Notre tour arrive, il faut d’abord donner tous les papiers mais comme on est déjà clients ( 2 points de suture à 22 mois dont un qu’il a arraché dans la nuit parce qu’il le « gênait » ) mon Monstrou est déjà fiché et ça va très vite. Ce qui ne va pas vite par contre, c’est l’attente dans une salle pour voir un docteur, ou du moins être VU par un docteur (parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ! ).

A défaut d’être zen, je suis organisée (enfin sur ce coup là), j’ai embarqué en partant une provision de livres, le doudou pour réconforter, de l’eau, et même des petits gâteaux que je n’oserai pas lui donner de peur qu’on doive l’opérer d’urgence (toujours mon côté positif).

Après avoir lu tous les livres dont certains deux fois, cherché plein de mots commençant pas L, par T etc. On fait les couillons dans la salle et on est en pleine partie de «  pirates en exploration » lorsque la doctoresse arrive DEUX HEURES TRENTE plus tard.

Je pense qu’elle n’a pas touché mon fils une seule fois, elle était trop loin pour cela, elle m’a dit qu’elle l’avait entendu jouer, rire, parler et que puisqu’il n’avait pas vomi ni perdu connaissance TOUT ALLAIT BIEN et elle m’a dit de mettre de l’hémoclar et de la glace sur cette vilaine bosse qui allait finir par se résorber.

Bien entendu j’ai oublié de demander comment elle expliquait que cette bosse grossisse au lieu de diminuer et je suis rentrée à demi rassurée. Et si elle s’était trompée ?

Nous l’avons surveillé toute la journée comme de l’huile sur le feu histoire qu’il ne nous fasse pas une nouvelle cascade et le soir nous avons constaté dépités que l’hématome-bosse descendait effectivement jusqu’à son oeil. Je l’ai de nouveau embêté dans la nuit pour vérifier si tous les reflexes étaient là et le lendemain : HOURRA la bosse avait un peu diminué.

Enfin jusqu’à 11H00, lorsqu’il a «  trébuché » ( c’est lui qui le dit) dans l’escalier et qu’il en a descendu l’intégralité sur la tête, le dos, les jambes sous nos yeux effarés.

Trop loin pour le rattraper je me suis contenté d’assister à la chute en hurlant, c’était trop pour moi après ces dernières 48 heures d’inquiétude ! Mes jambes ne me portaient plus, j’étais incapable d’aller le ramasser, et je l’ai un peu plus terrorisé car je ne pouvais plus m’arrêter de crier. C’est donc Mr Poux qui l’a récupéré et qui m’a forcée à m’asseoir car Petit Monstrou voulait être avec moi.

Lorsque au prix d’un immense effort j’ai réussi à me calmer je lui ai demandé où il avait mal (persuadée qu’il était cassé de partout) : « j’ai pas de bobo, je voulais juste que tu me rattrapes ».

En fait il avait une seconde bosse sur la partie encore intacte du front et un peu mal à une cheville mais rien de plus et l’ancienne bosse a continué de rétrécir, lentement mais surement.

Depuis :

-j’ai demandé une pension alimentaire à Pierre Richard car je suis certaine que mon fils est le digne descendant du «  Grand blond à la chaussure noire » ou de «  la chèvre ».

-j’ai laissé un gentil petit message sur le site de l’hôtel de Tunisie pour les prévenir que leurs abruties d’animatrices étaient dangereuses, inconsciente, incompétentes…

– Et bien sur j’ai de nouveau acheté des actions chez Hémoclar dont je suis une des plus grosses clientes.

Une histoire de zizi !

Ce matin c’est LE Jour où il ne faut pas être en retard à l’école puisque nous partons tous à la cité des Sciences ( six classes, trois bus, 170 monstroux, une paire de boule quiès !).

Les Monstroux le savent, on a compté les grands dodos, rayé les jours sur le calendrier de la cuisine, préparé les pique-niques, on est prêts !

Ils se sont réveillés de bonne heure et de bonne humeur jusqu’au moment de s’habiller. Déjà il a fallu négocier avec Grand Monstrou pour qu’il ne parte pas en short, marcel et sandalettes, mais j’ai eu assez vite gain de cause en montrant les gros nuages noirs qui obscurcissent fort désagréablement cette belle journée.

Après cette négociation je retourne dans la chambre de Petit Monstrou qui est resté bloqué, la culotte à moitié enfilée…

J’avoue ça m’énerve un peu parce que c’est à peu près la même chose tous les matins, mais aujourd’hui j’ai l’argument choc pour le motiver à passer la seconde ! Je lui demande donc s’il a l’intention de partir dans le bus avec sa culotte sur les cuisses.

Réponse : « Maiiiis la Culotte elle m’écrase les coucougnettes et puis toi tu peux même pas savoir parce que t’en as pas des coucougnettes et t’as un zizi tout plat  »

Je n’avais jamais envisagé ma féminité comme étant un « zizi tout plat »… mais quand je constate que Mossieur a joué avec sa zigounette au lieu de s’habiller je comprends mieux que la culotte ne rentre pas et que mon berlingot, ma zezette, ma foufoune, mon minou soit considéré comme un truc PLAT !

Finalement, tout le monde a réussi à s’habiller, mon zizi plat et moi avons donc le droit d’accompagner les porteurs de zigounette prendre le bus et découvrir la cité des sciences !

A bientôt 🙂

Grand Monstrou veut être Papa !

– » tu sais Maman maintenant j’ai deux amoureuses »

– » Ahh, c’est bien mon chéri je les connais ? »

– » c’est M… et E… » ( pas de trace du Hamster de la petite qui lui avait brisé le coeur il y a quelques semaines et je m’en réjouis)

– » Mais, ça ne les gène pas d’être toutes les deux tes amoureuses ? parce que normalement on n’en a qu’une tu sais  »

– » non elles sont d’accord, de toute façon elles sont copines alors… »

– » ah ben oui si elles sont copines ça change tout ! »

– » Et tu sais, avec deux amoureuses je vais recevoir encore plus de graines »

-« ….comment ça tu vas recevoir des graines ? »

– » Ben pour faire des bébés, si j’ai deux amoureuses, j’ai encore plus de graines… »

hum ! par où je commence, les petites abeilles, les Papas et les mamans … Il est 20H50, Grand Monstrou devrait déjà dormir je n’ai pas envie de me lancer dans un cours sur la reproduction humaine, d’autant plus qu’il a 5 ans et demi donc j’espère être tranquille pendant encore 20, 15 bon aller soyons fous, disons 10 ans avant qu’il ne réussisse à convaincre quelqu’un d’autre que lui, de jouer avec sa zigounette.

– » Mais mon chéri, pour faire un bébé, toi aussi tu dois donner une graine »

ah ah, ça l’a scotché, il hésite du coup…piquer les graines des filles ça lui plaisait mais donner les siennes c’est ennuyeux !

Mais, Grand Seigneur, il annnonce avec l’air de quelqu’un qui fait une faveur :

– » bon d’accord, je leur en donnerai dix à chacune »

GLOUPSSS

– » Dis mon poussin ( j’aime bien lui donner des petits noms quand il me parle de trucs qui ne sont définitivement PAS de son age), tu sais combien ça fait dix plus dix ? »

– » ça fait 20″ réplique-t-il tout fier

– » oui et ça veut dire que si tu donnes dix graines à chacune des tes amoureuses tu auras 20 enfants ».

et là, l’inconscient est ravi !!!

J’essaie de noircir un peu le tableau en lui disant qu’il faudra qu’il travaille beaucoup pour nourrir tout ce monde là, qu’il n’aura pas le temps d’en profiter, par exemple, lui en ce moment il râle que je n’ai pas assez de temps juste pour lui alors qu’il ne sont que deux avec son frère etc…

et là il m’assène ( il m’aurait frappée ça m’aurait fait le même effet je crois)

 » C’est pas grave tu t’en occuperas  »

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNN !

Retrouvailles

L’an dernier, les journées en «  amoureux » avec Petit Monstroux étaient nombreuses puisqu’il n’était pas encore scolarisé, mais depuis qu’il est entré en petite section elles se font rares et sont souvent accompagnées de désagréments divers  : fièvre, vomissements, éruption massive de boutons, selles liquides et innombrables…  Bref, pas spécialement des journées dont on peut profiter.

Mais depuis trois  semaines il n’a plus de maitresse  et pas toujours de remplaçant, donc le mardi est devenu notre jour à tous les deux.

S’il est très agréable de n’avoir qu’un enfant c’est aussi plus compliqué car mes deux monstroux sont très complices et jouent constamment ensemble. Retirez un membre de la fine équipe, et l’on se retrouve avec un petit garçon désœuvré à la recherche d’un compagnon de jeu , en l’occurrence : moi !

Comme me rouler par terre en lançant des gormitis sur les playmobils ne me tentait pas spécialement, j’ai préféré proposer des activités dont j’étais sure qu’elles plairaient à mon petit esseulé.

Le temps presque clément nous a permis d’aller donner du pain aux canards, chose que Petit Monstrou adore par-dessus tout ! L’avantage d’y aller en milieu de semaine et non pas le mercredi c’est que ces abrutis de canards ne sont pas déjà complètement repus, ils sont ravis de nous voir arriver et l’un d’entre eux a même poussé le vice jusqu’à grimper jusqu’à nous pour voir si on n’avait vraiment plus rien. Petit  Monstrou poussait des cris de joie mais le volatile ne s’est pas laissé impressionner j’ai même du empêcher mon bonhomme de tendre la main de peur qu’il ne se fasse gober un doigt… vous l’aurez compris : un canard c’est très con !

c'est moi le goulu !

Après les canards nous sommes allés redécouvrir l’aire de jeu du village, Petit Monstrou était enchanté car le toboggan de là-bas est différent du nôtre, il a vivement apprécié le dépaysement bien  que nous fréquentions  (fréquentassions ?) assidûment cet endroit il y a quelques mois à peine.

De retour à la maison, nous avons préparé des carnets de courses très écolos c’est-à-dire à partir de matériaux  de récupération mais vous en saurez bientôt  plus sur le site de Madame bio-équitable , site auquel j’ai le grand bonheur de participer.

Et enfin une journée à deux ne peut  se terminer sans la préparation pour le goûter d’un  délicieux gâteau au chocolat. Vous me pardonnerez l’absence de photo, j’étais bien trop occupée à empêcher mon Petit Monstrou de boulotter l’intégralité du gâteau cru sous prétexte de goûter pour voir si on avait réussi.

Bien entendu mon niveau de productivité ce jour là fut très proche de zéro mais Petit Monstrou était ravi de sa journée et du coup bien peu motivé pour retourner à l’école le surlendemain !

Devrais-je l’obliger à s’ennuyer ferme la prochaine fois pour qu’il retourne à l’école en souriant ?


Ce texte est une participation au défi mot du mois de Mai d’Angélita