Archives de catégorie : j’aime l’école !

La réforme des rythmes scolaires en images !

Chers Grand Monstrou et Petit Monstrou,

Je vous ai arrachés à votre Californie natale parce que j’étais tellement fière de l’éducation française que je voulais que vous en bénéficiiez… Je suis désolée.

Je ne savais pas que  nous allions passer si vite à l’école à plusieurs vitesses et que mes choix allaient forcément vous défavoriser… je suis désolée.

Vos journées sont trop longues, vous apprenez mal et ça n’a bien sûr, rien à voir avec le fait que les classes soient surchargées ou que tout le monde doive apprendre selon la même méthode, au même moment, sans aucune remise en question, sans ou avec très peu, de prise en compte de vos différences.

Le gouvernement a enfin compris ( il n’aura fallu que 40 ans) que le modèle scolaire français n’était pas forcément le meilleur… Le gouvernement voudrait mieux répartir vos phases d’apprentissages et de repos, mais il ne faut surtout pas déranger /spolier les professionnels du tourisme ( qui à priori n’ont pas d’enfants), donc voilà, on va faire au mieux tout en sachant que le mieux est l’ennemi du bien… je suis désolée.

Donc maintenant vos journées seront plus courtes pour que vous puissiez :

1/ vous reposer ( note personnelle : pensez à demander l’installation de matelas dans la garderie/cantine du coin pour les enfants qui y resteront malgré tout jusqu’à 19h00)

2/ Utiliser ce temps hors école pour vous cultiver mais ceci sera à la charge des communes ( et pourquoi pas à la charge des professionnels du tourisme ? Oups ! désolée une idée saugrenue).

Alors encore une fois mes garçons, mes amours, je suis désolée,

Désolée d’avoir choisi de vous élever dans un petit village plutôt que dans une barre d’immeubles, désolée d’avoir préféré la campagne à la ville…désolée d’avoir cru que l’éducation serait la même pour tous malgré le fait que l’égalité des chances ne soit qu’une belle théorie.

Je vous ai emmenés loin de la capitale pour que vous grandissiez au grand air des Des pesticides de la Beauce, dans un village où s’il vous arrive quelque chose vous trouverez toujours quelqu’un que vous connaissez, dans une grande maison ( au milieu de voisins tous plus charmants les uns que les autres) je ne savais pas que le temps scolaire serait raboté en dépit du bon sens et qu »une partie de votre culture générale serait confiée à notre toute petite commune.

Voici un peu ce que ça va donner en image :

la route du savoir ?

la route du savoir ?

78 versus 28

 

Le gros avantage c’est qu’on va pouvoir reprendre les bonnes vieilles insultes dans les cours de récrés : Parisiens tête de chiens … /Campagnards bande d’ignares !

Mais rassurez-vous mes chéris, vous faites malgré tout partie des chanceux, Maman ne va toujours pas reprendre le boulot, elle continuera à vous véhiculer d’une activité à une autre, dans les musées, voir des spectacles… Et là du coup c’est mon banquier qui va être désolé !

 

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Recette infaillible pour creuser (encore) les inégalités scolaires/sociales

  • Prenez une éducation nationale qui fonctionne plutôt bien ( et dont je suis très fière, jetez moi la pierre…)
  • Puisqu’elle fonctionne bien, infligez-lui des suppressions de postes, de crédits, pendant plusieurs années
  • tant que vous y êtes, réformez aussi la formation des enseignants : on se retrouve avec des maitresses qui vont «  au boucher » et qui ont du mal avec l’accord du participe passé…( par contre tout le monde sait compter ça fait des années qu’on mise sur les maths plutôt que sur l’orthographe)
  • supprimez aussi la plupart des aides à la culture, ce truc n’est pas rentable de toute façon.

 

Arrive un nouveau gouvernement qui est censé mieux défendre l’éducation ( pour tous). Grands fous, vous aviez repris espoir…

 

  • Première mesure : création de postes à tous les niveaux : vous soufflez de soulagement, les enfants de la maternelle du coin ne seront pas transformés en poules de batterie cette année ( ceux de la maternelle du village voisin si, mais bon ce n’est pas vraiment votre problème).
  • Deuxième mesure ( pas encore validée mais c’est quasiment fait) : on rajoute une matinée de travail. Vous n’avez rien contre… les programmes de chaque niveau grossissent chaque année ( écologie, nouvelles technologies etc) et les heures manquent cruellement pour tout boucler.

 

MAIS on libérera désormais nos écoliers « fatigués » par cette 5eme matinée à 3h30 ( et on refile aux collectivités locales le soin de s’occuper de ces chères têtes bien remplies -ou pas-).

 

Bienvenue dans l’éducation à deux vitesses !

 

Les gagnants : ont un parent ou un grand parent voire même une nounou, disponible pour les récupérer à 15h30 et suffisamment aisés pour les véhiculer d’une activité à une autre.

 

Les perdants :

 

  • Certains passeront une heure de plus à a garderie locale en compagnie de personnel pas toujours qualifié ( là-bas aussi certains vont « au boucher » voire pire ). Comme il n’y aura pas plus de budget ; ils joueront avec les mêmes vieux jeux et n’auront pas la possibilité de faire des sorties culturelles, du sport ou de la musique.
  • D’autres, dont les parents sont à la maison mais pas assez aisés pour payer des activités, passeront une heure de plus devant des programmes télé dont on sait à quel point ils ne sont pas éducatifs.
  • Autre sortes de perdantes : les femmes, qui vont de plus en plus hésiter à travailler juste assez pour payer la garderie et les impôts…la parité ce n’est pas pour demain !

 

Cuisez quelques années avant le retour en arrière et ….

 

La culture générale, la «bonne éducation » iront à ceux qui ont les moyens de payer ou d’assister à des activités ( certains villages ne proposent pas grand chose).

Ceux qui bossent comme des malades juste pour joindre les deux bouts verront leurs enfants « parqués » une heure de plus dans des conditions pas toujours agréables.

Les communautés des communes, mairies etc vont se plaindre de n’avoir pas les moyens d’assurer un accueil de meilleure qualité ou des services plus diversifiés ( tout le monde ne vit pas à Paris), ou… ils feront un geste que NOUS paieront en impôts locaux.

Les heureux gagnants seront épanouis, évéillés, reposés ( on parie pour 10 %?)

 

Les autres, les grands perdants, seront toujours aussi fatigués, toujours aussi peu stimulés…

Bienvenue dans la France à deux vitesses !

 

 

 

Evaluer c’est ficher !

J’ai failli ne pas en parler tant l’encre de la blogosphère a déjà coulé à ce sujet : l’évaluation des enfants de 5 ans en maternelle.

Bien entendu je suis contre, je trouve ça dangereux et tout et tout mais d’autres le disent tellement mieux que moi que je ne développerai pas (mais j’irai brûler mon exemplaire de 1984 -Orwell- sur la tombe de l’IUFM).

Par contre, en tant que Maman d’un enfant de 5 ans et demi scolarisé en grande section j’ai mis au point une contre-attaque avec classification des enseignants.

Sont considérés comme des enseignants à haut risque :

–          Tous les jeunots qui ont été envoyés au front catapultés dans des classes à la rentrée sans aucune formation pédagogique.  Je ne tolèrerai pas de ces « apprentis enseignants » qui se forment sur le dos de mon fils, la moindre évaluation-fichage.

–          Tous les enseignants de plus de 55 ans qui prendraient volontiers une retraite bien méritée mais qui ne peuvent pas. Le « burn-out » n’est pas que maternel, enseigner est un métier merveilleux mais également usant, je milite pour que l’on prenne en compte la pénibilité de la tâche.  Et que ceux qui pensent : ouais mais y’a plein de vacances essaient de passer 1mois et demi dans une salle avec 30 gamins, ils verront s’ils sont frais pendant les 10 jours de la toussaint. Bref, je refuse aussi que mon fils soit évalué par un enseignant usé jusqu’à la corde par des classes aussi surchargées que les programmes.

 

Sont considérés comme des enseignants à risque :

–          Tous ceux qui sont traités pour dépression, à force de s’en prendre plein la gueule par les parents, de vivre dans une société où l’on rogne chaque jour un peu plus sur les moyens  de l’éducation.

–          Mais aussi ceux qui sont : en train de divorcer (problèmes personnels limitant l’objectivité), célibataires ( instabilité flagrante), boulimiques ( problèmes comportementaux), fatigués ( concerne absolument tous les enseignants à partir de mi-décembre) cons ( si si, il y en a, moins que dans certaines catégories professionnelles mais il y en a).

Sont considérés comme des enseignants RAS :

–          Ceux qui sont passés par l’IUFM qui ont un peu d’expérience du terrain mais ne sont pas encore totalement grillés, à condition que… ils ne soient pas en train de divorcer, céliataires, anorexiques…(cf catégorie ci-dessus).

Ce qu’il y a de pénible avec le fichage des individus c’est qu’il est fait par d’autres individus avec tous leurs défauts humains, leurs sensibilités, leurs humeurs bonnes ou mauvaises, leurs caractères…

Non, vraiment, vivement qu’on ait tous une puce à code barre sous l’oreille et qu’on soit régulièrement scannés  pour voir si « tout va bien » si on est bien conformes/ dociles/ hébétés (rayer la mention inutile).

Quand on veut mettre en place une dictature, on commence par classer les gens dans des catégories, on les sous-éduque, on les maintient dans le besoin,  on les terrorise juste assez pour qu’ils coopèrent…

Avant d’avoir trop peur pour mes enfants, j’irai brûler un second exemplaire de 1984 sur le tombeau de la république française…

Et sinon y’a moyen de faire un chèque pour que mon fils soit catalogué RAS ?

Fuir ou se défendre ?

 

Grand monstrou est rentré ce soir de l’école avec deux grosses marques dans le cou, parce que : « il y a  4 filles de CP qui sont amoureuses de moi , qui jouent à m’attraper et qui me tirent par  la capuche ».

Réaction interne numéro 1 avec  gonflement subit de l’égo maternel : Ah je savais qu’il était beau mon fils, 4 poulettes quand même !

Réaction interne numéro 2 directement liée à l’instinct primitif de protection de la tribu : Bon mais va falloir les calmer les groupies, il est beau certes, mais faudrait pas me l’abîmer mon bébé fils.

Réaction mature et posée de la mère équilibrée (que je serais peut-être un jour) :

« Mais enfin Grand Monstrou, si elles te font mal tu leur dis d’arrêter »

«  mais ouiiiiiiiii, mais elles n’arrêtent pas »

«  et bien tu prends ta grosse voix tu te fâches et tu les fais arrêter, attends elles sont en CP tu ne vas quand même pas te laisser enquiquiner par des filles de CP » ( qui en plus sont de ravissantes demoiselles que je connais  et dont deux d’entre elles sont de tous petits  gabarits, c’est le monde à l’envers, ce sont les petiotes qui blessent le grand… de vraies harpies quoi )

«  Mais si je les pousse elles disent que je leur fais mal » ( ben tiens, elles ont déjà tout compris les Miss )

«  Tu ne les pousses pas, tu leur dis fermement que ce jeu ne t’amuse pas, parce qu’elles te font mal » (et là, même moi je n’y crois pas, c’est la voix de la raison, le beau discours bien idéal et théorique de l’adulte,  je sais qu’il a  déjà essayé cette solution en vain mais je persiste et je signe…)

«  Dans tous les cas tu ne les pousses pas tu sais très bien qu’on ne frappe pas les filles »

« Mais les garçons si ? »

Et là, si vous devez avoir une image mentale de notre conversation vous pouvez m’imaginer en train de ramer comme une malade, assise dans une barque qui prend sérieusement l’eau…Et croyez-moi ça n’amuse que vous, parce que à cet instant précis je rêve de faire n’importe quoi d’autre que d’avoir cette conversation qui se retournera forcément contre moi un jour…

«  Pour les garçons c’est pareil, lorsqu’il y a une dispute, tu t’expliques, tu commences toujours pas régler le problème avec tes mots, mais bon, si vraiment tu te  fais cogner dessus, tu ne restes pas sans rien faire non plus, tu cours vers l’adulte le plus proche et si vraiment il n’y a personne, tu te défends ».

Là, elle est là, en gros et gras ma boulette, ou comment dire blanc et noir dans la même phrase,  parce que certes je ne veux pas qu’il se batte mais je ne veux pas non plus qu’il soit le souffre-douleur d’autres enfants parce que je lui ai interdit de se défendre…

Parce qu’une cours d’école c’est grand, (en plus c’est généralement plein d’enfants qui courent en criant) et que les enseignants ne peuvent pas tout voir, parce qu’un mauvais coup est vite arrivé ( cf le drame en Charente la semaine dernière) et qu’aucune maman n’a envie d’imaginer son enfant en train de se faire taper dans un coin sans broncher…

Oui mais si c’était lui qui donnait un mauvais coup en se défendant ? Sa vie serait fichue par MA faute parce qu’un soir d’égarement  je lui ai dit de se défendre…

Où est le juste milieu ?

Dans un monde où l’apparence à beaucoup plus d’importance qu’elle n’en devrait, on ne peut pas être le petit mec qui se laisse faire…

Mais dans ce même monde que je rêve non-violent on ne peut pas régler ses comptes avec des coups…

Bon mais alors je lui dis quoi à mon filston ? Et vous les mamans de ptits mecs, qu’est-ce que vous dites ?

Quand aux mamans des 4 amazones de moins d’un mètre qui harcèlent mon 1m20, il serait bien urbain de votre part de leur expliquer quelques règles basiques de séduction… merci d’avance !

Ces petits « rien » qui font sourire (1/2)

Généralement, il suffit de pas grand chose pour me faire sourire, un jeu de mot, une attitude, une innocente bêtise des monstroux, le coup de fil de super copine…

Et puis il y a aussi les petits « riens » de la vie quotidienne, je les appelle ainsi parce que généralement ils ne coûtent rien à la personne qui vous les donne mais ils vous procurent de la  joie, un sourire, une satisfaction qui illuminent votre journée parce que vous ne vous y attendiez pas et parce que c’est gratuit, sans arrière pensée, juste  » comme ça ».

Vous voyez de quoi je veux parler ?

L’autre jour, je mets un petit mot dans le cahier de correspondance de Petit Monstrou pour prévenir son enseignante que la semaine suivante ( celle-ci donc) je serai à l’étranger avec Mr Poux et que Petit Monstrou serait pris en charge par mes parents. j’ajoute qu’il peut se montrer perturbé  par cette absence (ou pas du tout) afin qu’elle comprenne tout changement subit d’attitude dudit Monstrou.

Le soir même, je récupère le gamin ET le cahier et dedans ( le cahier pas le gamin ) il  y a un mot :

 » Ne vous inquiétez pas, on va vous le bichonner »

Voilà typiquement le genre de truc qui me redonne le sourire, parce qu’elle n’était pas obligée, parce que j’en connais qui auraient juste écrit  » vu », et parce que même si je comptais les jours me séparant de mon départ à Los Angeles, j’ai toujours du mal à laisser mes « petits ».

Alors ce soir là, j’ai souri grâce à ce petit mot, je me suis sentie plus rassurée de savoir que si mon grand sensible était malheureux, triste ou perturbé il serait  » bichonné » par une enseignante qui sait que les élèves sont avant tout des enfants, avec leurs peurs, leurs doutes et leurs sentiments.

Ca y est ? vous voyez de quoi je veux parler quand je dis ces petits « rien »?

Je suis sûre que vous en avez plein à me raconter… mais si, cherchez bien !

D’ailleurs je vais même lancer un tag pour l’occasion et j’appelle à la barre :

Cranemou, LMO, Alorom, Agat, Ysa, VirginieB et Bbflo ( parce qu’elle adore mes tags) pour me raconter un de leurs petits  » rien ».

Si vous voulez vous aussi ce tag, dénoncez-vous dans les commentaires que je vous ajoute !

Edit : Galinette s’est auto-taguée