Archives de catégorie : dur dur d’être une Maman

La Cérémonie !

 

 

Hier mon « petit » Monstrou a eu  5 ans et en rentrant de l’école, outre les nombreux coups de fil de la famille et des amis, outre le fait que nous devions vite repartir car j’allais gueuler un bon coup assister au second conseil d’école de l’élémentaire, nous avons procédé à la cérémonie de la « remise des tututes ».

Oui, mon filston avait encore une tutute a 4 ans et 364 jours et alors ??? Je suppose sais qu’il n’ira pas passer son bac avec (le brevet des collèges éventuellement).

Bref, ce jour était grand, mon garçon aussi, il était décidé et nous avons donc procédé à la mise sous enveloppe de tout le stock de tututes pour les envoyer aux enfants pauvres.

Mais les enfants pauvres se moquent bien des vieilles sucettes de mon Monstrou me direz-vous.

Oui, je sais, mais c’était aussi symbolique qu’important pour lui, de passer ce cap  en transmettant ses tututes  adorées à quelqu’un qui en a besoin. A force de leur répéter qu’on ne joue pas avec la nourriture parce qu’il y a des enfants qui n’en ont pas, mes monstroux se sentent très concernés par la pauvreté, et même si ça reste totalement abstrait  pour eux, avec leurs petits moyens et leur drôles d’idées, ils ont envie de partager et je ne vais certainement pas les contredire.

Grand Monstrou a participé car il avait légué les siennes à son frère lorsqu’il avait arrêté et qu’il voulait bien sûr prendre part à la « cérémonie ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autant je donne les habits trop petits, les jouets trop «  bébé », autant les sucettes ça m’embête car même si je sais qu’elles sont propres, qu’elles sont pour les « grands » bébés, je me dis que les Mamans n’en voudront pas… Du coup j’ai planqué l’enveloppe dans un placard, en attendant le moment opportun de les jeter.

Vous les auriez données ou jetées vous ?

Et sinon, la première nuit s’est bien passée, un ptit coup de cafard en se couchant mais comme Petit Monstrou avait passé la soirée avec ses deux copines et le mari de Céline pendant notre réunion, il était bien fatigué… On n’est pas encore tirés d’affaire, j’appréhende un peu les prochaines nuits, le prochain virus…

Mais puisqu’il a réussi toute une nuit sans tutute, nous sommes sur la bonne voie !

Je suis très fière de lui bien sûr mais je ne peux m’empêcher de me dire, avec un petit pincement au coeur, que mes monstroux grandissent un peu plus chaque jour et que je n’y peux rien !

Même pas les supplier de ne pas grandir trop vite… d’ailleurs, à la fin de la cérémonie, j’ai pris ma voix de présentatrice télé et annoncé :  » je  déclare officiellement qu’à partir de ce jours, vous êtes de grands garçons ».

Bien sûr, ça les a ravis, mais une petite voix dans ma tête me répétait « petits enfants : petits soucis, grands enfants : grands… »

Et vous ? Ça vous inquiète de les voir grandir si vite ?

 

Pédale Dumbo, pédale !

 

 

Il y a plus d’un an que mon voisin m’a dit «  vu comme il se débrouille avec sa trottinette, votre Grand Monstrou est prêt pour le vélo sans stabilisateurs » mais moi je trouvais ça très bien les petites roues…

D’abord depuis que je suis Maman, je considère tout ce qui roule,  bouge, vole comme un danger potentiel, particulièrement si mes enfants sont grimpés dessus. Ensuite, comme Mr Poux travaille aussi le week-end, c’est moi qui  accompagne les monstroux faire du vélo et comme je n’en possède pas,  je cours derrière… du coup,  je ne sais pas si vous avez remarqué, non seulement les stabilisateurs stabilisent l’engin mais surtout ils le ralentissent…

Bref, pour des questions de confort personnel sécurité, jusqu’à il y a quelques mois, ça m’arrangeait bien que mon grand garde ses petites roues supplémentaires. Et puis quand même, il a eu 6 ans, la plupart de ses copains n’avaient plus de petites roues depuis longtemps, je  me suis raisonnée, motivée et j’ai proposé qu’on essaie le vélo sans stabilisateurs.

Mis à part pour localiser très exactement lesquelles de mes lombaires sont soudées et donc douloureuses en mode « penchée pour courir », l’essai n’a pas été concluant et mon Grand Monstrou (aidé par mes lombaires donc) m’a suppliée de lui raccrocher ses jolies petites roues.

Mais tout de même, il était prêt, la seule chose qui le retenait c’était le manque de confiance…

La fois suivante, j’ai lancé l’opération «  Dumbo », si vous connaissez vos classiques :  Dumbo apprend à voler grâce à une plume soi-disant magique alors qu’en fait il n’en a pas besoin, il sait déjà voler, ce qui est bien sûr, absolument courant pour un éléphant.
J’ai donc sorti de ma poche la «  pièce de l’équilibre », une pauvre pièce de 5 centimes d’euro qui trainait au fond de mon manteau et j’ai affirmé à Grand Monstrou que j’avais appris à faire du vélo grâce à cette pièce qui donnait à son détenteur, l’équilibre nécessaire aux cyclistes.

Encore une preuve que les films Disney sont mauvais pour le développement  des enfants puisque outre le conditionnement abusif des petites filles qui croient qu’on se marie pour avoir plein d’enfants  et vivre heureux toute sa vie ( alors qu’on se marie pour les impôts et qu’on fait des enfants parce qu’on ne SAIT pas qu’on va morfler pendant 20 ans minimum), Grand Monstrou, muni de sa pièce s’est lamentablement vautré !

Du coup le bougre a décrété qu’il n’y arriverait jamais, que c’était trop difficile etc. etc.

Et il s’est désintéressé du vélo… Pas parce qu’il n’aimait plus ça mais parce qu’il savait que j’allais de nouveau lui retirer ses stabilisateurs et qu’il ne voulait pas réessayer. Avant, lorsque Petit Monstrou faisait la sieste et que je proposais une balade, on sortait systématiquement le vélo ou la trotinette. Après les fâcheuses  tentatives sans stabilisateurs, Grand Monstrou exigeait qu’on se promène à pied.

Et même lors des sorties avec son frère, il faisait tout pour éviter le vélo et quand j’ai un peu insisté il m’a annoncé qu’il recommencerait à 7 ans, sans les petites roues .

Rien n’y a fait, ni le fait que je lui assure qu’il était plus que prêt, qu’il avait toutes les capacités nécessaires et qu’il lui manquait juste la pratique (et la confiance en lui) il ne voulait plus tenter le coup.

Nous étions dans une impasse, mon fils avait tellement  peur de l’échec qu’il se privait d’une activité qu’il adorait…

Et là je me réjouis de n’être pas totalement mère-célibataire ( même si j’en ai souvent l’impression ) parce que ce qui manquait à Grand Monstrou c’étaient les encouragements de son Papa !

Samedi ils sont partis tous les deux au parc et ils sont revenus SANS les roulettes ! Je pense que je n’ai pas besoin de vous décrire l’immense sourire de Grand Monstrou lorsqu’il m’a appelée pour me montrer sa victoire.

Si ça peut rassurer les mères célibataires qui me lisent, ça marche aussi avec le grand-père, le voisin, un ami…quand il y a blocage, il suffit de changer de « conducteur ».  Mr Poux a dit la même chose que moi, utilisé les mêmes arguments, mais avec ses mots, sa façon de faire et ouf, ça a marché !

Grand Monstrou aura donc attendu jusqu’à 6 ans et demi pour se lancer sans stabilisateurs… et alors ?  Personne ne lui demandera plus tard à quel âge il a fait du vélo…

Le seul hic, c’est que Petit Monstrou qui va avoir  5 ans est  prêt lui aussi et il veut essayer… et là, vous la voyez arriver la rivalité et la guerre psychologique ? «  j’ai commencéééé  avant toiiiiiiii, nana na na nèèèère ».

Et « qui-qui » va courir derrière deux monstroux libérés de leurs stabilisateurs ?

Et chez vous ça s’est passé comment le passage aux deux-roues ?


La semaine de l’homme…

 

 

Après tous ces formidables billets sur la journée des hérissons écrasés de la femme, j’ai décrété que chez nous et pour le reste de la semaine,  ce serait «  la semaine de l’homme ».

Une semaine festive donc, avec plein d’activités passionnantes et absolument rien à gagner à part peut-être quelques grincements de dents côté masculin.

Mercredi : Grand jeu sur le thème de l’égalité

Oui mon chéri, l’homme et la femme sont égaux, c’est donc à ton tour de récurer les toilettes, et n’oublie pas les murs que tes fils et toi-même arrosez tous copieusement, en affirmant que c’est forcément l’un des deux autres. ( une chose est certaine, ce n’est PAS moi ).

Jeudi : Questions pour un champion

Grand Monstrou : « Mais Maman t’as pas lavé ma veste rouge ??? C’est ma préférée et j’ai le pantalon qui va avec »

Mère indigne ravie et innocente : « oh je suis désolée mon chéri, comme elle était par terre depuis trois jours je l’ai utilisée pour faire la poussière dans ta chambre, tiens regarde, je l’ai remise exactement comme je l’avais trouvée : en boule à côté de ton armoire. Oh c’est trop bête, elle n’est pas propre »

Petit Monstrou : «  Maman je ne trouve pas mes chaussettes… »

Mère exaspérée joueuse : « entre le concombre et les brocolis dans le bac à légumes du frigo » (Extra-ball comme au flipper : s’il va ouvrir le frigo, je gagne l’apéro)

Et Mr Poux qui débarque : «  on a un truc pour recycler les vieilles piles ? J’en fais quoi ? »

Epouse lasse que son mari ait toujours l’air d’emménager docile (oui ça c’est tout moi) : « enterre les dans le jardin, je veux voir si à force on aura des carottes clignotantes».

Vendredi : le jeu du post-it

On vous l’a dit et redit, l’homme et la femme sont égaux, c’est un fait reconnu ( enfin en France quand même on a attendu jusqu’à 1906 Pour avoir le droit de vote) mais les hommes ont parfois une mémoire ET une audition très sélective ( pour les geeks : certainement un problème de mémoire vive qu’aucun rebootage n’a su fixer). Certains mauvais esprits affirment que c’est parce qu’on parle tout le temps qu’ils ne peuvent pas tout écouter/entendre.

Soit, l’une des premières qualités de la pôoooovre femme au foyer qui cohabite avec trois mâles ( oui c’est moi, plaignez-moi) c’est l’adaptation. Mes ptits gars, si vous ne m’entendez pas, vous allez me lire !

Le troisième jour je décore donc toute la maison de pense-bêtes  et d’affichettes diverses et bizarres telles que «  prière de rincer la baignoire et le lavabo après chaque utilisation. Signé : Le service d’hygiène »

«  Le prochain qui ne baisse pas la lunette des toilettes écopera d’une semaine entière de vaisselle » ( je sais c’est de la triche, c’est m’assurer trois semaines  sans vaisselle)

« Tout individu surpris en train de piétiner dans le salon avec ses chaussures boueuses et mouillées verra sa tirelire entièrement vidée pour le dédommagement de mes heures de ménage (ou sa CB sauvagement agressée  par un tour à la librairie du coin). »

« Le premier monstroux qui sautera sur le canapé se verra offrir un stage intensif d’aspirateur PS pour  Mr Poux : non mon chéri, l’aspirateur n’est pas une bête féroce»

Samedi : Top Chef

Hop hop hop  pour finir la semaine de l’homme en beauté : grand concours de cuisine, les petits se chargeront des pâtisseries, le grand du plat de résistance, ce soir Maman se met les pieds sous la table. Et ça marche, les enfants sont ravis de « patouiller »  la pâte pour les sablés, le Poux se met bien volontiers au fourneaux et c’est BON ! .

Ravie, repue, inconsciente, je laisserai  le Poux se charger de débarrasser (puisqu’il a insisté) et après avoir couché les monstroux j’irai tranquillement digérer sur le canapé, attendrie par tant d’efforts de mes trois hommes..

Dimanche : FATAL ERROR !

Pas de grasse matinée le dimanche matin, jamais

A moitié réveillée totalement au radar, je pénètre dans la cuisine en quête d’un café quand je me rends compte terrorisée qu’un ouragan a dévasté ma cuisine !

Poêles, casseroles sales, pots de crème fraiche vides et l’intégralité des spatules et des cuillères en bois  gisent un peu partout sur les plans de travail et la plaque de cuisson.

Des peaux d’oignon traumatisées se sont réfugiées SUR la cafetière pendant que des morceaux de nourriture non identifiés ont été  artistiquement projetés sur les pauvres meubles entourant les plaques…

Attention, il  y a un passage très glissant devant le frigo, la poubelle déborde et l’odeur persistante de gras ambiante agresse mes délicates narines.

J’en ai pour deux heures à remettre la cuisine en état et quand je termine enfin je suis prise d’un long sanglot… «  Mais pourtant c’est pas la fête des mères ! »

 

La Purge et la Brute

Grand Monstrou avait 17 mois quand j’ai commis l’irréparable, un acte de haute trahison passible de peines sévères : amener un nouveau bébé à la maison !

Pourtant on avait essayé de le préparer, on avait lu plein d’albums sur le sujet, quelques jours avant mon départ à la maternité il embrassait mon gros ventre pour faire des bisous à son petit frère…

Pourtant le petit frère avait amené un énorme camion (après je m’étonne d’avoir encore eu une césarienne !) sur lequel il pouvait s’asseoir et rouler partout, et avec lequel il a beaucoup joué…

Mais malgré tout, l’arrivée de Petit Monstrou :  la « chose » a été un grand choc pour Grand Monstrou qui m’en a beaucoup voulu (et qui m’en veut encore, désolée mon chéri c’est toujours non, on ne ramènera pas ton frère la maternité).

Au début la « chose » n’était pas particulièrement envahissante, juste très bruyante à ses heures, c’était donc moi qui subissait les rancœurs de Grand Monstrou ! Il m’a boudée, mordue, ne voulait plus que je le prenne dans mes bras mais m’appelait toutes les 5 mn… Je pense pouvoir dire que j’en ai un peu bavé à ce moment là.

Trois mois plus tard, il y a eu comme un « second effet kiss cool » lorsque Grand Monstrou s’est rendu compte que malgré ses bouderies, ses morsures ou ses tentatives pour nous amadouer, nous allions GARDER LA CHOSE ! C’est là qu’insidieusement Grand Monstrou s’est peu à peu transformé en Brute !

D’autant plus que la chose a commencé à bouger, voir à tenter d’envahir son espace vital ! En plus, rendez-vous compte, la « chose » avait des jouets, beaux, musicaux, absolument intéressants surtout au moment où elle s’en occupait… Donc, au lieu de profiter, comme toutes les mamans, du fait que bébé ne marche pas encore et qu’il est en sécurité sur son tapis d’activité, je devais au contraire le surveiller comme de l’huile sur le feu, de peur que son frère ne lui fasse avaler l’intégralité de son arche d’éveil.

A l’époque, Grand Monstrou avait une grande salle de jeu je les séparais donc le plus souvent possible, mais la « chose », heu Petit Monstrou, était très intéressé par tout ce que son frère faisait et nous voulions qu’ils apprennent à se connaitre.

Dès qu’ils étaient ensemble dans la fameuse salle de jeu, Grand Monstrou se débrouillait pour tacler son frère l’air de rien, et ça ne s’est bien sûr pas amélioré lorsque Petit Monstrou a commencé à se redresser, puis à marcher.

Enfin si, quand même, parce qu’il s’est rendu compte qu’il pouvait jouer avec la « chose » qui en plus le vénérait et imitait tout ce qu’il faisait. Nous avions alors deux Grand Monstrou : le grand frère protecteur dont rêvent tous les parents et le grand frère « brutus » qui martyrise son petit frère dont tous les parents se passeraient bien.

Lorsque Petit Monstrou a commencé à parler, la relation à changé, il faut dire qu’il a tout de suite très bien parlé et qu’il s’est très vite rendu compte qu’il pouvait faire péter les plombs à son grand frère juste avec ses mots.

La guerre psychologique avait commencé, Petit Monstrou, trop petit pour se défendre par ses coups rendait mots pour maux ! De préférence quand j’étais dans le coin pour éviter de se faire assommer en représailles, Petit Monstrou avait trouvé la faille et en quelques minutes, par quelques phrases bien senties, il faisait bouillir son grand frère.

Ils ont maintenant respectivement 6 ans et demi et 5 ans (dans quelques jours) et sont la plupart du temps très complices, mais un peu façon « vieux couple ». Ils se cherchent s’ils sont séparés, se manquent si l’un est absent mais ils passent aussi leur temps à se bouffer le nez chacun reprochant à l’autre ses petits défauts qui l’horripilent.

Et le pire bien sûr c’est quand Petit Monstrou est en mode « Purge » (dont je vous parlais ici il y a quelques jours) parce que non seulement ces jours là il est particulièrement désagréable avec son père et moi, mais il prend un malin plaisir à s’acharner verbalement sur son frère.

Ce gosse a un véritable radar pour appuyer là où ça fait mal, enfoncer le clou, trouver la petite phrase qui va gonfler son frère et la répéter à l’infini.

Grand Monstrou est à la grande école et se considère donc « grand », il n’y a donc rien qui l’énerve plus que son petit frère le traite de bébé, ce dernier en use et en abuse bien évidemment.

Ça donne des scènes du genre : à table pendant le dîner :

PM : t’es rien qu’un bébéééééééééééheuuuuuuuuu ( voix chantonnante histoire de bien narguer)

GM : nan c’est pas vrai !

PM : tu sais même pas faire tes laceeets heuuuuuuuu ( même petite voix agaçante)

Comme Grand Monstrou a eu du mal à maitriser l’art du laçage, il ne pense même pas à lui rétorquer que lui non plus, il est juste vexé qu’on lui rappelle son échec , il grommelle, s’énerve et devient rouge écarlate, puisque comme nous sommes tous à table, il ne peut pas frapper son frère.

La Purge : 1 La brute : 0

Mais si l’on prend la même scène dans le salon, alors que je suis occupée dans la cuisine, Grand Monstrou va très vite se jeter sur son frère pour lui faire ravaler ses paroles : au mieux il le pince, au pire il lui colle une baffe qui le fait décoller…

La Brute (25 kg) : 1 La Purge (15 kg) : 0

Dans tous les cas, ça se termine par les pleurs de l’un ou de l’autre, soit parce que « j’en ai marre de ce petit frère », soit parce que « j’ai maaaaaaaaaaal, je souuuufffffre ».

Donc, jusqu’à il y a quelques mois, je n’osais pas trop m’éloigner de peur qu’ils ne se blessent involontairement et maintenant qu’ils sont plus grands, plus autonomes, je n’ose pas non plus m’éloigner de peur que la Brute n’assomme la Purge qui l’aura bien cherché !

Est-ce que ce serait plus simple si j’avais eu des filles ?

Et chez vous ça castagne aussi ?

 

Ma vie avec la Purge !

Je suis en train de lire un livre1 aussi sérieux qu’intéressant qui explique qu’il faut faire attention aux surnoms qu’on donne à nos enfants parce que ça leur colle à la peau façon pygmalion et qu’ensuite ils s’efforcent consciemment ou non de correspondre à ce surnom.

N’empêche que j’ai parfois l’impression de vivre dans une mauvaise série télé ( pléonasme ?) qui s’intitulerait : « ma vie avec la Purge et la Brute » ( La brute sera abordée dans un prochain billet).

J’aime mes enfants plus que tout au monde, mais parfois, dès le matin je SAIS que la journée va être longue, que je vais finir épuisée psychologiquement, rêvant toute éveillée qu’il y ait école TOUS les jours !

Ca commence dès le petit déjeuner, Petit Monstrou nous hurle dessus au bord des larmes que « de toute façon la confiture elle est dégoutante et qu’il n’en mangera plus jamais ». Hier, elle était parfaite la confiture, c’est juste le premier signe d’une journée difficile…

A partir de là je SAIS qu’il ne mangera rien de son petit déjeuner quelles que soient mes menaces, mon chantage, ma grosse voix etc. Je sais aussi qu’il ne faudrait pas faire la guerre des repas mais cette scène je l’ai vécue si souvent, et j’ai jeté tant de fruits frais et de tartines entières ( que je ne peux pas manger => gluten) que j’espère toujours trouver LE moyen ( autre qu’un entonnoir) de lui faire absorber quelque chose.

Pourtant, dans les bons jours, Petit Monstrou allias la Purge, est un véritable ogre au petit déjeuner, c’est même son meilleur repas les autres étant quasi exclusivement réservés à ses représentations théatrales (comprendre qu’il cause, invente des histoires abracadabrantes mais ne mange pas => spirited child).

J’avoue que je lâche plus facilement prise les jours d’école, parce qu’il faut de toute façon être prêts à temps, et parce que s’il a faim dans la matinée, ce sera SON problème et pas le mien ! Mais en cette période de vacances scolaires, ça va devenir MON problème.

Lasse d’argumenter, de négocier, de menacer, dorénavant je retire l’assiette en annonçant fermement « et bien tu n’auras rien avant l’heure du déjeuner ». Mais je SAIS que dès 10h00 du mat, il va commencer à me suivre partout telle une sangsue pour me réclamer quelque chose à manger. Je sais que je vais dire non et qu’il va pleurer trépigner, hurler, tenter de m’amadouer à coup de « Maman t’es belle », à coups de câlins… Je sais que cette journée dans son intégralité sera placée sous le signe de la guerre psychologique ! Je suis fatiguée d’avance ! Je rêve d’un bureau ou aller me planquer, d’un pensionnat qui accepterais les élèves de moyenne section…

Voici quelques exemples de moments difficiles pour lui et moi et le reste de la famille :

Dialogue dans la chambre :

« Mais pourquoi c’est toujours moi qui dois m’habiller »

« heu tu as 5 ans là mon chéri…tu sais faire, tu le fais »

« je n’ai pas 5 ans j’ai 4 ans et demi »… ( et là ça me tente souvent de régresser et de lui sortir un truc du genre « et gna gna gna »).

Je gagne cette bataille là, il s’habillera tout seul mais j’aurais le temps de récurer une pièce entière, de jouer avec Grand Monstrou, de reboire un demi-litre de café… En clair, faut pas être pressé mais on y arrive !

Dialogue dans l’entrée

« Si je mets mes chaussures c’est toi qui ferme les scratchs »

« non, attends, les scratchs c’est quand même pas compliqué »

« alors je mets une chaussure et tu mets l’autre »

(déjà excédée alors qu’il n’est même pas 9h30 je prends ma grosse voix et je crie)

« tu mets tes chaussures TOUT DE SUITE où je te sors en chaussettes »

Sanglots, indignation et bien sûr… argumentation en hoquetant ( cet enfant est sensible ne l’oublions pas) : « bouhouhou mais si je sors en chaussettes je vais être malade, j’aurais la toux, un gros rhume et même plein de fièvre et toi tu seras triste parce que ça sera de TA faute … ».

Là je ne réponds même pas que ce sera SA faute, à défaut de rédiger une annonce sur Ebay pour le revendre, je désamorce la bombe et j’accepte de lui mettre une chaussure s’il met l’autre.

La Purge 1 Maman : 0  ! Je suis une mauvaise mère c’est officiel !

Je vous vois arriver avec vos gros sabots, mais pourquoi tu ne l’as pas sorti en chaussettes comme promis ?

Je l’ai déjà fait, il a tant hurlé que deux de mes voisins sont sortis pour me demander si tout allait bien, il a effectivement eu les pieds froids et mouillés, et s’il a mis ses baskets NORMALEMENT sans râler deux jours de suite après ça, ça ne vaut pas la semaine qu’il a passé à la maison parce qu’il était malade. (Coïncidence ou cet enfant est-il capable de tomber malade sur commande ?)

Et puis, là ça fait 20 minutes que Grand Monstrou cuit dans son blouson, sous son bonnet et son écharpe parce que LUI s’est préparé quand je l’ai demandé, et c’est lui qui va finir par prendre un chaud et froid si on ne sort pas.

Et puis, je suis FAIBLE ! Je sais qu’à la première tentative de négociation je devrais le mettre dehors pieds nus, jusqu’à ce qu’il admette qu’à 5 ans on met ses chaussures tout seul, sans y passer 20 minutes, sans passer par la case « je casse les oreilles ( et les pieds) de tout le monde ».

Mais comprenez-moi, quand Petit Monstrou est en mode purge, TOUT est dramatique, TOUT est source de conflit/problème et quand je parlais de guerre psychologique c’est exactement de cela qu’il s’agit, une guerre d’usure, sans pitié aucune, une lutte de chaque instant…

Du coup, pas la peine de me jeter la pierre dans les commentaires, je le fais très bien toute seule car bien souvent je me demande si je n’aurais pas mieux fait d’avoir des poissons rouges plutôt que des enfants… ( bon vu que je fais crever tous les poissons rouges en un temps record, ce n’est peut-être pas une bonne idée).

Alors, là je rentre d’une semaine de vacances SANS monstroux donc je suis regonflée à bloc, j’ai refait un stock de bouquin d’éducation, de discipline positive, ça file droit à la casa… Mais que se passera-t-il quand je commencerai à fatiguer ? à oublier mes bonnes résolutions ? A réagir avec plus de colère que de fermeté ?

Et bien nous reviendrons au terrible constat qu’une femme de 38 ans, relativement éduquée, soit disant capable d’élever des enfants, ex-enseignante (en plus !) se fait bouffer par un p’tit bonhomme de 5 ans.

Et voilà, dit comme ça, ça fait pas envie hein ?

Je comprends que certains parents jettent l’éponge et se retrouvent à vie, coincés avec de petits tyrans… Je SAIS qu’à chaque fois que je perds une bataille on s’en rapproche un peu plus et je tremble en me disant que si je ne redresse pas la barre maintenant lorsqu’il sera adolescent ma vie sera un enfer…

Alors, est-ce que c’est juste moi qui suis mauvaise ou est-ce que parfois c’est dur aussi pour vous ?

Est-ce que vous avez aussi un « spirited child » à la maison ?

Comment vous faites pour vous en sortir ?

Et question subsidiaire pour les mamans qui ne manqueront pas de me dire qu’elles s’en sortent très bien ELLES  :

Vous faites quoi à Pâques ? ça vous dirait 15 jours de pur bonheur avec la Purge ?

 

 

 

1 « raising your spirited child » de Mary Sheedy Kurcinka …. Spirited dans le sens « plus », plus demandeur, plus « difficile », constamment en train de nous mettre à l’épreuve, d’argumenter etc .

 

Sauvez-moi !

Qu’il était doux ce lundi matin où les monstroux avaient rejoint leur école, le  Poux son bureau, j’étais enfin seule avec mon aspirateur mes projets pour la semaine. J’appréciais le calme de la maison, le fait de pouvoir commencer quelque chose en étant sûre de pouvoir le terminer sans m’interrompre pour arbitrer une dispute entre monstroux, débattre avec Petit Monstrou de la possible apparition d’un volcan dans notre jardin ( son rêve) ou réparer un playmobil sauvagement  décapité.

J’avais même prévu  de faire des cartes de vœux, des vraies en papier, écrites au stylo à plume et affranchies par un timbre plutôt qu’un clic.

Jusqu’à 14h15 ce même jour…

Driiiiiiiiiiiiing

«  Allo Mme Poizon ? C’est l’école primaire… »

( Merde, il est arrivé un truc à Grand Monstrou, ils me l’ont abîmé, il va falloir le recoudre … mon cœur bat la chamade)

«  Votre fils se plaint du ventre, sa maîtresse a préféré ne pas l’emmener en sport, pourriez-vous venir le chercher ? »

«  J’arrive tout de suite »

( OUF il n’a rien, ARGHHH finie la tranquillité mais à ce moment là je ne réalise pas totalement, mon bébé est malade, je ne pense qu’à aller le chercher pour le réconforter, le chouchouter et le soigner)

Il est tout blanc mon monstroux, tout patraque et, dès notre arrivée, à la maison il se rue aux toilettes où il restera une demi-heure à se vider dans une odeur immonde capable de faire fuir toute une famille de putois ou de faire totalement paniquer la CIA et le FBI réunis pour cause de forte  présomption d’attaque bactériologique.

Tout en battant mon record d’apnée, je lui prépare un cocktail chimique destiné à le soulager et à enrayer cette putride diarrhée qui va finir par faire choir la peinture des murs.

Il sort enfin, soulagé, libéré et me dit «  c’est chouette d’être tous les deux on va pouvoir JOUER ! »

Et depuis lundi 15h00…on JOUE !

Il y a d’abord eu les parties de Memory pendant lesquelles je me suis rendue compte que mes neurones  n’étaient plus tout frais. J’étais une championne de Memory quand j’étais gamine, mais là je me fais battre à plate couture … Est-ce le fait que mon esprit divague en pensant à tout ce que j’avais prévu de faire, à tous ces inoubliables billets que j’aurais pu ECRIRE ?

J’ai mis ma piètre performance sur le dos du jeu dont le thème est « cars » et pris le prétexte  que les voitures ce n’est vraiment pas mon truc, mais même en changeant de mémory  je n’ai rien pu faire contre l’esprit tout neuf de Grand Monstrou.

En même temps, mieux valait que je perde car depuis que nous sommes passés aux petits chevaux, Uno et autres réjouissances  du même genre,  si  jamais je gagne c’est le drame ! ( Si quelqu’un sait m’expliquer comment on peut s’assurer de perdre aux petits chevaux, je suis preneuse !)

Le lendemain, j’ai essayé de positiver, j’allais profiter de cette journée seule avec mon grand pour faire plein d’activités que nous ne pourrions  pas faire avec son petit frère, mode : «  mère-parfaite » ON,  nous allons :

–          Enfin pouvoir terminer le tableau-puzzle commencé pendant les vacances

–          Jouer au jeu tout en anglais que le Père-Noël à amené

–          Relire à deux voies les histoires qu’il préfère.

–          Etc,etc.

Mais là, après trois jours de dévouement maternel je n’en peux plus !

Je ne veux plus entendre parler de peinture, d’autocollants ou de devinettes.

J’ai fais des cauchemars de memory toute la nuit

Je VEUX retrouver ma vie d’adulte !

L’avantage que ça soit Grand Monstrou plutôt que  Petit Monstrou  qui reste à la maison c’est qu’il est plus autonome.

Je peux m’échapper 5 mn dans le garage pour prendre ma dose de nicotine sans trembler à l’idée de ce qu’il va démonter/décorer/détruire ou en me demandant quelle cascade il va inventer.

Et puis Grand  Monstrou aime la télé  et du coup moi aussi, alors que d’habitude je limite au maximum l’exposition aux programmes télés, ce matin je craque…

«   Mon chéri, ça te dirait de regarder un film ? »

«  là ? ce matin ? je croyais que tu n’aimais pas qu’on regarde la télé le matin ? »

«  heuuu…mais aujourd’hui c’est exceptionnel, Maman a du travail  ( et surtout Maman veut aller pleurer sur son blog que tu la rends dingue avec tes activités manuelles…)

Alors oui, il est 10h31, mon fils est devant «  moi, moche et méchant » et je savoure le fait qu’il ne m’interpelle plus toutes les 30 secondes pour me demander mon avis ou me donner le sien sur un sujet aussi critique que le collage de gommette sur la droite ou la gauche…

Jetez-moi des pierres si vous le voulez mais SAUVEZ-MOI d’une 152ème partie de Memory !

Imparable logique !

Comme il n’est jamais facile de réunir tout le monde au même endroit, depuis que les monstroux sont nés, nous faisons deux Noëls  l’un traditionnel le 25 et l’autre le 31 et le Père-Noël repasse à ce moment là  chez l’autre Grand-Mère.

Ca ne perturbe pas du tout les monstroux, bien au contraire, puisque Petit  Monstrou a déjà trouvé la faille et essayé de profiter de la situation ! L’autre soir en rentrant de chez Belle-Maman, alors que nous étions presque à la maison il nous dit

«  Peut-être que le Père-Noël sera repassé par chez nous »

« Non, mon chéri, souviens-toi  il est déjà passé chez nous »

«  Mais à Boulogne il est passé deux fois, il est passé pour « cousinette »  et hier il est revenu, alors peut-être que chez nous aussi il va passer deux fois »

Et bien sûr la première chose qu’il a faite en rentrant c’est de vérifier sous le sapin s’il n’y aurait pas un ptit «rab » de cadeaux.

Logique ! Ca nous apprendra à raconter des bobards à nos gamins !

Dans la même série, la veille du départ dans le Nord pour nous rendre chez Belle-Maman, les monstroux faisaient les fous dans leurs lits au lieu de dormir. Mr Poux intervient et leur dit :

«  c’est l’heure de faire dodo les garçons sinon demain vous allez être crevés ».

Réponse du tac au tac de Grand Monstrou :

«  C’est pas grave puisqu’on sera dans la voiture ».

Ben oui, pas la peine d’être en forme pour s’ennuyer pendant 450 km dans une voiture !

Que voulez-vous répondre  à ça ? Je vous le dis, ce n’est pas facile tous les jours d’être parents !