Arrêtez de me coller !

Vous pensiez avoir fait toutes vos provisions, être débarrassée ( au moins pour les trois prochains jours) de la corvée des courses et PAF vous avez oublié la crème fraiche sans laquelle vous ne pourrez vous empiffrer régaler ce soir de délicieuses tagliatelles à la carbonara.

N’écoutant que votre gourmandise courage, vous ressortez bravant la pluie, le froid ou la canicule pour vous procurer l’indispensable ingrédient à la superette du coin. Vous confiez les monstroux à leur père en lui assurant que vous irez encore plus vite sans eux, et en leur soufflant discrètement de rester eux-mêmes ( sous entendu : déchainez-vous les gars c’est Papa qui gère !).

Vous allez effectivement beaucoup plus vite sans les deux boulets amours de votre vie qui sont persuadés que la superette est un immense terrain de jeu et vous mettent régulièrement la honte

–          en s’assommant sur un rayon ( Monstrou n° 2 vous l’aviez deviné)

–          en se jetant par terre à la moindre tentative de discipline de votre part en prétendant que vous ( mauvaise mère) l’avez poussé ( Monstrou N°1 qui finira par vous faire jeter en prison).

Vous allez d’autant plus vite que la crème fraiche, vous sauriez la localiser les yeux fermés, étant une consommatrice abusive régulière.

Munie de votre pot chéri ( et surtout pas allégé), vous vous réjouissez déjà d’avoir été si rapide, mais visiblement vous n’êtes pas la seule à être désorganisée avoir oublié un ptit truc, les caisses sont bondées.

Vous avez, depuis fort longtemps, cessé d’essayer  de sélectionner la meilleure caisse, vous tombez systématiquement sur la file où il manque un prix, un code barre voire même la caisse où la machine tombe en panne et où toute la file doit se reporter ailleurs.

Peu importe, vous n’avez qu’un produit et personne ne vous crie dans les oreilles pour avoir qui un paquet de chewing gum, qui un Xième super héros…

Chouette, la caissière va vite, la file avance bien, mais la personne derrière vous doit être encore plus pressée que vous car elle ne cesse de s’approcher dangereusement de vous.

Avec votre chance perpétuelle, vous êtes encore tombée sur une «  collante », un de ces personnes qui pensent qu’en faisant la queue directement sur vos genoux elle ira plus vite. Une personne qui, dès que vous avancez d’un demi centimètre pour récupérer un peu d’espace vital, s’avance de deux centimètres vous menaçant de ses gros petons, de son cabas ou pire de sa barre métallique de caddie.

Il FAUT que ça tombe sur vous ! Vous avez du être ventouse dans une autre vie parce que les «  collantes » vous les attirez autant que vous les exécrez !

Peu importe maintenant vous avez la technique pour repousser cette catégorie particulièrement désagréable de personnes :

Lorsqu’elles vous poussent avec leur caddie c’est simple, vous repoussez la chose d’un air sévère le chariot envahissant et ce le nombre de fois nécessaires à la compréhension de la «  collante » ( certaines sont particulièrement bouchées, vous en profitez pour vous muscler le bras).

Lorsque la « collante » vous colle avec son cabas vous donnez discrètement de petits coups dedans, mais comme vous restez discrète il y a de fortes chances pour que celle-ci vous scotche jusqu’au paiement.

Ça recommence une fois qu’elle a posé ses produits derrière les vôtres sur le tapis, vous sentez son haleine ( musquée ou non ) dans votre cou, vous reluquez ses pompes prêtes à cirer les vôtres et parfois même vous recevez des coups de coude lorsqu’elle vide son sac.

Alors parfois vous videz aussi le vôtre… Une fois, vous avez carrément demandé à une dame si elle voulait venir sur vos genoux pour attendre son tour.  La glue s’est offusquée qu’elle ne pouvait pas reculer, elle avait une autre « collante » aux basques, décidément ce n’était pas votre jour.

Une autre fois, indisposée à la fois par l’empiètement de votre espace vital, de votre bulle de sureté, ET par l’odeur nauséabonde de la collante vous avez enfilé votre plus joli sourire de peste et demandé à  la personne si par hasard elle n’aurait pas oublié de racheter du déodorant. La caissière a pouffé, pas la « collante » qui depuis vous décoche des regards noirs à chaque fois qu’elle vous croise ( c’est l’inconvénient de vivre dans un petit village), mais qui par contre, évite désormais votre caisse.

Comme la supérette du coin est bourrée de gens que vous connaissez, (ou qui vous connaissent sans que le contraire soit vrai), vous ne pouvez pas vous fâcher avec tout le monde et vous avez décidé de subir en silence cette désastreuse manie de coller les gens à la caisse.

En silence d’accord, mais pas sans réagir ! Il y a quelques mois, Belle-Maman vous a offert ( sans le savoir) l’arme parfaite pour les collantes : un sac à main-à-dos. Après seulement quelques coups d’essai, vous êtes passée professionnelle dans l’art de balancer nonchalamment votre sac sur votre épaule pour le raccrocher tout en éborgnant au passage toute personne se tenant trop près.

Bien entendu, à chaque fois vous vous confondez en plates excuses ( en vous retenant de sourire), particulièrement la fois ou la «  collante » de service s’est pris ledit sac en plein menton. ( Était-elle en train de vous renifler le postérieur ? Vous ne le saurez jamais, elle a reculé d’un bon mètre en se frottant le visage).

Cette fois-ci encore le coup de sac à main vous a débarrassée de la collante et vous pouvez rejoindre, fièrement munie de votre précieuse crème, vos pénates, très certainement totalement dévastées par deux monstroux déchainés pendant que Mr Poux se planquait dans le garage.

A qui le prochain coup de sac ? Mr Poux ? Les Monstroux ?

11 réflexions sur « Arrêtez de me coller ! »

  1. mdr, je vois qu’on a toutes nos techniques ! moi je recule mine de rien jusqu’à marcher sur les pieds de la vieille (c’est souvent une vieille), doucement (je ne suis pas une sauvage) mais pour qu’elle comprenne qu’elle est trop près. Puis je m’excuse !

    1. C’est beaucoup trop doux comme méthode, y’a des collantes qui sont trop bouchées pour comprendre !! L’avantage du coup de sac c’est que si tu l’assommes tu peux en plus récupérer dans ses courses des produits que tu as oublié d’acheter ( niak niak )

  2. Il n’y a pas que les vieilles qui « collent », les jeunes savent bien faire aussi, de plus ils doivent se parfumer avec « brise d’anus »,
    il en faut pour tous les gouts, mdr.

  3. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour manger des pâtes à la carbonara… lol
    Sinon, je suis une maudite de la caisse aussi. Je choisi systématiquement celle où il va y avoir une galère : le prix qui manque, le changement de caissier, le compte de la caisse devenue trop pleine, le bavard qui lâche pas la caissière, la carte bleue récalcitrante, l’oubli de porte feuille…
    Et il me faut ton sac anti collantes !

  4. Ahhh c’est rassurant, c’est pareil dans tous les magasins !!!

    Alors moi, volontairement, je laisse beaucoup de place par rapport à la personne qui est devant moi et je prends mon temps pour mettre mes articles (sans les serrer) sur le tapis. Ca énerve beaucoup les suivants et moi, j’avoue que ça m’amuse !!!

  5. Quelle histoire ! Je n’imaginais pas qu’il se passait tant de choses chez les clients lorsque j’étais caissier. Quoique. Quand je me promenais dans le magasin, j’avais droit soit au collant qui se sentait obligé de t’adresser la parole face contre face, avec forcément une mauvaise haleine, ou encore, je me souviens d’une cliente, collante au sens figuré, qui me saute dessus (je suis affublé de la cravate, chemise, badge maison) elle me demande: « vous travaillez ici? » Et moi de répondre: « non, j’ai seulement très mauvais goût pour m’habiller » et elle tourne les talons (a-t-elle cru que je ne bossais pas chez A? ou bien l’ai-je vexée? on ne le saura jamais).
    P.S. la prochaine fois essaie le bon gros sac à dos, voire même le sac de randonnée.

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