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Les tournois de judo : Stress, fierté et solidarité.

Le week-end dernier fut quasi-entièrement consacré au Judo.

Le samedi c’était l’animation des « Samouraï » réservée aux grands poussins (donc seulement mon Grand Monstrou). Après un entrainement collectif, les judoka du département travaillent certaines techniques et prises qu’ils n’ont pas forcément vues avec leur prof, puis ils passent aux choses sérieuses et font trois combats contre des poussins de leur gabarit (mais pas forcément de même ceinture).

Le dimanche c’était un tournoi «normal» qui concernait les deux monstroux.

Alors déjà, faire décoller les deux monstroux à 9h30 un dimanche c’est juste cruel car si Petit Monstrou est toujours debout très tôt, Grand Monstrou aime beaucoup ses grasses matinées. Je me console en me disant que les tournois sont rares et surtout que je ne suis pas sous la flotte au bord d’un terrain de foot.

A cet âge là, les tournois n’ont que peu d’importance, n’en déplaise à certains parents au bord du tatamis, les enfants ne préparent pas les jeux olympiques, ils sont surtout là pour s’amuser même s’il y a des combats.

Ceci dit, mon Grand Monstrou ayant bien grandi, il combat maintenant avec de grands gaillards et à chaque fois mon estomac se noue et ma gorge sèche tellement j’ai peur qu’il se blesse. Heureusement les combats sont très rapides car mon stress est au maximum et chaque fois je me demande pourquoi j’ai accepté ce sport là.

En Octobre il s’est fait mal à l’épaule, j’étais loin, dans les tribunes et pendant quelques trop longues minutes j’ai craint la fracture. La veille il s’était pris un coup sur le nez, rien de bien méchant mais assez douloureux (et perso j’ai eu peur qu’on abîme mon bébé) et ce dimanche lors d’une prise il s’est fait un peu tasser les côtes.

Bref, vous comprendrez aisément qu’on aime bien participer aux tournois de judo mais que mon petit cœur de Maman est à chaque fois mis à mal.

S’il gagne un combat je déborde de fierté, parce que déjà que c’est le plus beau ( avec son frère), là, sur ce petit combat c’est aussi le plus fort ! Régulièrement et sans aucune peur du ridicule je fais une petite danse de la victoire telle Katherine Heigl dans l’abominable vérité.

Par contre, avant chaque combat je lui rappelle bien que l’essentiel est de participer et de se confronter à des judoka qu’il ne connait pas, parce que mon Grand Monstrou se met la pression tout seul et que comme je le disais plus haut, on ne prépare pas les jeux olympiques.

Ce dimanche là, il a terminé deuxième de sa « poule » après des combats bien difficiles et mon cœur a explosé de fierté ( danse, Katherine Heigl, même pas honte).

Pour Petit Monstrou les choses sont un peu différentes, il a moins d’expérience et surtout, fidèle à lui même, il n’écoute pas grand chose pendant les entrainements. Autant j’ai pu constater que Grand Monstrou avait bien progressé au niveau technique, autant Petit Monstrou persiste à faire le couillon sur le tatami au grand dam de son professeur.

Heureusement, comme il est tout freluquet, il combat contre des petits gabarits et je trouve ça un peu moins dangereux. Sauf que parmi ces mini-poussins, certains sont vraiment passionnés de judo et ont fait autre chose que des pirouettes sur le tatami de leur dojo.

Du coup forcément, mon Petit Monstrou se fait ratatiner à chaque fois, mais cette fois, il avait deux coachs personnels qui lui lançaient des conseils, le motivaient entre les combats et même, lui donnaient des cours de rattrapage entre les combats sur le bord du tatami.

Il y avait bien sûr Grand Monstrou et un autre garçon que je ne trouvais pas particulièrement sympathique mais qui, puisqu’on venait du même dojo, est venu soutenir Petit Monstrou pendant tous ses combats : solidarité.

J’étais un peu mal à l’aise de les entendre crier pour encourager Petit Monstrou car je déteste quand les parents font cela, mais j’ai vraiment adoré le fait que ce grand garçon (devenu d’un coup, fort sympathique) essaie par tous les moyens d’encourager, de coacher mon Petit Monstrou.

J’ai adoré la solidarité entre les rares judoka de notre village à ce tournoi là, le judo est un sport individuel et pourtant ce jour là il y avait bel et bien un esprit d’équipe: nous défendions nos couleurs et notre dojo.

Ceci dit je pense que Petit Monstrou ne continuera pas le judo et là se posent deux problèmes, quel sport lui conviendrait mieux et surtout comment me dédoubler pour accompagner l’un et l’autre à leurs activités ?

Heureusement grâce à la réforme des rythmes scolaires, ils vont participer à plein de nouvelles activités extra-scolaires et Petit Monstrou pourra se découvrir une nouvelle passion. Ah non, mince, ici dans mon village il y aura juste plus d’heures de garderie… ( creusons les inégalités, encore).

Judoblog

Chouette un tournoi !

–           Tu fais quoi dimanche ?

–           Pff ne m’en parles pas, j’accompagne Grand Monstrou à son premier tournoi de judo je suis « ravie » (ironie puissance 5) !  Mais bon, c’est une fois de temps en temps contrairement au foot où c’est tous les dimanches après-midis !

–          Oui et puis au moins le judo c’est en intérieur !

–          De toute façon les Monstroux sont prévenus, ils n’auront le droit de faire du foot que lorsqu’il y aura des gradins chauffés équipés du wifi dans tous les stades ! ( c’est  peut-être mon côté Mamafunky : je veux bien être dévouée, jouer les «  supportrices » mais à condition d’avoir internet !).

En attendant, le dimanche à 11h15 nous étions tous prêt à accompagner Grand Monstrou à son premier tournoi. Le soleil devait être parti en ballade avec ma motivation car c’est en pataugeant dans de grosses flaques que nous avons rejoint le « dojo » où Papounet avait déjà emmené le grand combattant pour qu’il se mette en kimono.

Et là, moi qui avais œuvré tout l’été pour que Grand Monstrou reste sur sa décision de faire du judo à la rentrée ( tout pour éviter le foot) j’ai réalisé à quel point, justement, je n’avais pas réalisé que… le judo est un sport de COMBAT !

Sous-entendu, des enfants vont essayer de faire chuter mon bébé volontairement sans que je puisse leur arracher  les deux yeux râler dessus parce que c’est le BUT de ce truc sport : mettre l’autre à terre. (sans déconner, vous n’avez pas des devoirs plutôt ?)

Pendant qu’on attends pour  la  « pesée » de nos ptits cochons (comme au marché) apprentis Judokas, j’ai des nausées rien qu’à regarder les grands se secouer, se tirer et se balancer par terre sur le tatami. Purée, ça doit faire hyper mal ce truc ! En plus, franchement ils n’ont fait aucun effort pour leur épargner des bleus, le tatami est un tapis tout plat, à peine rembourré… La moquette de mon salon aux USA , d’environ 10 cm d’épaisseur avec bouclettes ( et acariens inclus) aurait été beaucoup plus adaptée à ce genre d’activité( un peu débile il faut l’avouer) !

Hop, le grand gaillard d’au moins 30 kilos vient de passer par-dessus l’autre fou-furieux qui l’a à moitié déshabillé avant de le balancer… ( note personnelle :  penser à recouvrir ENTIEREMENT Grand Monstrou  de papier bulle planqué sous le kimono avant de le ramener à une telle «  joute »).

Finalement je comprends pourquoi ils les pèsent eux même avant le tournoi parce qu’à ce stade je l’avoue sans mal, j’aurais enlevé sans sourciller 5 kilos à Grand Monstrou pour être sûre qu’il tombe sur des plus petits que lui !

L’heure fatidique approche, Grand Monstrou est impassible, voire même content de retrouver ses copains, je suis verdâtre, malade à l’idée d’assister à ça, en plus ils combattent debout et il me semble que la classe des mini-poussins de Grand-Monstrou n’a jamais fait ça !

En même temps je ne suis pas sûre, j’ai arrêté d’assister aux entrainements depuis que je me suis fait  dessus  dans les gradins pendant qu’un affreux jojo rouait  mon fils de coups de pieds dans la poitrine pour le maintenir à terre (le prof ne regardait pas : un mauvais  point pour lui !).

Ca y est, c’est aux « mini-poussins » de s’échauffer. Les organisateurs sont de grands malades, il y a environ 60 gamins de 6 ans et  ils les font tous courir dans tous les sens sur le tatami : je transpire, c’est sûr ils vont se percuter, mon bébé aura une dent cassée ou le front ouvert : j’attrape mes clés de voiture pour être prête à l’évacuer d’urgence !

L’entrainement est terminé, Grand Monstrou part avec 10 autres mini-poussin pour commencer le tounoi et je me rassure en me disant qu’ils sont tous de la même taille( et certainement du même poids).

Premier combat, un gamin (qui à l’air gentil comme tout) arrache à moitié le kimono de Grand-Monstrou (c’est malin il est tout froissé maintenant),puis le met à terre ( argh je hais ce gosse qui est certainement très mal élevé et  bourré de défauts). Grand Monstrou lui, n’est pas rancunier, il passera tout le temps d’attente de son prochain combat à discuter avec son « bourreau ».

Personnellement j’essaie de me souvenir pourquoi j’ai accepté que  mon tout-petit, mon bébé, la chair de ma chair aille se faire martyriser ainsi sur un tatami !

–          Il y a tout un état d’esprit autour du judo : respect de l’adversaire, de son niveau, salut du tatami, de l’adversaire etc…

–          Je comptais sur le judo pour que Grand Monstrou apprenne à maitriser son agressivité ( takacroire :  ils sont en train de lui donner les armes pour mieux assommer son frère).

–          Quand le prof à expliqué le principe des «  ceintures » j’ai immédiatement réutilisé la chose pour expliquer à Grand Monstrou que lorsqu’il frappe sur son petit frère avec ses dix kilos de plus que lui, c’est comme si je l’envoyais lui, combattre un gars qui a une ceinture noire.

Rien n’y fait, je suis en pleine crise de mauvaise foi, tout ce qui me plaisait dans ce sport me semble aujourd’hui totalement insuffisant pour justifier que de parfaits inconnus agressent ainsi mon fils chéri.

Second combat, je suis au bord du tatami, j’hésite à encourager mon fils : si j’encourage, je vais lui mettre la pression, si je ne le fais pas il va croire que je m’en fous !

Ce combat là dure plus longtemps, Grand Monstrou résiste, il est très concentré et le regard déterminé, il remporte le combat : je n’en peux plus de fierté ! Troisième combat : pareil, Grand Monstrou a une technique très particulière, il laisse l’autre le faire tomber, il le retourne ensuite comme une vieille crêpe moisie et remporte ainsi la victoire ! Na na nanèèèère !

Je ne sais pas si je suis très très contente parce que mon adorable fils à gagné deux combats sur trois ou si c’est parce que c’est enfin terminé ( ça fait quand même deux heures et demi qu’on respire des odeurs de pieds dans ce dojo…) mais j’ai le sourire jusqu’aux oreilles !

En repartant nous admirons la superbe médaille de mon champion mais malgré ma fierté, c’est décidé, l’année prochaine il fera de la danse classique ! (l’avantage c’est qu’il saura déjà balancer les ptits rats !).

Et vous ? Quels sports pour vos enfants ?