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Quand il lutte contre l’injustice

Un après-midi, Grand Monstrou est rentré de l’école avec sa tête des mauvais jours, j’ai cru qu’il avait été puni ou quelque chose comme ça, en tout cas je savais, rien qu’en le voyant, qu’il y avait un problème.

En plus il m’a dit quasiment tout de suite : «il faut que je te parle ». Nous avons éloigné son frère, j’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre et là sous un flot de paroles gonflées par la colère j’ai compris.

Grand Monstrou n’avait rien à se reprocher, il bouillait parce qu’un copain à lui avait été injustement réprimandé.

L’histoire en quelques mots : pendant le temps de cantine un  « petit » cp embétait constamment un copain de Cm2 de Grand Monstrou, lui donnant des coups de pieds, lui tirant sur les bras avec moultes insultes. Grand Monstrou avait dit à son copain « ne te laisses pas faire, tu ne le frappes pas mais tu lui dit d’arrêter ».

Je n’ai bien entendu pas tous les détails mais Grand Monstrou m’assurait que le copain en question n’avait jamais levé la main sur ce CP qui est allé dire aux surveillants que celui-ci le frappait et qu’il lui avait dit de ne rien dire à personne.

Résultat ce soir là, le fameux copain est rentré chez lui avec un mot signalant qu’il frappait et harcelait un cp.

« Tu te rends compte Maman, il va se faire punir chez lui alors qu’il n’a RIEN fait, je suis toujours avec lui à la cantine et il ne l’a pas touché ».

Généralement les histoires de cours de récré je ne m’en mèle absolument pas, mais là, sa véhémence m’a interpellée. J’ai bien essayé de lui dire que peut-être le copain s’était quand même vengé sur le cp sans qu’il le voit mais non, Grand Monstrou s’énervait et m’assurait qu’il était témoin et que rien de ce que le cp avait décrit n’avait eu lieu.

Il était dans tous ses états mon hypersensible :énervé, frustré, écoeuré.

Pensant le calmer je lui propose d’aller dès le lendemain, expliquer aux surveillants ce qu’il vient de me dire afin de disculper son ami.

«Mais tu te rends compte que là en ce moment il est en train de se faire fâcher et surement punir alors qu’il n’a rien fait ? ».

Il aurait voulu qu’on appelle l’école, il voulait parler à la directrice afin qu’elle appelle les parents du copain pour annuler le mot du cahier.

J’ai du expliquer que cela n’était pas possible, que la directrice avait également une vie et qu’elle était surement rentrée chez elle.

Du coup il a tourné comme un lion en cage toute la soirée, répétant ce qu’il allait dire à la directrice dès le lendemain, bouillonant de frustration pour son ami.

L’entrainement de judo lui a un peu changé les idées et nous n’en avons que peu reparlé au dîner, mais dès le lendemain au réveil il était à fond.

« Fais moi répéter car je suis tellement énervé que j’ai peur de gueuler sur la directrice »

(Bon sang, s’il pète un plomb, ça va nous retomber dessus cette histoire !)

J’ai donc temporisé, expliqué : c’est très bien de défendre son ami mais il faut y aller en douceur, juste témoigner de ce qu’il a vu et les choses se règleront d’elles-mêmes.

Il est parti à l’école gonflé à bloc, chargé d’une mission et surtout complètement sous pression parce que cette histoire d’injustice l’énervait vraiment !

Il est rentré avec un grand sourire, il avait témoigné et disculpé son ami, mon fils, mon justicier !

C’est peu de dire que je suis fière de lui, la seule chose qui m’inquiète c’est que des injustices il va en rencontrer beaucoup, tous les jours et elles ne se régleront pas aussi facilement que des histoires de cour d’école…

En gros, il va falloir qu’il se blinde un peu mon Grand Monstrou parce que sinon, il va être sans cesse en ébullition !

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Ce texte participe au mardi tout doux de Maman@home, aujourd’hui cela fait exactement deux ans qu’elle anime les mardis tout doux générant chaque semaine un peu de douceur dans la blogosphère : merci Sandrine !

J’aime bien ta copine, sa mère est à baffer !

Voici donc la suite du billet «  j’aime pas tes potes, encore moins leurs parents »…

Petit 2 : bonjour ! puis-je en coller une à ta mère ?

Continuons avec les fréquentations de Grand Monstrou et sa copine C. dont je ne donnerai pas, bien évidement,  le vrai prénom ici.

Grand Monstrou la connait bien, puisqu’ils sont dans la même classe depuis la petite section, il m’en parle  souvent pour me décrire ses « bêtises » et encore cette année, en Cp,  il me racontait l’autre jour, qu’elle s »était endormie en classe.

Je la connais un peu car il m’est arrivé de participer à des sorties scolaires ou à des ateliers ( cuisine, nature), avec la classe de Grand Monstrou. C’est effectivement une petite fille bien remuante, mais ce que j’avais surtout remarqué à l’époque c’est qu’elle était en recherche permanente de contact/interaction avec l’adulte (quitte à faire la fofolle pour se faire remarquer).

Une petite fille bien attachante donc, qui venait me faire la bise tous les matins l’an dernier lorsque je traversais la cour pour accompagner Petit Monstrou dans sa classe alors que les moyens et grands jouaient dans la cour.

Parce qu’elle m’a dit une fois qu’elle partait chez son Papa pour le week-end je sais que ses parents sont séparés, comme nous vivons dans un petit village, je vois à peu près qui ils sont, mais je ne les connais pas personnellement.

Jusqu’à ce que, la semaine dernière, je me retrouve juste derrière sa Maman à la caisse du supermarché. Il y avait une longue file d’attente et lorsqu’elle nous a vus, C. s’est montrée ravie de revoir mes deux monstroux, ravissement qui bien sur, à engendré des rires, des bousculades, des espiègleries… de trucs d’ENFANTS coincés derrière un caddie quoi !

Rien de vraiment gênant, et je vous assure que,  entre mon Petit Monstrou qui s’est assommé au rayon frais à force de faire le fou et Grand Montrou qui un jour a escaladé une tête de gondole (« parce que c’était drôle ») pendant que je vidais mon chariot, je SAIS quels sont les comportements gênants !

Mais la Maman de C. semblait excédée et ne cessait de l’invectiver plutôt sèchement. Loin de moi l’idée de la juger sur ce point, régulièrement, mes loulous sont supers pénibles pendant TOUTE la durée des courses et je pense que la moitié des hôtesses de caisse m’ont déjà vue les houspiller sèchement moi aussi, à deux doigts de les planter dans le bac des promotions de la semaine pour les revendre !

Donc parce que C. rigolait avec Grand Monstrou, elle lui a annoncé qu’elle n’aurait pas de bonbon en rentrant…( que celle qui n’a pas tenté de soudoyer ses  enfants en leur promettant une récompense à la fin des courses lui jette la première pierre). Ça c’est un peu gâté lorsque la petite a répondu que quand elle aurait 18 ans elle aurait tous les bonbons qu’elle voudrait.

Là, la mère s’est esclaffée « ah oui, oh là là que je serai tranquille quand tu auras 18 ans ! » (perso, j’ai fait promettre à mes enfants de ne PAS quitter le nid avant 25 ans…ça fait bien rire mon Poux qui dit que j’en aurai marre avant). Puis elle a ajouté une très vilaine remarque sur le fait que dès la semaine suivante elle aurait la paix puisque C. serait chez son père ( je ne peux pas retranscrire le ton, un mélange de mépris et de satisfaction), et là elle pouffe en direction de son compagnon : « la semaine prochaine, je refile le boulet à mon ex, ça lui fera les pieds ».

Fin de l’altercation, je n’étais pas très à l’aise quand la Maman m’accoste pour me prendre à témoin et me dire que c’est « chiant » (hum !) les enfants dans les grandes surfaces. Je lui dis que là ils sont plutôt calmes et que ce n’est drôle pour personne de faire les courses ou d’attendre à la caisse ( qui décidément n’avance pas).

Les enfants sont effectivement plutôt calmes, C. et Grand Monstrou parlent « billes » et Petit Monstrou, qui a du sentir mon malaise, est collé à moi. C. éclate de rire et fait une grosse grimace à Grand Monstrou qui réplique immédiatement (tu penses, des années d’entrainement dans la voiture !).

Là, le « charmant » monsieur qui accompagne la Maman de C. l’interpelle «  ahhh mais arrête donc de faire ça, t’es encore plus moche comme ça ma pauvre fille» (dans le ton se mêlaient : dédain, dégout et bien évidemment la méchanceté, la volonté de blesser… à moins que ce ne soit seulement de la bêtise !).

Et la mère d’ajouter « ouhh, oui que tu es vilaine ma fille ! »

J’ai eu tellement mal au cœur pour C. que dès que le gros mufle s’est retourné (pourvu que ça ne soit pas le nouveau copain de la maman) , je me suis penchée vers elle et je lui ai  dit «  et bien moi je te trouve très jolie ». Parce que, effectivement, il ne lui a pas dit qu’elle était chiante, il ne l’a pas frappée, mais pour moi c’est encore pire ! Ils l’ont rabaissée, il s’est moqué, il a cassé sa confiance en elle (si toutefois elle en avait encore) et sa mère l’a enfoncée au lieu de la défendre.

J’étais tellement sous le choc que je ne me souviens plus pourquoi, alors que son tour en caisse était enfin venu, la mère de C. l’a cette fois « privée de jouer dehors » (je cite) pour le soir même.

Par contre j’ai immédiatement retrouvé mes esprits quand elle s’est retournée vers moi pour me dire « ah tiens, comme ils sont copains, il faudra que votre fils vienne jouer à la maison » j’ai pensé «  moi vivante, ça n’arrivera jamais ! » (jetant un regard noir au gros rustre) et j’ai répondu «  là, ça va être compliqué, parce que mon petit va se faire opérer, on ne peut pas faire de projets ».

En rentrant j’étais malheureuse pour cette petite fille et j’ai été encore plus Maman poule avec mes monstroux, comme pour compenser…

Alors, c’est vrai, cette Maman là, n’a pas dit (devant moi) à sa fille qu’elle était chiante, mais remontés comme ils étaient contre la petite, son compagnon et elle, je me dis que C. n’a pas du passer une bonne soirée… D’ailleurs, est-ce qu’elle en passe souvent des bonnes soirées C. ?

Crédit photo : winio_janik sur flickr