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Ce n’est pas de ta faute…

 

Le verdict est tombé, tel un couperet, la guillotine a frappé l’avenir de mon fils, il a trop déconné, trop manqué de respect, il ne sera pas repris en section sportive.

On s’en doutait un peu, des mois qu’on lui remonte les bretelles tous les week-end, qu’on lui fait la morale et qu’il dit “ oui oui, je vais me calmer”.

Depuis qu’on me l’a annoncé au téléphone tout le monde me dit “ce n’est pas de ta faute” et moi je ne peux m’empêcher de me demander ce que j’ai raté avec ce gosse. Bordel il est intelligent (et ce n’est même pas la fierté maternelle qui parle), comment se fait-il qu’il n’ait pas réussi à se canaliser, à se calmer, se conformer ?

Bon ok ça n’a rien à voir avec l’intelligence, mais je voulais dire par là, que je pense sincèrement qu’il comprenait ce qu’on lui disait ,qu’il comprenait qu’il fallait se calmer.

Il n’a pas réussi, bien évidemment maintenant il est choqué, jusqu’au dernier moment il s’est bercé de l’illusion qu’ils allaient le garder quand même. Il a été soutenu, encouragé mais IL n’a pas fait assez d’efforts, il s’est laissé emporter, il s’est mal comporté…

Ce n’est pas de ta faute me répète-t-on … mais si en fait… j’aurais du râler plus, le priver des choses qu’il aime, me fâcher encore plus… le “recadrer”…

Si je suis incapable de recadrer un gamin de douze ans qui fait le con en cours qu’est-ce que je vais faire de lui a quinze ans ?

Je suis « la mère de » celui qui fait les conneries, on connaît mon nom dans l’établissement, je tremble quand le collège téléphone, et j’envie tellement les mamans des enfants qui ne se font pas remarquer… qu’est-ce que j’ai foiré dans son éducation ? Est-ce que j’ai foiré aussi celle du second ?

Là tout de suite j’ai juste envie de partir dans le Larzac élever des chèvres, seule dans la nature, loin de tout cela, mais à tous les coups je planterais aussi le dressage des chèvres, y’a qu’à regarder le boxerfou …

« C’est lui qui a foiré, pas toi » me dit-on, mais si j’avais … et si j’avais… ou si … Ça tourne en boucle dans ma tête… je ne pense plus qu’à ça !

Je ne suis pas assez stricte, pas assez sévère, et puis je les aime trop aussi … Quand le judokado rentrait, bien sûr on lui faisait la morale, systématiquement sur le chemin du retour de la gare le vendredi il avait sa ptite piqûre de rappel mais ensuite j’avais juste envie de lui faire ses plats préférés, de le serrer dans mes bras pour rattraper toute cette semaine d’absence… On l’a menacé, engueulé, il a, lui même, écrit un contrat de « comportement », un très beau texte qu’il a du appliquer environ 48 heures…

Alors oui on peut dire qu’on a fait ce qu’on a pu, mais visiblement ce n’était pas assez..

Je râle souvent qu’ils ne participent pas suffisamment mais d’un autre côté je me dit qu’ils sont encore un peu dans l’enfance et que des corvées, des responsabilités ils en auront bien assez lorsqu’ils seront adultes…

Pourtant dès le début de l’année il était ravi, c’était son truc la « section », malgré les longues semaines, malgré l’internat, il aimait ça.

Est-ce qu’au moins ça va lui servir de leçon, ou est-ce que les choses vont empirer avec moi comme spectatrice incapable de le protéger de lui même, de le remettre dans le droit chemin.

Il va retourner dans un collège où il est déjà fiché comme « agitateur » mais ou surtout il n’y a pas que de belles personnes …

Comment je fais moi pour l’empêcher de fréquenter les « mauvaises »?

Le priver de sortie jusqu’à ses 25 ans est très tentant je vous avoue …

Cet échec, c’est le sien, mais c’est aussi le mien… arrêtez de me dire que ce n’est pas de ma faute (même si c’est gentil), par contre si vous avez des idées pour lui apprendre que les profs ne sont pas ses ennemis et qu’il leur doit le respect vous êtes les bienvenus, parce que là c’est mal parti …

Bon je reviens je vais acheter des poissons rouges … au moins eux ils ne feront pas de vagues … (on me dit que si).

Quand l’égalité nuit !

Ca commence avec l’école, ça continue avec le collège, c’est tout le monde à la même enseigne et c’est bien normal

Tout le monde reçoit la même éducation et c’est une nécessité.

La où le bas blesse c’est que l’enseignement soit dispensé de la même manière pour tout le monde.

Après des années à considérer qu’il était important de faire des classes “mixtes” (dans le sens des niveaux des élèves), je me demande si c’était vraiment une bonne idée.

Grand Monstrou est entré au collège cette année, il s’y ennuie énormément et résultat il bavarde, fait des signes aux copains se fait remarquer et donc mal voir, punir etc..

L’autre jour en Français ils ont eu une interrogation sur l’impératif (ou un autre temps je ne suis plus sûre) et en même temps à l’école primaire la classe de ce2 planchait sur … l’impératif.

Quid du niveau de la 6ème ???

Mais là n’est pas mon propos, mon problème c’est que mon fils s’ennuie beaucoup, il n’est ni précoce ni particulièrement en avance, il a juste un bon niveau et des facilités.

Un de ses meilleurs copain au contraire, est en grande difficulté et doit revoir beaucoup de notions qu’il a du mal à comprendre/retenir.

Et puis il y a tout ceux du milieu, qui bénéficieraient sûrement d’un peu plus de stimulation mais qui suivent bon gré mal gré.

Je serais la première à râler si les professeurs ne s’arrêtaient pas pour expliquer, ré-expliquer aux élèves en difficulté mais je constate avec tristesse que la différence de niveau des élèves génère une stagnation générale de toute la classe : personne n’est tiré vers le haut et je ne suis pas sûre que les élèves en difficultés parviennent à progresser car « il faut bien avancer malgré tout »…

Alors, l’autre nuit, je me posais la question des « groupes de niveau », je ne sais pas si vous avez connu cela, ils ont été mis en place quand je suis entrée en 6ème et cela a été très mal vécu par beaucoup d’élèves (et de parents).

Difficile lorsqu’on a 11 ans de comprendre l’intérêt de tels groupes, d’envisager que ce serait une aide à l’apprentissage plutôt qu’une mise en «cases» particulièrement dévalorisantes pour le groupe «faible».

Les principales conversations de la cour après les tests d’évaluation étaient «Alors tu es dans quel groupe ? », « tu sais que machin est dans le groupe faible en français ET en maths ».

Pourtant en primaire alors que nous nous suivions depuis des années, nous le savions tous plus ou moins consciemment qui était «fort», qui était plus moyen etc.

Mais une fois l’étiquette posée au collège, les railleries allaient bon train et le bénéfice d’un enseignement adapté de par le rythme et les travaux proposés a été bien mis à mal par le clivage crée entre les élèves et leur réflexions pas spécialement fines de gosses toujours prêts à se moquer les uns des autres.

Pour peu que les parents s’y mettent aussi à la maison avec des remarques du genre «ta sœur au moins elle, elle est chez les forts… » c’était le pompon pour des élèves déjà en difficulté.

Bref, comme souvent le mieux est l’ennemi du bien et l’éducation n’est pas une science exacte (surtout quand les décideurs n’ont jamais posé un seul pied dans une classe, hum!).

N’empêche je me dis de plus en plus souvent que ce ne serait pas une si mauvaise idée de faire des classes de niveau… cela permettrait à tous d’aller plus loin, plus haut, plus juste !

Est-ce que je déraille totalement quand je me dis que si l’on est dans un groupe un peu plus homogène l’apprentissage sera plus adapté et donc plus efficace?

Est-ce que certain vont me répondre que c’est encore creuser l’écart? Stigmatiser les élèves?

En même temps quel casse-tête à mettre en place .. doit-on le faire par classe, par matière ? Et puis quel professeur pour les groupes en difficulté, ou le groupe un peu plus avancé ?

Si en plus, on commence à se dire que les difficultés scolaires accompagnent souvent des difficultés de comportement, est-ce que c’est vraiment une bonne idée de rassembler tous les élèves par niveau ?

Mais si l’enseignement est plus adapté, les comportements ne vont-ils pas s’améliorer? Ou bien, est-ce qu’au contraire on va créer des monstres en les rassemblant : la classe des frimeurs, la classe des durs, la classe des calmes…

J’avoue je ne sais plus, je me souviens qu’en rentrant des USA où j’ai passé 7 années, dont quelques unes à enseigner, j’étais très très fière de notre éducation nationale…

A l’heure actuelle je suis juste inquiète…

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Quelle histoire !

Quelle Histoire c’est une toute jeune maison d’éditions qui publie sur … l’histoire ! J’avais vu passer, avec un interêt sans cesse grandissant, plusieurs de leurs publications su facebook et lorsqu’ils m’ont proposé de découvrir leur collection j’ai immédiatement accepté.

J’ai bien fait car ici on adore !

Voici une façon ludo-pédagogique de découvrir ou redécouvrir l’histoire pour les 6 à 10 ans (voire plus)  . Tout le monde sait qui sont Cléopatre, Jules César ou encore Vercingétorix mais ces petits albums, au papier glacé et aux magnifiques illustrations nous procurent une approche plus détaillée, totalement accessible aux plus petits mais également très agréables à lire pour les parents (qui en profitent pour réviser un peu).

Ces trois albums font partie d’un coffret « antiquité » qui est livré avec un poster « galerie de portraits » qui reprend tous les grands personnage de l’antiquité.

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Le plus : à la fin de chaque album de petits jeux pour réviser tout en s’amusant : le jeu des 7 erreurs, un quizz, un jeu d’ombres etc.

Enfin le coffret qui nous a le plus séduit c’est celui sur la guerre 14-18 parce qu’il met en scène quatre soldats : un Anglais, un Français, un Russe et un Allemand et que l’on se rend ainsi mieux compte que, dans cette horrible guerre qui opposait avant tout des pays, les soldats n’étaient en fait que de très jeunes hommes qui n’avaient pas forcément choisi de partir au front.

Pour l’anecdote, mes deux garçons ont une passion pour les deux guerres mondiales, il y a deux ans si vous nous croisiez en balade dans un bois vous auriez pu les entendre crier de faire attention aux allemands embusqués dans les fourrés (ce qui aurait pu s’avérer très gênant si par hasard il y avait des touristes allemands dans le coin). Ces quatre histoires de soldats les ont sensibilisés au côté humain des soldats, au fait que l’histoire de notre pays et de ceux alentours n’a rien à voir avec un bon film d’action mais qu’elle impliquait des personnes, qu’elle a brisé des familles « pour de vrai ».

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Bien entendu je lorgne déjà sur le coffret sur la seconde guerre mondiale, mais j’avoue que toute leur collection me fait de l’œil et je sais déjà qu’en Mars pour l’anniversaire de Petit Monstrou, il y aura des exemplaires de Quelle Histoire !

A noter le prix dérisoire de chaque album lorsqu’on voit la qualité du graphisme, du contenu : 5 euros le petit livret ludo-éducatif, sincèrement cela ne vaut pas le coup de priver nos enfants d’apprendre l’histoire en s’amusant ! ( les coffrets coûtent un peu plus cher parce qu’il y a plus d’albums).

 

*un grand merci pour ces albums offerts !

 

L’enfant précoce aujourd’hui

41G-EEHElBL._SX320_BO1,204,203,200_« Les temps changent à grande vitesse, bouleversant les repères traditionnels de l éducation. Les enfants sont confrontés à des modes de vie et d’apprentissage inédits que leurs parents ne maîtrisent pas toujours. Comment aider ceux d’entre eux qui sont particulièrement précoces à relever les défis d un monde en perpétuelle évolution ?

Monique de Kermadec, auteur de L’adulte surdoué, comment faire simple quand on est compliqué, explore les attentes, les désarrois, les peurs et les désirs qui animent ces jeunes précoces et leurs parents. S appuyant sur son expérience clinique et sur les dernières recherches sur le sujet, elle montre comment nourrir l intelligence créative et pratique des enfants très doués qui devront, plus que jamais, faire preuve de capacités d adaptation. Leurs parents trouveront dans ce livre des clés pour les encourager à développer leurs atouts pour la vie » (Source Albin Michel)

Ce volume est une nouvelle édition, enrichie et étendue, du premier livre de Monique de Kermadec, intitulé Pour que mon enfant réussisse.

Voici un livre qui m’a bouleversée, éduquée, renvoyée devant mes erreurs, aidée, bouleversée encore, et que je re-feuillète régulièrement pour bien m’imprégner de son contenu.

Avoir un enfant précoce n’est pas une chose simple, j’envierais presque les parents qui sont ravis d’avoir crée un ptit « surdoué » bien que je déteste ce terme mais je sais qu’ils finiront pas se rendre compte que ce n’est pas vraiment un cadeau même si ce n’est pas une catastrophe non plus. Dans cette réédition, Monique de Kermadec dresse un portrait bien complet de nos petits précoces, de leurs différences mais aussi et surtout de leurs difficultés à s’adapter que ce soit à l’école ou dans le monde actuel.

Plusieurs fois j’ai eu l’impression qu’elle parlait de moi et j’ai bloqué sur un passage soi en me disant  » bon sang mais c’est bien sûr », soi « non mais c’est pas vrai! ».

Plusieurs fois j’ai grincé des dents parce qu’elle expliquait ce qu’il ne fallait pas faire et que bien sûr je le faisais tout le temps avec mon Petit Monstrou, et pourtant j’en ai lu des bouquins pour aider mon bonhomme, pour mieux le comprendre, mais l’approche de Monique de Kermadec passe par l’intelligence émotionnelle qui n’est pas forcément prise en compte par les psychologues spécialisés en enfants précoces alors que de nombreuses recherches ont mis en évidence une corrélation très importante entre le QI traditionnel et cette fameuse intelligence émotionnelle qui peut-être déficiente chez nos précoces.

C’est donc un livre que je recommande fortement à toutes les mamans de petits extra-terrestres, (d’ailleurs il ne faut surtout pas les appeler ainsi ce que bien sûr je faisais), un livre à lire et à relire.

C’est devenu un de mes livres de chevet tant parfois, les réactions de mon Petit Monstrou me déstabilisent, tant il est difficile quand on est parent de donner la bonne éducation, et que c’est encore plus dur avec un enfant qui raisonne comme un grand mais à des terreurs de tout petit.

Je pense compléter ma lecture en sollicitant un rendez-vous avec Monique de Kermadec elle-même car elle a rencontré et aidé tant de familles, qu’un petit coup de pouce ne nous serait pas du tout superflu.

 

L’enfant précoce aujourd’hui ( le préparer au monde de demain)

Collection « questions  de parents »

Editions Albin Michel

16 Euros

Livre offert : merci beaucoup

 

 

Méfiez-vous des plus petits !

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Vendredi un peu avant 14heures le téléphone sonne… c’est le numéro de l’école. Mon sang ne fait qu’un tour, lequel des monstroux s’est blessé juste avant les vacances ?

 

Ouf pas de blessé mais la directrice souhaite me parler suite à un incident de la récréation du matin car je risque d’être « attendue » par des parents à 16h30. Elle ne peut pas m’expliquer, elle part en bus et me rappelera plus tard, je sais juste qu’il s’agit de Petit Monstrou ( purée qu’est-ce qu’il a encore inventé) et elle tente de me rassurer en me disant de ne pas m’inquièter.

 

15 longues minutes à tourner en rond dans la maison … à vérifier toutes les deux secondes que mon téléphone a bien du réseau, que la sonnerie est allumée …

 

Mais qu’est-ce qu’il a encore fait ce Petit Monstrou ! J’ai beau dire qu’avec lui plus rien ne m’étonne il a une propension à nous inventer de nouvelles bêtises, de nouvelles « activités » qui nous font nous demander ce qu’on a bien pu faire subir à nos parents pour mériter une telle vengeance.

 

( Soyons clairs, j’étais déjà un ange, donc tout est de la très grande faute de Mr Poux).

 

Enfin mon téléphone sonne et j’ai l’explication de l’incident.

 

Petit Monstrou qui n’a peur de rien a traité l’un de ses camarades de «gros» ( et hop une punition à la maison et un long sermon).

Le camarade en question n’est absolument pas gros mais «costaud» et surtout il fait deux têtes de plus que mon Petit Monstrou et une dizaine de kilos de plus. Le genre de camarade qu’on n’a pas trop envie d’énerver en fait.

 

Forcément, ça lui a plutôt déplu que ma petite crevette le traite de «gros » (je précise que ça me déplait d’autant plus que nous avions eu avec Petit Monstrou une longue conversation sur les moqueries il y a deux semaines).

 

Du coup, il l’a plaqué contre une grille pour lui faire ravaler ses paroles. Petit Monstrou s’est cogné la tête et surtout il était plutôt en mauvaise posture.

Pour se dégager il n’a rien trouvé de mieux que de balancer une droite … une grosse droite !

 

Résultat : une lèvre fendue et une dent de lait en moins. ( et hop seconde punition à la maison pour cause de violence, mais atténuée puisque c’était de la légitime défense).

 

Les deux enfants blessés sont allés se faire soigner, ont prétendu qu’ils jouaient à «s’écraser» pour ne pas avouer qu’en fait ils se battaient.

 

Mais la Maman du « costaud » n’a pas du tout apprécié de récupérer son fils avec une dent en moins et la lèvre bien amochée. Elle a obtenu de lui l’explication ci-dessus et est revenue furieuse à l’école en disant qu’elle allait porter plainte. Je n’aurais pas envisagé de porter plainte, mais étant une Maman tigre, je n’aurais pas été contente du tout non plus à sa place.

 

La directrice et les enseignantes présentes l’ont calmée, certes Petit Monstrou avait insulté son fils mais elles ne pouvaient pas cautionner le fait qu’il réagisse avec violence, et Petit Monstrou a fait ce qu’il pouvait pour se dégager…

 

La directrice se montre rassurante, à priori cette Maman est calmée mais elle va venir me parler.

 

Même si je sais que je vais devoir punir Petit Monstrou et le sermonner ( voire l’envoyer en école militaire parce que bon ça commence à bien faire les C…), je suis soulagée.

Et là nous sommes partis dans un délire avec Mr Poux, des choses que je pourrais dire à la Maman et à son costaud pour les calmer… ou pas ( je rappelle que j’ai raté l’option diplomatie à la fac).

 

– « Alors bouffon on s’est fait éclater par un plus petit que soi ? »

– «  je comprends que tu t’en prennes aux petits vu que même eux ont le dessus sur toi »

– « Mais qu’est-ce que c’est que cette lèvre toute rouge ? Tu as piqué le rouge à lèvres de ta Maman ? »

– «  ah, mais c’est vilain cette bouche avec une dent en moins ».

 

et puis à la Maman au cas où elle serait agressive :

 

– «  ne m’enquiquinez pas ou je demande à mon fils de vous en coller une ».

 

Oui, c’est très méchant et jamais nous ne ferions ça, mais nous avions besoin de décompresser.

 

La vérité c’est que je suis allée m’excuser pour mon fils d’une façon parfaitement civilisée (oui ça m’arrive!), que j’ai obligé Petit Monstrou à s’excuser et réclamé que le « costaud » s’excuse aussi.

Tout s’est très bien passé, nous avons rappelé aux deux garçons qu’en cas de conflit avant de sortir les poings, on allait chercher l’aide d’un adulte.

 

Quand même, je suis un peu fière de ma crevette même si je pense qu’il va finir par se faire vraiment casser la figure…

 

Pour preuve, alors que nous repartions, un grand de CM2 est venu me dire bonjour et me raconter qu’il avait défendu Petit Monstrou contre un autre CM2 à midi.

Je précise à G… de ne surtout pas se mettre en danger à cause de Petit Monstrou et je demande ce qu’il avait fait pour provoquer la colère d’un CM2.

 

«  oh pas grand chose il l’avais juste traité de sale con , mais c’est l’autre qui l’avait embêté ».

 

Voilà … j’ai deux semaines pour reprendre absolument toute l’éducation de Petit Monstrou, cet enfant soi-disant particulièrement intelligent qui ne respecte aucune règle, qui ne tolère aucune contrainte et qui va finir par se faire ratatiner dans la cour de l’école à force d’insulter les camarades.

 

Et sinon vous connaissez une bonne pension dans mon coin ?

 

Petits enfants, petits soucis … Grands enfants…

Je me souviens encore de sa première culotte…slip pardon, pour les garçons on dit slip ! Il y avait une voiture dessinée dessus et je n’avais rien trouvé de mieux que de lui dire que les voitures n’aiment pas l’eau et qu’il fallait donc que son slip reste sec.

Deux jours plus tard il y avait un bateau sur son slip, et quand Grand Monstrou a eu un petit accident, il m’a dit que ce n’était pas grave, puisque les bateaux ça aime l’eau…

Bref, je me souviens avec émotion du temps ou ma préocuppation était qu’il reste étanche toute la journée, ou qu’il colle ses gomettes comme on le lui avait demandé.

C’est ensuite que ça se complique, il y a les premières amitiés, les premières amours, et aussi bien sûr les premières disputes ou «ruptures» même si c’est un bien grand mot.

Et encore plus tard, il y a ce côté mâle, ce côté ou il ne faut pas être différent, rentrer dans le moule, voir être mieux que les autres… le petit caïd de la cour, ou le très bon copain du caïd.

C’est comme ça que commencent les gros ennuis.

Mon fils sera-t-il suiveur ou leader ? Et s’il devient leader, s’il passe du côté obscur de la force, à terroriser les autres, leur faire du chantage… comment est-ce qu’on gère nous, en tant que parents ?

Si c’est un suiveur, comment s’assurer qu’il ne dérapera pas sous l’influence du plus gros kéké de l’école ?

Alors bien sûr, on pose des règles, on éduque, on explique nos principes, on est strict ou cool, on plaisante ou on dispute, ou les deux…

Mais finalement, on ne fait que ce qu’on peut. On espère que nos valeurs et nos principes auront fait autre chose que de juste traverser la petit tête malléable de nos enfants, mais on n’en a aucune garantie.

On espère que nos enfants ne seront jamais dans les mauvais coups, on rêve qu’ils soient les grands justiciers, prenant la défense des faibles, témoignant contre les caïds s’ils constatent un abus.

Et puis un truc se passe et là on se rend compte que personne n’a parlé, que nos enfants qu’on a toujours invité à communiquer n’ont rien dit.

Rien dit de peur d’être la prochaine victime ?

Rien dit de peur d’être considéré comme la «balance» ?

Rien dit parce qu’ils n’étaient même pas choqués ?

 

Ils ont fermé les yeux, ils ont gardé le silence… Ils ont tous entre 9 et 10 ans et il n’y avait rien de bien grave… ce n’était qu’une histoire de goûter volé…

Mais que se passera-t-il quand ils auront 15 ans et qu’il y aura des trucs bien pires dans la cour du lycée ou sur les réseaux sociaux ?

Feront-ils ensuite partie de ces adultes qui ne bougent pas lorsqu’ils sont témoins d’une agression dans le métro ? Evidemment, en tant que Maman je préfèrerai qu’ils ne bougent pas s’ils risquent un coup de couteau ou pire…

Mais en tant que citoyenne, j’espère de tout mon cœur, qu’ils feront partie de ceux qui ne se laissent pas faire et qui ne laissent pas non plus passer les abus, les agressions …

Je crois que très rapidement, je vais devoir expliquer à mes enfants qu’être un témoin passif c’est une forme de complicité… Que de ne rien faire, c’est accepter…

 

Purée… je préférais quand je devais leur expliquer comment se moucher… c’était un peu dégoutant, j’en avais plein les doigts, mais c’était tellement plus simple !

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Et si j’étais une mère hélicoptère ?

Tout à commencé avec la déprime automnale de Grand Monstrou, avec sa tendance à ne voir que le côté vide du verre, à s’énerver, être frustré pour finir par être malheureux.

Au début j’ai essayé de comprendre, j’ai tenté de le faire positiver de lui montrer tout ce qui allait plutôt bien pour lui.

Il ne manque de rien, il a une maman très disponible, présente chaque soir, chaque mercredi et chaque week-end. On fait plusieurs sorties variées par mois et nous sommes accros aux jeux de société.

De mon côté de la lunette : il n’a vraiment aucune raison de se plaindre.

Sauf que les gémissements ont continué, les pleurs, les disputes pour un rien et j’ai fini par consulter notre super psychologue pour enfant qui l’avait déjà reçu l’an passé.

Le verdict est tombé : Grand Monstrou était vraiment triste, limite malheureux.

Deux principales raisons : « Maman ne fait pas assez de choses avec nous » « Et surtout pas assez de choses avec moi tout seul ».

Autant vous dire que de mon côté la pilule a été un peu dure à avaler. Certes, j’ai eu beaucoup de choses à faire au mois de Septembre, certes je profite (enfin) d’avoir deux garçons à peu près du même âge pour les laisser jouer ensemble et vaquer à mes occupations mais BORDEL je fais plein de choses avec eux.

Souvenez-vous j’écris souvent : le mieux est l’ennemi du bien…

Et bien voilà, c’est ça.

A vouloir donner le meilleur, encadrer, jouer, divertir mes petits j’ai crée leur frustration parce que c’est bien humain que d’en vouloir toujours plus.

 

Et si moi je sais qu’il y a de meilleures mamans ailleurs mais aussi de bien pires, eux ne s’en rendent pas compte.

J’ai expliqué que leur copain X arrivait à la garderie à 7h00 le matin pour n’en repartir qu’à 18h30 le soir, que le mercredi et les vacances il était aussi au centre de loisirs et non pas à Paris à faire un atelier d’activités manuelles, ou au cinéma…

Ils acquièscent, mais pour eux c’est abstrait, et en plus, « X il a plein de cartes pokémon » (!!!).

N’empêche que, mis à part le fait que Grand Monstrou préfèrerait qu’on attache son frère dans le jardin pendant qu’on passe du temps ensemble, à deux, il y a vraiment un problème.

Mon fils n’est pas heureux et je crois que c’est de ma faute . C’est de ma faute parce que je suis devenue sans le vouloir une mère-hélicoptère : une mère assistante personnelle qui l’emmène à ses diverses activités ( judo, musique), une mère qui accoure avec une solution à chaque problème. Une mère trop présente quoi !

 

C’est cet article qui m’a mis la puce à l’oreille : http://www.slate.fr/life/81573/pourquoi-la-generation-y-est-incapable-de-grandir

Et puis j’ai lu celui-là qui ne m’a pas rassurée du tout : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130117.OBS5795/ces-parents-helicopteres-qui-font-des-enfants-mauviettes.html

Durant mes sept ans aux USA j’ai connu les enfants rois et j’avais dit « il n’y aura pas de ça chez moi ».

Non, ici les monstroux ne sont pas rois, mais je trouve normal de passer du temps avec eux, de faire des choses avec eux, je culpabilise même très souvent de ne pas en faire assez.

Je ne les ai pas vraiment sacralisés mais je reconnais que je suis du genre à voler à leur secours dès qu’ils ont un problème, je sors les griffes si on s’attaque à mes petits, je veux qu’ils aient le meilleur, tout le temps, mais du coup j’ai créé des attentes que je ne peux plus combler, des frustrations que je ne comprends pas mais qui sont bien là.

Je fais comment maintenant pour redresser la barre ?

Est-ce que par mon désir du mieux j’ai définitivement pourri leur vision du bonheur ? Des plaisirs simples ?

Est-ce que Grand Monstrou va continuer à se sentir malheureux malgré tout ce qui va bien ?

Je suis une mère hélicoptère mais j’ai perdu mon train d’atterrissage et je voudrais bien qu’on m’aide parce que je vous jure : j’ai pas fait exprès !

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Où est passé notre civisme ?

Château de Maintenon
Château de Maintenon

Dimanche après-midi j’ai emmené les Monstroux à une chasse aux œufs organisée au Château de Maintenon. Cette chasse se faisait au profit de l’Aspic ( association sociale de psychiatrie infanto-juvénile de Chartres) et coutait 1 euro par personne, c’est à dire rien quoi. Ils avaient distribué des prospectus dans toutes les écoles du coin, et du coup, devant la porte, il y avait des centaines d’enfants qui attendaient impatiemment l’ouverture de la chasse.
Je croyais qu’ils avaient été victimes de leur succès car il n’y avait pas d’oeufs pour tous les enfants présents et certains petits trainaient leur panier vide dans le parc d’un air malheureux, cherchant désespérement quelque chose à ramasser.

Pourtant en gros à l’entrée du parc il était bien écrit «  5 œufs par enfant maximum» afin que tout le monde puisse avoir le plaisir de repartir avec au moins un œuf, le plaisir de trouver soi-même dans le grand parc du château un œuf caché au pied d’un arbre, dans le lierre, dans la végétation…

Le problème n’était pas la quantité d’oeufs cachés mais le fait que les organisateurs n’avaient pas pris en compte le manque de savoir-vivre, de civisme, de respect de l’autre, de certaines familles. J’ai croisé des enfants avec des sacs pleins tandis que d’autres restaient bredouilles et ça me faisait de la peine pour eux.

Et le pire de tout, c’est quand j’ai vu deux grosses dindes ( j’ai bien cherché je ne trouve pas d’autre mot) en train de manger les œufs de peur qu’on les fouille à la sortie ! Oui vous avez bien lu deux adultes en train de s’empiffrer avec les œufs originellement destinés aux enfants…Et le pire de ce pire c’est qu’elles trouvaient le moyen de critiquer en disant que ce n’étaient pas vraiment des «  Lindt ».

Il n’y avait bien évidement pas de fouille à la sortie, les organisateurs avaient compté sur le civisme des gens… Civisme dont elles étaient comme tant d’autres dans ce parc, totalement dépourvues .

J’étais écoeurée mais je n’ai pas osé les interpeller, je crois que j’aurais été vulgaire donc je me suis abstenue, mais le plaisir de cette chasse aux œufs, de voir tous ces enfants courir dans les bois était mis à mal à ce moment là, et je me demandais comme souvent, où allait finir notre société avec tant de gens mal élevés…

Lorsque j’ai retrouvé mes Monstroux, ils n’avaient pas trouvé d’oeufs mais ils avaient ramassé de grosses coquilles d’escargot à la place. Ils étaient un peu déçus mais la « beauté » de leurs trouvailles les réconfortait. Désabusée j’ai commencé à chercher avec eux, sachant que presque tout avait été ramassé voire consommé sur place.

Et puis nous avons croisé Virginie et sa famille qui eux, contrairement à tous les autres, redistribuaient les œufs qu’ils avaient trouvés. Virginie les lançait parfois juste sous le nez des enfants et il ont sauvé l’aprés-midi de bien des enfants notamment des miens.

Alors grâce à cette famille j’ai repris un peu espoir, tout n’est pas perdu dans notre société, il y a encore des gens qui prennent plaisir à donner, à partager… Et puis je crois bien que le civisme c’est un peu comme l’intelligence, certains en sont totalement dépourvus tandis que d’autres en ont beaucoup…

Gérer les colères de nos enfants.

Je ne sais pas si vous avez déjà vécu-subi des colères de Monstrou mais c’est assez déstabilisant.

Par exemple, lorsque Petit Monstrou était en petite section, son enseignante me disait  » il est gentil, souriant, et qu’est-ce qu’il parle bien » ce qui était plutôt flatteur au demeurant. SAUF QUE, on n’avait pas fait trois mètres à l’extérieur de l’école que soudain, sans raison apparente il « explosait » dans une colère aussi impressionnante que sonore, là sur le trottoir.

J’en arrivais à redouter 16h30 ne sachant jamais si j’allais avoir un gros câlin ou une terrible colère. Je ne parvenais pas à trouver le déclencheur et j’étais impuissante face à cette colère qui visiblement devait sortir de mon Petit Monstrou, rouge, hurlant, pleurant, trépignant… Il était incapable de se maitriser et je l’étais tout autant, c’était DUR !

Si je le fâchais ça empirait, si j’essayais de le consoler ça n’arrangeait rien … Autant vous dire que je n’ai pas un bon souvenir de cette période pendant laquelle je me demandais ce que j’avais bien pu rater dans l’éducation de ce gosse pour qu’il se tortille ainsi en hurlant comme un fou furieux en plein milieu du trottoir !

Culpabilité, doutes, mais aussi impuissance … étaient mes compagnons de tous les jours.

Et puis ça s’est arrêté, tout seul, et puis j’ai compris le pourquoi de ces colères et bien que maintenant j’ai encore des soucis avec mon extra-terrestre de Petit Monstrou, je ne regrette pas du tout cette période de grosses colères.

Ces colères sont un stress énorme pour les enfants mais aussi pour les mamans, comme me le confirmait hier mon amie A. qui après des mois à douter, se poser des questions et tout essayer pour canaliser les colères de son petit a enfin trouvé une solution qui à l’air de bien fonctionner.

Son garçon a deux ans et demi et depuis plus de trois mois il fait des colères terribles, se roule par terre, se met dans tous ses états sans qu’on puisse le calmer.

Depuis quelques jours, dès qu’elle voit arriver les prémices de la colère, mon amie A, attrape vite son petit garçon en lui disant :

 » Attention tu te fais attaquer par une colère, vite vite il faut la jeter dehors ».

Elle prend son fils sous le bras, ouvre grand la porte d’entrée et ensemble ils jettent la vilaine colère.

J’ai trouvé ça très ingénieux, d’autant plus que ça marche… ( enfin pour le moment mais je lui souhaite que ça dure).

Si vous aussi vous êtes confrontées à ce genre de crise, pourquoi ne pas essayer de jeter la colère dehors ?

Et sinon  avez-vous d’autres techniques qui fonctionnent ?

colère

Monsieur Ouimê

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De nos jours dans certaines maisons, souvent, trop souvent, il faut héberger un monsieur particulièrement horripilant, j’ai nommé Monsieur Ouimê !

Monsieur Ouimê, comme son nom l’indique, commence toutes ses phrases par « Oui, mais… » ce qui transforme chaque demande parentale ( oh combien justifiée) en une négociation aussi pénible qu’inutile ( puisque, tout de même, l’un des rares avantages de la parentalité c’est que c’est NOUS qui commandons).

 

  • Va prendre ta douche
  • Oui mais… je me suis déjà douché hier soir !
  • Et bien tu recommences
  • Oui mais… pourquoi c’est toujours moi en premier ?

 

Sous ce flot d’interrogations et de négociations totalement inadaptées pour un enfant de 8 ans qui devrait juste obéir sans rechigner, vous finissez souvent par avancer l’argument absolument imparable du parent à bout :

 

  • parce que J’AI DIT
  • parce que C’EST COMME CA !

 

Évidement ce genre d’argument extrêmement développé et convaincant ne convient pas à Mr Ouimê qui renchérit de plus belle. Vous terminez la joute verbale par un ordre sans appel, bien souvent hurlé à la chose de 1m30 que non-ce-n’est-pas-possible, vous n’avez pas enfanté vous-même ( ou alors il est possédé).

 

Si chaque jour vous hurlez un peu plus, si votre tensiomètre a peur de vous parce que vous risquez de le faire exploser, il est grand temps d’agir, de se VENGER, et donc d’inviter dans votre foyer Madame Ouimê !

 

  • Maman t’avais dit qu’on irait au parc
  • Oui mais… ( excuse bidon à deux balles vous n’avez pas à vos justifier de toute façon)
  • T’avais promis qu’on pourrait jouer aux Skylanders
  • Oui mais…

 

Et là, forcément ça les agace ! Vous pouvez jouer à ça pendant un certain temps, voire un temps certain c’est franchement très très réconfortant ! ( enfin pour vous, bien sûr).

 

Arrive ensuite la phase 2 : la phase d’application de la mauvaise foi dont Mr Ouimê et ses acolytes font preuve au quotidien.

 

  • Maman on mange quoi ce soir ?
  • Heu … Mais j’ai déjà fait à manger hier soir, tu n’imagines pas que je vais cuisiner tous les jours !

 

Ça les scotche ! Et bien sûr dans votre grande bonté vous ne les laisserez pas mourir de faim mais servirez :

 

De la soupe de légumes, de la brandade de morue et rien qu’une compote en dessert … ( composez votre menu avec les plats qu’ils mangent sans enthousiasme)

 

  • Maman on peut avoir une barre kinder après la compote ?
  • Oui mais... NON !

Et toc !

Béalapoizon, membre du bureau de défense des mères au bord de la crise de nerf !